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dimanche 8 mars 2020

Agribashing ou l'agriculture doit-elle retourner chez 'Martine à la ferme' ?


L'Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) a organisé un colloque le 3 mars 2020 à Lyon. Il a été perturbé par des « faucheurs volontaires ». Ils sont venus avec leur profession de foi. Lisez ici ... elle se passe de commentaires ...

Gil Rivière-Wekstein explique dans un tweet, ben oui, cela fait des années que j'explique que les Faucheurs de science veulent revenir à Martine à la ferme. L'agribashing consiste précisément à dénigrer notre modèle agricole pour le remplacer par Martine à la ferme. 

Madame Emmanuelle Ducros s'empare du sujet et voici ce que cela donne ... 

mardi 11 février 2020

L'agribashing et le Salon de l'agriculture, drôle d'ambiance ...


« Drôle d’ambiance avant le salon », source article d'Olivier Masbou paru le 11 février sur son blog-notes
Cela ressemble à une veillée d’armes. A quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture, c’est comme si chaque ‘camp’ se préparait à faire face à 9 jours difficiles, 9 jours où tout peut arriver.
Témoin de cette drôle d’ambiance, la « Lettre ouverte de Jean Luc Poulain ».
Extrait de la Lettre ouverte de Jean Luc Poulain
On pourra retrouver l'intégralité de la Lettre ouverte sur ce lien sur Twitter.
C’est une grande première que le président du SIA s’exprime ainsi. Entre les lignes d’un long texte, l’inquiétude, qui découle d’une dégradation réelle des relations entre les agriculteurs et le reste du pays, transparaît. Jean-Luc Poulain appelle à « un nouveau contrat moral entre les Français, le pays et leurs paysans ! (.) L’idée est bien plus que jamais de créer des ponts plutôt que des murs ! ».
Côté Etat, gouvernement, pouvoirs publics, on souffle le chaud et le froid, au risque de déboussoler davantage les agriculteurs. Pour le chaud, il y a pour l’instant plutôt des paroles que des actes. C’est Emmanuel Macron qui le 17 janvier déclare être décidé à « défendre, renforcer, célébrer » l’exception agricole française. Et le 24 janvier, il indique, à propos de l’interdiction du glyphosate « en trois ans on ne fera pas 100 %, on n’y arrivera, je pense, pas ».
Quant à Didier Guillaume, qui s’aperçoit qu’il doit rester, pour un certain temps au moins, ministre de l’Agriculture, il est allé plus loin. « Continuons à faire de l’agriculture de conservation, parce que c’est un bon modèle et continuons à mettre du glyphosate tant qu’on n’a pas trouvé autre chose » a-t-il déclaré le 4 février à l’occasion d’une réunion du Contrat de solutions.
Enfin, Emmanuel Macron devait recevoir, ce mardi 11 février, en entretien individuel, les présidents de tous les syndicats agricoles. Curiosité, contrairement à l’habitude, l’agenda officiel de la présidence ne mentionnait pas la présence du ministre de l’Agriculture. Et ces entretiens n’étaient pas inscrits à l’agenda de Didier Guillaume. Pour le froid, ce sont plutôt des décisions définitives : avis du Conseil d’Etat sur les mutagènes, réponse du Conseil constitutionnel sur les produits phytos, interdiction des plastiques pour les emballages de fruits et légumes de moins de 1,5 kg, ZNT. Tout cela en moins d’un mois et demi.
Côté société, c’est la minorité bruyante qui se fait entendre. ONG, associations anti-spécistes ne baissent pas les bras, loin de là. L’action la semaine dernière de France3 Pays de Loire*, accompagné d’un militant, sur l’exploitation de Christiane Lambert en est un des derniers exemples criants.
Pas étonnant que dans ce contexte, les agriculteurs soient ultra remontés. Les tensions sur le terrain sont réelles, l’exaspération est forte.
Difficile d’imaginer un salon pacifié dans ce contexte. Nous l’avons déjà écrit (cf. notre Blog du 28 mai 2018), mais cela reste, hélas, toujours d’actualité : le moment est venu de « réparer le lien entre l’agriculture et la société ». Il y a urgence.
* le communiqué officiel de France Télévisions pour le salon de l’Agriculture annonce que l’émission ‘Dimanche en politique’ du 23 février aura pour sujet « Agribashing,  comment renouer le lien entre les agriculteurs et les Français ». C’est le principe du circuit cours, voire de l’autarcie, appliqué à l’information. 

