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mercredi 20 décembre 2023

France : Une proposition de loi pour interdire la viande de synthèse

On peut lire dans l’exposé des motifs,

Inquiète de cette évolution rapide et avant que la Commission européenne ne se prononce sur ces technologies, la commission des affaires économiques du Sénat a lancé une mission d’information à la mij-anvier 2023 pour étudier ces produits et procédés de l’industrie cellulaire.

Dans son rapport intitulé «Aliments cellulaires : être vigilant pour mieux encadrer et maîtriser la technologie» publié le 5 avril 2023, la mission d’information sur la «viande in vitro» a clairement réaffirmé son opposition anthropologique, éthique et culturelle au développement des aliments cellulaires. La vision purement utilitaire de l’alimentation est en effet à l’opposé de la tradition française qui voit d’abord dans l’alimentation un fait culturel et social.

En outre, les sénateurs ont rappelé que ce n’est pas parce qu’une innovation technologique est techniquement possible qu’elle doit nécessairement être développée. Il y a quelques années, la France et l’Europe ont su poser des limites quand elles leur ont semblé nécessaires en matière de bioéthique. Ainsi, alors la brebis Dolly a été le premier mammifère cloné en 1996, le clonage animal destiné à la consommation a été interdit en 2015.

Généralement appelés par abus de langage «viande in vitro», «viande cellulaire» ou «viande de culture», les «aliments cellulaires» sont, selon les entreprises du secteur, des «produits d’origine animale, issus de cellules animales», avec pour différence majeure que la viande grossit en dehors de l’animal.

Les entreprises du secteur se justifient en précisant que leurs produits sont destinés à se substituer à la viande importée bas de gamme, produite dans de mauvaises conditions environnementales et de bien-être animal. Mais remplacer de la «malbouffe» par une autre «malbouffe» n’est pas un progrès !

Ces entreprises sont encore aujourd’hui en phase de recherche et développement, mais bien évidemment, cela représente d’ores et déjà une menace réelle pour l’élevage français, déjà fragilisé.

Au sein de l’Union Européenne, c’est la Commission européenne qui est compétente pour autoriser les nouveaux «aliments», après avis de l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), les États ne disposant pas individuellement d’un droit de veto. A ce jour, les ministres français chargés de l’agriculture et de l’alimentation se sont toujours prononcés contre cette technologie, mais Bpifrance, la banque publique d’investissement, a soutenu les deux entreprises françaises de ce secteur, Vital Meat et Gourmey, à hauteur d’environ 6 millions d’euros sous forme de prêts, d’avances remboursables ou de subventions, ce qui démontre malheureusement les hésitations des pouvoirs publics…

Le 18 mars 2021, la commission spéciale chargée d’examiner ce qui allait devenir la loi «climat résilience», a adopté un amendement «L’aile ou la cuisse» n°CS 896 du député LR Julien Aubert visant à interdire les aliments cellulaires dans la restauration collective, qu’il s’agisse de restauration scolaire, dans les hôpitaux, les EHPAD, les établissements pénitentiaires….

Lors des débats parlementaires, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, M. Julien Denormandie a précisé quela viande cellulaire, que j’appelle aussi «viande paillasse», autrement dit un gigot sans agneau, un blanc de poulet sans poulet, est, à mes yeux, une perte de repères totale de notre société. Seule une science sans conscience pourrait envisager la viande de laboratoire, d’éprouvette comme une solution.»

Il est urgent d’aller plus loin en interdisant la production, la commercialisation et la vente de viande de synthèse en France.

C’est d’ailleurs ce que l’Italie vient de faire par l’adoption, le 16 novembre 2023, d’un projet de loi interdisant la production, la vente, l’importation et l’exportation de «viande de synthèse» afin de préserver son alimentation et son système nutritionnel, en maintenant la relation entre la nourriture, la terre et le travail humain.

Tel est l’objet de la présente proposition de loi que nous vous demandons de bien vouloir adopter.

vendredi 24 mars 2023

Des données sont manquantes dans l'évaluation des dangers liés à la viande cellulaire, selon la Food Standards Agency

«Des données sont manquantes dans l'évaluation des dangers liés à la viande cellulaire, selon la 
Food Standards Agency», source article de Joe Whitworth paru le 24 mars 2023dans Food Safety News.

Une évaluation des dangers des produits carnés fabriqué à partir de viande cellulaire a révélé des lacunes considérables dans les connaissances.

Il existe plusieurs domaines où les données font défaut ou où des informations sont nécessaires pour gérer le risque ou le danger que les produits peuvent présenter. Davantage de travail est nécessaire de la part de l'industrie de la viande en culture et par les services réglementaires pour aider à comprendre les dangers de chaque produit, a révélé l'évaluation publiée par la Food Standards Agency (FSA) le 15 mars 2023.

Le but du rapport était d'identifier les dangers dans le processus de production de viande cultivée pour aider à éclairer le processus d'évaluation des risques de la FSA pour l'autorisation. Il était également important que les produits ne posent aucun problème microbiologique ou chimique. L’étude était basée sur une revue de la littérature scientifique en 2020.

Il y avait peu ou pas de données sur la composition analytique finale des produits, les données toxicologiques clés, les profils nutritionnels, la stabilité du produit, le risque d'allergie et tout effet indésirable enregistré lorsqu'il est consommé par des animaux ou des humains.

Situation plus large
En mars 2023, aucun produit issu de la viande cellulaire n'était autorisé à la vente sur le marché britannique, mais l'approbation du poulet issu de culture cellulaire a été accordée à Singapour fin 2020 et il est à l'étude aux États-Unis. On s'attend à ce que ces produits soient soumis à la réglementation sur les nouveaux aliments au Royaume-Uni. Cela signifie que chacun devra être approuvé avant la mise sur le marché et évalué par un panel d'experts pour les risques potentiels.

La viande cellulaires est également appelée aussi cultivée. D'autres termes incluent in vitro, artificiel, cultivé en laboratoire et fake. La production alimentaire de cellules implique la culture de cellules isolées d'animaux sans abattage.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) organisent un webinaire sur la sécurité des aliments et les aliments cellulaires le 5 avril. Les agences ont déjà publié plusieurs documents mais un rapport final sera publié pendant le webinaire.

Le rapport de la FSA a révélé qu'il existe plusieurs étapes de développement pour la production de viande cellulaire et à chacune, différents produits chimiques, produits biologiques, formulations de milieux, additifs et suppléments sont utilisés. Le risque de contamination de chaque intrant doit être évalué, car tous les composants indésirables qui restent dans le produit final doivent être à un niveau d'exposition acceptable ou être de qualité alimentaire et sans danger.

Exemples de problèmes possibles
Des problèmes peuvent survenir à cause de réactifs ou de l'air contaminés, d'équipements mal nettoyés ou mal entretenus et du fait que le cultivateur de cellules ne respecte pas les protocoles de nettoyage, les bonnes pratiques de laboratoire (BPL) ou les bonnes pratiques de fabrication (BPF).

Les antibiotiques et les fongicides, tels que la pénicilline, la streptomycine et la gentamicine, sont utilisés dans les cultures cellulaires pour prévenir l'infection. Certains protocoles d'isolement, de prolifération et de différenciation cellulaire utilisent également des produits chimiques toxiques pour l'homme.

Il n'est pas clair si les virus présenteront un risque important pour la santé lors de la consommation de produits carnés issus de cultures cellulaires, mais des sources de la littérature suggèrent que le risque sera inférieur ou égal à celui posé par la consommation de viande.

Il peut y avoir un risque de contamination croisée d'une lignée cellulaire dans une autre cellule en raison de l'utilisation de plusieurs lignées. La contamination croisée peut provenir de nombreuses sources, notamment un mauvais entretien de l'équipement, de mauvais régimes de nettoyage, un stockage incorrect des cellules, le travail avec plusieurs lignées cellulaires dans une zone, l'utilisation des mauvaises cellules et un étiquetage incorrect.

Un domaine est la possibilité d'utiliser des lignées cellulaires d'animaux qui ne sont pas courantes dans les régimes alimentaires locaux. La possibilité de manger des animaux exotiques pourrait attirer le consommateur, mais il peut y avoir des risques tels que le transfert de nouvelles maladies et virus et des réactions allergiques à de nouvelles protéines.

Un autre danger potentiel était l'impact nutritionnel des produits, car le profil nutritionnel pouvait être différent de ce qu'il remplace. La viande cultivée actuelle n'a pas les propriétés sensorielles et nutritionnelles de la viande traditionnelle. Ainsi, des additifs, tels que des arômes, des colorants, des vitamines et des minéraux peuvent être ajoutés à la culture, ce qui a un impact sur la nutrition finale du produit.

NB : La viande cellulaire est une viande produite en cultivant directement des cellules animales.