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vendredi 9 septembre 2022

Idée reçue n°6 : les fruits et légumes sont moins nutritifs qu’il y a plusieurs décennies

«Idée reçue n°6 : les fruits et légumes sont moins nutritifs qu’il y a plusieurs décennies», source Alerte Environnement du 9 septembre 2022.

Parmi les grands mythes déployés par les écologistes et les médias, l’idée que les fruits et légumes seraient moins nutritifs qu’avant connaît un certain succès. Des médias qui se veulent sérieux à un Jean-Luc Mélenchon prompt à reprendre des informations fausses (voire en invente), beaucoup ont relayé une contre-vérité qui sonne bien aux oreilles de ceux qui ne cessent de dénoncer l’agriculture conventionnelle. Pour obtenir les quantités de vitamines contenues dans une pomme produite en 1950, il ne faudrait pas moins de 100 pommes aujourd’hui selon le chef de file de la France Insoumise. Une élucubration qui ne repose sur aucune donnée scientifique et qui tourne pourtant depuis plusieurs années dans certains cercles avec plusieurs vagues successives dont la dernière remonte à 2015. Pour lancer de telles inepties, un paravent pseudo-scientifique est nécessaire. Or, les Cassandre se raccrochent à deux «études» aux méthodes et conclusions plus que discutables et qui ne sont en rien validées par la communauté scientifique.

Deux études pour ouvrir et s’engouffrer dans une brèche médiatique
Tout commence au Royaume-Uni en 1997 lorsque 20 fruits et 20 légumes ont vu 8 de leurs minéraux les composant être scrutés. Et là, surprise ! Les fruits ont perdu une partie du magnésium, fer, cuivre et potassium qu’ils contenaient 50 ans auparavant. Les légumes ne sont pas épargnés puisqu’ils contiendraient moins de magnésium, cuivre, calcium et sodium aujourd’hui. Une étude ne fait pas la réalité scientifique, mais une deuxième menée aux Etats-Unis en 2004 a également conclu à la diminution de la plupart des 13 nutriments évalués sur 43 fruits et légumes. Deux études, ce n’est pas assez pour inquiéter à moins de «faire le buzz» avec des relais qui ont intérêt à porter le soupçon sur la qualité des fruits et légumes mangés aujourd’hui et produits selon des méthodes conventionnelles.

C’est ainsi que la machine a commencé à s’emballer (faiblement au départ). En 2006, l’Organic Center intervient à l’occasion d’un colloque organisé par l’Association américain pour l’avancement des sciences (AAAS). L’Organic Center a alors affirmé avoir constaté la «baisse des teneurs en plusieurs nutriments essentiels», mais que l’agriculture «bio» était évidemment la réponse à cette perte de valeur nutritionnelle. Or, l’Organic Center n’est autre qu’un des représentants du lobby bio aux Etats-Unis. En se basant sur les études (mentionnés plus haut) incomplètes et aux conclusions sans valeur scientifique, le lobby du bio mise sur un drôle de cheval pour alimenter sa cause.

Une vacuité scientifique confondante
Les rares éléments mis en valeur pour affirmer que les fruits et légumes sont beaucoup moins nutritifs de nos jours soufrent de nombreux biais. Evidemment, les études faites dans les années 1950 sont beaucoup moins précises en raison des instruments de mesure bien plus performants de nos jours. Par ailleurs, les chiffres avancés – notamment pour les pommes – se basent sur une ou deux pommes d’une seule variété. Or, la valeur nutritive d’une pomme varie fortement en fonction de la variété. A titre d’exemple, un pomme Gala contient 2 mg à 3 mg de vitamine C pour 100 grammes de fruit alors qu’une pomme Golden en contient environ 10 mg. Comparer deux variétés à un demi-siècle d’intervalle pour en conclure qu’il y a désormais moins de nutriments n’a aucune valeur scientifique.

Il faut comparer ce qui est comparable et garder en tête que les saisons, le niveau de maturité d’un fruit ou encore les techniques de production exercent une influence sur la valeur nutritive. Rien ne permet d’affirmer qu’il y a eu une baisse nutritive au cours des dernières décennies. Mieux encore, certaines études récentes ont montré que certaines variétés de pommes avaient enregistré une augmentation en vitamine C.

Par ailleurs, nombre de variétés de fruits et légumes abondement consommés de nos jours ne l’étaient pas il y a cinquante ans. Les goûts et la place accordée à l’esthétique ont beaucoup évolué et les aliments privilégiés aujourd’hui ont peut-être pour certains d’entre eux des apports en nutriments différents.

Cela rappelle que les différentes études sont à manier avec des pincettes, car il existe des dizaines de nutriments utiles à l’Homme dans les fruits et légumes et seuls une dizaine sont généralement recherchés.

La communauté scientifique ne tombe pas dans le panneau de fruits et légumes soi-disant moins nutritifs aujourd’hui. Il est toujours aussi bon et sain de manger 5 fruits et légumes par jour comme le préconise le Programme national nutrition santé depuis plus d’une décennie. Mais, manger 100 pommes par jour pour soi-disant obtenir l’équivalent en vitamines d’une pomme des années 1950 conduira inévitablement à l’hôpital. Une perspective qui ne fait peut-être pas peur aux ayatollahs du bio habitués aux indigestions dès lors qu’il faut se confronter à une réalité qu’ils exècrent.

lundi 9 novembre 2020

Régime végétalien: l'apport en vitamine B12 est bien complétée, l'iode est un sujet de préoccupation, selon une étude du BfR

A l'heure où l'Anses se pose des questions à propos du « 
Menu végétarien hebdomadaire à l’école : une première saisine de l’Anses en appui à l’expérimentation », voici que le BfR publie un document sur «Véganisme: la vitamine B12 est bien complétée, l'iode est un sujet de préoccupation», étude du BfR 28/2020 du 31 août 2020.

Une étude réalisée par l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques montre des différences entre les régimes alimentaires végans et mixtes.

Ceux qui suivent un régime végan ont un risque accru de carence en iode. Ceci est indiqué par les résultats d'un projet de recherche de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR). Dans le projet d'étude «Risques et bénéfices d'un régime végan», une équipe de recherche du BfR a étudié l'apport en nutriments chez 36 personnes suivant un régime végan et 36 personnes suivant un régime mixte. Il n'y avait pas de différence significative en ce qui concerne la vitamine B12, qui était présente à peu près dans la même quantité dans le sang des deux groupes. La vitamine B12 étant absorbée presque exclusivement par l'alimentation animale, l'approvisionnement des participants suivant un régime végan pourrait être dû à l'apport via des compléments alimentaires. «Cette étude permet de comparer un régime végan à un régime mixte en ce qui concerne une variété de vitamines et d'oligo-éléments», déclare le président du BfR, le professeur Andreas Hensel. «Les deux régimes étudiés ont révélé un manque d'iode. Cependant, la pénurie est clairement plus distincte dans la variante végan.»

Deutsches Ärzteblatt a désormais publié les résultats de l'étude, ici.

Dans l'étude sur les 'Risques et bénéfices d'un régime végan', l'équipe de recherche du BfR a analysé des échantillons de sang et d'urine et évalué des questionnaires sur le mode de vie et des protocoles alimentaires. Parmi les participants (18 femmes et hommes respectivement par groupe de 30 à 60 ans), presque tous ceux qui suivent un régime végan et un tiers suivant un régime mixte ont pris des compléments alimentaires différents.

Les résultats de l'étude sont particulièrement remarquables en ce qui concerne l'iode, un oligo-élément.
L'excrétion d'iode mesurée dans les échantillons d'urine fournit des informations sur la qualité de l'approvisionnement du corps en oligo-éléments. La majorité des participants présentaient une carence. La carence était significativement plus prononcée chez les végans - dans un tiers d'entre eux, le niveau était inférieur à 20 micro-grammes par litre (μg/L), la limite définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS); tout ce qui est en dessous représente une grave pénurie. Un régime végan a cependant également montré des avantages pour la santé, tels qu'un apport plus élevé en fibres et un taux de cholestérol plus bas. Pour les deux régimes, environ 10% des participants avaient une carence en fer.

Mise à jour du 6 février 2021. On lira cet article finlandaisLe régime végétalien chez les jeunes enfants remodèle le métabolisme et remet en question les statuts des nutriments essentiels.