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lundi 20 mai 2019

Améliorer la confiance dans les travaux des experts, selon l'OPECST, mais cela ne peut pas être valable pour le glyphosate


Améliorer la confiance dans les travaux des experts selon l'OPECST, mais cela ne peut pas être valable pour le glyphosate revient à continuer à fonctionner comme d'hab, comme si le cas du glyphosate n'est pas emblématique de ce qui pourrit précisément l'expertise scientifique ... en France comme à l'étranger ...

L'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) vient de faire paraître à titre provisoire le Rapport de M. Philippe Bolo, Mme Anne Genetet, MM. Pierre Médevielle et Pierre Ouzoulias établi au nom de cet office, intitulé « Evaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de la confiance »

Comme documents disponibles nous avons donc le Rapport provisoireune synthèse, le 1er communiqué de presse et le 2e communiqué de presse.

Le premier communiqué de presse est en fait le carton d''invitation à la conférence de presse, dans lequel il était indiqué :
... les conclusions de leur rapport d’information sur l’indépendance et l’objectivité des agences chargées d’évaluer la dangerosité des substances mises sur le marché ANSES, EFSA, ECHA… plusieurs agences sont chargées en France et en Europe de l’expertise des risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation de nombreux produits : pesticides agricoles, additifs alimentaires, biocides, produits chimiques utilisés dans les produits de grande consommation… 
La polémique sur le glyphosate a conduit l’OPECST à se pencher sur leur fonctionnement et sur les difficultés et limites de l’expertise des risques. Accès aux données, prise en compte des avancées de la science, choix des méthodologies, prévention des conflits d’intérêt, communication sur les risques : des progrès restent à faire pour trouver le chemin de la confiance de nos concitoyens dans l’expertise produite par nos agences.
Pas très clair tout cela d'autant qu'on apprend ce qu'on savait déjà, selon le deuxième communiqué de presse,
Contrairement à ce qui a pu être indiqué, il ne se prononce pas sur la toxicité à long terme du glyphosate, qui doit être réexaminée par plusieurs agences d’évaluation européennes dans le cadre du processus de réautorisation du glyphosate à l’horizon 2022. Si la question du glyphosate est abordée dans le rapport, c’est pour mettre en perspective les différences d’appréciations entre le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et les agences d’évaluation, notamment l’EFSA, afin d’éclairer le public sur le contenu et la portée de ces divergences apparentes entre experts, mais pas de rouvrir le débat sur l’interdiction du glyphosate, qui a été tranché par le Gouvernement.
Fermez le ban! L'interdiction du glyphosate est bien politique et non pas scientifique …

C'est dommage car en préambule ce communiqué de presse avait pourtant indiqué,
L’objectif de cette mission consistait à comprendre le fonctionnement des agences, les difficultés qu’elles peuvent rencontrer dans la conduite et la restitution de leurs travaux d’évaluation des risques et dessiner des pistes pour renforcer la confiance dans l’expertise scientifique qu’elles produisent.
A-t-on encore confiance dans l'expertise scientifique ? Je serais tenté de dire ça dépend … de l'opinion publique et des sondages …

Sur le document de synthèse, glyphosate oblige, on nous explique que l'enjeu central est d' « améliorer la confiance dans les travaux des experts »

