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dimanche 24 juillet 2022

Hydrocarbures d'huiles minérales, une mise à jour

«Hydrocarbures d'huiles minérales», source communiqué sur les nouvelles positions des autorités compétentes du Luxembourg du 21 juillet 2022.

Vu le potentiel carcinogène des hydrocarbures aromatiques d'huiles minérales (MOAH), la Division de la sécurité alimentaire recommande de limiter autant que possible l'exposition à ces composés.

Ensemble avec les États membres et la Commission européenne, des limites maximales des concentrations de MOAH dans les denrées alimentaires ont été fixées pour retirer et, si nécessaire, de rappeler ces denrées alimentaires du marché.

Plus d'explications concernant les hydrocarbures d'huiles minérales (MOH) et en particulier les MOAH ainsi que les nouvelles recommandations sont reprises ici et dans la fiche technique mise à jour.

Afin d'assurer une approche uniforme de l'application de la législation dans l'ensemble de l'UE, les États membres ont convenu de retirer et, si nécessaire, de rappeler du marché toutes les denrées alimentaires lorsque la somme des concentrations de MOAH dans les denrées alimentaires est égale ou supérieure aux limites maximales de quantification suivantes:
Ces limites seront appliquées aux produits "tels qu'ils sont vendus" et elles s'appliqueront quelle que soit la source du MOAH.

Pour information
Les hydrocarbures d’huiles minérales ou MOH comprennent un groupe diversifié de mélanges d’hydrocarbures contenant des milliers de composés chimiques de différentes structures et tailles, dérivés principalement du pétrole brut, mais qui sont également produits par synthèse à partir du charbon, du gaz naturel et de la biomasse.

Les MOH sont des chaînes d’hydrocarbures contenant de 10 à 50 atomes de carbones. Au niveau des contaminations alimentaires on retrouve deux grandes classes importantes :
- Les MOSH (Hydrocarbures saturés d’huiles minérales) reprenant une fraction d'hydrocarbures saturés subdivisée en paraffines ou alcanes et les naphtènes.
- Les MOAH (hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales) reprenant la fraction des hydrocarbures non saturés. Cette fraction contient les aromatiques ou composés aromatiques polycycliques (PAC) qui possèdent un ou plusieurs cycles de benzène alkylés.

La présence d'huile minérale dans les denrées alimentaires résulte de 4 causes principales :
1. L’utilisation volontaire d'huile minérale comme additif ou comme auxiliaire technologique,
2. Comme résidu provenant du transfert à partir de matériaux et objets destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires (FCM),
3. Comme contaminant provenant de l'environnement ou des lubrifiants utilisés dans les équipements, et
4. La qualité de la matière première, et plus précisément des huiles et graisses utilisées dans le processus de fabrication.

Sur la base de ces causes, il est évident que les sources de la présence d'huile minérale dans les denrées alimentaires peuvent être diverses et que la contamination peut intervenir à différentes étapes de la chaîne agro-alimentaire.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

vendredi 21 janvier 2022

Les hydrocarbures d'huiles minérales vues par le Luxembourg

Hydrocarbures d'huiles minérales, source Division de la sécurité alimentaire du Luxembourg.

Les hydrocarbures d’huiles minérales ou MOH pour Mineral Oils Hydrocarbons comprennent un groupe diversifié de mélanges d’hydrocarbures contenant des milliers de composés chimiques de différentes structures et tailles, dérivés principalement du pétrole brut, mais qui sont également produits par synthèse à partir du charbon, du gaz naturel et de la biomasse.

