mercredi 26 décembre 2018

Un rappel perdu dans l’incroyable nombre d’avis de rappel en France en 2018 : Saison II


Dans la saison I, je vous narrais le 15 décembre 2018 ce qui était arrivé à un rappel de briques de lait perdu dans le nombre incroyable des avis de rappel :
Voici un avis de rappel totalement ignoré de nos autorités sanitaires, il faut les excuser, ce n’est que le 321e avis de rappel de produits alimentaires diffusé en France au 15 décembre 2018, versus 192 pour l’année 2017 … raison de plus de faire de la pub pour cet énième rappel ... 
En effet selon le site Oulah!, toujours aussi bien informé, ce 321e avis de rappel (un record !) concerne du « Lait demi-écrémé brique 1L de marque LAIT D’ICI » et diffusé le 14 décembre 2018 …  
Mais voici que quelques médias se mettent désormais à en parler … neuf à 10 jours après …

Le site de LCI du 23 décembre 2018, « Rappel produit : des briques de lait contaminées par des détergents retirées de la vente ».
Un lot de briques de lait, de la marque « J'aime le lait d'ici », contenant des résidus de produits de nettoyage a fait l'objet d'une mesure de rappel et de retrait, indique ce dimanche la coopérative française Sodiaal.
Le Parisien.fr du 23 décembre 2018, « Un lot de briques de lait, de la marque « J’aime le lait d’ici », retiré de la vente ».
Un lot de briques de lait, de la marque « J’aime le lait d’ici », contenant des résidus de produits de nettoyage a fait l’objet d’une mesure de rappel et de retrait, a indiqué dimanche la coopérative de lait française Sodiaal. Le lot 18312 de lait demi-écrémé est concerné en raison « de la présence de résidus de produits de nettoyage constatée dans certaines briques de lait »
Le site de 20 minutes.fr du 23 décembre 2018, « Sodiaal annonce le rappel d'un lot de briques de lait contaminées par des résidus de détergent ».
Des résidus de produit de nettoyage ont été détectés dans certaines briques de lait demi-écrémé... 
La France Agricole du 24 décembre 2018, « Retrait: Des briques de lait contaminées ».
Un lot de briques de lait, de la marque « J’aime le lait d’ici », contenant des résidus de produits de nettoyage a fait l’objet d’une mesure de rappel et de retrait, indique la coopérative Sodiaal.
Last but not the least, le site de la revue 60 millions de consommateurs informe du rappel, le 24 décembre 2018 … quant au site de l’UFC Que Choisir, qui a bien d’autres priorités, est aux abonnés absents, as usual … et comme tous les sites de chères autorités sanitaires …


Un rapport et puis pschitt !


Complément. Un avis de rappel de TZATZIKI de 200g de marque AUCHAN est publié sur le site de la DGCCRF le 26 décembre. Cet avis de rappel a été publié le 20 décembre par Auchan et Oulah!

Cet avis de rappel est signalé par l’UFC Que Choisir mais pas par le site de la revue 60 millions de consommateurs ...

mardi 25 décembre 2018

Prendre une douche n’est pas dangereux, selon une étude


Oui je sais, prendre une douche peut réserver des surprises, voir à ce sujet la scène de la douche de Psychose … à la fin de l'article ...


Mais ci-après, il ne s’agit que de bactéries … « Le slime de votre pommeau de douche est vivant et presque inoffensif », source communiqué du Cooperative Institute for Research in Environmental Sciences (CIRES) du 1er novembre 2018.

Une étude scientifique de l’Université du Colorado Boulder au service du citoyen révèle des souches bactériennes causant des maladies pulmonaires, particulièrement courantes dans certains environnements.

... quelque chose d'effrayant peut encore se cacher, dans votre pommeau de douche. Des chercheurs du CIRES ont identifié Mycobacterium, le genre de bactéries le plus abondant dans le « biofilm » visqueux qui tapisse l'intérieur des pommeaux de douche dans les maisons, et certaines de ces bactéries peuvent causer une maladie pulmonaire.
Dans une nouvelle étude, ils signalent que les mycobactéries sont plus fréquentes aux États-Unis qu'en Europe, qu'elles prospèrent davantage dans l'eau du robinet publique que dans l'eau de puits et sont particulièrement courantes dans les « points chauds » géographiques où certains types de maladies pulmonaires causées par des mycobactéries sont également courantes.

« Il est important de comprendre les voies d'exposition aux mycobactéries, en particulier au sein des foyers domestiques. L'étude du biofilm qui s'accumule dans le pommeau de douche et la chimie de l'eau qui y est associée nous apprendront beaucoup »," a dit Matt Gebert, chercheur au CIRES et auteur principal de la nouvelle étude publiée dans la revue mBio de l'American Society for Microbiology. « Il y a beaucoup d'écologie intéressante à l'œuvre et cela nous permet de commencer à comprendre comment elle peut avoir un impact sur la santé humaine. »

L’équipe a analysé l’ADN collecté de 656 douches domestiques aux États-Unis et dans 13 pays d’Europe. Des citoyens scientifiques ont nettoyé l'intérieur de leur pommeau de douche avec des kits spécialisés et ont envoyé les échantillons de « biofilm » à Boulder.

En exploitant la technologie du séquençage de l'ADN, les chercheurs ont pu identifier les espèces bactériennes présentes dans le slime des pommeaux de douche et leur abondance. Les mycobactéries étaient beaucoup plus abondantes dans les pommeaux de douche recevant l’eau du robinet publique que dans celles recevant de l’eau de puits, ainsi qu’elles étaient plus abondantes dans les ménages américains que chez les européens.

L'équipe a rapporté que ces tendances sont probablement dues en partie à des différences dans l'utilisation de désinfectants comme le chlore. Les mycobactéries ont tendance à être quelque peu résistantes aux désinfectants à base de chlore utilisés plus fréquemment aux États-Unis qu'en Europe. Ainsi, en Europe, d'autres espèces bactériennes pourraient mieux se développer et supplanter les souches responsables de la maladie.

Les matériaux des pommeaux de douche semblaient également avoir de l'importance, avec plus de mycobactéries dans les pommeaux de douche en métal que dans ceux en plastique - le plastique lessive certains produits chimiques qui supportent diverses communautés bactériennes, en empêchant éventuellement les mycobactéries de devenir trop abondantes.

Lorsque les chercheurs ont cartographié les endroits où les mycobactéries potentiellement pathogènes se développaient, les cartes ont révélé des « points chauds » géographiques correspondant approximativement aux régions dans lesquelles une maladie pulmonaire mycobactérienne non tuberculeuse est la plus répandue, des régions du sud de la Californie, de la Floride et de New York, soulignant le rôle potentiellement important de ces bactéries de pommeaux de douche dans la transmission de la maladie.

« Il y a un monde microbien fascinant qui prospère dans votre pomme de douche et vous pouvez être exposé à chaque douche », a dit Fierer, CIRES Fellow. « La plupart de ces microbes sont inoffensifs, mais certains ne le sont pas, et ce type de recherche nous aide à comprendre comment nos propres actions – à partir de types de systèmes de traitement de l'eau que nous utilisons aux matériaux de notre plomberie - peuvent changer la composition de ces communautés microbiennes. »

« En ce qui concerne l’avenir, nous espérons pouvoir commencer à explorer, au-delà de l’identification et de l’abondance, les causes de cette variation géographique frappante au sein du genre Mycobacterium, ainsi que de ce qui est potentiellement à l’origine de ces « points chauds », a dit Gebert.

« Mais ne vous inquiétez pas », a-t-il ajouté. « Il n'y a définitivement aucune raison de craindre de prendre une douche. »

Unilever achète une entreprise de fabrication de produits végétariens et végétaliens, une opération marketing ?


Il y a quelques années déjà, Gil Rivière-Wekstein publiait un livre sur Le bio, fausses promesses et vrai marketing

Faudra-t-il en faire un autre sur les produits étiquetés 'vegan' ? 

Y a-t-il là aussi de fausses promesses et assurément un vrai marketing, ce qui est certain, c'est qu'un mastodonte de l'agro-alimentaire, Unilever, prend date ...

Jim Romahn informe le 24 décembre 2018 sur son blog agri 007,« Unilever est l’une des plus grandes entreprises du secteur alimentaire au monde, connue pour son approche commerciale à long terme, va acheter une entreprise alimentaire végétarienne. »
Un communiqué d’Unilever du 19 décembre 2018 annonce « Unilever acquiert The Vegetarian Butcher. Quelque chose comme Le boucher végétarien …
L’acquisition s’inscrit dans la stratégie de Unilever d’étendre son portefeuille à des aliments à base de plantes plus sains et ayant un impact moindre sur l’environnement. Avec cette acquisition, Unilever répond à la tendance croissante des consommateurs à opter de plus en plus pour des repas végétariens et végétaliens. 
Pour The Vegetarian Butcher, l’acquisition est la prochaine étape de son ambition de devenir le ‘plus grand boucher du monde’. Jaap Korteweg, fondateur a dit, « Le réseau international d’Unilever dans 190 pays offre toutes les possibilités pour y parvenir. »Jaap Korteweg, éleveur de viande de la neuvième génération et grand amateur de viande, est devenu végétarien et a fondé The Vegetarian Butcher en 2007 pour répondre à son besoin de ‘viande’ de qualité, qui n’est pas produite à partir d’animaux. 
Les produits fabriqués par The Vegetarian Butcher sont vendus dans plus de 4 000 points de vente dans 17 pays. Selon Korteweg, l’acquisition est arrivée au bon moment. « Nous voulions franchir une nouvelle étape : conquérir le monde. Notre mission est de faire de la ‘viande’ à base de plantes la norme. Nous pensons qu'avec le réseau international d'Unilever, cette acquisition contribuera à accélérer notre mission. » 
Unilever et The Vegetarian Butcher ont commencé à travailler ensemble en 2016 lorsqu'ils ont lancé conjointement les « boulettes de viande végétariennes à la sauce satay » et des « boulettes de viande végétariennes à la sauce tomate », commercialisées sous la marque Unox. 
L’acquisition, qui a été annoncée, marque un pas en avant dans la marche d’Unilever vers un portefeuille comprenant davantage de produits à base de plantes. Actuellement, Unilever vend près de 700 produits portant le label V en Europe. Aux Pays-Bas, il s’agit des produits des marques Unox, Knorr, Hellmann, Conimex et Ben & Jerry. 
Pour Nitin Paranjpe, président de Foods & Refreshment Unilever : « The Vegetarian Butcher est une marque avec une mission claire, de nombreux ambassadeurs fidèles, une bonne clientèle sur les réseaux sociaux et une position forte sur le marché. La marque s’intégrera bien dans notre portefeuille de ‘marques avec un objectif », qui ont un impact social positif, sont mieux placées pour répondre aux besoins des consommateurs et se développent plus rapidement. Il est important de noter que cette acquisition nous aidera à accélérer notre cheminement vers plus d’aliments à base de plantes. » 
The Vegetarian Butcher emploie environ 90 personnes, qui devraient rester au sein de l'entreprise sous la propriété d'Unilever. L'acquisition est en cours pour une contrepartie non divulguée et devrait être finalisée avant la fin de 2018.
Selon The Guardian, L'acquisition d'une marque néerlandaise met en évidence la nécessité de conquérir le marché des substituts de viande.
Fondés par l'ancien éleveur Jaap Korteweg, les produits insolites de la marque néerlandaise - parmi lesquels des nuggets de « nochicken » et des « chickburgers », ont apparemment le même « goût et la même structure » que des galettes à base de poulet - lui ont valu un franc succès parmi les végétariens et les végétaliens ou vegans en anglais. 
Au Royaume-Uni, ses produits sont vendus principalement dans les magasins de produits de santé et chez Waitrose.L'accord intervient alors que les fabricants, les supermarchés et les restaurants se bousculent pour exploiter le marché naissant des végétaliens, qui s'est développé au fur et à mesure que de plus en plus de personnes abandonnent la viande pour des raisons de santé ou pour des raisons éthiques. 
On estime à 22 millions le nombre de « flexitariens » au Royaume-Uni, ceux qui aiment la viande mais ceux veulent réduire leur consommation. Le mois dernier, un hamburger à base de plantes « saignant » de la marque américaine Beyond Meat a fait ses débuts chez Tesco.
Il est assez curieux pour des végétariens ou des végétaliens d’utiliser des termes se rapportant à viande, boucher, boucherie végétarienne, goût bacon, merguez vegan, substitut de saucisse, steak, burger, etc., comme le rapporte cet amendement en France et adopté par les députés,
« Dans le cadre de l’examen du projet de loi agriculture et alimentation, les députés ont voté pour l’interdiction de commercialiser des produits d’origine végétale sous un nom évoquant un produit carné»
 « Un principe d’équivalence entre une saucisse pur porc et un « substitut de saucisse » végétarien est ainsi imposé au consommateur. »
Selon un arrêt de la cour de justice européenne
Les produits purement végétaux ne peuvent pas, en principe, être commercialisés avec des dénominations qui, telles les dénominations « lait », « crème », « beurre », « fromage » ou « yoghourt », sont réservées par le droit de l’Union aux produits d’origine animale. Cela vaut également si ces dénominations sont complétées par des mentions explicatives ou descriptives indiquant l’origine végétale du produit en cause. Il existe toutefois une liste d’exceptions.
De plus le fondateur se présente souvent en vêtement de boucher, alors ... argument marketing ou vide juridique ?

Dès lors on peu se poser la question : la marque « The Vegetarian Butcher » pourra-t-elle utilisée en France ou dans l’UE ?

NB : Même le nouveau logo d'Unilever se veut aussi à l'image de ses nouveaux produits ... vous avez dit marketing ...



Complément du 11 mai 2019. On lira dans Le Figaro.fr  la tribune de Mathieu Bock-Côté, Contre le radicalisme vegan.  

Complément du 23 juin 2019La viande artificielle serait « Une menace pour l’élevage (selon un sondage) », source La France Agricole.