Comment expliquer que le glyphosate soit classé cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et pas par les agences sanitaires et environnementales ?
En mars 2015, le CIRC a classé le glyphosate parmi les cancérogènes probables (monographie n°112). Or, en novembre 2015, l’EFSA a estimé, comme le font presque toutes les autres agences d’évaluation officielles nationales (US-EPA aux États-Unis, FSC au Japon, APVMA en Australie …) qu’il était « improbable que le glyphosate fasse courir aux humains un danger cancérogène ».Cette divergence, troublante pour le grand public, s’explique par l’utilisation de sources différentes :
  • Le CIRC s’intéresse à toutes les formulations contenant du glyphosate alors que l’EFSA étudie le glyphosate en substance pure.
  • Concernant les études épidémiologiques, CIRC et EFSA s’appuient sur des sources quasi-identiques, notamment l’Agricultural Health Study (AHS) américaine et concluent à un niveau de preuve limité (CIRC) voire très limité (EFSA) de cancérogénicité du glyphosate pour l’homme.
  • Concernant les études animales, le CIRC en identifie 2 qui attestent d’un lien significatif entre exposition au glyphosate et cancer, écartées par l’EFSA pour non-respect des critères de l’OCDE. A l’inverse l’EFSA a eu accès aux études non publiées des industriels, contrairement au CIRC (le CIRC n’a étudié que 3 études sur les souris sur les 5 utilisées par l’EFSA et le CIRC n’a étudié que 3 études sur les rats sur les 9 utilisées par l’EFSA).
  • Le CIRC estime également qu’il existe des preuves mécanistiques solides que l’exposition au glyphosate entraîne des effets génotoxiques ou induit du stress oxydatif, alors que l’EFSA estime qu’il est improbable que le glyphosate puisse être génotoxique. 
La divergence d’appréciation s’explique aussi par des différences dans l’interprétation des données disponibles, notamment sur la pertinence biologique de données d’expérimentations animales ou encore sur l’absence de prise en compte par l’EFSA de la cytotoxicité secondaire.  
Enfin, la portée des travaux du CIRC et de l’EFSA diffère : le CIRC se concentre sur la question du danger causé par le glyphosate (indépendamment du degré d’exposition), alors que l’EFSA analyse les risques encourus pour la santé humaine ou l’environnement (combinant danger et exposition). Les doses à partir desquelles des études identifient des effets cancérogènes chez l’animal (au-delà de l’absorption de 1 000 mg/kg de poids corporel) sont très élevées et donc improbables à atteindre, avec une dose journalière admissible (DJA) fixée à 0,5 mg/kg de poids corporel, correspondant à une dose sans effet observé (NOAEL) de 50 mg/kg à laquelle s’applique un facteur de sécurité de 100. Les agences ont donc jusqu’à présent écarté le risque cancérigène en cas d’exposition au glyphosate, dans les conditions normales d’utilisation de cette substance.
Complément du 23 mai 2029. On écoutera avec intérêt le débat, « Faut-il interdire le glyphosate? »

lundi 13 mai 2019

Il paraît que le glyphosate n’est pas cancérogène selon la science mais selon les politiques …


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Je ne suis pas un spécialiste du glyphosate et je laisse le soin à d’autres bien plus compétents que moi d’en parler plus longuement. Vous trouverez ci-dessus quelques unes des Unes des médias de ce jour …
Dans un entretien à La Dépêche du Midi, Pierre Médevielle, sénateur UDI de Haute-Garonne et vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), révèle en avant-première les conclusions de l'enquête parlementaire conduite pendant 15 mois sur le glyphosate, et qui sera dévoilée ce jeudi. Il affirme non seulement « que la cancérogénicité de la molécule n'est pas démontrée par la science, mais encore qu'en l'état actuel de nos connaissances, le glyphosate est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge ». 
Cela étant, dans d’un hypothétique changement de logiciel, voici que la Ville de Paris poursuit systématiquement son harcèlement idéologique à propos du glyphosate, voir cet article ici à propos d'un affichage dans les jardins et les cimetières de la capitale par exemple …

Le dernier exemple est pris dans un cimetière parisien dans lequel un arrosoir arbore fièrement son autocollant contre le glyphosate, au cas où vous n’auriez pas compris, … que de l’idéologie, je vous dis …
Complément du 13 mai 2019. On lira sans modération l’article de seppi, « Glyphosate : un festival de bêtises indécentes, ils ont tous un avis cinglant sur un rapport qu'ils n'ont pas lu ! »

Complément du 14 mai 2019Sortie du glyphosate : à quel prix ?
Interdiction du glyphosate : l’inquiétant aveuglement sur le coût réel du renoncement à son usage.« S’attaquer en priorité au glyphosate s’avère surprenant s’agissant d’un désherbant rendant de nombreux services aux agriculteurs. »
Il s’agit d’un article de Gérard Kafadaroff & Jean-François Proust,  Ingénieurs agronomes, Collectif Science-Technologies-Actions.

Extraits.
Glyphosate, une interdiction politique sans fondement scientifique  
Le Président Macron s’est fait le héraut inattendu du combat contre le glyphosate. Sous la pression française, le renouvellement de l’autorisation du glyphosate en Europe, initialement prévu  pour 15 ans a été ramené le 27 novembre 2017 à 5 ans … et à 3 ans pour la France !  
Strictement politique et symbolique, cette décision se désolidarise des choix européens, va à l’encontre des avis des agences d’évaluation française (ANSES), européennes (EFSA, ECHA) et internationales et s’éloigne une fois de plus de  l’expertise scientifique.  
Sans évaluation ni concertation préalable avec les professionnels concernés et les experts qualifiés, cette décision a contraint  le Président Macron, découvrant la réalité plus tard, à assouplir sa position et envisager des dérogations difficilement gérables.
 La volonté du gouvernement de « sortir des pesticides » est certes populaire mais peu réaliste si l’on prend  objectivement en compte toutes les conséquences économiques et environnementales.