Un système de rappel alimentaire mis à jour au Royaume-Uni a
amélioré la situation, mais il reste encore des domaines à
développer et des éléments à prendre en compte pour l'avenir,
selon une évaluation.
En 2016 et 2017, la Food Standards Agency (FSA) et la Food Standards
Scotland (FSS) ont réaliser un examen afin d’améliorer la façon
dont les aliments sont rappelés. Cela a entraîné des modifications
du système de retraits et de rappels, notamment de nouvelles
directives, un modèle révisé d'avis sur les points de vente pour
les magasins et une formation supplémentaire pour les entreprises
alimentaires.
RSM Consulting UK a été mandaté par la FSA et la FSS en 2021 pour
évaluer le développement d'un nouveau système. Cela comprenait une
étude documentaire, des entretiens avec ceux qui ont travaillé sur
le système mis à jour, des études de cas de rappels réels,
l'examen de scénarios hypothétiques et des groupes de discussion de
consommateurs.
Ceux qui ont travaillé sur les nouvelles directives sur la
traçabilité, les retraits et les rappels ont déclaré qu'il
s'agissait d'une amélioration par rapport à l'ancien document.
Cependant, une préoccupation était que les petites entreprises
disposent de moins de ressources pour mettre en œuvre les nouveaux
processus et comprendre les aspects juridiques qui les sous-tendent.
Le manque de ressources a également été évoqué comme un obstacle
par les autorités locales.
Comme les services réglementaires ne contrôlent pas l'endroit où
les avis des point de vente sont placés dans un magasin, la
disponibilité des informations pour les consommateurs peut être
variable et la connaissance d'un rappel peut être basée sur le
hasard.
Se concentrer sur l'analyse des causes profondes
Les consommateurs qui avaient fait l'expérience d'un rappel ont
suggéré qu'ils avaient une compréhension claire de leur rôle,
tandis que ceux qui ne l'avaient pas fait étaient moins confiants
quant aux mesures à prendre. Beaucoup ont dit qu'ils seraient plus
susceptibles de jeter le produit que de le retourner au magasin. Les
entreprises alimentaires ont déclaré que les consommateurs les
contactaient souvent directement pour s'enquérir des prochaines
étapes du rappel.
Les personnes interrogées ont dit que les programmes de fidélité
des supermarchés pourraient être un moyen d'alerter les
consommateurs d'un rappel de produit avec des membres automatiquement
contactés et qu'il devrait y avoir plus d'utilisation des
publications sur les réseaux sociaux pour sensibiliser le public.
L'adoption par les consommateurs du service de texte de la FSA et de
la FSS pour les rappels s'est avérée faible.
La plupart des entreprises alimentaires qui avaient effectué une
analyse des causes profondes (RCA pour root cause analysis) d'un
rappel ont déclaré que cela était utile et a conduit à des
changements, notamment l'échange avec les fournisseurs, la
modification des pratiques de préparation des aliments, la mise à
jour de l'étiquetage ou une formation supplémentaire du personnel
pour prévenir de futurs incidents.
Les entreprises ne partageaient pas la RCA avec avec d'autres dans
leur secteur en raison d'une connaissance limitée de l'endroit où
elle pouvait être partagée, de l'incertitude quant à savoir qui
était responsable de le faire et d'autres exigences commerciales.
Cela limite les possibilités d'apprentissage interprofessionnel et
aide d'autres entreprises à éviter les mêmes problèmes. Il n'y a
pas non plus de processus pour capturer les incidents évités de
justesse, retrouvés dans l'évaluation.
Les services officiels ont dit que les RCA sont régulièrement
menées par de grandes entreprises, mais qu'il reste du travail à
faire pour s'assurer que les plus petites participent également au
processus. Ils ont ajouté que l'analyse généralisée des RCA ou
des tendances de rappel n'était pas courante localement, en raison
des contraintes de ressources.
La société RSM a dit que la FSA et la FSS devraient envisager de
développer une base de données nationale des RCA, accessible par
les autorités locales, et une base de données des incidents évités
de justesse. Cela serait utile pour surveiller les tendances
actuelles des rappels et noter toute tendance émergente.
Rappels réels et incidents fictifs
Neuf études de cas de rappels ont été présentées pour évaluer
le nouveau produit et le système de retrait. L'un couvrait un rappel
de poulet pané à cause de Salmonella. Le fournisseur de
produits de poulet panés ne s'approvisionne plus en poulet auprès
de certaines entreprises où Salmonella a été détecté et
tous les produits sont également désormais cuits sur place.
Une autre était un rappel de date en raison de la présence du virus
de l'hépatite A. Le fournisseur de l'entreprise a suivi GLOBAL
G.A.P, une norme internationale de sécurité des aliments pour les
exploitations agricoles, mais après le rappel, la norme a été
contestée car toutes les exigences avait été respectées, mais
l'incident s'est quand même produit.
Trois scénarios fictifs ont été proposés pour obtenir des
opinions sur la façon dont le système actuel pourrait réagir aux
tendances futures. Ils comprenaient des produits vendus sur Facebook
Marketplace sans l’étiquetage de la présence d’un d'allergène,
la vente de bonbons contrefaits et un rappel international en raison
d'une contamination par du verre.
Dans le premier cas, les autorités locales disposaient de ressources
limitées pour identifier les entreprises non enregistrées vendant
des aliments en ligne et d'une dépendance excessive à l'égard du
public pour alerter les agents chargés de l'application des lois.
Pour le deuxième incident, le souci était de déterminer s'il
s'agissait d'un rappel d'aliments ou d'un crime alimentaire, et qui
était le mieux placé auprès de l'organisme de réglementation pour
régler le problème.
Dans le troisième
scénario, la perte d'accès au système d'alerte rapide pour les
denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) a ralenti
les choses, les informations étant désormais reçues via le réseau
international des autorités de sécurité alimentaire (INFOSAN), qui
peut être plus lent à réagir à un incident et manque cohérence
entre les pays.
Commentaire
Très intéressante cette démarche et ces
exercices entre l’Angleterre et l’Écosse.
En France, le souci de la
présence d’une affichette sur le point de vente est constant.
Autre problème rencontré, et qui parfois gonfle le nombre de
rappels contrairement à d’autres pays, États-Unis et Canada, est
le nombre d’avis de rappels pour un même produit mais avec des
marques distributeurs distinctes. Ainsi un avis de rappel peut être
signalé plusieurs fois et RappelConso signale chaque marque comme un
rappel distinct.