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lundi 2 août 2021

Cuire au charbon ou au bois est associé à un risque accru de maladies oculaires majeures

«Cuire au charbon ou au bois est associé à un risque accru de maladies oculaires majeures», Université d’Oxford.

Une étude portant sur près d'un demi-million de personnes (486 532 personnes) en Chine révèle un lien clair entre la cuisson au bois ou au charbon et un risque accru de maladies oculaires majeures pouvant conduire à la cécité, selon un article publié dans PLOS Medicine.

Environ la moitié de la population mondiale, 3,8 milliards d'individus, est exposée à la pollution de l'air domestique due à la cuisson à l'aide de combustibles solides ‘sales’, tels que le charbon et le bois. Alors que des études antérieures ont signalé un lien possible entre la cuisson avec des combustibles solides et un risque accru de cataracte chez les femmes, il n'est pas clair si des associations similaires existent également avec d'autres maladies oculaires majeures, telles que la conjonctivite, la kératite et le glaucome.

Les chercheurs du Nuffield Department of Population Health (NDPH) de l'Université d'Oxford et de l'Académie chinoise des sciences médicales et de l'Université de Pékin, à Pékin, ont analysé les données de près d'un demi-million d'adultes chinois de la China Kadoorie Biobank. Tous les participants à l'étude ont été interrogés sur leurs habitudes culinaires par questionnaire, puis suivis pour les admissions à l'hôpital des principales maladies oculaires grâce à un couplage avec les dossiers d'assurance maladie. Au cours de la période de suivi de dix ans, il y a eu 4 877 cas de troubles de la conjonctive, 13 408 cataractes, 1 583 troubles de la sclérotique, de la cornée, de l'iris et du corps ciliaire (disorders of the sclera, cornea, iris and ciliary body ou DSCIC) et 1 534 cas de glaucome parmi les participants à l'étude.

Comparativement à ceux qui cuisinaient en utilisant des combustibles propres (électricité ou gaz), les utilisateurs de combustibles solides avaient tendance à être plus âgés, des femmes, des résidents ruraux, des travailleurs agricoles moins instruits et des fumeurs réguliers. Après avoir correctement pris en compte ces facteurs, les résultats ont montré:

  • L'utilisation à long terme de combustibles solides pour la cuisson était associée respectivement à 32%, 17% et 35% de risques plus élevés de conjonctive, de cataracte et de DSCIC, par rapport à ceux qui cuisinaient avec des combustibles propres;
  • Il y avait peu de différence de risque entre les différents types de combustibles solides utilisés (par exemple, le charbon par rapport au bois) ;
  • Il n'y avait aucune association entre l'utilisation à long terme de combustibles solides et un risque accru de glaucome ;
  • Les personnes qui sont passées de l'utilisation de combustibles solides à des combustibles propres pour la cuisson présentaient des risques plus élevés (par rapport à celles qui avaient toujours utilisé des combustibles propres) par comparaison à celles qui n'avaient pas changé. Les personnes qui ont changé présentaient respectivement 21%, 5% et 21% de risque plus élevé de conjonctive, de cataracte et de DSCIC.

Le Dr Peter Ka Hung Chan, chercheur au Nuffield Department of Population Health de l'Université d'Oxford et auteur principal de l'étude, a expliqué ces résultats: «Les risques accrus peuvent être causés par l'exposition à des niveaux élevés de particules fines (PM2.5) et le monoxyde de carbone, qui peut endommager la surface de l'œil et provoquer une inflammation.»

Brûler du bois augmente également le risque de blessures aux yeux causées par des étincelles ou de la poussière de bois. Les enquêteurs proposent que la raison pour laquelle il n'y avait pas d'association entre l'utilisation de combustibles solides et le risque de glaucome était que ce trouble affecte les structures oculaires internes, qui sont moins exposées aux polluants dans l'air.

Parmi les personnes qui utilisaient des combustibles solides pour cuisiner, l'étude n'a pas trouvé de différence significative dans l'excès de risque entre celles avec et celles sans ventilation de cuisinière (comme une cheminée). 

En Chine, malgré le succès récent des initiatives de foyers propres menées par le gouvernement, environ 400 millions de personnes utilisaient encore des combustibles solides à des fins domestiques en 2018. Dans le monde entier, le pourcentage de la population mondiale qui dépend des combustibles solides pour cuisiner n'a que légèrement diminué depuis 2010, 0 11%. La plupart de ces personnes vivent dans des pays à faible revenu, notamment en Afrique et en Asie. Cela peut rendre difficile l'accès des personnes atteintes de troubles oculaires à un traitement efficace et abordable.

Avis aux lecteurs du blog

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mardi 1 septembre 2020

Gel hydroalcoolique et yeux des enfants, attention danger !

