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mardi 13 septembre 2022

L’été a été chaud. Agribashing, passer les bornes, il n'y a plus de limites !

«L’été a été chaud», source article d’Olivier Masbou paru le 12 septembre 2022dans son blog-notes.

Sécheresse, canicules, épisodes de chaleur, l’été 2022 (qui n’est pas tout a fait terminé) a été très chaud. Le niveau de bêtises dites ou faites a lui aussi connu des records.

Il ne s’agit pas de minimiser la gravité de la situation. Mais ce n’est pas en exagérant, en faisant peur, en culpabilisant, en délivrant des demis vérités, des rumeurs, des fausses informations, des statistiques tronquées que l’on va responsabiliser les Français.

Quelques exemples
Le mois de juillet est le plus sec de l’histoire a-t-on lu ou entendu. Dans certains cas, on prend la précaution de préciser «depuis le début des relevés». Mais très, très rarement, une date est donnée. Pourtant, cette date est précisée dans tous les communiqués de Météo France qui écrit à chaque fois «depuis le début des relevés en 1959». Soit depuis 63 ans, une micro seconde dans l’histoire du climat.

Il y a eu, ici où là, quelques articles, rappelant l’histoire des grandes sécheresses au Moyen-Age, ou dans les siècles plus récents, qui ont permis de relativiser. La situation est grave, mais loin d’être exceptionnelle. Dans mon village de l’Aveyron, les plus anciens se rappellent de l’été 1948 où, jusqu’à la mi-septembre au moins, on coupait les branches des arbres pour donner de la nourriture (et de la verdure) aux vaches ou aux moutons.

Mais, une analyse historique et raisonnable ne pouvait convenir aux oiseaux de malheur, de couleur verte de préférence. Alors on a sorti la grosse artillerie, les chiffres les plus farfelus sur la consommation de l’eau par l’agriculture, pointée du doigt tout au long de l’été. «Pour peser véritablement sur la gestion de l’eau en France, il convient de s’interroger sur les pratiques de l’agriculture, qui représente près de la moitié de la consommation en moyenne annuelle, et même les quatre cinquièmes en été.» écrit Le Monde (28 août).

Autre poncif répété à l’envie : «Il faut 15 000 litres d’eau pour produire 1 kilo de viande bovine». Bon, selon l’Institut de l’élevage, cette consommation se situe autour de 50 à 70 litres d’eau par kilo de viande vive (cf. DecodAgri, 12 décembre 2019). Soit un écart de 1 à 300 : plus c’est gros, plus ça passe.

Une fois que l’ambiance est bien installée, les esprits bien formatés, comment s’étonner que certains décident de passer à l’acte : en Vendée, des bassines ont été saccagées ; un peu partout, des installations d’irrigation ont été sabotées ; ailleurs, ce sont les abreuvoirs pour les vaches qui ont été vidés.

«J’en ai assez de l’agribashing, j’en ai assez de l’esprit de calomnies et de raccourcis. Il faut que l’on ait un discours public qui assume l’importance de notre agriculture (…) On a besoin de l’agriculture française. Il faut le dire haut et fort, il faut le dire à la télévision, dans les écoles, et partout (…). Il n’y a aucun progrès écologique possible, s’il se fait au dépend de notre souveraineté» a déclaré Emmanuel Macron, le 9 septembre aux Terres de Jim. Après vous Mr le Président.

Commentaire
Souhaitons que ce 'besoin de l'agriculture française' exprimé par le président de la République ne soit pas un énième en même temps macronien.

mardi 9 février 2021

La transition écologique voulee par le gouvernement, c'est trop d'eau en hiver et pas d'eau en été. On marche sur le tête !

Le blog notes d'Olivier Masbou du 8 février 2021traite d'un sujet d'actualité, « Que d’eau, que d’eau ! », mais lisez attentivement pour voir les conséquence de ce trop plein d'eau …

Les inondations dans le Sud-Ouest reposent la question des retenues d’eau. Le Premier ministre a été, un peu, chahuté par des agriculteurs à son arrivée à Marmande. Et des acteurs économiques du Lot-et-Garonne de premiers plans prennent la parole.

«Il n’a fallut que 5h30 aujourd’hui pour que passe dans la Garonne à Tonneins l’équivalent des volumes nécessaires pour irriguer la totalité de l’Agriculture du département de Lot et Garonne pendant un an. On s’adapte?» écrit Jean-Luc Reigne, directeur de la coopérative Unicoque (noix et noisettes à la marque Koki), le 3 février sur son compte twitter. Que ce soit dans le Lot-et-Garonne, dans les deux Charente, dans d’autres départements du Sud-Ouest, les agriculteurs ont posté de nombreux messages qui ont tous le même sens. L’eau tombe en abondance, les rivières et les fleuves débordent, les inondations font de nombreux dégâts, et parfois des victimes. Puis c’est la décrue, l’eau s’écoule, s’en va, rejoint l’Océan ou la Mer, laissant derrière elle des traînées de boues. Et l’été prochain, il faudra restreindre, voire interdire, certains usages de l’eau. Les conflits sur l’usage de l’eau sont nombreux de Sivens dans le Tarn au lac de Caussade en Lot-et-Garonne, en passant par les Deux-Sèvres ou la Vienne, avec les projets de bassines, etc…

Dans le Lot-et-Garonne justement, le Premier ministre a failli avoir un accueil mouvementé. La Coordination rurale (CR), puissante dans ce département, a tenté d’empêcher son hélicoptère d’atterrir le 5 février à Marmande. La CR a obtenu un rendez-vous avec un conseiller pour évoquer notamment le dialogue difficile dans ce département avec l’Office français de la biodiversité sur le curage, ou plutôt le non-curage, des fossés et des ruisseaux. Toujours dans ce département, un groupe de 20 acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire de premiers plans* ont publié une tribune dans la presse locale (La Dépêche du 7 février).

Après avoir évoqué l’importance des débits de ces derniers jours, les signataires rappellent qu’«en 2020, pratiquement aucune autorisation de création de retenue n’a été délivrée sur le territoire du département. C’est la première année depuis 40 ans». Les auteurs veulent défendre «une irrigation efficiente sur le plan économique, environnemental et sociétal qui intègre une gestion pluriannuelle du stockage de l’eau permet de faire des variations du climat un atout pour nos territoires». «La forme du stockage n’est pas la question. Toutes les formes de stockage sont à étudier» du plus grand au plus petit ajoutent-ils. «Cultivons le pragmatisme, sortons des idéologies stériles et génératrices de conflits, prenons la responsabilité d’investir pour notre avenir régional, dans le développement équilibré de la ressource en eau» concluent les auteurs.

Avant de terminer, signalons que dans Le Figaro (4 février), l’ami Eric de la Chesnais rappelle utilement qu’à 200 kilomètres à l’est de Paris, dans la Marne, l’Aube, et la Nièvre, grâce aux agriculteurs, des terres agricoles servent de bassins de rétention pour limiter la montée de la Seine dans la capitale. Avec pour conséquences des pertes de rendements pour les prochaines récoltes. Et on ne leur dit pas toujours merci.

* les signataires de la tribune : Maître Prunille, Koki, Les Paysans de Rougeline – Valprim, Epi de Gascogne, Coufidou, Syngenta, Terres du Sud, Expalliance, Cadralbret, KWS, Terres du Sud, Vallée du Lot coopérative agricole, SES Vanderhave, CER France, VLDC Berticot et Graman, Interbio Nouvelle-Aquitaine, Crédit Agricole, Cuma de Lot-et-Garonne, Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne, La Coopération Agricole, ACMG.

Et pendant ce temps, selon une information du 7 février 2021, «Sécheresse : en colère, les agriculteurs du Lot privés d'indemnités».

À voir ses champs actuellement imbibés d’eau à Frayssinet-le-Gélat (Lot -aa), difficile de croire que Philippe Valet a connu la sécheresse, il y a sept mois de ça. Pourtant, «c’était le désert, tout était pelé, les bêtes n’avaient rien à manger», explique l’éleveur de vaches allaitantes. Ce n’est pas la première année que les paysans du Lot doivent faire face à la sécheresse pendant l’été. Mais ils en ont assez. La FDSEA et les JA ont déposé un dossier pour ,calamité agricole liée à cette sécheresse au ministère de l’Agriculture.

Je vous le dis, on marche sur la tête dans ce pays ... 

Et en complément, voici aussi un autre exemple en Charente,

mercredi 9 décembre 2020

Microbes et plantes: un duo dynamique

Vue rapprochée de cellules à l'intérieur d'une racine de sorgho, capturée par microscopie confocale.
Crédit Devin Coleman-Derr

«Microbes et plantes: un duo dynamique», source American Society of Agronomy via EurekAlert!

Le stress dû à la sécheresse a été un obstacle majeur au succès des cultures, et cet obstacle ne disparaîtra pas de sitôt. Heureusement, un duo dynamique comme Batman et Robin, certains microbes associés aux racines et aux plantes qu'ils habitent, sont là pour aider.

Les plantes et les animaux ont un lien étroit avec les microbes, comme les bactéries qui y vivent. Les microbes, les créatures qu'ils habitent et l'environnement qu'ils créent jouent tous un rôle essentiel dans la vie sur Terre.

«Nous savons que les microbiomes, qui sont les communautés de micro-organismes dans un environnement donné, sont très importants pour la santé des plantes», a déclaré Devin Coleman-Derr.

Coleman-Derr, scientifique à l'Université de Californie Berkeley, étudie l'impact de la sécheresse sur le microbiome du sorgho. Il a récemment présenté ses recherches lors de la réunion annuelle virtuelle 2020 de l'ASA-CSSA-SSSA.

Les résultats montrent que certaines bactéries vivant dans les racines du sorgho, une culture couramment cultivée pour l'alimentation animale, travaillent avec la plante pour réduire le stress dû à la sécheresse. Cette association unique mène au succès global de l'usine.

«Les plantes ont des hormones qui aident les plantes à décider comment dépenser leur énergie», explique Coleman-Derr. "Les microbes peuvent manipuler le système et modifier le processus décisionnel de la plante.»

Certaines bactéries et champignons sont destinés à habiter certaines plantes. Et les bactéries veulent que les racines qu'elles habitent soient leurs maisons de rêve. Si une bactérie s'associe à une plante pour l'aider à se développer par temps sec, elle se construit essentiellement une meilleure maison.

Pratiquement tous les aspects de la vie de la plante sont liés aux microbes présents. Lorsqu'une plante a soif, elle peut envoyer tout le microbiome en action.

La sécheresse provoque des changements dramatiques dans la façon dont les bactéries et les partenaires végétaux interagissent. Des bactéries supplémentaires peuvent être recrutées pour aider la plante à survivre au temps sec. Ces microbes peuvent influencer les hormones de la plante pour favoriser la croissance des racines, ce qui aidera la plante à atteindre plus d'eau.

«Nous voulons savoir si nous pouvons contrôler cela» a déclaré Coleman-Derr. «Est-il possible de manipuler le microbiome présent pour aider le sorgho à faire face au stress de la sécheresse?»

La résistance des cultures au stress environnemental est une préoccupation croissante pour les chercheurs et les agriculteurs, en particulier avec les changements climatiques mondiaux. Les nouveaux résultats de recherche sont importants pour développer des cultures capables de maintenir la productivité, même dans des conditions plus difficiles.

«Nous reconnaissons que le microbiome est dynamique et évolue avec le temps», a déclaré Coleman-Derr. «Alors que le jury est toujours sur la question de savoir si nous pouvons contrôler les microbiomes du sorgho, plusieurs laboratoires ont montré que certaines bactéries présentes pendant le stress de sécheresse conduisent à des résultats positifs pour les plantes.»

Comprendre les microbiomes végétaux est une grande partie des facteurs déterminants de la productivité des cultures. Heureusement, les plantes sont d'excellents modèles pour étudier les microbiomes.

La prochaine étape de cette quête consiste à déterminer si les microbiomes peuvent être manipulés et utilisés comme solution à la sécheresse dans les systèmes de production végétale.

«En déterminant si nous pouvons modifier le microbiome, nous pouvons travailler à la réalisation de notre objectif de créer des cultures plus productives avec moins d'intrants», a déclaré Coleman-Derr.