La grogne monte dans les campagnes. Ça risque de mal se terminer... @MFesneau https://t.co/LJjQaKnojE
— Gil Rivière-Wekstein (@AEGRW) July 19, 2023
«L'hygiène, avant la microbiologie, n'est hygiénique que dans ses intentions. C'est la science des apparences qui repose entre des mains d'aveugles : est sain ce qui est beau, bon, et ne sent pas mauvais.» Pierre Darmon, L'homme et les microbes, Fayard, 1999.
mercredi 19 juillet 2023
Coup de gueule salutaire dans nos campagnes !
lundi 3 juillet 2023
Politique d'interdiction des pesticides de l'UE : la fin des pommes de terre et des asperges d'Allemagne
«Politique d'interdiction des pesticides de l'UE : la fin des pommes de terre et des asperges d'Allemagne», source article de Norbert Lehmann paru dans agrarheute. Article mis en ligne en français sur le blog d’André Heitz, Agriculture, alimentation, santé publique … soyons rationnels. Voici quelques extraits très significatifs ...
Une interdiction totale des produits phytosanitaires chimiques dans les zones protégées met en danger l'agriculture allemande. Les agriculteurs subiront des pertes de revenus massives. C'est ce que montre une expertise.
Les consommateurs devront bientôt renoncer aux pommes de terre, aux asperges et aux oignons d'Allemagne si la Commission Européenne fait passer sa proposition d'interdiction totale des produits phytosanitaires chimiques dans les zones protégées. C'est ce que révèle une expertise du professeur Friedrich Kerkhof de la Fachhochschule Soest, présentée le 9 mai 2023 aux députés du Parlement Européen à Strasbourg. L'étude a été réalisée à la demande de l'Union Allemande des Agriculteurs (DBV – Deutscher Bauernverband).
Pour cette expertise, les conséquences économiques de la proposition de la Commission Européenne pour un règlement sur l'utilisation durable des produits phytosanitaires (SUR) ont été calculées.
M. Kerkhof en conclut que les agriculteurs exploitant de bonnes terres arables situées dans des zones protégées perdent environ la moitié de leurs revenus. Sur les sites moins fertiles, les grandes cultures ne seraient plus rentables à moyen terme. Ce sont surtout les pommes de terre et le colza qui devraient être abandonnés, mais aussi les légumes comme les asperges et les oignons.
Les producteurs de légumes ne pourront plus répondre aux exigences de qualité
«Si on renonce à la protection phytosanitaire chimique, la culture de certaines espèces de légumes sera abandonnée ou ne sera rentable que si le niveau des prix est très élevé», a déclaré le professeur Kerkhof. Comme les critères de qualité exigés par le commerce ne peuvent pas être remplis sans produits phytosanitaires, les agriculteurs risquent rapidement de perdre totalement leur récolte.
Au lieu de cultiver des légumes de plein champ et des laitues iceberg, ils devraient cultiver des betteraves sucrières [ma note : ce ne serait pas la culture de substitution la plus facile... et il faut une sucrerie dans les environs] ou du blé d'hiver. Cela signifierait une perte de revenu de 6.900 euros/ha pour une exploitation typique avec des légumes.
Le plus grand groupe politique du Parlement Européen critique «l'interdiction de fait d'exercer» pour les agriculteurs.
Dans le cadre de sa stratégie «de la ferme à la table», la Commission Européenne a proposé, comme on le sait, de réduire de 50 pour cent l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques dans l'UE d'ici 2030. Un objectif de réduction plus élevé, de 55 pour cent, devrait même s'appliquer à l'Allemagne. Une interdiction totale de la protection phytosanitaire chimique est prévue dans les zones protégées.
Le plus grand groupe politique du Parlement Européen, le Parti Populaire Européen (PPE), a rejeté en bloc la proposition de règlement la semaine dernière. La Commission doit retirer le projet SUR, exige le PPE. L'interdiction des produits phytosanitaires dans les zones sensibles équivaut de fait à une interdiction professionnelle pour de nombreux agriculteurs.
Le projet a également été très largement rejeté par le Conseil agricole de l'UE. Seul le gouvernement fédéral soutient l'approche de la Commission européenne.
Complément
vendredi 9 juin 2023
Quand des résidus de pesticides sont retrouvés dans les fraises par une ONG allemande. Réponse cash du BfR, pas d'effet sanitaire attendu
C’est une belle leçon de sécurité des aliments et des produits phytosanitaires que nous relate le BfR, d’une part vis-à-vis d’une ONG qui a ‘trouvé’ des traces de résidus dans des fraises et d’autre part en indiquant que «les agriculteurs biologiques ne renoncent pas totalement aux produits phytosanitaires.» On n’ose imaginer le tollé en France ...
«Des résidus de produits de production végétale dans les fraises. Pas d'effet sanitaire attendu» source communication n°022/2023 du BfR du 7 juin 2023.
Selon des analyses effectuées par une organisation non gouvernementale, des résidus de produits phytopharmaceutiques ont été détectés dans des fraises disponibles dans le commerce. Dans ce contexte, l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) souligne que l'identification de résidus dans les aliments ne présente pas nécessairement un risque pour la santé des consommateurs. Toutes les substances actives identifiées dans les analyses ont été évaluées toxicologiquement et jugées sûres dans le cadre des utilisations approuvées. En conséquence, les utilsations sont approuvées pour une utilisation dans les produits phytopharmaceutiques dans l'Union européenne et autorisés pour une utilisation dans les fraises en Allemagne. Aucun des échantillons rapportés ne dépassait ou même ne s'approchait des limites maximales de résidus (LMR) fixées par la loi. Selon l'état actuel des connaissances, ces fraises ne devraient pas nuire à la santé. Pour trois des substances actives identifiées (difénoconazole, penconazole et trifloxystrobine), une dose aiguë de référence (ARfD) est dérivée. Cette valeur définit la quantité d'une substance qu'un consommateur peut ingérer avec des aliments au cours d'une journée sans encourir de risque pour la santé. Pour les trois substances actives mentionnées, le BfR a évalué si la consommation de fraises constituait un risque pour la santé des consommateurs.
Résultat : les niveaux relevés sont bien inférieurs aux doses aiguës de référence actuelles, qui ont été épuisées jusqu'à 3% maximum par la consommation de ces fraises. Même la présence simultanée de plusieurs substances actives dans les fraises n'est pas préoccupante pour la santé compte tenu de l'épuisement minimal des doses aiguës de référence respectives. Même si les produits phytopharmaceutiques autorisés sont utilisés correctement et conformément à leur destination, des résidus peuvent rester dans les cultures et donc dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. Les résidus doivent être suffisamment faibles pour ne pas mettre en danger la santé des consommateurs – les résidus de produits phytopharmaceutiques sont autorisés dans les aliments jusqu'à la limite maximale de résidus (LMR) fixée par la loi. Du point de vue de l'évaluation des risques, les critères d'autorisation actuels excluent avec suffisamment de certitude les risques pour la santé des consommateurs. Selon la réglementation européenne en vigueur, les risques sanitaires pouvant découler de l'utilisation d'un produit phytopharmaceutique sont évalués par un État membre de l'UE au nom des États membres d'une zone. L'autorisation des produits phytopharmaceutiques est effectuée au niveau national. En Allemagne, elle est délivrée par l'Office fédéral allemand de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL). L'Institut Julius Kühn, Institut fédéral de recherche sur les plantes cultivées (JKI), l'Agence fédérale allemande pour l'environnement (UBA) et l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) sont impliqués dans le processus et effectuent des évaluations partielles dans le cadre de leurs attributions. Le BfR évalue les risques pour la santé des consommateurs, des opérateurs, des travailleurs, des passants et des résidents.
Les produits phytopharmaceutiques sont utilisés pour protéger les plantes ou parties de plantes, y compris les fruits frais, les légumes et les semences, contre les parasites tels que les champignons, les mauvaises herbes ou les organismes nuisibles. Ils sont également conçus pour assurer le rendement des cultures, protéger les cultures pendant le stockage et le transport et assurer une bonne qualité des aliments. Bien que moins de produits phytosanitaires soient utilisés en agriculture biologique qu'en agriculture conventionnelle, les agriculteurs biologiques ne renoncent pas totalement aux produits phytosanitaires.
Commentaire
vendredi 12 mai 2023
France : De la proposition de résolution adoptée visant à lutter contre les surtranspositions en matière agricole. Les produits phytosanitaires sont dans la ligne de mire ...
Il s’agit d’une proposition de résolution que vous pouvez lire en intégraliét ici.
Les députés français ont adopté le 11 mai une résolution controversée contre la «surtransposition» de règles européennes dans l'agriculture et les produits phytosanitaires. Un soutien aux agriculteurs selon la majorité, une «capitulation face aux lobbies» selon la gauche.
Des «interdictions de produits phytosanitaires ont été prises au niveau national sans harmonisation européenne et ont conduit de nombreuses filières à des impasses», a déclaré l'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, auteur de la résolution cosignée par des députés de la majorité présidentielle.
Il a notamment cité le «1-3D (1,3-Dichloropropène) pour les carottes des sables», ou l'interdiction des néonicotinoïdes en 2018, appelant à ce que les interdictions se fassent à l'échelle européenne. Nous ne pouvons plus nous permettre des distorsions de concurrence», a-t-il argué.
Mais au grand dam des élus de gauche, elle appelle surtout à subordonner toute «interdiction de produits phytopharmaceutiques» à «l'existence de solutions alternatives efficaces, n'entraînant pas de perte de rendement, ni de surcoûts inacceptables pour le producteur».
La tension entre l'Anses (l'agence de sécurité sanitaire qui a la main sur la mise sur le marché des produits phytosanitaires) et le gouvernement est montée d'un cran ces dernières semaines. L'agence a largement interdit fin avril l'herbicide S-métolachlore, contre l'avis du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.
Une résolution qui va dans le bon sens…. mais qui n'est qu'une résolution ! https://t.co/SHU4Mwz9xS
— Gil Rivière-Wekstein (@AEGRW) May 12, 2023
jeudi 2 mars 2023
France : Un plan fruits et légumes pour rien !
Repor : comment retrouver des producteurs de fruits et légumes?
— Benj' Thi🇫🇷🍎🥔 (@benj_thi) March 1, 2023
Réponde de l'état : nous allons subventionner les systèmes anti grêle et des robots de désherbage pr réduire l'utilisat° de produits phyto....
Et la lutte contre la surnomes et les prix bas excessif on en parle? pic.twitter.com/0cJZaHOStz
Un plan pour rien...https://t.co/9dJeCM07yr
— CSFL (@csfldefrance) March 1, 2023
Voilà comment l’excès de normes environnementalistes accable l’agriculture et les agriculteurs français au mépris de nos intérêts en matière de santé publique comme de souveraineté . #Salonagriculture @stop_intox @MFesneau #PartiPris @24hPujadas https://t.co/1JxmL9M16u
— PERRI (@pascalperri) February 28, 2023
lundi 29 août 2022
La production de faux pesticides en hausse dans l'UE
L'opération Silver Axe VII, coordonnée par Europol, s'est déroulée du 25 janvier au 25 avril 2022 et a impliqué les autorités répressives de 31 pays (25 États membres de l'UE et six pays tiers). L'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), la DG SANTÉ de la Commission européenne, CropLife Europe et CropLife International ont soutenu l'opération.
La septième édition de Silver Axe, l'opération annuelle d'Europol ciblant les pesticides illégaux, a identifié les nouvelles tendances émergentes sur le marché noir européen des produits phytopharmaceutiques. Les activités opérationnelles de Silver Axe VII se sont concentrées sur les ports, aéroports et autres points d'entrée où l'importation et l'exportation de pesticides illégaux et contrefaits pouvaient être détectées. Ces actions ont conduit à dix arrestations, à la saisie de 1 150 tonnes de pesticides illégaux et contrefaits et au ciblage d'une usine où des pesticides étaient contrefaits.
Au cours de Silver Axe VII, les autorités ont détecté une augmentation du trafic de pesticides illégaux dans le sud de l'Europe et dans la région de la mer noire. Le nombre de cas de pesticides illégaux, provenant de Turquie, a fortement augmenté pendant Silver Axe VII.
Cependant, la Chine reste le premier pays source. On note également une augmentation des saisies de petits envois (jusqu'à 10 litres/kilogrammes). Le trafic de ces petits envois a augmenté au fil des ans. Outre les contrôles aux frontières, les autorités surveillent également les boutiques en ligne, qui fournissent une adresse physique pour la collecte des produits achetés en ligne. Bien que le trafic d'herbicides, d'insecticides et de fongicides contenant des substances interdites reste stable, l'opération a également révélé que la contrefaçon des marques couramment utilisées pour ces produits est désormais en augmentation.
Un autre modus operandi est l'utilisation abusive du système de commerce parallèle, qui facilite les procédures d'approbation des pesticides vendus au sein de l'UE. Dans le cadre de ce système, un produit phytopharmaceutique autorisé dans un État membre (État membre d'origine) peut, sous réserve de l'octroi d'une autorisation de commerce parallèle, être introduit, mis sur le marché ou utilisé dans un autre État membre. Certains criminels abusent de ce système en introduisant des produits phytopharmaceutiques produits illégalement dans un État membre, prétendant frauduleusement qu'ils ont déjà été approuvés dans un autre État membre et supprimant ainsi la nécessité d'autres approbations.
vendredi 12 août 2022
Alcaloîdes tropaniques dans les fleurs du mal ou le cauchemar des rappels de produits alimentaires dans l'UE
Dans un article du blog de février 2019, «Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires», je rapportais que l'Anses avait publié un article, Datura ou les « fleurs du mal» (Vigil’Anses n°5, Le bulletin des vigilances de l’Anses, Juin 2018) où on pouvait lire ce qui suit à propos de la survenue de plusieurs cas d’intoxication sévère par datura en août 2017,
Les patients intoxiqués interrogés ont indiqué avoir trouvé le datura à proximité même de leur habitation, en zone urbaine. Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville ce qui était moins le cas dans le passé.
Dans un article récent sur les rappels de produits alimentaires, je signalais à propos de la présence d’alcaloïdes de l’ergot de seigle, «c’est un signe des temps lié la présence incongue de plantes indésirables ...».
Selon La France Agricole du 12 août 2022, «La disparition des herbicides à plus ou moins long terme pèserait sur la filière des plantes aromatiques, médicinales et à parfum, selon une étude de FranceAgriMer.»
France AgriMer a publié une «étude de l’impact de la disparition des herbicides pour les productions des ppam» ou plantes à parfum, aromatiques et médicinales.
Afin d’évaluer les impacts économiques des nouvelles exigences réglementaires dans un contexte où les difficultés à maîtriser l’enherbement dans les productions de PPAM augmentent, l’étude menée par l’iteipmai s’est focalisée sur la maîtrise des adventices responsables de la présence d’alcaloïdes.Ainsi l’étude comprend : une bibliographie sur les alcaloïdes pyrrolizidiniques et tropaniques ; une enquête auprès des acteurs de la filière sur les impacts technico-économiques de la gestion de ces contaminants, des hypothèses sur les sources de contamination.
Concernant les alcaloïdes pyrrolizidiniques, tropaniques (Datura) et de l’ergot de seigle, il y a eu en France, depuis le début de l’année 2022, 33 rappels de produits alimentaires, principalement des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique.
Les autorités chargées de la sécurité alimentaire du Luxembourg sont les premères au sein de l’UE a voir pris conscience de ce nouveau feuilleton, principalement lié à la présence d'alcaloïdes tropaniques et ont décidé «de publier les produits concernés sous forme de liste qui sera systématiquement mise-à-jour avec des nouveaux produits qui seraient concernés.», soit sous forme Excel ou PDF. A ce jour, 20 produits ont été rappelés au Luxembourg.
Les nouvelles approches réglementaires de l’UE sont-elles à l’origine de tous ces rappels et de la présence de ces substances toxiques dans notre alimentation ? A vous de voir …
mardi 7 juin 2022
Exposition chronique de la population belge aux résidus de produits phytopharmaceutiques par la consommation de fruits et légumes
Bien que l'exposition estimée des enfants soit généralement plus élevée que celle des adolescents et des adultes, l'exposition moyenne des différentes catégories d'âge entre 2014 et 2020 pour chacun des 44 résidus évalués est inférieure voir pour la majorité des résidus évalués jusqu'à 100 fois inférieure à l’ADI correspondante. De même, pour les personnes consommant des quantités relativement importantes de fruits et légumes, l'exposition estimée pour la plupart des résidus considérés est 10 à 20 fois inférieure à l’ADI. Cette estimation est basée sur le 97,5ème percentile ou P97,5 de la consommation, il s’agit d’une surestimation importante parce qu’il est implicitement supposé que de grandes portions de tous les aliments contenant tous les résidus sont consommées quotidiennement par une personne.
(…) Généralement, on peut conclure sur base des résultats de contrôle de l'AFSCA pour la période 2014 à 2020 que l'exposition à long terme du consommateur belge, y compris les enfants, à des résidus de produits phytopharmaceutiques via la consommation de fruits et légumes et, ne présentait pas de risque ou n'était pas préoccupante, même avec une consommation élevée de fruits et légumes. Les incertitudes associées à l'évaluation des risques et énumérées dans l'avis ont très probablement conduit à une surestimation du risque. Les produits phytopharmaceutiques pour lesquels il est avéré que l'exposition est néfaste pour la santé humaine, à savoir les cancérigènes génotoxiques, les substances toxiques pour la reproduction ou les perturbateurs endocriniens, ne sont plus autorisés. (...)
Abusés par l’étude d’une ONG liée au lobby bio, certains médias alertent sur le «danger» qu’il y aurait à consommer des fruits et des légumes. Une aberration.
mardi 31 mai 2022
Quand la science est indépendante, classification du glyphosate, rien ne change !
#Glyphosate: based on scientific evidence, @EU_ECHA 's committee does not propose to change the current hazard classification for the substance. The process now moves on with @EFSA_EU 's risk assessment.
— European Chemicals Agency - ECHA 🇪🇺 (@EU_ECHA) May 30, 2022
🔗 https://t.co/ZmayVl5o9Y pic.twitter.com/Dek09Xpi2T
“Le glyphosate n'est pas cancérigène, redit l'Agence européenne des produits chimiques”. Bah oui mais chez les écolos on veut arrêter tout de suite. Parce que ces Agences célélobbi. Vous avez dit populisme?.:) https://t.co/CYil2AhMm3
— François Momboisse (@fmomboisse) May 31, 2022
On lira l’article d’André Heitz, Glyphosate: aucune modification de la classification des dangers n'est proposée, source Agence Européenne des Produits Chimiques (EchA).
dimanche 26 décembre 2021
Les fruits de la peur, un article du magazine du BfR
Beaucoup de gens se méfient des produits phytosanitaires. Y a-t-il lieu de s'inquiéter ? Faisons le point.
Les produits phytosanitaires (PPS) ne jouissent guère d'une bonne réputation. Mais il n'y a pas que cela: beaucoup de gens craignent qu'ils ne soient dangereux pour la santé. Ils s'inquiètent des ‘produits chimiques’ dans les aliments qui sont censés être aussi ‘naturels’ que possible. Cette attitude est encouragée par des reportages parfois déséquilibrés dans les médias. En 2016, par exemple, l'annonce de la détection de la substance active le glyphosate, dans un PPS, dans les 14 types de bière les plus vendus a fait grand bruit. Pourtant, le niveau de glyphosate était si faible qu'il faudrait boire 1 000 litres de bière par jour afin de consommer suffisamment de substance active pour qu'elle présente un risque pour la santé.
Un aspect clé lors de l'approbation des substances actives est l'évaluation de leurs risques pour la santé. En Allemagne, cette évaluation est effectuée de manière indépendante par l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR). La distinction entre danger et risque est fondamentale à cet égard.
«Nous examinons de manière approfondie, depuis l'agriculteur et du résident des champs de blé au consommateur, les dangers potentiels qu'une substance active présente pour différents groupes de personnes», explique le Dr Jens Schubert du BfR. L'accent est mis sur le risque réel, pas sur le danger théorique.
Sur la base des informations sur une substance active, le BfR, en collaboration avec des experts des autres États membres et de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), établit des valeurs limites standard de l'UE qui doivent être respectées. Il est important de noter que la dose d'une substance détermine sa toxicité. Les résidus de PPS peuvent être tolérés à de faibles niveaux dans les aliments – bien en deçà d'une dose dangereuse. La limite de ce qui est autorisé est marquée par ce que l'on appelle le niveau maximal de résidus d'une substance active et de ses produits de dégradation.
Lors de la détermination (‘dérivation’) des valeurs limites, une marge de sécurité est prise en compte. Une dose qui produit un effet chez l'animal est réduite d'un facteur dix lorsqu'elle est transférée à l'homme, puis à nouveau d'un facteur dix pour tenir compte des différentes sensibilités des personnes.
Voici un exemple : La valeur ADI ou acceptable daily intake (la dose journalière admissible ou dose journalière tolérable) indique la quantité d'une substance qui peut être ingérée quotidiennement pendant une vie sans risque pour la santé. Le dépassement occasionnel de la quantité n'est pas significatif car il sera compensé par une consommation plus faible les autres jours.
Lors de l'autorisation des PPS, outre les risques sanitaires (évalués par le BfR), le BVL prend également en compte la question de l'efficacité (évaluée par l'Institut Julius Kühn) et de la compatibilité environnementale (évaluée par l'Agence fédérale allemande pour l'environnement). Le BVL définit en détail comment, où et par qui le PPS peut être utilisé.
«Les produits phytosanitaires garantissent la disponibilité d'aliments de haute qualité pour tous», déclare le Dr Martin Streloke, chef de service chez BVL. Il voit la protection des végétaux confrontée à des problèmes difficiles. Streloke est préoccupé par le fait que le nombre total de substances actives des PPS est resté inchangé depuis des années, même si environ 20% de PPS supplémentaires ont été autorisés depuis 2016. Cependant, il y a eu un décalage entre les domaines d'efficacité au détriment des insecticides. En conséquence, environ 20% d'autorisations d'urgence supplémentaires, qui ne sont disponibles que pour une courte période, ont dû être accordées depuis 2016, et la tendance est à la hausse. «La perte d'importantes substances actives des PPS entraîne des écarts plus importants dans la protection de plusieurs cultures», déplore-t-il.
«Dans l'ensemble, aucun résidu de pesticides n'a été trouvé dans environ 40% des échantillons d'aliments en 2019», rapporte Anne Katrin Pietrzyk du BVL. «Des résidus tolérables inférieurs à la limite maximale de résidus ont été retrouvés dans un peu moins de 60%, et dans un peu plus de 2%, ils ont été dépassés.»
Si le niveau maximal de résidus dans un produit est dépassé, la première chose à considérer est l'incertitude de la mesure. Si cela a été déduit et que la valeur mesurée est toujours au-dessus de la limite, le produit n'est plus considéré comme ‘commercialisable’. Cela ne signifie pas pour autant qu'il présente déjà un risque. En règle générale, pour atteindre les valeurs limites significatives en termes de santé, des concentrations beaucoup plus élevées sont nécessaires.
Des contrôles critiqués comme insuffisants
«Toute substance est dangereuse», rétorque le Dr Tewes Tralau, chef du département ‘Sécurité des pesticides’ au BfR. L'aspect clé est toujours la dose à laquelle vous êtes exposé. C'est vrai pour chaque substance et chaque produit phytopharmaceutique, qu'il soit ‘synthétique’ ou ‘biologique’.
Tralau n'est pas d'accord pour dire que l'évaluation des risques des PPS est ‘obsolète’ et ne prend pas suffisamment en compte les dangers. Les études scientifiques sont la base d'une action rationnelle. Le simple soupçon ou la spéculation ne sont pas une base suffisante – pas même pour le principe de précaution. «En ce qui me concerne, les produits phytosanitaires ne sont pas préoccupants – tant qu'ils sont utilisés comme prévu», conclut Tralau en tant que scientifique.
*Cet article s'appuie en partie sur les présentations du 21e Forum BfR pour la protection des consommateurs, qui s'est tenu à Berlin les 9 et 10 juin 2021 sous le titre ‘Les produits phytopharmaceutiques – une cause de préoccupation ?’