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dimanche 13 novembre 2022

Mozzarella bleue, le retour ?

Le blog vous avait déjà signalé ce problème en mars 2022 dans «France: Fallait-il rappeler de la burrata en raison d'un risque de présence de Pseudomonas fluorescens ? Le sujet microbiologique est complexe mais à cette date, il est même devenu quelque peu politique ...  

Voici que cette fois-ci en Italie, «La mozzarella bleue est de retour : une demande sur des boules de mozarella Vallelata et la réponse de l'entreprise», source il fatto alimentare.

La mozzarella bleue est de retour. Une de nos lectrice a souligné l'étrange coloration des boules de mozarella Vallelata. Nous avons informé Lacatalis, propriétaire de la marque, qui a rapidement répondu au consommateur. Suite à la demande d’une consommatrice, vous aurez drot à la réponse de l'entreprise. Par souci de précision il faut dire qu'il s'agit d'un problème récurrent dans la conservation de la mozzarella et que la couleur bleue est causée par une bactérie généralement non pathogène pour l'homme, qui rend cependant le produit impropre à la consommation.

Demande d’une consommatrice,
Je voulais signaler un sachet de mozzarella bleue de la marque Vallelata, lot L220293 avec péremption 08/11/2022. En plus de vous signaler le cas, que me conseillez-vous de faire d'une manière ou d'une autre ? Merci beaucoup.Stella. 
Réponse de Marco Pietro Lepori, Galbani Quality Manager
Chère Stella, Je vous écris personnellement au sujet de votre demande sur la Mozzarella Vallelata bocconcini expirant le 8 novembre 2022 en raison d'une couleur bleutée anormale. ous sommes vraiment désolés pour ce que vous avez signalé et pour les inconvénients liés. Merci de nous avoir fait part de ce qui s'est passé.
La Mozzarella Vallelata est élaborée dans le respect de procédures de qualité strictes pour pouvoir fournir à nos clients et consommateurs des produits finis toujours à la hauteur des attentes. Il est produit dans l'une de nos usines à Corteolona (Pavie) qui effectue quotidiennement des centaines de contrôles et un nombre important d'échantillons et d'analyses tout au long de la chaîne d'approvisionnement, jusqu'aux produits finis qui sont analysés à la fois en direct et pendant leur conservation en application des programmes de maîtrise Haccp.
Seuls des lots de produits entièrement conformes aux normes de qualité sont mis sur le marché et nous garantissons que ce lot a été libéré par l'Assurance Qualité de l'usine en pleine conformité avec les normes susmentionnées.
Votre demande a été partagée avec le personnel de l'usine. Nous avons immédiatement vérifié les enregistrements de garantie de toutes les étapes du processus de production ainsi que les résultats des analyses sur l'eau de process du jour, trouvant des résultats entièrement conformes aux normes et aux valeurs directrices. Même les échantillons de produits que nous conservons jusqu'à la date de péremption sont conformes en couleur et en caractéristiques organoleptiques.
Ces colorations peuvent se produire par le développement dans les eaux d'un microorganisme chromogène inoffensif, du genre Pseudomonas, parfois même présent dans l'eau potable ; nous ne savons pas si la couleur était déjà présente à l'ouverture ou si elle s'est développée lors du stockage du produit après ouverture, mais nous pouvons confirmer que votre plainte était absolument épisodique et opportune. Depuis des années, l'activité préventive de nos usines de production de Mozzarella est fortement axée sur la réduction de ce micro-organisme à travers de multiples actions de surveillance et de contrôle incessant de l'eau.
Enfin, je tiens à vous dire que toute information sur la qualité de nos produits qui nous est transmise par nos consommateurs, comme dans votre cas, nous est précieuse dans le cadre de l'amélioration continue de nos produits et de nos services, et donc je vous remercie encore.
Dans l'espoir que ce que je vous ai écrit ait mieux clarifié, confirmant toute l'attention que nous mettons chaque jour dans notre travail. Cordialement.

Je ne sais pas si vous avez été convaincu par la réponse, mais ce ce qui apparaît clairement est que le problème est sporadique. Sans doute, en investigant dans un sujet de recherche, pourra-t-on éliminer ce problème ?
Par ailleurs, je trouve utile d'avoir la réponse de l'entreprise suite à une demande d'un consommateur.

vendredi 4 mars 2022

France: Fallait-il rappeler de la burrata en raison d'un risque de présence de Pseudomonas fluorescens ?

RappelConso a publié un avis de rappel de burrata 100g,120g et 200g en raison d’un risque de présence de Pseudomonas fluorescens.

Il est noté:
- Risques encourus par le consommateur: Pseudomonas.
- Description complémentaire du risque: Cette bactérie est susceptible de dégrader le produit et de lui conférer un mauvais goût et une couleur bleutée, le rendant inconsommable.

Ce rappel était-il justifié ?
Pour bien comprendre le sujet, il va falloir nous plonger dans le temps et revenir à un produit proche de la burrata, la mozarella. Nous sommes en 2011 et de la mozarella bleue a été mise en vente sur le marché européen, est-ce normal, légal ou pas ?

Voici donc des éléments pour comprendre et sans doute après leur lecture, vous saurez peut-être ou non si l’on a appliqué le principe de précaution ou pas avec ce rappel ‘volontaire’ ? A vous de voir ...

Un député européen a posé une question le 19 septembre 2011 à la Commission européenne à propos du cas de la mozarella bleue.

Durant plusieurs semaines au cours des mois de juin et juillet 2010, la «mozzarella bleue» provenant de l'entreprise bavaroise Milchwerk Jäger a défrayé la chronique dans le monde entier.
L'entreprise Milchwerk Jäger a rapidement annoncé que la bactérie Pseudomonas fluorescens, présente dans le sol et apparemment inoffensive, était à l'origine de la coloration bleue de la mozzarella. Il est d'ailleurs fort probable que cette bactérie ait été acheminée lors du réapprovisionnement en eau potable de l'entreprise. En juin 2010, par le biais d'internet, Hermann Jäger jr. (propriétaire de Milchwerk Jäger) a fourni de nombreuses précisions à ce sujet: «Un contrôle par échantillonnage des Pseudomonas a permis d'identifier Pseudomonas fluorescens grâce à la spectroscopie à transformée de Fourier. La réglementation technique relative aux matériaux biologiques 466 classe la Pseudomonas fluorescens dans le groupe de risque 1 (micro-organismes peu susceptibles de causer des maladies humaines).».

Les autorités bavaroises et Bruxelles ont adhéré à cette opinion.

Cependant, de nombreuses études ont confirmé que la bactérie Pseudomonas fluorescens est dangereuse. En voici un exemple: «Pseudomonas fluorescens altère la perméabilité épithéliale et se propage par les cellules intestinales Caco-2/TC7», source LMDF-SME, Laboratoire de microbiologie, Signaux et Microenvironnement, Évreux, France.

Néanmoins, quelques mois plus tard, une nouvelle version, qui exclut toute menace pour la santé, est diffusée. Dans une évaluation des risque de l’Institut fédéral d'évaluation des risques (BFR) n°010/2011 du 14 mars 2011, on évoque tout à coup Pseudomonas tolaasii et Pseudomonas libanensis. Il s'agit de deux espèces de la famille des Pseudomonas, qui sont effectivement inoffensives.

On n'évoque plus Pseudomonas fluorescens qui, selon la déclaration d'Hermann Jäger jr. en été 2010, avait été scientifiquement identifiée (ces analyses avaient d'ailleurs entraîné des dépenses conséquentes) et avait fait l'objet d'une communication aux autorités de l'UE.

- La Commission peut-elle affirmer que la prise de position de la BFR protège la santé publique ?
- La Commission a-t-elle effectué des contrôles afin de clarifier cette étrange contradiction ?

Commentaire du blog
L’étude du laboratoire d’Evreux est une étude in vitro.
Le document du BfR précité rapporte notamment, «Selon les connaissances actuelles, ceux-ci ne présentent aucun danger pour la santé humaine, ils peuvent cependant altérer les aliments et les rendre impropres à la consommation.»

En juin 2010, les autorités italiennes ont signalé un problème avec la mozzarella en provenance d'Allemagne à la suite de plaintes de consommateurs selon lesquelles le produit était devenu bleu après l'ouverture de l'emballage. Le problème a été identifié comme étant de nature microbiologique. Très vite Pseudomonas fluorescens a été identifié sur le produit. P. fluorescens est connu pour provoquer une décoloration des aliments et est l'un des organismes les plus courants responsables de l’altérioration des aliments. Il est cependant rarement pathogène et même chez les patients immunodéprimés. Un nombre élevé de P. fluorescens a été retrouvé dans le produit (330x106 UFC/g), ce qui montre qu'il devait y avoir une contamination importante quelque part dans la chaîne de production. Les lots identifiés ont été retirés du marché. Les autorités allemandes ont commencé à enquêter sur la source de la contamination et ont publié une évaluation des risques, qui a été mise à jour pour la dernière fois le 14 mars 2011.

Le 16 juin 2010, les autorités italiennes ont envoyé une notification à la Commission via le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), indiquant que la couleur bleue est probablement causée par P. tolaasii et P. libanensis. La Commission ne voit pas d'incohérence avec l'évaluation des risques allemande car, selon la terminologie, les deux souches font partie du groupe P. fluorescens.

Mise à jour du 7 mars 2022. Nouveau rappel de burrata, le 7 mars. Même cause, même conséquence, pourtant sur l'avis de rappel, il est écrit,
Présence de Pseudomonas fluorescens
- Risques encourus par le consommateur: Pseudomonas
- Description complémentaire du risque: pas de risque pathogene, mais degradation du produit.
- Conduite à tenir par le consommateur: Ne plus consommer. Ne plus utiliser le produit.
- Préconisation sanitaire: Cette bactérie est un germe d'altération qui provoque des modifications de couleur, d'aspect et de saveur sur les produits (problèmes organoleptiques). La consommation de produit contaminé par cette bactérie ne présente pas de risque particulier pour le consommateur.
- Modalités de compensation: Remboursement

Mise à jour du 7 mars 2022. Notification au RASFF de l’UE par la France le 8 mars de la présence de Pseudomonas fluorescens, suite à une plainte d’un consommateur.

Aux lecteurs du blog
Pour une triste question d’argent, 500 euros, la revue PROCESS Alimentaire prive les lecteurs de 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles, étant donné le nombre important de lecteurs. Le départ du blog de la revue a été uniquement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog.