Dans un communiqué de mai 2016, l’Institut Pasteur informait, Quand les Listeria s’attaquent au microbiote intestinal.
Parmi les bactéries Listeria responsables de la listériose, certaines sont particulièrement virulentes. La raison ? Elles secrètent une toxine qui altère le microbiote intestinal, l’empêche de jouer son rôle de barrière et favorise ainsi l’infection.
Voici, si je puis dire, une suite avec cet article paru dans PNAS, Listériolysine S: Une bactériocine de Listeria monocytogenes qui induit la perméabilisation membranaire d'une manière dépendante du contact.
Importance
Listeria monocytogenes (Lm) est un agent
pathogène bactérien qui cause la listériose, une maladie d'origine
alimentaire caractérisée par une gastro-entérite, une méningite,
une bactériémie et des avortements chez les femmes enceintes. Les
épidémies de listériose humaine les plus graves sont associées à
un sous-ensemble de clones hypervirulents de Lm qui codent pour la
bactériocine listériolysine
S (LLS), qui modifie le microbiote intestinal et permet une
colonisation intestinale efficace par Lm et l'invasion des organes
plus profonds. Notre travail actuel identifie le mécanisme de
destruction affiché par la LLS pour supplanter les bactéries
intestinales commensales, démontrant qu'il induit la
perméabilisation membranaire et la dépolarisation membranaire des
bactéries cibles. De plus, nous montrons que la LLS est une
microcine modifiée par le thiazole/oxazole qui présente un
mécanisme d'inhibition dépendant du contact.
Résumé
La listériolysine
S (LLS) est une microcine modifiée par le thiazole/oxazole (TOMM pour thiazole/oxazole–modified microcin)
produite par des clones hypervirulents de Listeria monocytogenes. La
LLS cible des bactéries gram positif
spécifiques et module la composition du microbiote intestinal de
l'hôte. Pour caractériser le mécanisme de transfert de la LLS aux
bactéries cibles et sa fonction bactéricide, nous avons d'abord
étudié sa distribution subcellulaire dans les bactéries
productrices de LLS. À l'aide d'essais de fractionnement
subcellulaire, de microscopie électronique à transmission et de
microscopie à superrésolution au
niveau d’une molécule unique, nous avons
identifié que la LLS reste associée à la membrane cellulaire
bactérienne et au cytoplasme et n'est pas sécrétée dans l'espace
extracellulaire bactérien. Seules les bactéries vivantes
productrices de LLS (et non les membranes bactériennes LLS positives
purifiées) présentent une activité bactéricide. En appliquant des
systèmes de coculture transwell et une microscopie à couplage
microfluidique, nous avons déterminé que la LLS nécessite un
contact direct entre les bactéries productrices et cibles de LLS
afin d'afficher une activité bactéricide, et se comporte donc comme
une bactériocine dépendante du contact. L'exposition dépendante du
contact à la LLS conduit à la perméabilisation et/ou la
dépolarisation de la membrane cellulaire bactérienne cible et à la
libération d'adénosine triphosphate (ATP). De plus, nous montrons
que les acides lipotéichoïques (LTA) peuvent interagir avec la LLS
et que les décorations des LTA influencent la sensibilité
bactérienne à la LLS. Dans l'ensemble, nos résultats suggèrent
que LLS est un TOMM qui affiche un mécanisme d'inhibition dépendant
du contact.
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