Les MOH sont des chaînes d’hydrocarbures contenant de 10 à 50 atomes de carbones. Au niveau des contaminations alimentaires on retrouve deux grandes classes importantes :
- Les MOSH (Hydrocarbures saturés d’huiles minérales) reprenant une fraction d'hydrocarbures saturés subdivisée en paraffines ou alcanes et les naphtènes.
- Les MOAH (hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales) reprenant la fraction des hydrocarbures non saturés. Cette fraction contient les aromatiques ou composés aromatiques polycycliques (PAC) qui possèdent un ou plusieurs cycles de benzène alkylés.
La présence d'huile minérale dans les denrées alimentaires résulte de 4 causes principales :
1. L’utilisation volontaire d'huile minérale comme additif ou comme auxiliaire technologique,
2. Comme résidu provenant du transfert à partir de matériaux et objets destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires (FCM),
3. Comme contaminant provenant de l'environnement ou des lubrifiants utilisés dans les équipements, et
4. La qualité de la matière première, et plus précisément des huiles et graisses utilisées dans le processus de fabrication.

Sur la base de ces causes, il est évident que les sources de la présence d'huile minérale dans les denrées alimentaires peuvent être diverses et que la contamination peut intervenir à différentes étapes de la chaîne agro-alimentaire.

En 2012, l’EFSA avait mentionné dans son avis le caractère préoccupant de la présence d’hydrocarbures d’huiles minérales dans les denrées alimentaires et avait recommandé de rechercher les groupes alimentaires concernés par la présence de ces substances qui pourraient apporter une contribution significative à l'exposition chronique totale. La Commission européenne réagit par la publication de la Recommandation (UE) 2017/84 de la Commission du 16 janvier 2017 demandant aux Etats membres de surveiller la présence d’hydrocarbures d’huiles minérales dans les denrées alimentaires au cours des années 2017 et 2018.

La fiche technique de la Division de la sécurité alimentaire présente la toxicologie des MOH et leur évaluation du risque, les résultats d'analyse des années 2019 à 2021. ainsi que l'organisation des contrôles.

Position de l’autorité compétente
La Division de la sécurité alimentaire continue les contrôles dans les années à venir et appliquera la limite temporaire de 2 mg/kg de MOAH total analysée ajoutée à une teneur maximale de 1 mg/kg de MOAH par fraction analysée pour toutes les préparations pour nourrissons et enfants en bas-âge afin de minimiser l’exposition à ces contaminants.

La teneur analysée de 2 mg/kg ou plus de MOAH total (préparation et analyse des échantillons conformément aux orientations du JRC) fournit des preuves claires de la présence de MOAH dans les aliments analysés et est donc préoccupant pour la santé publique. En attendant la fixation de limites officielles pour d’autres catégories, la Division de la sécurité alimentaire appliquera également la limite temporaire de 2 mg/kg de MOAH total analysé ajoutée à une teneur maximale de 1 mg/kg de MOAH par fraction analysée aux autres denrées alimentaires. Des mesures concernant ces catégories de produits seront prises en cas de dépassement de ces limites pour assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et ce conformément à l'article 14 du règlement (CE) 178/2002.

Aux lecteurs du blog
A cause ou grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue. Triste histoire de sous car la revue estime qu’elle n’a pas les moyens de maintenir la diffusion de ces articles, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Merci de leur faire part de cette anomalie.

samedi 16 novembre 2019

A propos de la présence d'huiles minérales dans les aliments, un constat, selon une étude en Belgique


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Après un pseudo buzz en France mais aussi en Allemagne sur la présence d’huiles minérales dans des laits en poudre pour bébés, une fois de plus de la part d’une ONG, il s'agit bien d'un pseudo buzz en effet, parce qu’il n’y avait « Pas de traces d’huiles minérales aromatiques dans les laits infantiles ». Voilà qui est dit !

Cela étant, voici fort à propos une étude du 13 novembre 2019 qui fait le point sur la « Présence d'huiles minérales dans les aliments : constat », source Sciensano de Belgique.

Des huiles minérales peuvent migrer dans notre alimentation. L’étude menée par l’institut belge de santé Sciensano sur la présence d’huiles minérales dans les denrées alimentaires vendues sur le marché belge, montre que certains aliments contiennent une quantité trop importante de ces huiles. Ces aliments peuvent dès lors être néfastes pour la santé. Les résultats soutiennent les politiques (inter-)nationales et constituent un outil pour l’élaboration de normes (inter-)nationales relatives à la présence d’huiles minérales dans les aliments.

Notre nourriture contient de l’huile minérale
La présence d’huile minérale dans notre alimentation a différentes origines. Sévérine Goscinny, chercheuse chez Sciensano, l’explique : « Lors de la production de denrées alimentaires, des substances chimiques migrent dans l’alimentation, les huiles minérales en font partie. Cela peut se produire de 2 manières :
  • Intentionnelle, suite à l’ajout autorisé d’additifs alimentaires. Dans ce cas, l’huile minérale ne présente pas de risque pour la santé publique.
  • Non intentionnelle, suite à, par exemple, une fuite d’huile de machine lors de la production ou le traitement de denrées alimentaires, en raison de la migration des encres d’impression ou de carton recyclé utilisé à des fins d’emballage. Sous cette forme, l’huile minérale peut en revanche constituer un risque pour la santé publique. » 
En 2017, La Commission Européenne a recommandé aux États Membres de surveiller la présence d’huiles minérales dans les aliments. Selon l’opinion de 2012 de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), les données sont insuffisantes pour permettre une évaluation complète des risques liés aux huiles minérales. L’évaluation des risques implique une distinction entre les hydrocarbures saturés et aromatiques, que l’on retrouve dans l’huile minérale, étant donné que les deux groupes présentent des caractéristiques différentes. Le Comité scientifique de l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a proposé des seuils d’action pour les huiles minérales dans les denrées alimentaires qui ne devraient pas être dépassés.

Étude de l’exposition à l’huile minérale
Les données sur la présence d’huiles minérales dans les aliments en Belgique sont rares. Dans le cadre d’un projet de recherche commandé par le SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement, et visant notamment à répondre à la recommandation européenne précitée, Sciensano, en collaboration avec la VUB, a analysé 200 produits alimentaires vendus sur le marché belge. Ces produits ont été sélectionnés sur la base de l’Enquête nationale Belge de consommation alimentaire. Cette sélection est représentative des habitudes alimentaires de la population belge.

Il ressort de cette étude que le groupe des huiles minérales saturées est présent dans 75 % des aliments testés, tandis que le groupe des huiles minérales aromatiques est présent dans 12 % de ces mêmes aliments. En comparant ces résultats avec les seuils d’action de l’AFSCA, il semble qu’il y ait un dépassement pour 16 des 200 échantillons testés, dont 15 pour le groupe aromatique et une seule pour le groupe saturée. Cela concerne des pâtes, du riz, des vermicelles de chocolat, des flocons d’avoine, du couscous et des sucreries. L’origine de la contamination de ces échantillons doit encore être investiguée.

Sur la base de la concentration mesurée et des habitudes de consommation des belges, un calcul d’ingestion a également été réalisé par Sciensano. Ce calcul indique que :
  • Les denrées alimentaires largement consommées contiennent peu d’huile minérale ; l’exposition est par conséquent faible. 
  • L’exposition pour la population belge est inférieure à celle constatée lors de précédentes études européennes. Sciensano ajoute que ces études datent d’au moins 5 ans. 
En ce qui concerne le groupe des huiles minérales saturées, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Les additifs alimentaires autorisés ne contiennent aussi que ce groupe et ne présentent donc aucun risque pour la santé. Pour ce qui est du groupe aromatique, il est conseillé de limiter autant que possible leur présence dans l’alimentation.

Une étape de plus vers une approche univoque et harmonisée
Grâce à cette étude préparatoire de support à la politique, nous savons désormais quelles denrées alimentaires contiennent des huiles minérales. Nous observons également que l’exposition est plutôt limitée mais il est malgré tout difficile d’exclure tous les risques pour la santé. Ces résultats de recherche contribueront à une réévaluation des risques liés aux huiles minérales et à établir ensuite, si nécessaire, des mesures réglementaires au niveau européen. Ce projet mené par Sciensano a développé une capacité d’analyse et a contribué à l’élaboration de lignes directrices européennes pour l’analyse des huiles minérales dans les aliments.

Cette étude a été réalisée en collaboration avec la VUB et Interscience et a été financée par le SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement.