— GRW (@AEGRW) 20 septembre 2019Coup de gueule ! Pour la première fois depuis 1945, nous importons plus de produits agricoles en provenance des pays européens que nous en exportons! Pendant ce temps, quels faux débats nous occupent ? les #pesticides, #ZNT, etc. Quelle agriculture voulons-nous pour demain? pic.twitter.com/1z7LLjTMv7
On
écoutera avec grand intérêt Epandage
de pesticides et santé: Que dit la science ?,
interview sur France Culture de Catherine
Hill, épidémiologiste,
ancienne chercheuse à l'Institut de cancérologie Gustave Roussy, a
fait partie du conseil scientifique de l'Agence
nationale de sécurité du médicament et des produits de santé,
écrit régulièrement pour la revue « Sciences
et Pseudo-Sciences »,
la revue de l’Association française pour l'information
scientifique.
Comment
étudier le risque ?
« Pour
savoir si un produit est dangereux pour l’homme, la première chose
que l’on fait c’est que l’on commence par étudier les
populations qui sont les plus exposées. Donc, ce qu’on fait pour
ces histoires de pesticides, c’est que l’on va étudier les
agriculteurs ou les épandeurs, les gens qui manipulent les
produits. », dit Catherine
Hill.
« Quand
on étudie les risques de lymphome, de leucémie, de cancer du
poumon, ou de n’importe quoi, on prend une population qui a été
exposée il y a 10 ans, 15 ans, 20 ans, 5 ans et certaines
expositions sont anciennes à des périodes où l’on faisait
probablement moins attention et où les gens manipulaient les
produits, les transvasaient, dans des lieux fermés etc. Donc on
mesure les effets des expositions anciennes probablement plus élevées
qu’aujourd’hui. », dit Catherine
Hill.
Les
pesticides cancérogènes :
« Dans
les pesticides, le lindane est
considéré comme certainement cancérogène pour l’homme, et l’OMS
(l'Organisation Mondiale de la Santé - le groupe de recherche sur le
cancer, basé à Lyon) a fait une très grande étude avec 80
chercheurs sur les causes du cancer en France et a trouvé que le
lindane était probablement la cause de 28 lymphomes en 2015, à
cause des expositions professionnelles. Donc c’est un cancérogène
certain. », dit Catherine
Hill.
« Parmi
les cancérogènes probables, il y a le
diazinon, le malathion et le glyphosate. », dit Catherine
Hill.
« Mais l’histoire
du glyphosate se complique car
le classement en cancérigène probable a été fait en 2017 et
depuis, il y a eu une très grande étude américaine sur 54 000
épandeurs agréés dont 45 000 étaient exposés au glyphosate. On a
regardé les risques en fonction de l’intensité de l’exposition
et on
n’a trouvé aucune augmentation du risque de lymphome qui était
l’hypothèse que l’on voulait vérifier. Donc le glyphosate
peut-être augmente le risque de lymphome ou peut-être pas. La
situation est incertaine mais
en tout cas, il serait la cause de très peu de
cas. » estime Catherine
Hill.
Cité
par Olivier
Masbro sur son blog et répondant à une question sur
les Zones de Non Traitement phytosanitaire (ZNT) sur France
Culture, le 10 septembre, Catherine Hill indique :
« Pourquoi
légiférer là-dessus alors qu’on laisse 30 % de la population
fumer, ce qui est la cause de 69 000 cancers par an, ou boire
beaucoup trop d’alcool, qui est la cause de 18 000 cancers, pour
légiférer sur un problème qui, dans le pire des cas peut causer,
une vingtaine de cancers professionnels, et zéro cancer dans la
population (ou epsilon, 0,01). »
Donc,
c’est juste totalement déraisonnable (.) Le principe de
précaution, ce n’est pas le problème. Ce qu’il faut c’est
mesurer les risques, et ensuite poser les avantages et les
inconvénients des décisions que l’on prend ».
Important. Le 1er octobre au Sénat, Débat sur la régression de la place de l'agriculture française sur les marchés internationaux et les conséquences en termes de qualité et de protection du consommateur de produits importés qui ne correspondent pas aux normes françaises (demande du groupe Les Républicains).
Compléments du 1er octobre 2019.
On lira sur Alerte environnement, ZNT : le gouvernement ne traite que la demande sociétale.
On lira Glyphosate : « Ne cédons pas à la chimiophobie ». Entretien avec Robin Mesnage dans Agriculture & Environnement du 1er octobre 2019.
Compléments du 1er octobre 2019.
On lira sur Alerte environnement, ZNT : le gouvernement ne traite que la demande sociétale.
On lira Glyphosate : « Ne cédons pas à la chimiophobie ». Entretien avec Robin Mesnage dans Agriculture & Environnement du 1er octobre 2019.
Membre du CRIIGEN et auteur d’une thèse réalisée dans l’équipe du Pr. Séralini étudiant les effets des pesticides et des OGM sur la santé, Robin Mesnage est aujourd’hui toxicologue au département de génétique moléculaire et médicale du King’s College de Londres. Il revient en exclusivité pour A&E sur le cas du glyphosate.
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