vendredi 21 janvier 2022

Les hydrocarbures d'huiles minérales vues par le Luxembourg

Hydrocarbures d'huiles minérales, source Division de la sécurité alimentaire du Luxembourg.

Les hydrocarbures d’huiles minérales ou MOH pour Mineral Oils Hydrocarbons comprennent un groupe diversifié de mélanges d’hydrocarbures contenant des milliers de composés chimiques de différentes structures et tailles, dérivés principalement du pétrole brut, mais qui sont également produits par synthèse à partir du charbon, du gaz naturel et de la biomasse.

Les MOH sont des chaînes d’hydrocarbures contenant de 10 à 50 atomes de carbones. Au niveau des contaminations alimentaires on retrouve deux grandes classes importantes :
- Les MOSH (Hydrocarbures saturés d’huiles minérales) reprenant une fraction d'hydrocarbures saturés subdivisée en paraffines ou alcanes et les naphtènes.
- Les MOAH (hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales) reprenant la fraction des hydrocarbures non saturés. Cette fraction contient les aromatiques ou composés aromatiques polycycliques (PAC) qui possèdent un ou plusieurs cycles de benzène alkylés.
La présence d'huile minérale dans les denrées alimentaires résulte de 4 causes principales :
1. L’utilisation volontaire d'huile minérale comme additif ou comme auxiliaire technologique,
2. Comme résidu provenant du transfert à partir de matériaux et objets destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires (FCM),
3. Comme contaminant provenant de l'environnement ou des lubrifiants utilisés dans les équipements, et
4. La qualité de la matière première, et plus précisément des huiles et graisses utilisées dans le processus de fabrication.

Sur la base de ces causes, il est évident que les sources de la présence d'huile minérale dans les denrées alimentaires peuvent être diverses et que la contamination peut intervenir à différentes étapes de la chaîne agro-alimentaire.

En 2012, l’EFSA avait mentionné dans son avis le caractère préoccupant de la présence d’hydrocarbures d’huiles minérales dans les denrées alimentaires et avait recommandé de rechercher les groupes alimentaires concernés par la présence de ces substances qui pourraient apporter une contribution significative à l'exposition chronique totale. La Commission européenne réagit par la publication de la Recommandation (UE) 2017/84 de la Commission du 16 janvier 2017 demandant aux Etats membres de surveiller la présence d’hydrocarbures d’huiles minérales dans les denrées alimentaires au cours des années 2017 et 2018.

La fiche technique de la Division de la sécurité alimentaire présente la toxicologie des MOH et leur évaluation du risque, les résultats d'analyse des années 2019 à 2021. ainsi que l'organisation des contrôles.

Position de l’autorité compétente
La Division de la sécurité alimentaire continue les contrôles dans les années à venir et appliquera la limite temporaire de 2 mg/kg de MOAH total analysée ajoutée à une teneur maximale de 1 mg/kg de MOAH par fraction analysée pour toutes les préparations pour nourrissons et enfants en bas-âge afin de minimiser l’exposition à ces contaminants.

La teneur analysée de 2 mg/kg ou plus de MOAH total (préparation et analyse des échantillons conformément aux orientations du JRC) fournit des preuves claires de la présence de MOAH dans les aliments analysés et est donc préoccupant pour la santé publique. En attendant la fixation de limites officielles pour d’autres catégories, la Division de la sécurité alimentaire appliquera également la limite temporaire de 2 mg/kg de MOAH total analysé ajoutée à une teneur maximale de 1 mg/kg de MOAH par fraction analysée aux autres denrées alimentaires. Des mesures concernant ces catégories de produits seront prises en cas de dépassement de ces limites pour assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et ce conformément à l'article 14 du règlement (CE) 178/2002.

Aux lecteurs du blog
A cause ou grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue. Triste histoire de sous car la revue estime qu’elle n’a pas les moyens de maintenir la diffusion de ces articles, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Merci de leur faire part de cette anomalie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.