mercredi 29 janvier 2020

Le Kansas devient le 4e État avec une loi inconstitutionnelle « ag-gag »


Les lois dites « bâillons » ou « ag-gag Laws » permettent de poursuivre toute personne s'introduisant clandestinement dans une exploitation agricole afin d'en dénoncer les pratiques et/ou prenant des clichés ou enregistrant des vidéos à l'intérieur des sites concernés.

Le Kansas devient le 4e État avec une loi inconstitutionnelle « ag-gag », source article de Dan Flynn paru le 29 janvier 2020 dans Food Safety News.

Les juges fédéraux n'aiment pas beaucoup les nouvelles lois visant à protéger l'agriculture animale des regards indiscrets. Les lois dites « ag-gag » adoptées au cours de la dernière décennie dans l'Utah, l'Idaho et l'Iowa ont été principalement déclarées inconstitutionnelles lorsqu'elles ont été contestées par des militants des droits des animaux.

Le Kansas, le Dakota du Nord et le Montana ont cependant adopté des lois ag-gag il y a 30 ans. Ces lois ont survécu sans grande controverse, ni préavis. Mais maintenant, un juge fédéral a statué que le Kansas ne peut pas empêcher le public de prendre des photos ou d'enregistrer des vidéos d'agriculture animale même si l'intention est de « nuire à une entreprise ».

Pour ce faire, selon la juge de district américain, Kathryn Vratil, cela criminalise de manière inconstitutionnelle la liberté d'expression. Elle a déclaré que la loi ag-gag du Kansas ne limite que ceux qui ont des opinions négatives sur l'agriculture animale.

La loi ag-gag du Kansas érige en infraction le fait de pénétrer dans des installations sous prétexte ou de prendre des photos ou d'enregistrer des vidéos d'agriculture animale sans l'autorisation du propriétaire.

Les militants des animaux contestent les lois des États parce qu'ils empêchent leurs enquêtes secrètes d'identifier et de documenter la maltraitance des animaux. Avec des preuves, ils « endommagent une entreprise », principalement en associant des exploitations agricoles à des marques de consommation. Les marques abandonnent souvent les exploitations agricoles impliquées dans les controverses sur la maltraitance des animaux.

Toutefois, les États agricoles sont généralement ouverts à des mesures de protection de l'agriculture car leurs économies dépendent du secteur. L'Iowa a fait abroger une loi ag-gag par un tribunal fédéral de district, et l'Assemblée législative en a adopté une autre.

L'Utah a vu sa loi ag-gag de 2012 annulée par un tribunal de district fédéral en 2017. C'était la seule des lois ag-gag les plus récentes à avoir entraîné l'arrestation et l'emprisonnement de quelqu'un. Ces accusations ont été abandonnées après que le procureur ait reconnu que la défenderesse, Amy Meyer, se tenait sur un terrain public pendant tout l'incident, qui impliquait la livraison d'animaux pour abattage à Draper, Utah.

Le procureur général de l'Utah n'a pas fait appel de la décision du tribunal de district devant la 10e circuit de la cour d'appel de Denver.

L'Idaho a également vu son statut abrogé par un tribunal fédéral de district et le Gem State a fait appel devant la 9e circuit de la cour d'appel de San Francisco. Il a également perdu là-bas, dans une décision historique qui, pour la première fois, a vu des juges d'appel dans une décision 2-1 dire qu'il y avait un droit constitutionnel de prendre des photos ou de faire des enregistrements audiovisuels sur une propriété privée.

Le panel de 3 juges a résumé la décision de cette façon: « L'interférence avec la production agricole a été décrétée après que des images dérangeantes filmées en secret ont été diffusées sur Internet dans une exploitation laitière de l'Idaho. La loi - visant à enquêter secrètement sur les opérations agricoles - criminalise largement la fausse déclaration pour accéder à une installation de production agricole ainsi que l'enregistrement audio et vidéo de l'installation sans le consentement du propriétaire. »

La cour d'appel a déclaré que la criminalisation du comportement innocent « était incroyablement exagérée. Le 9ème Circuit a déclaré que la loi était « ciblée sur les journalistes et les journalistes d'investigation. » La décision a confirmé la disposition de l'Idaho ag-gag qui criminalise l'obtention d'un emploi par de fausses déclarations dans l'intention de causer des dommages économiques ou autres.

La loi ag-gag de 2012 de l'Iowa, également destinée à protéger l'agriculture animale des enquêtes secrètes, a également été jugée inconstitutionnelle par le tribunal de district américain du sud de l'Iowa. L'État a fait appel au 8ème circuit et la législature a adopté une nouvelle loi ag-gag environ trois semaines après avoir perdu la première.

Officiellement, le nouveau statut de l’Iowa est une loi sur les intrusions dans les installations de production agricole. Il est illégal pour quelqu'un d'accéder à des installations privées avec l'intention de nuire physiquement et économiquement aux opérations, aux biens ou aux personnes. Des délits et des délits aggravés peuvent être portés avec des amendes et des peines de prison à titre de sanctions.

Différents groupes de militants ont été plaignants dans le litige, mais le plaideur de base est le Animal Legal Defence Fund.

NB : En France, on qualifierait la loi « Ag-gag » de loi contre les 'lanceurs d'alerte' ...

Rappelons aussi qu'en France, le président du Conseil départemental du Cantal a écrit aux principaux des collèges et des chefs de cuisine pour leur demander de pas inclure un menu végétarien dans les cantines une fois par semaine.

mardi 28 janvier 2020

Il parait que l'agribashing n'existe pas. Bien entendu, c'est une baliverne !


Gil Rivière-Wekstein du blog Agriculture et Environnement nous propose une nouvelle vidéo dont il a le secret,
« L’agribashing n’existe pas / Baliverne #23 », une nouvelle vidéo d’Agriculture et Environnement. A l’instar du militant anti-pesticide François Veillerette, la plupart des écologistes réfutent l’existence de l’agribashing, affirmant que ce terme a été forgé pour discréditer toutes critiques des modes de l’agriculture conventionnelle.
Qu’est-ce que l’agribashing ?
Or, l’agribashing n’a rien à voir contrairement à ce qu’ils prétendent avec la critique d’un modèle agricole. L’agribashing consiste à dénigrer de façon constante et systématique les agriculteurs conventionnels et leurs pratiques en leurs collant l’image de pollueur, d’empoisonneur ou encore de tueur. Occultant les progrès constants des pratiques agricoles, les agribasheurs stigmatisent les agriculteurs, les accusants notamment aggraver le réchauffement climatique, d’annihiler la biodiversité, de maltraiter les animaux ou encore d’empoisonner les aliments.

N'hésitez pas à lire l'article intégralement sans oublier la vidéo ... 


Malheureusement, à l'heure où l'on célèbre le 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, des 'groupes' mettent en parallèle la situation vécue par des déportés et les animaux, c'est tout simplement inacceptable et écœurant !

mardi 31 décembre 2019

Aux racines du malaise paysan


Bien évidemment, il ne sera pas question du malaise paysan ou d’agribashing au menu des vœux du Président de la République ce soir à la télévision, ce n’est pas un scoop de vous le dire, mais raison de plus pour en parler encore et encore … car je ne vois de sujet plus important pour l'identité de notre pays !

Voici donc « Aux racines du malaise paysan », un article paru sur le site agri-mutuel du 31 décembre 2019 et je suis très heureux de le diffuser en intégralité en cette fin d’année.


ooOOoo

Bousculés sur les marchés mondiaux, questionnés dans leurs pratiques par la société, les agriculteurs français vivent un malaise grandissant, qu'ils ont exprimé à plusieurs reprises cette année et dont l'« agribashing » n'est que la partie émergée.

Deux chiffres traduisent le recul du monde paysan : alors que les agriculteurs représentaient quelque 30 % de la population active au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ferme France, fragilisée par les crises successives, pèse aujourd’hui moins de 3 % des actifs.

L’agriculteur « a été pendant très longtemps célébré, il a été reconnu, à un moment donné, un peu comme le symbole de la nation française en train de se moderniser. La France était avant tout un pays de paysans. Les agriculteurs ont en mémoire cette histoire-là », souligne François Purseigle, sociologue du monde agricole.

90 % des ruraux ne sont pas paysans
Plus cuisant encore, les paysans, longtemps fiers de nourrir un pays qui se targue de gastronomie, sont devenus une minorité jusque dans les campagnes : « l’essentiel des gens habitent autour des métropoles voire assez loin, donc 90 % des ruraux ne sont pas paysans. Du coup, il y a des problèmes de cohabitation entre des personnes qui n’ont pas du tout le même imaginaire. Il y a une concurrence d’usage du territoire », explique Jean Viard, directeur de recherche associé Sciences Po-CNRS.

« On a toujours été un peu en décalage, avec un rythme de vie différent (…) mais depuis quelques années, on vit un isolement, on vit cette frustration à côté des gens avec qui on habite, avec qui on va à l’école. On est devenu des gens limite fréquentables, des empoisonneurs », témoigne Olivier Coupery, agriculteur en polyculture élevage, et éleveur de chevaux, à Montfort-L’Amaury (Yvelines).

Alors que les associations antispécistes n’ont de cesse de dénoncer les mauvais traitements sur les animaux d’élevage, Olivier Coupery qui est visé par une pétition de riverains, aimerait, dans une forme de boutade, « qu’on prenne en compte le bien-être de l’agriculteur, le bien-être de l’éleveur ». Conséquences d’une arrivée des néo-ruraux : les demandes de faire taire Maurice le coq sur l’île d’Oléron, ou de déplacer les vaches et leur fumier trop odorant dans le Cantal.

Dénigrement systématique
Ces injonctions, qui se sont multipliées devant les tribunaux, ne sont cependant que les manifestations les plus folkloriques d’un phénomène dénoncé par la FNSEA : l’« agribashing » ou le dénigrement systématique des pratiques agricoles. La révolte du monde paysan contre cette mise à l’index a mené des centaines d’agriculteurs à manifester en tracteur sur les routes ces derniers mois, jusqu’au blocage du périphérique parisien le 27 novembre. Sont qualifiés d’agribashing autant les intrusions de militants anti-viande dans les élevages (« 71 actes délictueux » depuis le début de l’année selon le gouvernement) que la remise en question de l’utilisation des produits phytosanitaires.

Pour lutter contre les intrusions, la gendarmerie a créé fin 2019 la cellule spécialisée Demeter. Mais face à la demande d’une meilleure régulation des produits phytosanitaires, le gouvernement a lancé une concertation sur les zones de non traitement (ZNT) où toute pulvérisation est interdite, et a finalement annoncé fin décembre sa décision sur la distance d’épandage des pesticides par rapport aux habitations.

La montée en puissance des question environnementales dans la société n’est pas circonscrite à la France : en Allemagne, des milliers d’agriculteurs ont manifesté le 22 octobre contre les réglementations du gouvernement en matière de climat et de réforme agricole, qui menacent selon eux l’existence de leur activité. Trois semaines plus tôt, les paysans néerlandais avaient provoqué 1 000 kilomètres d’embouteillages, estimant être devenus les boucs émissaires de la lutte contre le réchauffement climatique.

Les normes toujours plus drastiques, des produits d’importation toujours plus nombreux
« Les néo-ruraux sont venus dans les conseils municipaux et ont amené un regard plus critique que constructif », témoigne Jérôme Régnault, co-fondateur du numéro vert « Ici la terre », ligne ouverte pour retisser des liens en répondant aux questions du grand public.

Mais, « ce serait un tort de réduire les symptômes de la crise agricole à la question de l’agribashing. Ce qui est sûr, c’est qu’un certain nombre de controverses portées notamment par des groupes sociaux ou une partie de la société peut venir renforcer des crises à la fois économiques et morales », souligne François Purseigle. « On a des agriculteurs qui doivent s’adapter à la concurrence mondiale et donc être super-productifs, ce qui est moins bien accepté par la société ; ça a créé une première zone de tension. Ce qui rajoute une touche de tension, c’est le changement climatique : la société française et une partie des citoyens sont de plus en plus conscients qu’il y a des enjeux de changements climatiques majeurs et que l’agriculture a une part de responsabilité », souligne Bertrand Valiorgue, professeur de stratégie des entreprises à l’Université de Clermont-Ferrand.

Sommés de monter en gamme et de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires lors des états généraux de l’alimentation, les agriculteurs ont très mal vécu ce qu’ils considèrent comme un double discours du gouvernement, qui dans le même temps invite des pays moins regardants en termes sanitaires et environnementaux à inonder de leurs produits moins chers les étals français, y compris en bio.

Si l’accord de libre-échange UE-Mercosur semble pour l’heure enterré en France, le Ceta, accord de libre-échange avec le Canada, d’ores et déjà expérimenté et en discussion au Parlement, a également été un motif de grogne ces derniers mois, d’autant que les produits français sont déjà malmenés sur des marchés mondialisés.

Comme le rappelait en juin l’économiste Philippe Chalmin, depuis la fin des quotas européens qui garantissaient un prix stable aux producteurs, « nous sommes dans un monde agricole de plus en plus marqué au coin de l’instabilité des prix et des marchés. Les prix agricoles dépendent peu, presque pas du tout, des prix payés par le consommateur », mais plutôt des cours non seulement nationaux et européens, « mais de plus en plus internationaux ». En d’autres termes, c’est la coopérative néo-zélandaise Fonterra qui fait la pluie et le beau temps sur les prix mondiaux du lait, et l’influence des achats de porcs des Chinois se fait sentir jusqu’au marché de Plérin en Bretagne.

22,1 % des agriculteurs  sous le seuil de pauvreté en 2016
Cette volatilité des cours, alliée aux aléas climatiques, a laissé sur le carreau plus d’un exploitant agricole, malgré une tentative de rééquilibrage des prix sur le marché intérieur avec la loi Alimentation qui n’a eu guère d’effet pour l’instant sur le revenu des agriculteurs.

Selon une étude de l’Insee, 22,1 % d’agriculteurs se trouvaient sous le seuil de pauvreté en 2016, ce qui en fait la profession la plus exposée. L’institut note également que 19,5 % des agriculteurs n’ont eu aucun revenu, voire ont été déficitaires, en 2017. « Les agriculteurs sont encore en phase de mutation avec un double mouvement à l’intérieur : vous avez le développement d’une agriculture bio et de proximité, qui représente déjà au moins 20 % des exploitations, et celui des grosses exploitations qui peuvent investir dans les terres et la technologie ». Et il reste les agriculteurs « formés à la chimie et à la mécanique » qui ont 35 à 60 ans et « ont des problèmes pour investir dans la transformation de leur modèle », détaille Jean Viard.

Dans ce contexte, « un regard accusateur, qui peut devenir agressif, ça peut être la goutte d’eau qui fait qu’on commet l’irréparable. Le fait que ça puisse amener un collègue au suicide, on le vit très, très mal », déclare à l’AFP Jérôme Régnault, céréalier et apiculteur dans les Yvelines.

Il y a eu 372 suicides de paysans en 2015 contre 150 cas en moyenne par an entre 2007 et 2011, selon les statistiques les plus récentes de la sécurité sociale agricole, la MSA.

Ce climat mortifère a été porté sur la place publique par le film « Au nom de la terre » où Guillaume Canet incarne un agriculteur poussé au suicide. Le film a été un succès public et tutoyait début décembre les 2 millions d’entrées après 11 semaines d’exploitation.

Le documentaire, plus confidentiel, de Sophie Loridon « Lucie après moi le déluge », témoignant de la rude existence dans une petite exploitation ardéchoise au long du XXe siècle, a pour sa part engrangé 15 000 entrées en 2019. Après le multi-césarisé « Petit paysan », ces succès montrent que les Français se sentent encore concernés par la question agricole. « Il y a quand même derrière la question des controverses qui entourent l’agriculture un intérêt profond pour la question agricole (…). Aujourd’hui encore, peut-être même plus qu’hier, bon nombre de Français se pressent dans des salons agricoles et sont attentifs et attachés à cette profession », selon François Purseigle.

Complément du 11 janvier 2020. On lira sur Alerte Environnement, Notre agriculture est vertueuse mais elle va mourir ...

mardi 10 décembre 2019

Dans chaque assiette, un agriculteur


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.


Extrait.
cet agribashing repose sur une ignorance profonde du sujet. Seule l’alimentation intéresse les consommateurs soucieux de leur santé et de celle de l’environnement. L’agriculture et sa réalité ne préoccupent finalement pas ces citoyens peu informés, parfois perchés sur le toit de villes, dictant la marche à suivre à la société, qui méconnaissent la campagne plus qu’ils ne la rejettent. Le citoyen-consommateur-client se doit d’être cohérent. Il revendique la qualité, la diversité, la quantité… Il doit avoir conscience que cela n’est possible qu’avec des agriculteurs, qu’en lien avec eux. Pas contre eux. Pas sans eux.
Sommes-nous conscients, à chaque repas, d’avoir à nos côtés un agriculteur ? Combien d’entre nous, dans l’acte alimentaire répété plusieurs fois par jour, établissent ce lien indissociable entre le contenu de notre assiette et les travailleurs de la terre ou de la mer ? Garant de la sécurité alimentaire humaine, en quantité comme en qualité, l’agriculteur est notre premier soutien. Aucun individu ne peut vivre sans se nourrir. Cette évidence traverse les époques et les continents. Est-ce parce qu’elle est atemporelle, universelle et banale que nous l’oublions si souvent ?

Complément du 14 décembre 2019. On lira cet article de Gil Rivière-Wekstein sur son blog, 

L’agribashing dans le viseur de Didier Guillaume.

samedi 7 décembre 2019

De la lutte contre les associations activistes anti-viande


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Avec trente députés de son groupe, Marc Le Fur (LR), élu des Côtes-d'Armor, a déposé le 4 décembre 2019, une proposition de loi visant à exclure du bénéfice de la réduction d'impôt, les dons effectués à certaines associations anti-viande.
Proposition de Loi visant à exclure du bénéfice de la réduction d’impôt de l’article 200 du code général des impôts les dons effectués à des associations dont les membres ont été reconnus coupables d’actes d’intrusion ou de violence vis-à-vis des professionnels de l’agriculture,
Exposé des motifs
Depuis plusieurs mois, les professionnels de l’agriculture ne cessent d’alerter les pouvoirs publics et les parlementaires sur la recrudescence d’actes de malveillance envers les agriculteurs de la part d’associations activistes. Ce développement de l’agribashing et de ses dérives n’est d’ailleurs pas nié par les pouvoir publics puisqu’à la suite l’agression physique d’un agriculteur en train de traiter ses cultures en mars 2019 dans l’Ain, le Ministre de l’agriculture « inquiet » des agressions qui se multiplient à l’encontre des agriculteurs a annoncé au mois d’avril 2019 le lancement d’un observatoire contre l’agribashing, testé dans un premier temps dans la Drôme.
Par ailleurs, depuis plusieurs mois des actions chocs d’une grande violence de la part des mouvements activistes antispécistes, qui témoignent d’une forme de radicalité inquiétante se sont multipliées vis-à-vis des professionnels de la viande (éleveurs, abatteurs, professionnels de l’agroalimentaire, bouchers-charcutiers. Or ces associations sont financées par des dons et bénéficient par conséquent de la réduction d’impôt de l’article 220 du code général des impôts.
C’est pourquoi, la présente proposition de loi vise à exclure du bénéfice de la réduction d’impôt de l’article 200 du code général des impôts les dons effectués à des associations dont des membres ont été reconnus coupables d’actes d’intrusion et/ou de violence vis à vis des professionnels ou d’incitation à de tels actes.
Le b du 1 de l’article 200 du code général des impôts est complété par une phrase ainsi rédigée : « Le bénéfice de la réduction d’impôts au titre du présent b est exclu pour les dons effectués à des associations dont des membres ont été reconnus coupables d’actes d’intrusion sur les propriétés privées agricoles ou d’actes de violence vis-à-vis de professionnels agricoles ou d’incitations à de tels actes. »

Complément du 14 décembre 2019. On lira cet article de Gil Rivière-Wekstein sur son blog, 

L’agribashing dans le viseur de Didier Guillaume.

jeudi 5 décembre 2019

A quoi ça peut bien servir d'être le bouclier de l'agribashing en France ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

L’expression n’est pas nouvelle, mais la situation, à mon sens, depuis qu'elle a été prononcée, a empiré …
  • 29 novembre 2018 : Didier Guillaume : « je veux être le bouclier face à l’agri-bashing »
  • 22 février 2019 : Le ministre de l'Agriculture se pose en « bouclier contre l'agribashing ». 
  • 2 octobre 2019 : « Je suis très inquiet. La société est hystérisée. J’ai senti ça très tôt. Je veux être le bouclier face à l’agribashing. »
Voici un exemple avec ce qui est aussi rapporté dans la vidéo et qui tient en deux lignes ...

Complément du 14 décembre 2019. On lira cet article de Gil Rivière-Wekstein sur son blog, 

L’agribashing dans le viseur de Didier Guillaume.

mercredi 23 octobre 2019

Il faut répondre aux agriculteurs !

La France Agricole du 22 octobre rapporte:
« Macron, réponds-nous! »
Face au silence présidentiel sur les sujets agricoles, la FNSEA et JA ont mobilisé à nouveau leurs adhérents partout en France. Des actions auraient eu lieu dans 85 % des départements.
La FNSEA et JA (Jeunes Agriculteurs) avaient invité les agriculteurs ce 22 octobre 2019 à manifester devant les préfectures dans tout le pays. Si les fédérations départementales se sont approprié les messages nationaux – agribashing, accords commerciaux et étiquetage des produits – elles en ont aussi profité pour relayer leurs propres enjeux. 



Selon ce site,
 … le ministre de l’Agriculture a regretté l’utilisation du slogan « Macron, réponds-nous ». 
« Je trouve que ce slogan ne va pas. Il faut du respect dans la vie », réclame l’ancien élu socialiste. « On ne s’adresse pas au président de la République en disant ‘Macron réponds-nous’. Oui, je pense que c’est irrespectueux, ça me choque », a insisté Didier Guillaume.

Didier Guillaume estime qu’Emmanuel Macron a déjà répondu à de nombreux problèmes soulevés. « Nous accompagnons les agriculteurs dans leur mal-être », assure le ministre. 

Quand on lit cela, on a envie de dire avec cet article de seppi, M. le ministre Didier Guillaume, faites-nous plaisir : arrêtez de parler !

Complément du 24 octobre 2019. Ecoutez cette intervention de Brice Couturier dans cette vidéo, c'est éclairant ...
Complément du 3 novembre 2019On lira cet éditorial du journal L'Union du 22 octobre 2019 ci-dessous : 
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lundi 19 août 2019

Les agriculteurs méritent plus que des paroles et des traités!


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Si tout le monde semble d’accord sur le constat et parler de souffrance chez nos agriculteurs, pourquoi cela ne bouge pas plus ?

D’un côté le ministre de l’agriculture, dans un moment de lucidité ou un coup de chaud suite à une corrida,, a indiqué sur France info le 19 août 2019,
« … Il y a une souffrance dans le monde agricole. Je n'en peux plus de tous ces gens qui stigmatisent et qui montrent les agriculteurs du doigt », a déclaré Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture. « Les agriculteurs ne sont pas des empoisonneurs, ce ne sont pas des pollueurs, ce sont des gens qui souffrent et qui ne gagnent pas leur vie, c'est ça le vrai problème », a-t-il conclu. 

