Très sincèrement, je ne sais ce qui se passerait en France, si un
tel vote devait avoir lieu, mais il vous faut aussi savoir qu'on ne
consulte plus les gens en France depuis bien trop longtemps ...
On aurait pu croire la cause
entendue, mais voici qu’un nouveau vote va intervenir en Suisse à
propos de l’«Élevage intensif: un nouveau clivage
villes-campagnes en vue», source Agence
Télégraphique Suisse (ATS) via Agir info.
Pour la sixième fois depuis 2017, la Suisse vote le 25 septembre sur
une question liée à l'agriculture. L'initiative «Non à l'élevage
intensif» reflète un énième clivage entre urbains et ruraux, qui
devrait à nouveau tourner à l'avantage de ces derniers.
L'an dernier, deux initiatives populaires issues de comités citoyens
demandaient l'interdiction des produits phytosanitaires dans
l'agriculture. Rejetés par un peu plus de six votantes et votants
sur dix, la campagne avait été tendue, voire violente par moments,
avec des menaces de mort et des incendies intentionnels.
Le monde agricole a, dans sa grande majorité, martelé que ces
textes menaçaient leurs exploitations. Seules les grandes villes s'y
sont montrées favorables. Guy Parmelin, alors président de la
Confédération et ancien viticulteur, avait pointé la
problématique: «un fossé semble s'installer de plus en plus entre
les grandes villes et la campagne».
Sujets émotionnels
Une partie qui devrait se rejouer avec la votation sur l'élevage
intensif, même si, période estivale oblige, la campagne de votation
a été relativement calme pour l'instant. «Ces sujets sont toujours
émotionnels», rappelle à Keystone-ATS le politologue Pascal
Sciarini, de l'Université de Genève.
«Les milieux urbains ont une vision idéalisée du monde paysan et
de ce qu'il devrait être.» Ils appellent de leurs voeux davantage
de contraintes, afin de faire avancer des causes jugées
progressistes. De l'autre côté, les paysans, qui se voient comme
des entrepreneurs, «ont du mal avec l'idée que l'Etat vienne leur
dire comment fonctionner et comment travailler.»
Pendant des décennies, les paysans étaient une sorte de «vache
sacrée» en Suisse. Depuis les années 1990 et 2000, avec la
libéralisation, les accords de l'OMC, le tournant vert et les
subventions de la Confédération, ce statut a évolué. Ce qui ne va
pas sans provoquer des tensions.
Vote «raisonnable»
Depuis 2017, le monde paysan a toujours vu les votants le soutenir.
Le résultat ne devrait pas être sensiblement différent cette fois.
«Il y a un effet 'vote raisonnable' sur toutes ces questions. Les
gens veulent avant tout continuer à pouvoir choisir leur nourriture
et ne pas la payer trop chère», poursuit Pascal Sciarini.
«Surtout dans un contexte peu favorable aux expérimentations
progressistes, comme on le vit actuellement avec les pénuries, la
guerre en Ukraine, la canicule et les sécheresses».
Enfin, les activistes issus de milieux urbains sont coutumiers
d'actions très médiatisées. Mais au final, «la Suisse reste un
pays à majorité conservatrice de droite.» Le monde paysan en est
un élément fondamental.
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