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dimanche 29 septembre 2019

Choses lues sur notre agriculture et les zones de non traitement phytosanitaire

Tout d’abord un coup de gueule de Gil Rivière-Wekstein que je relaie bien volontiers :
On écoutera avec grand intérêt Epandage de pesticides et santé: Que dit la science ?, interview sur France Culture de Catherine Hill, épidémiologiste, ancienne chercheuse à l'Institut de cancérologie Gustave Roussy, a fait partie du conseil scientifique de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, écrit régulièrement pour la revue « Sciences et Pseudo-Sciences », la revue de l’Association française pour l'information scientifique.

Comment étudier le risque ? 
« Pour savoir si un produit est dangereux pour l’homme, la première chose que l’on fait c’est que l’on commence par étudier les populations qui sont les plus exposées. Donc, ce qu’on fait pour ces histoires de pesticides, c’est que l’on va étudier les agriculteurs ou les épandeurs, les gens qui manipulent les produits. », dit Catherine Hill.

« Quand on étudie les risques de lymphome, de leucémie, de cancer du poumon, ou de n’importe quoi, on prend une population qui a été exposée il y a 10 ans, 15 ans, 20 ans, 5 ans et certaines expositions sont anciennes à des périodes où l’on faisait probablement moins attention et où les gens manipulaient les produits, les transvasaient, dans des lieux fermés etc. Donc on mesure les effets des expositions anciennes probablement plus élevées qu’aujourd’hui. », dit Catherine Hill.

Les pesticides cancérogènes :
« Dans les pesticides, le lindane est considéré comme certainement cancérogène pour l’homme, et l’OMS (l'Organisation Mondiale de la Santé - le groupe de recherche sur le cancer, basé à Lyon) a fait une très grande étude avec 80 chercheurs sur les causes du cancer en France et a trouvé que le lindane était probablement la cause de 28 lymphomes en 2015, à cause des expositions professionnelles. Donc c’est un cancérogène certain. », dit Catherine Hill.

« Parmi les cancérogènes probables, il y a le diazinon, le malathion et le glyphosate. », dit Catherine Hill.

« Mais l’histoire du glyphosate se complique car le classement en cancérigène probable a été fait en 2017 et depuis, il y a eu une très grande étude américaine sur 54 000 épandeurs agréés dont 45 000 étaient exposés au glyphosate. On a regardé les risques en fonction de l’intensité de l’exposition et on n’a trouvé aucune augmentation du risque de lymphome qui était l’hypothèse que l’on voulait vérifier. Donc le glyphosate peut-être augmente le risque de lymphome ou peut-être pas. La situation est incertaine mais en tout cas, il serait la cause de très peu de cas. » estime Catherine Hill.

Cité par Olivier Masbro sur son blog et répondant à une question sur les Zones de Non Traitement phytosanitaire (ZNT) sur France Culture, le 10 septembre, Catherine Hill indique :

« Pourquoi légiférer là-dessus alors qu’on laisse 30 % de la population fumer, ce qui est la cause de 69 000 cancers par an, ou boire beaucoup trop d’alcool, qui est la cause de 18 000 cancers, pour légiférer sur un problème qui, dans le pire des cas peut causer, une vingtaine de cancers professionnels, et zéro cancer dans la population (ou epsilon, 0,01). »

Donc, c’est juste totalement déraisonnable (.) Le principe de précaution, ce n’est pas le problème. Ce qu’il faut c’est mesurer les risques, et ensuite poser les avantages et les inconvénients des décisions que l’on prend ».

Important. Le 1er octobre au SénatDébat sur la régression de la place de l'agriculture française sur les marchés internationaux et les conséquences en termes de qualité et de protection du consommateur de produits importés qui ne correspondent pas aux normes françaises (demande du groupe Les Républicains).

Compléments du 1er octobre 2019
On lira sur Alerte environnement, ZNT : le gouvernement ne traite que la demande sociétale.

On lira Glyphosate : « Ne cédons pas à la chimiophobie ». Entretien avec Robin Mesnage dans Agriculture & Environnement du 1er octobre 2019.


Membre du CRIIGEN et auteur d’une thèse réalisée dans l’équipe du Pr. Séralini étudiant les effets des pesticides et des OGM sur la santé, Robin Mesnage est aujourd’hui toxicologue au département de génétique moléculaire et médicale du King’s College de Londres. Il revient en exclusivité pour A&E sur le cas du glyphosate.