En écho aux déclarations du ministre, voici le témoignage d’Anne-Cécile Suzanne, agricultrice en polyculture élevage dans l’Orne, paru dans Le Figaro.fr du 18 août 2019 (extraits), « Accusé agriculteur, présentez-vous à la barre! »

Suite au vote du CETA, elle indique que la « colère est montée, comme si ce vote avait été la goutte de trop, la dernière consécration du paradoxe français, qui enferme notre agriculture entre quatre murs. »
Le premier de ces murs est vert. Quand on est agriculteur, il n’est plus possible d’aller chez son boulanger sans se voir reprocher de traiter son blé. La pression sociale et médiatique n’a jamais été aussi forte pour nous demander de produire de façon durable, en respectant les animaux, les paysages, les cours d’eau et la santé des consommateurs. La solution est exposée comme étant simple et il n’est pas un citoyen, pas un expert télévisé, qui ne sache quoi faire s’il était agriculteur: passez tous au bio, à l’agroécologie et à la production de lentilles, on vous remerciera. Par contre, nous attendons toujours que la consommation suive… 
Le deuxième mur est blanc. Blanc comme les pages de traités qui font de l’agriculture la variable d’ajustement des négociations commerciales. Sur les marchés internationaux, les productions agricoles se négocient suivant deux critères: la quantité et le prix. Pour survivre, un seul mot d’ordre, dont l’écho résonne à chaque nouveau traité de libre-échange: la productivité. Afin de la maximiser, nous devons absolument intensifier notre production, par l’utilisation de produits phytosanitaires et la maximisation de la surface cultivée. Bougez-vous, nous dit le président de la République, afin de renforcer votre compétitivité. Très bien, à bas les arbres et les haies, faisons de la place. 
Le mur vert et le mur blanc se font face, si nous en choisissons un, la réalité de l’autre nous rattrape et le résultat est une impasse. Soit on est durable, mais pas rentable, soit on est performant, mais détesté. Alors on essaie de faire un pas de côté, mais à gauche et à droite, on est enfermé. 
Car il y a un troisième mur, et il est rouge. À bas la viande rouge et le sang, à bas les abattoirs et les élevages. Aujourd’hui, être éleveur bovin, c’est être résistant. Le sujet est devenu identitaire, et se résume à une fracture trop claire pour être vraiment nette: si j’aime les animaux et le climat, je mange des lentilles, si j’aime mon terroir et mes traditions, je vais chaque jour chez mon boucher. Que les prairies captent le CO2 et permettent la préservation des habitats sauvages? Que les estives ne soient entretenues que grâce au passage des animaux d’élevage? Que les vaches de France vivent en plein air? Des réalités annexes, dont il ne vaut pas la peine de faire état quand on parle alimentation, agriculture et légumes verts. 
En filigrane, une consommation coupable, un vide de sens où le consommateur se voit reprocher de ne pas rationaliser chacun de ses tickets de caisse au supermarché. De plus en plus, on s’excuse d’exister et on fantasme l’élevage, comme un métier fait de cages, alors même que les animaux, eux, vivent le plus souvent dans les prés. Le résultat in fine est terrible: nos élevages disparaissent, et l’on préfère importer de la viande d’animaux élevés en cage et dopés aux hormones à l’étranger. 
Le dernier mur est noir. Noir comme les pensées des céréaliers, des maraîchers, des fruiticulteurs et des éleveurs, qui se voient imposer des normes affectant leurs rendements et des prix d’achat en dessous de leurs coûts de production. Des normes qui leur coûtent cher, et dont ils ne sont pas remboursés. Le résultat est la disparition des petites exploitations, avec des revenus constamment en baisse et un désespoir installé durablement dans ces professions.
Il faut souhaiter que le ministre puisse lire ces propos et enfin se décider, au-delà des paroles, à agir très concrètement, mais le peut-il ?