Parmi les grands mythes déployés par les écologistes et les médias, l’idée que les fruits et légumes seraient moins nutritifs qu’avant connaît un certain succès. Des médias qui se veulent sérieux à un Jean-Luc Mélenchon prompt à reprendre des informations fausses (voire en invente), beaucoup ont relayé une contre-vérité qui sonne bien aux oreilles de ceux qui ne cessent de dénoncer l’agriculture conventionnelle. Pour obtenir les quantités de vitamines contenues dans une pomme produite en 1950, il ne faudrait pas moins de 100 pommes aujourd’hui selon le chef de file de la France Insoumise. Une élucubration qui ne repose sur aucune donnée scientifique et qui tourne pourtant depuis plusieurs années dans certains cercles avec plusieurs vagues successives dont la dernière remonte à 2015. Pour lancer de telles inepties, un paravent pseudo-scientifique est nécessaire. Or, les Cassandre se raccrochent à deux «études» aux méthodes et conclusions plus que discutables et qui ne sont en rien validées par la communauté scientifique.
C’est ainsi que la machine a commencé à s’emballer (faiblement au départ). En 2006, l’Organic Center intervient à l’occasion d’un colloque organisé par l’Association américain pour l’avancement des sciences (AAAS). L’Organic Center a alors affirmé avoir constaté la «baisse des teneurs en plusieurs nutriments essentiels», mais que l’agriculture «bio» était évidemment la réponse à cette perte de valeur nutritionnelle. Or, l’Organic Center n’est autre qu’un des représentants du lobby bio aux Etats-Unis. En se basant sur les études (mentionnés plus haut) incomplètes et aux conclusions sans valeur scientifique, le lobby du bio mise sur un drôle de cheval pour alimenter sa cause.
Il faut comparer ce qui est comparable et garder en tête que les saisons, le niveau de maturité d’un fruit ou encore les techniques de production exercent une influence sur la valeur nutritive. Rien ne permet d’affirmer qu’il y a eu une baisse nutritive au cours des dernières décennies. Mieux encore, certaines études récentes ont montré que certaines variétés de pommes avaient enregistré une augmentation en vitamine C.
Par ailleurs, nombre de variétés de fruits et légumes abondement consommés de nos jours ne l’étaient pas il y a cinquante ans. Les goûts et la place accordée à l’esthétique ont beaucoup évolué et les aliments privilégiés aujourd’hui ont peut-être pour certains d’entre eux des apports en nutriments différents.
Cela rappelle que les différentes études sont à manier avec des pincettes, car il existe des dizaines de nutriments utiles à l’Homme dans les fruits et légumes et seuls une dizaine sont généralement recherchés.
La communauté scientifique ne tombe pas dans le panneau de fruits et légumes soi-disant moins nutritifs aujourd’hui. Il est toujours aussi bon et sain de manger 5 fruits et légumes par jour comme le préconise le Programme national nutrition santé depuis plus d’une décennie. Mais, manger 100 pommes par jour pour soi-disant obtenir l’équivalent en vitamines d’une pomme des années 1950 conduira inévitablement à l’hôpital. Une perspective qui ne fait peut-être pas peur aux ayatollahs du bio habitués aux indigestions dès lors qu’il faut se confronter à une réalité qu’ils exècrent.
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