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vendredi 13 décembre 2019

Surveillance et suivi de Campylobacter dans l’UE avec un focus sur la France


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Suite à la publication du rapport de l’EFSA/ECDC sur « The European Union One Health 2018 Zoonoses Report », voici quelques éléments à propos de Campylobacter chez l’homme dans l’UE avec un focus sur la France.

La notification de la campylobactériose (humaine) est obligatoire dans 21 États membres de l'UE, en Islande, en Norvège et en Suisse. Dans six États membres, la notification est basée sur un système volontaire (Belgique, France, Grèce, Italie, Luxembourg et Pays-Bas) et dans un pays sur un autre système (Royaume-Uni). La Grèce a commencé à communiquer des données sur la campylobactériose en 2018. Les systèmes de surveillance de la campylobactériose couvrent l'ensemble de la population dans tous les États membres sauf dans quatre (France, Italie, Pays-Bas et Espagne). La couverture estimée du système de surveillance est de 20% en France et de 52% aux Pays-Bas.

Pour 2018, 246 571 cas confirmés de campylobactériose humaine ont été signalés par 28 États membres de l'UE, ce qui correspond à un taux de notification dans l'UE de 64,1 cas pour 100000 habitants. Il s'agit du même niveau qu'en 2017 (64,9 cas pour 100 000 habitants).

En tenant compte de ce qui a été dit plus haut, pour la France, le nombre de cas humains de campylobactériose est respectivement pour 2018, 2017, 2016, 2015 et 2014, de 7 491, 7 491, 6 579, 6 698, 6 074, 5 958.

Au niveau des pays, 13 États membres (Autriche, République tchèque, Estonie, France, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie et Espagne) ont signalé des tendances à la hausse significatives entre 2009 et 2018. Chypre et les Pays-Bas ont déclaré une baisse (p < 0,05), à la fois sur la période 2009-2018 et 2014-2018.

Campylobacter a été identifié dans 29 foyers de cas avec des preuves solides et 495 foyers de cas avec des preuves faibles avec 135 hospitalisations et aucun décès. Parmi les sources de contamination dans les foyers de cas avec des preuves solides, 10 provenaient du lait et 10 de la viande de poulet de chair, ce qui signifie que ces catégories restent les aliments les plus fréquemment signalés comme causant la campylobactériose.

Campylobacter jejuni a été rapporté dans 273 foyers de cas et 18 pour Campylobacter coli. Campylobacter a été la principale cause de foyers deca en Autriche et en Allemagne avec des chiffres en légère augmentation en 2018. De grande éclosions de plus de 100 cas de maladie ont été rapportées en Hongrie, France et Suède.

Zoonoses 2018 dans l'UE, il fallait jouer dans l'ordre, Campylobater, Salmonella et STEC


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Salmonella est la cause la plus fréquente des foyers épidémiques d'origine alimentaire dans l'UE », tel est le titre du communiqué de l’EFSA du 12 décembre 2019 à propos du rapport annuel sur les tendances et les sources des zoonoses

Près d'un foyer épidémique d'origine alimentaire sur trois dans l'Union européenne en 2018 a été causé par la bactérie Salmonella. C'est l'une des principales conclusions du rapport annuel sur les tendances et les sources des zoonoses publié le 12 décembre 2019 par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

En 2018, les États membres de l'UE ont signalé 5146 foyers épidémiques d'origine alimentaire qui ont affecté 48.365 personnes. Ce qu’on appelle un foyer épidémique de maladie d'origine alimentaire est un incident au cours duquel au moins deux personnes contractent la même maladie à partir des mêmes aliments ou boissons contaminés.

La Slovaquie, l'Espagne et la Pologne représentaient 67% des 1581 foyers épidémiques de salmonellose. Ces foyers étaient principalement liés à des œufs.

« Les résultats de notre dernière enquête Eurobaromètre montrent que moins d'un tiers des citoyens européens classent les intoxications alimentaires bactériennes parmi leurs cinq préoccupations principales en matière de sécurité alimentaire. Le nombre de foyers signalés suggère qu'il serait opportun de sensibiliser les consommateurs à cette question étant donné que de nombreuses maladies d'origine alimentaire pourraient être évitées en améliorant les mesures d'hygiène appliquées lors de la manipulation et de la préparation des aliments », a déclaré Marta Hugas, scientifique en chef à l'EFSA.

La salmonellose est la deuxième infection gastro-intestinale la plus fréquemment signalée chez l'homme dans l'UE en 2018 (91 857 cas signalés), après la campylobactériose (246 571).

Virus du Nil occidental et infections à STEC : les niveaux sont inhabituellement élevés
L'augmentation de loin la plus élevée observée en 2018 est celle liée au nombre d'infections causées par le virus du Nil occidental.

Les cas liés au virus du Nil occidental, une zoonose transmise par les moustiques, se sont révélés sept fois plus nombreux qu'en 2017 (1605 contre 212) et ont dépassé tous les cas déclarés entre 2011 et 2017.

« Les raisons de ce pic ne sont pas encore entièrement comprises. Il a été démontré que des facteurs tels que la température, l'humidité ou les précipitations influencent l'activité saisonnière des moustiques et ces facteurs peuvent avoir joué un rôle. Bien que nous ne puissions pas prédire l'intensité des prochaines saisons de transmission, nous savons que le virus du Nil occidental circule activement dans de nombreux pays de l'UE, affectant les humains, les chevaux et les oiseaux. L'ECDC intensifie son soutien aux pays dans les domaines de la surveillance, de la préparation, de la communication et de la lutte contre les vecteurs », a déclaré le scientifique en chef de l'ECDC, Mike Catchpole.

La plupart des infections causées par le virus du Nil occidental acquises localement ont été signalées par l'Italie (610 cas), la Grèce (315) et la Roumanie (277). La Tchéquie et la Slovénie ont signalé leurs premiers cas depuis 2013.

L'Italie et la Hongrie ont également enregistré un nombre croissant de foyers liés au virus du Nil occidental chez les chevaux et d'autres espèces équines ces dernières années.

La bactérie, E. coli producteurs de shigatoxines (STEC), est devenue la troisième cause de zoonose d'origine alimentaire avec 8161 cas signalés – remplaçant la yersiniose avec une augmentation de 37% par rapport à 2017. Ce fait peut s'expliquer en partie par l'utilisation croissante de nouvelles technologies de laboratoire qui facilitent la détection des cas sporadiques.

Le nombre de personnes affectées par listériose en 2018 est similaire à celui observé en 2017 (2549 en 2018 contre 2480 l'année précédente). La tendance est toutefois à la hausse depuis les dix dernières années environ.

Parmi les zoonoses couvertes dans ce rapport, la listériose représente la proportion la plus élevée de cas d’hospitalisation (97%) et le plus grand nombre de décès (229), ce qui en fait l'une des maladies d'origine alimentaire les plus graves.

Le rapport contient également des données sur Mycobacterium bovis, Brucella, Yersinia, Trichinella, Echinococcus, Toxoplasma, la rage, Coxiella burnetii (Fièvre Q) et la tularémie.


NB : Je reviendrais sur ce rapport concernant plus particulièrement notre pays prochainement.

La photo de droite est une photo de STEC issue du Helmholtz Centre for Infection Research que l'on peut retrouver sur ce lien. © HZI/Manfred Rohde.

mercredi 11 décembre 2019

Rapport 2018 sur les zoonoses aux Pays-Bas : Les infections à STEC et à Campylobacter augmentent


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les infections à STEC et à Campylobacter augmentent aux Pays-Bas », source article de Joe Whitworth paru le 11 décembre 2019 dans Food Safety News, complété par me soins.

Il y a eu une augmentation des infections à E. coli producteurs de shigatoxines aux Pays-Bas l'année dernière, selon un rapport annuel. Ce rapport met l’accent sur « La prévention, un thème important dans l'état des zoonoses 2018 ».

Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France. Parmi les moyens à votre disposition pour rechercher une telle information, il vous faut aller sur le site de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). C'est en regroupant ces données et celles des pays européens que l'EFSA établit chaque année la compilation intitulée « The European Union summary report on trends and sources of zoonoses, zoonotic agents and food-borne outbreaks ».

Le rapport sur l'état des zoonoses 2018 publié par l'Institut national de la santé publique et de l'environnement (RIVM) et l'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de consommation (NVWA) a également constaté une augmentation des cas d’infection à Campylobacter, tandis que ceux à Listeria et Salmonella ont diminué.

Après une baisse ces dernières années, le nombre de personnes infectées par E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) en 2018 était de 487, contre 393 en 2017.

Sérotypes courants et SHU
Les 59 cas d’infection à STEC O157 sont comparables à 64 en 2016 et 58 en 2017. Au total, 86 patients avaient une infection confirmée sans O157, contre 131 en 2016 et 114 en 2017. En dehors de O157, O26 était le plus fréquemment trouvé, suivi de O103 et O8.

Un peu plus de femmes que d'hommes ont eu un diagnostic d'infection à STEC. 40 pour cent des patients avec STEC O157 ont été admis à l'hôpital contre 24 pour cent des patients non O157 mais aucun décès n'a été enregistré.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) a été signalé chez 21 patients, dont 7 enfants de 1 à 5 ans, 4 adolescents et 10 adultes de 20 à 77 ans, 62% de femmes.

Le typage O était connu pour onze patients avec un SHU: cinq étaient O157 et six étaient O26.

L'analyse par la NVWA a révélé un isolat de STEC dans 32 des 247 échantillons de viande fraîche au stade de la distribution provenant de petits ruminants. Pour la viande hachée en distribution et pour les préparations de viande et de veau, des pourcentages élevés de positifs ont été détectés. Un total de 107 isolats ont été retrouvés dans les aliments, avec 44 groupes O différents. O146:H21 était le plus courant, suivi par O38:H26 et O91:H14.

L'année dernière, 30 éclosions liées aux aliments ont été signalées. Cela est comparable aux 27 à 32 éclosions de 2014 à 2017. En 2018, 318 patients ont été impliqués dans ces éclosions. En raison de problèmes techniques à la NVWA, les éclosions signalées à l'agence n'étaient pas disponibles pour le rapport 2018 et seront donc publiées dans l'édition 2019.

Campylobacter légèrement en hausse
En 2017, le nombre le plus faible de cas de campylobactériose confirmés en laboratoire a été constaté depuis l'enregistrement des données en 1993.

En 2018, le nombre a légèrement augmenté. On estime que l'année dernière, il y a eu 5 945 infections à l'échelle nationale contre 5 557 en 2017 sur la base de 3091 rapports de surveillance en laboratoire avec un taux de couverture de 52%.

Les cas de gastro-entérite aiguë due à des infections à Campylobacter dans la population néerlandaise en 2018 étaient estimés à 71 246 contre 67 260 en 2017 et 78 970 en 2016. On prévoit que ces cas se soient soldés par 3 201 années de vie ajustée sur l’incapacité (DALYs*) et un coût de la maladie (COI) de 64 millions d'euros.

Le DALY et le COI de Campylobacter et le nombre de cas de gastro-entérite aiguë sont environ trois fois plus élevés que ceux de Salmonella alors que la proportion d'admissions à l'hôpital est comparable.

Pour Campylobacter, on pense qu'un tiers des infections proviennent directement des aliments, contre près de 80% pour Salmonella.

Faible taux de Salmonella
La couverture de la surveillance estimée est à 64% de la population néerlandaise pour la salmonellose confirmée en laboratoire. Pour 2018, les cas de gastro-entérite aiguë causée par Salmonella étaient estimés à 2 6545. Cela correspond à 1 132 DALYs et un COI de 21 millions d'euros et fait des Pays-Bas l'un des incidents les plus faible en Europe.

En 2018, le nombre d'isolats de Salmonella isolés de patients était inférieur à celui de 2017 avec 952 isolats. Pour le pays dans son ensemble, cela signifie environ 1 488 cas confirmés en laboratoire. Salmonella chez le porc est probablement la principale source avec les œufs en deuxième position.

Les sérotypes de Salmonella Enteritidis et Typhimurium (y compris les monophasiques) représentent environ 60 à 80 pour cent de tous les isolats isolés chez l'homme. Les infections à Salmonella Enteritidis sont souvent contractées à l'étranger tandis que les cas de Salmonella Typhimurium ne sont généralement pas liés aux voyages. Le troisième sérotype le plus courant est 1,4, [5],12:i:-.

Baisse du taux de Listeria
Un total de 78 patients atteints de listériose ont été signalés en 2018. Il s'agit de l'un des taux d'incidence les plus faibles depuis l'introduction de l'obligation de déclaration à la fin de 2008, tandis que 2017 a enregistré le taux d'incidence le plus élevé. L'an dernier, la plupart des patients ont été infectés par Listeria monocytogenes sérotype 4b, 1/2a ou 1/2b.

Sept patientes étaient enceintes en 2018 au moment de l'infection à Listeria. Une femme a fait une fausse couche, un enfant est mort-né et un autre est décédé peu de temps après la naissance. Quatre adultes de 67 à 79 ans sont décédés.

Huit grappes d'isolats humains ont été trouvées, dont six contenaient également un ou plusieurs isolats alimentaires. Tous les cas groupés de 2018 contenaient également des isolats de patients des années précédentes.

En 2018, NVWA a investigué sur environ 4000 lots de denrées alimentaires pour Listeria monocytogenes. À partir de cela, 184 isolats ont été obtenus à partir de poisson, de viande de volaille fraîche, de bœuf et de produits carnés à consommer crus.

Brucella
Cinq patients, trois femmes de 24, 62 et 88 ans et deux hommes de 29 et 56 ans atteints de brucellose ont été signalés. Tous ont été admis à l'hôpital et ont contracté l'infection à l'étranger. Deux cas ont été enregistrés en 2017 et quatre en 2016.

Dans trois cas, il s'agissait d'un cas d’infection à Brucella melitensis, un cas d’ infection à Brucella abortus et l'espèce était inconnue pour l'autre cas.

Un patient a été infecté par la consommation de produits laitiers crus en Turquie. Un autre a pu avoir contracté une infection par du lait cru de chamelle en Arabie Saoudite. La source de l'infection n'était pas claire chez les trois autres patients infectés au Belize, Zambie et Irak.

Autres zoonoses
En 2014, le nombre de cas de leptospirose a fortement augmenté, après quoi il a lentement diminué. La maladie peut être contractée de diverses manières, notamment en nageant dans des eaux de surface contaminées par l'urine de rats. Le nombre a de nouveau baissé en 2018 mais reste plus élevé qu'avant 2014.

Les tiques sont capables de transmettre diverses zoonoses, dont la plus connue et la plus courante est la maladie de Lyme. Une zoonose moins connue est l'infection causée par Borrelia miyamotoi. Le deuxième cas de cette maladie aux Pays-Bas a été diagnostiqué en 2018.

Les oiseaux néerlandais, principalement les merles noirs, ont été gravement touchés par le virus Usutu en 2018, comme ce fut le cas au cours des trois années précédentes. Cette zoonose provoque rarement des symptômes graves chez les personnes touchées.

*Le DALY (Disability-Adjusted Life Years, ou année de vie ajustée sur l’incapacité) est un indicateur qui a été élaboré au début des années 1990 en vue de quantifier le fardeau des maladies. Le DALY est la somme des années de vie perdues par mortalité prématurée et des années de vie en bonne santé perdues en raison d’une incapacité/maladie.