Les fausses nouvelles sur la sécurité des aliments et le COVID-19 ont eu un impact négatif sur les modes de consommation et ont créé de l'anxiété chez les consommateurs d'Asie-Pacifique.
Avant la Journée mondiale de la sécurité alimentaire du 7 juin, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont organisé un webinaire intitulé: La sécurité des aliments dans la nouvelle normalité.
L'événement portait sur l'impact négatif de ce qui a été décrit comme de fausses nouvelles et des rumeurs, qui ont particulièrement impacté les secteurs de la viande et des produits laitiers en raison d'une association incorrecte avec le COVID-19. Dans certains pays, un dumping de fruits et légumes importés a été observé. Cela a été conduit par la désinformation et a causé un gaspillage alimentaire inutile.
Junshi Chen, conseiller scientifique en chef du Centre national chinois pour l'évaluation des risques en matière de sécurité des aliments, a dit aux auditeurs que la désinformation posait une analyse importante (test severe) aux services réglementaires, aux entreprises alimentaires et aux clients.
S'attaquer au problème émergent
Des experts ont dit que les autorités devaient surveiller les rapports inexacts et publier des clarifications dès que possible sur les réseaux sociaux montrant que les aliments ne transmettent pas le COVID-19 et qu'aucun aliment ne protège contre le virus. Des fausses nouvelles sont un problème émergent qui pourrait miner la confiance des consommateurs dans les systèmes de sécurité des aliments. Cela affecte également les entreprises alimentaires, mais la transparence et l'éducation pourraient réduire le problème.
En Chine, des fausses nouvelles sont considérées comme le deuxième problème majeur de sécurité des aliments après les maladies d'origine alimentaire. Ces rumeurs affectent la confiance des consommateurs dans l’approvisionnement alimentaire. Le gouvernement chinois demande aux experts de réfuter les rumeurs d'un point de vue scientifique. Cependant, l’amélioration des connaissances des consommateurs sur la sécurité des aliments reste la méthode clé pour réduire l’impact.
La FAO, l'OIE, le PAM et l'OMS ont également détaillé les activités de sécurité sanitaire des aliments en cours dans la région Asie-Pacifique et trois panélistes invités du gouvernement, de l'industrie et de la recherche de Chine, d'Inde et de Singapour ont partagé leurs points de vue sur la sécurité sanitaire des aliments dans le scénario post-pandémique. Au total, 1 505 personnes de 84 pays se sont inscrites pour assister au webinaire, qui a enregistré plus de 4 600 vues.
Alors qu'au cours de la nouvelle normalité, la sécurité des aliments a bénéficié d'une sensibilisation accrue aux bonnes pratiques d'hygiène personnelle, à l'avenir, des cadres réglementaires avec une vision à long terme et garantissant la protection des consommateurs devront être mis en place, selon la FAO. .
De nouveaux modèles de consommation alimentaire ont été observés pendant le confinement, où les gens se sont appuyés sur des services de livraison et des informations sur les réseaux sociaux. Les consommateurs sont plus conscients de l'importance de la sécurité et de la qualité des aliments, exigeant une alimentation meilleure et plus sûre.
Travail de la FAO en Asie-Pacifique
Masami Takeuchi, spécialiste de la sécurité sanitaire des aliments à la FAO, a souligné les activités de l’agence dans la région. Un projet vise à développer les capacités pour participer efficacement au Codex Alimentarius. Dix pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) participent à ce projet: Brunei, Cambodge, Indonésie, République démocratique populaire du Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam.
La FAO soutient les projets du Fonds fiduciaire du Codex dans plusieurs pays et en aidera de nouveaux dans des pays comme le Samoa et les Îles Salomon. Ces dernières années, une assistance a été fournie au Bhoutan,Myanmar, Népal, Sri Lanka et Philippines pour améliorer les systèmes de contrôle des importations alimentaires.
Depuis 2017, une initiative sur les indicateurs de sécurité des aliments est pilotée dans la région. Le Bhoutan, la Chine, les Îles Cook et les Philippines ont participé au projet, qui a confirmé l'efficacité de l'établissement d'indicateurs nationaux spécifiques de sécurité sanitaire des aliments. Parallèlement à ce projet, en 2019, le Bhoutan a également introduit une culture de la sécurité des aliments.
Dans le cadre des projets nationaux de la FAO, le Bangladesh améliore les capacités institutionnelles nationales en matière de sécurité sanitaire des aliments tandis que le Cambodge élabore des normes de bonnes pratiques agricoles pour la certification nationale. L'Indonésie a évalué les systèmes nationaux de contrôle des aliments. La Thaïlande a achevé un projet visant à renforcer la sécurité des aliments et le contrôle de la qualité des produits de l'élevage. Le Pakistan pilote un programme national sur la sécurité des aliments vendus dans la rue, tandis que la Mongolie met au point des systèmes de gestion du contrôle des aliments et pilote des options d’assurance qualité pour le secteur privé.
Les sujets suggérés pour les futurs webinaires incluaient les questions liées au COVID-19 sur la sécurité des aliments, l'évaluation des risques, la sécurité des aliments à domicile et l'inspection basée sur les risques.