Un article du Parisien.fr attirait déjà notre attention le 27 juillet 2020, à propos des « Distributeurs de gel hydroalcoolique : attention danger pour les yeux des enfants ».
La société française d’ophtalmologie alerte sur notre site et dans notre journal sur les dangers des distributeurs de gel hydroalcoolique qui occasionnent de plus en plus de brûlures oculaires chez les enfants.

Le 31 août 2030, enfin, l’Anses attire notre attention sur les « Solutions hydro-alcooliques : attention aux projections accidentelles dans les yeux des jeunes enfants ».
Plusieurs cas de jeunes enfants ayant reçu une projection accidentelle de solution hydro-alcoolique dans les yeux suite à l’utilisation de distributeurs mis à disposition dans les magasins ou autres lieux recevant du public ont été signalés par des ophtalmologues et les Centres antipoison. Les cas les plus graves ont nécessité une hospitalisation voire une chirurgie au niveau de l’œil. Voici des conseils pour éviter ces accidents et en limiter la gravité s’ils surviennent.
Les distributeurs de gel ou de solution hydro-alcoolique mis à disposition dans les magasins ou autres lieux recevant du public sont souvent à hauteur d’yeux des jeunes enfants. Facilement actionnables, par exemple à l’aide d’une pédale ou de façon automatique, ils peuvent être perçus comme un jeu. Plus d’une cinquantaine de cas de projections ayant entrainé des troubles oculaires ont été signalés aux Centres antipoison. Les symptômes observés sont le plus souvent : une rougeur de l’œil, une douleur oculaire, une inflammation de l’œil ou de la paupière, une brûlure de la paupière ou encore une sensibilité accrue à la lumière. Des cas plus graves se caractérisaient par une atteinte de la cornée nécessitant une hospitalisation.
Un recensement des incidents survenus dans des établissements recevant du public a été mené au niveau national. Entre le 11 mai et le 24 août 2020, 63 cas ayant présenté des symptômes oculaires, âgés en moyenne de 4 ans, ont été enregistrés par les Centres antipoison. Ces projections accidentelles de gel hydro-alcoolique sont survenues pour les trois-quarts d’entre eux dans un magasin ou un centre commercial ou encore dans un restaurant, une piscine, un jardin public, une salle de spectacle, pour les cas restants. Les enfants ont été pris en charge aux urgences pour 20% d’entre eux. Enfin 2 cas d’atteinte de la cornée, réversible après traitement symptomatique, ont été enregistrés. Au cours de la même période, plus d’une dizaine d’enfants ont dû être pris en charge dans différents services d’ophtalmologie français pour des lésions oculaires sévères avec difficulté de cicatrisation. Au moins 2 d’entre eux ont nécessité une chirurgie sous anesthésie générale.
Pour utiliser en toute sécurité les solutions hydro-alcooliques mises à disposition dans les magasins et autres établissements recevant du public et prévenir les risques de lésions oculaires pouvant être graves, l’Anses, avec l’appui des Centres antipoison et de la Société Française d’Ophtalmologie, recommande aux personnes accompagnées de jeunes enfants :
  • De ne pas laisser les jeunes enfants utiliser ou jouer avec les distributeurs de solutions/ gels hydro-alcooliques : il y a un risque que la solution ou le gel hydro-alcoolique soit projeté directement dans l’œil de l’enfant
  • A l’accompagnateur, de prendre lui-même la solution ou le gel hydro-alcoolique dans la paume de sa main et l’appliquer sur les mains de l’enfant
  • En cas de projection dans l’œil, de rincer immédiatement l’œil pendant une quinzaine de minutes sous un filet d’eau (robinet du lavabo, bouteille d’eau minérale, gourde d’eau…) : le retard au rinçage est très préjudiciable et en cause dans les lésions sévères
  • Après le rinçage, si l’enfant présente une douleur vive, consulter un ophtalmologue ou appeler un Centre antipoison qui guidera la prise en charge. La solution hydro-alcoolique pouvant avoir un « effet anesthésiant », la douleur peut s’estomper au bout de quelques heures alors même qu’il y a des lésions oculaires importantes.
Il vous faut savoir que la situation est plus grave en Belgique où il y a déjà eu 300 appels entre mars et juin pour des incidents avec du gel hydroalcoolique impliquant des enfantsselon cet article du 31 juillet 2020.

Mise à jour du 5 septembre 2020. L'Anses tweete le 4 septembre 2020: Que faire en cas de projection de gel hydro-alcoolique dans l’œil d'un enfant.

Mise à jour du 10 novembre 2020. On lira l'article Attention aux projections de solution hydro-alcooliquedans les yeux des jeunes enfants ! paru dans Vigil'Anses de novembre 2020.
Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous