«L'hygiène, avant la microbiologie, n'est hygiénique que dans ses intentions. C'est la science des apparences qui repose entre des mains d'aveugles : est sain ce qui est beau, bon, et ne sent pas mauvais.»
Pierre Darmon, L'homme et les microbes, Fayard, 1999.
Comme sur d'autres sujets, tiens le glyphosate, par exemple, ou bien les couches pour bébés, voici que l'on apprend que la France interdit le dioxyde de titane dans les aliments pendant une année, mais rien ne change en Suisse ... Comme c'est étrange ? Effectivement, il ne sont pas peut-être pas faits comme nous, ... ces Suisses ?
Depuis le 1er janvier 2020, les denrées alimentaires contenant du dioxyde de titane ne peuvent plus être mises sur le marché en France. L’interdiction de cet additif, présent notamment dans les chewing-gums, durera dans un premier temps une année. La France fonde sa décision sur un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
L’OSAV et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ont conclu pour leur part que les résultats des études sur lesquelles s’appuie cette décision ne sont pas encore suffisamment étayées. Bien que la France parvienne à la même conclusion, elle interdit le dioxyde de titane pendant une année par mesure de précaution.
En 2016, l’EFSA a indiqué que les données disponibles concernant l’absorption de dioxyde de titane par voie orale ne révélaient aucun risque pour la santé des consommateurs. D’autres études devraient être disponibles d’ici mi-2020. Vu l’état actuel des connaissances et les résultats attendus, le Conseil fédéral estime qu’une interdiction de cette substance en Suisse n’est pas justifiée.
Autorisé en tant qu’additif (colorant E171), le dioxyde de titane est utilisé comme colorant blanc notamment dans des confiseries et des enrobages. Il est apprécié pour sa brillance et son opacité.
Un brin moqueur nos amis suisses, mais c'est de bon aloi ... surtout quand on soulève les contradictions de la décision française ... Cela étant, en France, il vous faut savoir que quand on interdit pendant un an, on interdit définitivement, ah oui, au nom du principe de précaution ... mais c'est bien sûr ...
Cet herbicide controversé sera interdit complètement en Allemagne dès 2024, a rappelé Balthasar Glättli (Verts/ZH). Si la recherche scientifique est encore partagée sur la question, plusieurs instituts internationaux ont mis en avant de possibles risques.
Le Centre international de recherche sur le cancer avait notamment classifié le glyphosate dans la catégorie des "cancérigènes probables" pour l'homme. Devant le "sérieux de la question", les Verts demandaient au Conseil fédéral d'appliquer le principe de précaution.
Le glyphosate ne représente pas de risque pour la santé humaine lorsqu'il est utilisé conformément aux prescriptions, lui a répondu le conseiller fédéral Guy Parmelin. Plusieurs études en ont fait la preuve. En l'état actuel, il n'y a pas de raison d'interdire le glyphosate, a-t-il souligné.
Le Conseil national a également refusé par 115 voix contre 61 un postulat de Maya Graf (Verts/BL) demandant au Conseil fédéral d'examiner une interdiction d'utiliser des pesticides dans la région d'estivage. Une interdiction générale restreindrait les possibilités de lutte contre les plantes qui posent problème dans ces zones, a affirmé Guy Parmelin. L'utilisation d'herbicides y est déjà fortement limitée.
Le
ministre de l'agriculture,
qui n'en rate pas une, mais pourquoi faut-il que les agriculteurs aient de si mauvais ministres de l'agriculture, « a
également rappelé que « le président a annoncé qu'en
2022 l'utilisation du glyphosate serait interdite pour toutes les
pratiques agricoles. ».
Le
fait est que le président a dit sur cesite,
« J’ai
demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires
pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès
que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3
ans. »
Qualifiés
de simples résidents,
en opposition avec un président qui abuse de son pouvoir, nous
sommes renvoyés à l’état de pions impuissants. Bashung ne se
reconnaît plus dans le monde politique actuel, avec lequel la
communication est coupée. Il exprime son désenchantement face à
une société dans laquelle la parole du citoyen n’est pas prise en
compte.
Mais
ne nous égarons pas, et revenons à notre ministre de l'agriculture, qui
revient sur des personnes qui se font analyser leurs urines (100%
positives), curieux mouvement, mais on se sait si cela est réalisé
avant ou après
avoir bu de la bière,
« C'est
inquiétant. C'est pour ça qu'il faut que les scientifiques fassent
leur œuvre. Mais les politiques doivent prendre leurs
responsabilités et le président de la République a annoncé la fin
du glyphosate », a déclaré le ministre/
« Je
veux être le garant de la sécurité sanitaire des aliments, de la
traçabilité de l'alimentation. C'est quelque chose d'important. Et
en même temps il ne faut pas effrayer nos concitoyens »,
a-t-il ajouté.
Sur
« être le garant de la sécurité sanitaire des aliments »,
il y aurait beaucoup à dire, voir ici
notamment.
Comme
le rapporte André
Heitz, alias seppi, sur son excellent blog, voici que Santé
Canada vient de faire le 11 janvier 2019 une déclaration
sur le glyphosate ... Dommage, vraiment dommage que notre ministre
qui souhaite que « les
scientifiques fassent leur œuvre »
n'est pas eu le temps d'en prendre connaissance …, mais je sens
bien qu'il ne la lira pas ...
Voici
cette déclaration in
extenso :
L’objectif
principal que vise Santé Canada en réglementant les pesticides est
de protéger la santé de la population canadienne et
l’environnement. C’est pourquoi le Ministère examine
régulièrement les pesticides afin de s’assurer qu’ils
respectent toujours les normes de santé et de sécurité les plus
récentes.
Après
avoir publié sa décision de réévaluation finale concernant le
glyphosate en 2017, Santé Canada a reçu huit avis d’opposition.
Des questions ont également été soulevées publiquement à propos
de la validité de certaines données scientifiques sur le glyphosate
contenues dans ce qu’on appelle les « Monsanto Papers ».
Des
scientifiques de Santé Canada ont examiné les renseignements
fournis dans ces avis et évalué la validité des études en
question afin de déterminer si les questions soulevées auraient une
incidence sur les résultats de l’évaluation et les décisions
réglementaires connexes.
Après
un examen scientifique approfondi de l’ensemble des données
pertinentes, nous avons conclu que les questions soulevées par les
opposants ne pouvaient pas être prouvées scientifiquement. Leurs
objections n’ont pas suscité de doute ni de question quant au
fondement scientifique de la décision de réévaluation de 2017
concernant le glysophate. Le Ministère maintiendra donc sa décision.
Santé
Canada suit un processus de réglementation rigoureux et transparent,
fondé sur des données scientifiques, lorsqu’il prend des
décisions relatives à l’innocuité des pesticides. Dans le cadre
de ce processus, le Ministère publiera sa réponse à chaque avis
d’opposition dans le registre public de l’Agence de
réglementation de la lutte antiparasitaire le 14 janvier.
Nos
scientifiques n’ont pas ménagé leurs efforts pour effectuer cet
examen. Ils ont consulté toutes les données et les informations
pertinentes provenant du gouvernement fédéral, des gouvernements
provinciaux, d’organismes de réglementation étrangers, de
rapports scientifiques publiés et de plusieurs fabricants de
pesticides. Ils ont notamment examiné les études désignées sous
le nom de « Monsanto Papers ». Pendant son évaluation du
glyphosate, Santé Canada a aussi consulté de nombreuses études
individuelles et données scientifiques brutes, y compris des études
supplémentaires sur le cancer et la génotoxicité. Pour s’assurer
de l’impartialité de l’évaluation des renseignements, Santé
Canada a choisi un groupe de 20 de ses scientifiques qui n’avaient
pas participé à la réévaluation de 2017.
Aucun
organisme de réglementation des pesticides dans le monde ne
considère actuellement que le glyphosate présente un risque de
cancer pour les humains, compte tenu des concentrations auxquelles
ces derniers sont exposés. Nous demeurons à l’affût de nouveaux
renseignements sur le glyphosate, notamment sur les mesures de
réglementation d’autres gouvernements, et nous prendrons les
mesures qui s’imposent si des risques pour la santé humaine ou
pour l’environnement sont découverts.
En
fait, il existe un organisme de réglementation des pesticides dans
le monde qui considère actuellement que le glyphosate présente un
risque de cancer pour les humains, compte tenu des concentrations
auxquelles ces derniers sont exposés.