Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de
produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à
nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux
entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un
manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire
une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
Après
un pseudo buzz en France mais aussi en Allemagne sur la présence
d’huiles minérales dans des laits en poudre pour bébés, une fois de plus
de la part d’une ONG, il s'agit bien d'un pseudo buzz en effet,
parce qu’il n’y
avait « Pas
de traces d’huiles minérales aromatiques dans les laits
infantiles ». Voilà qui est dit !
Cela étant, voici
fort à propos une étude du 13 novembre 2019 qui fait le point sur
la « Présence d'huiles minérales dans les aliments :
constat », source Sciensano
de Belgique.
Des
huiles minérales peuvent migrer dans notre alimentation. L’étude
menée par l’institut belge de santé Sciensano sur la présence
d’huiles minérales dans les denrées alimentaires vendues sur le
marché belge, montre que certains aliments contiennent une quantité
trop importante de ces huiles. Ces aliments peuvent dès lors être
néfastes pour la santé. Les résultats soutiennent les politiques
(inter-)nationales et constituent un outil pour l’élaboration de
normes (inter-)nationales relatives à la présence d’huiles
minérales dans les aliments.
Notre
nourriture contient de l’huile minérale
La
présence d’huile minérale dans notre alimentation a différentes
origines. Sévérine Goscinny, chercheuse chez Sciensano, l’explique
: « Lors
de la production
de denrées alimentaires,
des substances
chimiques migrent dans l’alimentation,
les huiles minérales en font partie. Cela peut se produire de 2
manières :
- Intentionnelle, suite à l’ajout autorisé d’additifs alimentaires. Dans ce cas, l’huile minérale ne présente pas de risque pour la santé publique.
- Non intentionnelle, suite à, par exemple, une fuite d’huile de machine lors de la production ou le traitement de denrées alimentaires, en raison de la migration des encres d’impression ou de carton recyclé utilisé à des fins d’emballage. Sous cette forme, l’huile minérale peut en revanche constituer un risque pour la santé publique. »
En
2017, La Commission Européenne a recommandé aux États Membres de
surveiller la présence d’huiles minérales dans les aliments.
Selon l’opinion de 2012 de l’Autorité Européenne de Sécurité
des Aliments (EFSA), les données
sont insuffisantes pour permettre une évaluation complète des
risques liés
aux huiles minérales. L’évaluation des risques implique une
distinction
entre
les hydrocarbures
saturés et aromatiques,
que l’on retrouve dans l’huile minérale, étant donné que les
deux groupes présentent des caractéristiques différentes. Le
Comité scientifique de l’agence fédérale pour la sécurité de
la chaîne alimentaire (AFSCA) a proposé des seuils
d’action
pour les huiles minérales dans les denrées alimentaires qui ne
devraient pas être dépassés.
Étude
de l’exposition à l’huile minérale
Les
données
sur la présence d’huiles minérales dans les aliments en Belgique
sont rares.
Dans le cadre d’un projet de recherche commandé par le SPF Santé
publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement, et
visant notamment à répondre à la recommandation européenne
précitée, Sciensano, en collaboration avec la VUB, a
analysé 200
produits alimentaires vendus
sur le marché
belge.
Ces
produits ont été sélectionnés sur la base de l’Enquête
nationale Belge de consommation alimentaire. Cette sélection est
représentative des habitudes alimentaires de la population belge.
Il
ressort de cette étude que le groupe
des huiles minérales saturées est
présent dans 75
% des aliments testés,
tandis que le groupe
des huiles minérales aromatiques est
présent dans 12
% de
ces mêmes aliments. En comparant ces résultats avec les seuils
d’action de l’AFSCA, il semble qu’il y ait un dépassement
pour 16 des 200 échantillons testés, dont 15 pour le groupe
aromatique et une seule pour le groupe saturée.
Cela concerne des pâtes, du riz, des vermicelles de chocolat, des
flocons d’avoine, du couscous et des sucreries. L’origine de la
contamination de ces échantillons doit encore être investiguée.
Sur
la base de la concentration mesurée et des habitudes de consommation
des belges, un calcul
d’ingestion a
également été réalisé par Sciensano. Ce calcul indique que :
- Les denrées alimentaires largement consommées contiennent peu d’huile minérale ; l’exposition est par conséquent faible.
- L’exposition pour la population belge est inférieure à celle constatée lors de précédentes études européennes. Sciensano ajoute que ces études datent d’au moins 5 ans.
En
ce qui concerne le groupe
des huiles minérales saturées,
il n’y a pas
lieu de s’inquiéter.
Les additifs alimentaires autorisés ne contiennent aussi que ce
groupe et ne présentent donc aucun risque pour la santé. Pour ce
qui est du groupe
aromatique,
il est conseillé de limiter autant
que possible leur présence dans l’alimentation.
Une
étape de plus vers une approche univoque et harmonisée
Grâce
à cette étude préparatoire de support à la politique, nous savons
désormais quelles
denrées alimentaires contiennent des huiles minérales.
Nous observons également que l’exposition est plutôt
limitée mais
il est malgré tout difficile
d’exclure tous les risques pour la santé.
Ces résultats de recherche contribueront à une réévaluation des
risques liés aux huiles minérales et à établir ensuite, si
nécessaire,
des mesures réglementaires au niveau européen.
Ce projet mené par Sciensano a développé une capacité d’analyse
et a contribué à l’élaboration de lignes directrices européennes
pour l’analyse des huiles minérales dans les aliments.
Cette
étude a été réalisée en collaboration avec la VUB et
Interscience et a été financée par le SPF Santé
publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.