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mercredi 19 juillet 2023

Coup de gueule salutaire dans nos campagnes !

lundi 3 juillet 2023

Politique d'interdiction des pesticides de l'UE : la fin des pommes de terre et des asperges d'Allemagne

© stock.adobe.com/George Serban
Une interdiction totale des produits phytosanitaires chimiques signifierait la fin de la culture des pommes de terre et des légumes de plein champ dans ces régions. Pour le blé, le colza et d'autres fruits du marché, les agriculteurs situés sur de bons sites devraient s'attendre à une perte de revenu de 50 pour cent, selon une expertise de l'Université des Sciences Appliquées de Soest.

«Politique d'interdiction des pesticides de l'UE : la fin des pommes de terre et des asperges d'Allemagne», source article de Norbert Lehmann paru dans agrarheute. Article mis en ligne en français sur le blog d’André Heitz, Agriculture, alimentation, santé publique … soyons rationnelsVoici quelques extraits très significatifs ...

Une interdiction totale des produits phytosanitaires chimiques dans les zones protégées met en danger l'agriculture allemande. Les agriculteurs subiront des pertes de revenus massives. C'est ce que montre une expertise.

Les consommateurs devront bientôt renoncer aux pommes de terre, aux asperges et aux oignons d'Allemagne si la Commission Européenne fait passer sa proposition d'interdiction totale des produits phytosanitaires chimiques dans les zones protégées. C'est ce que révèle une expertise du professeur Friedrich Kerkhof de la Fachhochschule Soest, présentée le 9 mai 2023 aux députés du Parlement Européen à Strasbourg. L'étude a été réalisée à la demande de l'Union Allemande des Agriculteurs (DBV – Deutscher Bauernverband).

 Pour cette expertise, les conséquences économiques de la proposition de la Commission Européenne pour un règlement sur l'utilisation durable des produits phytosanitaires (SUR) ont été calculées.

 M. Kerkhof en conclut que les agriculteurs exploitant de bonnes terres arables situées dans des zones protégées perdent environ la moitié de leurs revenus. Sur les sites moins fertiles, les grandes cultures ne seraient plus rentables à moyen terme. Ce sont surtout les pommes de terre et le colza qui devraient être abandonnés, mais aussi les légumes comme les asperges et les oignons.

Les producteurs de légumes ne pourront plus répondre aux exigences de qualité

«Si on renonce à la protection phytosanitaire chimique, la culture de certaines espèces de légumes sera abandonnée ou ne sera rentable que si le niveau des prix est très élevé», a déclaré le professeur Kerkhof. Comme les critères de qualité exigés par le commerce ne peuvent pas être remplis sans produits phytosanitaires, les agriculteurs risquent rapidement de perdre totalement leur récolte.

 Au lieu de cultiver des légumes de plein champ et des laitues iceberg, ils devraient cultiver des betteraves sucrières [ma note : ce ne serait pas la culture de substitution la plus facile... et il faut une sucrerie dans les environs] ou du blé d'hiver. Cela signifierait une perte de revenu de 6.900 euros/ha pour une exploitation typique avec des légumes.

Le plus grand groupe politique du Parlement Européen critique «l'interdiction de fait d'exercer» pour les agriculteurs.

Dans le cadre de sa stratégie «de la ferme à la table», la Commission Européenne a proposé, comme on le sait, de réduire de 50 pour cent l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques dans l'UE d'ici 2030. Un objectif de réduction plus élevé, de 55 pour cent, devrait même s'appliquer à l'Allemagne. Une interdiction totale de la protection phytosanitaire chimique est prévue dans les zones protégées.

Le plus grand groupe politique du Parlement Européen, le Parti Populaire Européen (PPE), a rejeté en bloc la proposition de règlement la semaine dernière. La Commission doit retirer le projet SUR, exige le PPE. L'interdiction des produits phytosanitaires dans les zones sensibles équivaut de fait à une interdiction professionnelle pour de nombreux agriculteurs.

Le projet a également été très largement rejeté par le Conseil agricole de l'UE. Seul le gouvernement fédéral soutient l'approche de la Commission européenne.

Complément

vendredi 9 juin 2023

Quand des résidus de pesticides sont retrouvés dans les fraises par une ONG allemande. Réponse cash du BfR, pas d'effet sanitaire attendu

C’est une belle leçon de sécurité des aliments et des produits phytosanitaires que nous relate le BfR, d’une part vis-à-vis d’une ONG qui a ‘trouvé’ des traces de résidus dans des fraises et d’autre part en indiquant que «les agriculteurs biologiques ne renoncent pas totalement aux produits phytosanitaires.» On n’ose imaginer le tollé en France ...

«Des résidus de produits de production végétale dans les fraises. Pas d'effet sanitaire attendu» source communication n°022/2023 du BfR du 7 juin 2023.

Selon des analyses effectuées par une organisation non gouvernementale, des résidus de produits phytopharmaceutiques ont été détectés dans des fraises disponibles dans le commerce. Dans ce contexte, l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) souligne que l'identification de résidus dans les aliments ne présente pas nécessairement un risque pour la santé des consommateurs. Toutes les substances actives identifiées dans les analyses ont été évaluées toxicologiquement et jugées sûres dans le cadre des utilisations approuvées. En conséquence, les utilsations sont approuvées pour une utilisation dans les produits phytopharmaceutiques dans l'Union européenne et autorisés pour une utilisation dans les fraises en Allemagne. Aucun des échantillons rapportés ne dépassait ou même ne s'approchait des limites maximales de résidus (LMR) fixées par la loi. Selon l'état actuel des connaissances, ces fraises ne devraient pas nuire à la santé. Pour trois des substances actives identifiées (difénoconazole, penconazole et trifloxystrobine), une dose aiguë de référence (ARfD) est dérivée. Cette valeur définit la quantité d'une substance qu'un consommateur peut ingérer avec des aliments au cours d'une journée sans encourir de risque pour la santé. Pour les trois substances actives mentionnées, le BfR a évalué si la consommation de fraises constituait un risque pour la santé des consommateurs.

Résultat : les niveaux relevés sont bien inférieurs aux doses aiguës de référence actuelles, qui ont été épuisées jusqu'à 3% maximum par la consommation de ces fraises. Même la présence simultanée de plusieurs substances actives dans les fraises n'est pas préoccupante pour la santé compte tenu de l'épuisement minimal des doses aiguës de référence respectives. Même si les produits phytopharmaceutiques autorisés sont utilisés correctement et conformément à leur destination, des résidus peuvent rester dans les cultures et donc dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. Les résidus doivent être suffisamment faibles pour ne pas mettre en danger la santé des consommateurs – les résidus de produits phytopharmaceutiques sont autorisés dans les aliments jusqu'à la limite maximale de résidus (LMR) fixée par la loi. Du point de vue de l'évaluation des risques, les critères d'autorisation actuels excluent avec suffisamment de certitude les risques pour la santé des consommateurs. Selon la réglementation européenne en vigueur, les risques sanitaires pouvant découler de l'utilisation d'un produit phytopharmaceutique sont évalués par un État membre de l'UE au nom des États membres d'une zone. L'autorisation des produits phytopharmaceutiques est effectuée au niveau national. En Allemagne, elle est délivrée par l'Office fédéral allemand de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL). L'Institut Julius Kühn, Institut fédéral de recherche sur les plantes cultivées (JKI), l'Agence fédérale allemande pour l'environnement (UBA) et l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) sont impliqués dans le processus et effectuent des évaluations partielles dans le cadre de leurs attributions. Le BfR évalue les risques pour la santé des consommateurs, des opérateurs, des travailleurs, des passants et des résidents.

Les produits phytopharmaceutiques sont utilisés pour protéger les plantes ou parties de plantes, y compris les fruits frais, les légumes et les semences, contre les parasites tels que les champignons, les mauvaises herbes ou les organismes nuisibles. Ils sont également conçus pour assurer le rendement des cultures, protéger les cultures pendant le stockage et le transport et assurer une bonne qualité des aliments. Bien que moins de produits phytosanitaires soient utilisés en agriculture biologique qu'en agriculture conventionnelle, les agriculteurs biologiques ne renoncent pas totalement aux produits phytosanitaires.

Commentaire

Cela intervient dans un contexte malsain déclenché par une ONG allemande vis-à-vis des fraises espagnoles. Je ne suis pas sûr, hélas, que le communiqué du BfR puisse calmer les choses ...
«Allemagne : un appel au boycott des fraises espagnoles a été lancé», source Le Figaro.
Cette campagne de boycott vise la fraise cultivée dans la province de Huelva en Andalousie, première région exportatrice de fruits rouges en Europe.  

vendredi 12 mai 2023

France : De la proposition de résolution adoptée visant à lutter contre les surtranspositions en matière agricole. Les produits phytosanitaires sont dans la ligne de mire ...

Selon nos amis suisses d’AGIR, source Agence Télégraphique Suisse (ATS), il y aurait une résolution controversée adoptée en France concernant les produits phytosanitaires.

Il s’agit d’une proposition de résolution que vous pouvez lire en intégraliét ici.

Les députés français ont adopté le 11 mai une résolution controversée contre la «surtransposition» de règles européennes dans l'agriculture et les produits phytosanitaires. Un soutien aux agriculteurs selon la majorité, une «capitulation face aux lobbies» selon la gauche.

Des «interdictions de produits phytosanitaires ont été prises au niveau national sans harmonisation européenne et ont conduit de nombreuses filières à des impasses», a déclaré l'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, auteur de la résolution cosignée par des députés de la majorité présidentielle.

Il a notamment cité le «1-3D (1,3-Dichloropropène) pour les carottes des sables», ou l'interdiction des néonicotinoïdes en 2018, appelant à ce que les interdictions se fassent à l'échelle européenne. Nous ne pouvons plus nous permettre des distorsions de concurrence», a-t-il argué.

«Recherche d'alternatives»
La résolution, adoptée par 68 voix contre 21 et qui n'a pas force de loi, appelle à «lutter contre les surtranspositions» en matière agricole, c'est-à-dire la traduction de directives européennes dans le droit français en les rendant plus contraignantes qu'à l'origine. Elle demande aussi davantage de «clauses miroir» entre les pays et le renforcement de «la recherche d'alternatives» aux produits phytopharmaceutiques.

Mais au grand dam des élus de gauche, elle appelle surtout à subordonner toute «interdiction de produits phytopharmaceutiques» à «l'existence de solutions alternatives efficaces, n'entraînant pas de perte de rendement, ni de surcoûts inacceptables pour le producteur».

«Capitulation face aux lobbies»
«Vous voilà à revendiquer le droit à tuer les abeilles, d'empoisonner la santé humaine, au nom du productivisme agricole», a tancé l'écologiste et ancienne ministre Delphine Batho, dénonçant une «capitulation face aux lobbies».

La tension entre l'Anses (l'agence de sécurité sanitaire qui a la main sur la mise sur le marché des produits phytosanitaires) et le gouvernement est montée d'un cran ces dernières semaines. L'agence a largement interdit fin avril l'herbicide S-métolachlore, contre l'avis du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.

Commentaire
Effectivement comme le dit la proposition de résolution qui a été adoptée, «l’interdiction en droit français de substances autorisées au niveau européen est à l’origine de graves distorsions de concurrence, qui nuisent à l’agriculture française et à notre économie.» Mais, il n’y a pas que les produits phytosanitaires ...

jeudi 2 mars 2023

France : Un plan fruits et légumes pour rien !

C’est une suite logique et hélas attendue de l’article Il faut alimenter la souveraineté alimentaire,
et le moins que l’on puisse dire c’est que le plan proposé ne répond pas du tout aux attentes ...

Le plan de souveraineté pour les fruits et légumes a été officiellement lancé le 1er mars 2023 par le ministre de l’Agriculture. 200 millions d’euros seront fléchés vers les agroéquipements, incluant le développement du parc de serres et vers la recherche.

Le collectif Sauvons les fruits et légumes suggèrent à Élisabeth Borne d’instaurer «une clause rétroactive au respect du cadre européen» faisant suite aux propos de la Première ministre qui a présenté un nouveau plan phyto au Salon de l’agriculture le 27 février 2023.
Et tout ça ne suffisait pas voici quelques explications de Pascal Perri .. 
Mise à jour du 6 mars 2023
Le blog-notes d’Olivier Masbou propose les éléments suivants:

Plan de souveraineté (1) : tout reste à faire
Le Plan de Souveraineté fruits, légumes et pommes de terre a été lancé le 1er mars par Marc Fesneau, sur le stand de son ministère. Un public très nombreux de professionnels (et aussi quelques journalistes) était présent. Preuve de l’importance que les filières concernées accordaient à ce plan. «Enfin, c’est le ministre qui dit ce que nous disons depuis 15 ans» se félicitait André Bernard, président de l’Anifelt. Le plan se décline en 4 volets et des dizaines de mesures. Il s’agit d’accélérer et massifier l’innovation, pour qu’elle se déploie dans les territoires, au cœur des exploitations de fruits et légumes, de soutenir l’investissement dans la production et de favoriser la consommation de ces produits. L’objectif est de gagner 5 points de souveraineté en fruits et légumes dès 2030 et ‘enclencher une hausse tendancielle de 10 points à horizon 2035’. « Ce plan pluriannuel se déploiera jusqu’à 2030, pour assurer une continuité dans l’action. Dès 2023, l’objectif est de mobiliser 200 millions d’euros en faveur de la filière fruits et légumes, dont au moins 100 millions d’euros du guichet agro-équipements et une maximisation de l’enveloppe de France 2030 dédiée à la recherche-développement et innovation» écrit le ministère. Le plan se présente sous la forme d’un document de 125 pages, véritable catalogue de pistes de travail. Il prendra la forme d’appels à projets. Les fonds, issus de France 2030, devront être co-financés pour être débloqués. Bref, la balle est dans le camp des professionnels.

Plan de souveraineté (2) : les réactions
Les filières ont réagit plutôt positivement à l’annonce de ce plan. Interfel salut des «mesures fortes» qui «témoignent d’une véritable prise de conscience du gouvernement, sans occulter les difficultés conjoncturelles réelles rencontrées par certaines productions». Le G4 (FNPF, Légumes de France, Gefel et Felcoop) y voit «un signal fort qui doit être concrétisé». Les 4 organisations demandent que l’on rende aux producteurs «les moyens de produire et de nourrir leurs concitoyens». L’Anifelt «salue la prise de conscience et attend des actes ». L’interprofession souligne ses «points de vigilance» : développer durablement les moyens de recherche ; disposer de moyens à la hauteur de leurs enjeux ; soutenir les investissements considérables nécessaires dans les usines de transformation. Président de l’interprofession de la pomme de terre (CNIPT), Francisco Moya a insisté sur la situation précaire du secteur des plants de pommes de terre, et sur celui de l’industrie de la fécule. Quant à la filière du frais, il a fait part de « son inquiétude» sur la baisse de la consommation : -15 % en 2022. «La filière fécule est en danger de mort» a insisté Arnaud Delacour, président du GIPT. Il a demandé «un peu de courage politique». «Si on veut avoir des industries en France, il faudra leur garantir un approvisionnement régulier en matières premières». Le plan comporte également un volet ultra-marin. «Dans nos territoires, nous souhaitons produire plus, mieux, et dans une plus grande diversité» a rappelé Joël Sorres, président de l’Odeadom. Enfin, l’Association Nationale Pommes Poires (ANPP) est plus sévère. Elle considère que le plan est «peu ambitieux» et «ne répond pas aux difficultés immédiates rencontrées par les producteurs de pommes et de poires». Elle demande «en urgence un plan de sauvegarde sur 24 mois». 

lundi 29 août 2022

La production de faux pesticides en hausse dans l'UE

«La production de faux pesticides en hausse dans l'UE», source Europol.
Dix arrestations et 1 150 tonnes de pesticides illégaux saisies dans le cadre de l'opération Silver Axe VII.

L'opération Silver Axe VII, coordonnée par Europol, s'est déroulée du 25 janvier au 25 avril 2022 et a impliqué les autorités répressives de 31 pays (25 États membres de l'UE et six pays tiers). L'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), la DG SANTÉ de la Commission européenne, CropLife Europe et CropLife International ont soutenu l'opération.

La septième édition de Silver Axe, l'opération annuelle d'Europol ciblant les pesticides illégaux, a identifié les nouvelles tendances émergentes sur le marché noir européen des produits phytopharmaceutiques. Les activités opérationnelles de Silver Axe VII se sont concentrées sur les ports, aéroports et autres points d'entrée où l'importation et l'exportation de pesticides illégaux et contrefaits pouvaient être détectées. Ces actions ont conduit à dix arrestations, à la saisie de 1 150 tonnes de pesticides illégaux et contrefaits et au ciblage d'une usine où des pesticides étaient contrefaits.

Au cours de Silver Axe VII, les autorités ont détecté une augmentation du trafic de pesticides illégaux dans le sud de l'Europe et dans la région de la mer noire. Le nombre de cas de pesticides illégaux, provenant de Turquie, a fortement augmenté pendant Silver Axe VII.

Cependant, la Chine reste le premier pays source. On note également une augmentation des saisies de petits envois (jusqu'à 10 litres/kilogrammes). Le trafic de ces petits envois a augmenté au fil des ans. Outre les contrôles aux frontières, les autorités surveillent également les boutiques en ligne, qui fournissent une adresse physique pour la collecte des produits achetés en ligne. Bien que le trafic d'herbicides, d'insecticides et de fongicides contenant des substances interdites reste stable, l'opération a également révélé que la contrefaçon des marques couramment utilisées pour ces produits est désormais en augmentation.

En hausse, les produits contrefaits fabriqués dans l'UE
L'augmentation des saisies d'équipements de production et de matières premières expédiés vers l'Europe suggère une augmentation des activités de contrefaçon au sein de l'UE. Les services répressifs des États membres de l'UE détectent désormais plus souvent ces opérations de contrefaçon sur le sol de l'UE. Dans ce cadre, ils ont détecté un certain nombre de modus operandi. Le premier est l'importation de produits presque finalisés dans des conteneurs ressemblant à des marques connues. Une fois importés, ils n'ont qu'à être étiquetés avant d'être mis sur le marché noir. Le second est l'importation d'ingrédients illégaux pour la production de pesticides. Pour réduire les risques de détection, les produits chimiques ne sont utilisés qu'au stade final de la production, là où l'emballage est également contrefait. Au cours de l'opération Silver Axe VII, les autorités bulgares ont ciblé l'un de ces emplacements, dans une opération rare ciblant une installation de production. Au cours de l'opération, les agents ont saisi des matériaux d'emballage contrefaits et des pesticides illégaux, ce qui a conduit à l'ouverture d'une enquête pénale.

Un autre modus operandi est l'utilisation abusive du système de commerce parallèle, qui facilite les procédures d'approbation des pesticides vendus au sein de l'UE. Dans le cadre de ce système, un produit phytopharmaceutique autorisé dans un État membre (État membre d'origine) peut, sous réserve de l'octroi d'une autorisation de commerce parallèle, être introduit, mis sur le marché ou utilisé dans un autre État membre. Certains criminels abusent de ce système en introduisant des produits phytopharmaceutiques produits illégalement dans un État membre, prétendant frauduleusement qu'ils ont déjà été approuvés dans un autre État membre et supprimant ainsi la nécessité d'autres approbations.

4 921 tonnes, total des saisies de l'opération Silver Axe
Silver Axe a été initialement développé pour répondre de manière coordonnée au dangereux trafic de pesticides illégaux. Les efforts des secteurs public et privé ont permis la saisie d'un total de 4 921 tonnes de pesticides illégaux au cours des six dernières opérations Silver Axe. Europol a coordonné l'opération, facilité l'échange d'informations et fourni un soutien analytique opérationnel et stratégique.

NB : L'image est issue d'Europol.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

vendredi 12 août 2022

Alcaloîdes tropaniques dans les fleurs du mal ou le cauchemar des rappels de produits alimentaires dans l'UE

Dans un article du blog de février 2019, «Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires», je rapportais que l'Anses avait publié un article, Datura ou les « fleurs du mal» (Vigil’Anses n°5, Le bulletin des vigilances de l’Anses, Juin 2018) où on pouvait lire ce qui suit à propos de la survenue de plusieurs cas d’intoxication sévère par datura en août 2017,

Les patients intoxiqués interrogés ont indiqué avoir trouvé le datura à proximité même de leur habitation, en zone urbaine. Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville ce qui était moins le cas dans le passé.

En mars 2019, un article du blog était intitulé, «Datura, rêve éveillé pour nos autorités sanitaires ou cauchemar pour les consommateurs après un rappel de haricots verts fins par E.Leclerc».
En juillet 2020, publication de l’article Datura, l'Anses et de l'utilité des pesticides.

Et ce qui devait arrivé arriva ...

Dans un article récent sur les rappels de produits alimentaires, je signalais à propos de la présence d’alcaloïdes de l’ergot de seigle, «c’est un signe des temps lié la présence incongue de plantes indésirables ...».

Selon La France Agricole du 12 août 2022, «La disparition des herbicides à plus ou moins long terme pèserait sur la filière des plantes aromatiques, médicinales et à parfum, selon une étude de FranceAgriMer.»

France AgriMer a publié une «étude de l’impact de la disparition des herbicides pour les productions des ppam» ou plantes à parfum, aromatiques et médicinales.

Afin d’évaluer les impacts économiques des nouvelles exigences réglementaires dans un contexte où les difficultés à maîtriser l’enherbement dans les productions de PPAM augmentent, l’étude menée par l’iteipmai s’est focalisée sur la maîtrise des adventices responsables de la présence d’alcaloïdes.
Ainsi l’étude comprend : une bibliographie sur les alcaloïdes pyrrolizidiniques et tropaniques ; une enquête auprès des acteurs de la filière sur les impacts technico-économiques de la gestion de ces contaminants, des hypothèses sur les sources de contamination.

Concernant les alcaloïdes pyrrolizidiniques, tropaniques (Datura) et de l’ergot de seigle, il y a eu en France, depuis le début de l’année 2022, 33 rappels de produits alimentaires, principalement des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique.

Datura à l'état sauvage en zone urbaine (Photo : Dr A. Daveluy (CEIP – A) 

Les autorités chargées de la sécurité alimentaire du Luxembourg sont les premères au sein de l’UE a voir pris conscience de ce nouveau feuilleton, principalement lié à la présence d'alcaloïdes tropaniques et ont décidé «de publier les produits concernés sous forme de liste qui sera systématiquement mise-à-jour avec des nouveaux produits qui seraient concernés.», soit sous forme Excel ou PDF. A ce jour, 20 produits ont été rappelés au Luxembourg.

Les nouvelles approches réglementaires de l’UE sont-elles à l’origine de tous ces rappels et de la présence de ces substances toxiques dans notre alimentation ? A vous de voir …

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mardi 7 juin 2022

Exposition chronique de la population belge aux résidus de produits phytopharmaceutiques par la consommation de fruits et légumes

photo d'illustration
AVIS 09-2022: Exposition chronique de la population belge aux résidus de produits phytopharmaceutiques par la consommation de fruits et légumes (période 2014-2020). Avis scientifique approuvé par le Comité scientifique de l’AFSCA de Belgique le 20 mai 2022.

Mots clés
Évaluation des risques, produits phytopharmaceutiques, exposition, légumes, fruits, programme de contrôle

Contexte et termes de référence
Les produits phytopharmaceutiques sont utilisés pour protéger les cultures contre les organismes nuisibles ou pour lutter contre les mauvaises herbes. Cependant, leur utilisation peut entraîner la présence de résidus dans les aliments, ce qui représente un risque potentiel pour la santé publique. Chaque année, l'Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) vérifie les niveaux de résidus de quelque 600 produits phytosanitaires différents dans plus de 3.000 denrées alimentaires. Sur environ 14.500 échantillons de fruits et légumes, de céréales et d'autres produits d'origine végétale contrôlés entre 2014 et 2020, 97 % à 98 % étaient conformes aux limites légales et aucun résidu n'a été détecté dans 31 % des échantillons. Bien que ces données donnent quelques indications, les informations nécessaires pour évaluer le risque pour le consommateur font défaut. À cette fin, l'exposition doit être calculée et comparée à des valeurs toxicologiques de référence, telles que la ‘dose journalière acceptable’ (‘acceptable daily intake’, ADI) et la ‘dose aiguë de référence’ (‘acute reference dose’, ARfD). Le Comité scientifique a déjà évalué dans des avis précédents le risque pour le consommateur belge lié à la présence de résidus dans les fruits et légumes (avis SciCom 31-2007, 02-2010, 18-2015). Ces évaluations ont généralement montré que l'exposition chronique ou à long terme aux résidus de produits phytopharmaceutiques par la consommation de fruits et légumes sur le marché belge ne présentait pas de risque pour la santé du consommateur. Il est demandé au Comité scientifique de répéter cette évaluation sur base des résultats de contrôle de l'AFSCA pour la période 2014-2020.

Méthode
Pour l'évaluation des risques, 44 résidus contrôlés ont été sélectionnés sur la base de leur fréquence de rapportage (c.-à-d. le pourcentage d'échantillons présentant un niveau supérieur à la limite de rapportage ou de détection), leur toxicité et leur représentativité (c.-à-d. qu'un nombre suffisant d'échantillons doit avoir été analysé). En outre, un certain nombre de résidus ont été sélectionnés en raison de l'attention médiatique passée ou parce qu'ils ont été pris en compte dans l'étude d'exposition précédente (avis SciCom 18-2015). Dans un premier temps, l'exposition chronique (mg/kg poids corporel par jour) a été estimée au moyen d'une approche déterministe. À cette fin, les résultats de contrôle de l'AFSCA ont été mis en relation avec les données de consommation belge de fruits et légumes issues de l'enquête sur la consommation alimentaire de 2014 et rapportées dans la ‘Comprehensive European Food Consumption Database’ de l'EFSA. Pour évaluer le risque, l'exposition a été comparée à l’ADI et exprimée en % de l’ADI. Dans le cas où cette première évaluation indiquait une exposition élevée ou un risque potentiel, l'exposition au résidu concerné a été affinée dans une deuxième étape en appliquant, par exemple, des facteurs de transformation pour tenir compte de l'impact possible de la transformation sur le niveau de résidu. Dans une dernière étape, il a été évalué si les résidus et/ou les résultats sélectionnés se prêtaient ou non à une estimation de l'exposition cumulative.

Conclusions
Entre 2014 et 2020, une diminution de la fréquence de rapportage est observée pour le glyphosate, le boscalid, le captane, le carbendazime, le chlorpyrifos, le cyprodinil, la deltaméthrine, le diméthoate, l'ométhoate, le linuron, l'imidaclopride, l'iprodione, le penconazole, le propamocarbe, la pyraclostrobine et le thiaclopride. Cette diminution de la fréquence de rapportage peut s'expliquer en partie par le fait que l'utilisation de plusieurs de ces produits phytopharmaceutiques a été restreinte ou interdite en Europe (par exemple, l'iprodione, le linuron). En revanche, une tendance à l'augmentation de la fréquence de rapportage est observée pour l'acétamipride, le fluopyram, le mépiquat (jusqu'en 2019), le pyriméthanil, le spirotetramat et la trifloxystrobine.

Bien que l'exposition estimée des enfants soit généralement plus élevée que celle des adolescents et des adultes, l'exposition moyenne des différentes catégories d'âge entre 2014 et 2020 pour chacun des 44 résidus évalués est inférieure voir pour la majorité des résidus évalués jusqu'à 100 fois inférieure à l’ADI correspondante. De même, pour les personnes consommant des quantités relativement importantes de fruits et légumes, l'exposition estimée pour la plupart des résidus considérés est 10 à 20 fois inférieure à l’ADI. Cette estimation est basée sur le 97,5ème percentile ou P97,5 de la consommation, il s’agit d’une surestimation importante parce qu’il est implicitement supposé que de grandes portions de tous les aliments contenant tous les résidus sont consommées quotidiennement par une personne.

(…) Généralement, on peut conclure sur base des résultats de contrôle de l'AFSCA pour la période 2014 à 2020 que l'exposition à long terme du consommateur belge, y compris les enfants, à des résidus de produits phytopharmaceutiques via la consommation de fruits et légumes et, ne présentait pas de risque ou n'était pas préoccupante, même avec une consommation élevée de fruits et légumes. Les incertitudes associées à l'évaluation des risques et énumérées dans l'avis ont très probablement conduit à une surestimation du risque. Les produits phytopharmaceutiques pour lesquels il est avéré que l'exposition est néfaste pour la santé humaine, à savoir les cancérigènes génotoxiques, les substances toxiques pour la reproduction ou les perturbateurs endocriniens, ne sont plus autorisés. (...)

Commentaire
Pour la France, on lira avec intérêt l’article de Géraldine Woessner, «Pesticides: quand la presse française devient folle».
Abusés par l’étude d’une ONG liée au lobby bio, certains médias alertent sur le «danger» qu’il y aurait à consommer des fruits et des légumes. Une aberration.

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mardi 31 mai 2022

Quand la science est indépendante, classification du glyphosate, rien ne change !

On lira l’article d’André Heitz, Glyphosate: aucune modification de la classification des dangers n'est proposée, source Agence Européenne des Produits Chimiques (EchA).

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dimanche 26 décembre 2021

Les fruits de la peur, un article du magazine du BfR

Beaucoup de gens se méfient des produits phytosanitaires. Y a-t-il lieu de s'inquiéter ? Faisons le point.

Les produits phytosanitaires (PPS) ne jouissent guère d'une bonne réputation. Mais il n'y a pas que cela: beaucoup de gens craignent qu'ils ne soient dangereux pour la santé. Ils s'inquiètent des ‘produits chimiques’ dans les aliments qui sont censés être aussi ‘naturels’ que possible. Cette attitude est encouragée par des reportages parfois déséquilibrés dans les médias. En 2016, par exemple, l'annonce de la détection de la substance active le glyphosate, dans un PPS, dans les 14 types de bière les plus vendus a fait grand bruit. Pourtant, le niveau de glyphosate était si faible qu'il faudrait boire 1 000 litres de bière par jour afin de consommer suffisamment de substance active pour qu'elle présente un risque pour la santé.

De tels rapports contribuent à perturber davantage le public. Mais que fait l'État pour protéger ses citoyens ? À quels risques réels pour la santé les gens sont-ils confrontés? Comment les PPS sont-ils autorisés et comment leur utilisation est-elle contrôlée ? Y a-t-il lieu de s'inquiéter ?*

Agrément et autorisation: quelle différence ?
L'autorisation des PPS et l'approbation des substances actives qu'ils contiennent sont strictement réglementées dans l'Union européenne (UE). Les substances actives sont approuvées dans toute l'UE après évaluation préalable par un ou plusieurs États membres. D'autre part, les produits phytosanitaires – ils contiennent souvent plusieurs substances actives et coformulants – sont autorisés au niveau national par les différents États membres. Ceci est généralement précédé d'une évaluation zonale. À cette fin, l'UE est divisée en trois zones – avec l'Allemagne dans la zone centrale. Une autorité nationale évalue la demande d'autorisation pour le compte des autres États membres de la zone.  

Un aspect clé lors de l'approbation des substances actives est l'évaluation de leurs risques pour la santé. En Allemagne, cette évaluation est effectuée de manière indépendante par l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR). La distinction entre danger et risque est fondamentale à cet égard.

«Nous examinons de manière approfondie, depuis l'agriculteur et du résident des champs de blé au consommateur, les dangers potentiels qu'une substance active présente pour différents groupes de personnes», explique le Dr Jens Schubert du BfR. L'accent est mis sur le risque réel, pas sur le danger théorique.

Évaluation approfondie
Le BfR évalue comment une substance active est absorbée et métabolisée et quels effets toxiques (toxiques) peuvent survenir. L'évaluation examine également si une substance déclenche des mutations génétiques (mutagénicité), si elle provoque le cancer (cancérogène) ou endommage l'information génétique (génotoxicité). Une substance active d’un PPS n'est approuvée et un PPS autorisé que si aucun risque pour la santé n'est à craindre lorsqu'il est utilisé comme prévu.

Sur la base des informations sur une substance active, le BfR, en collaboration avec des experts des autres États membres et de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), établit des valeurs limites standard de l'UE qui doivent être respectées. Il est important de noter que la dose d'une substance détermine sa toxicité. Les résidus de PPS peuvent être tolérés à de faibles niveaux dans les aliments – bien en deçà d'une dose dangereuse. La limite de ce qui est autorisé est marquée par ce que l'on appelle le niveau maximal de résidus d'une substance active et de ses produits de dégradation.

Lors de la détermination (‘dérivation’) des valeurs limites, une marge de sécurité est prise en compte. Une dose qui produit un effet chez l'animal est réduite d'un facteur dix lorsqu'elle est transférée à l'homme, puis à nouveau d'un facteur dix pour tenir compte des différentes sensibilités des personnes.

La valeur limite et la toxine
Les valeurs limites sont comme des glissières de sécurité sur nos routes. De la même manière qu'elles contribuent à prévenir les accidents de la circulation, les valeurs limites sont conçues pour garantir l'utilisation sûre d'une substance active. Cependant, c'est une idée fausse qu'ils représentent une frontière entre ‘dangereux’ ou ‘toxique’ et entre ‘inoffensif’ ou ‘non toxique’.

Voici un exemple : La valeur ADI ou acceptable daily intake (la dose journalière admissible ou dose journalière tolérable) indique la quantité d'une substance qui peut être ingérée quotidiennement pendant une vie sans risque pour la santé. Le dépassement occasionnel de la quantité n'est pas significatif car il sera compensé par une consommation plus faible les autres jours.

Garantir une alimentation de qualité
Alors que le BfR effectue l'évaluation des risques en tant qu'autorité indépendante, l'Office fédéral allemand de la protection des consommateurs et de la sécurité des aliments (BVL) est chargé de la gestion des risques en aval. Outre l'octroi de l'autorisation, le BVL a pour mission de déterminer les domaines d'application et de contrôler l'utilisation des produits phytopharmaceutiques.

Lors de l'autorisation des PPS, outre les risques sanitaires (évalués par le BfR), le BVL prend également en compte la question de l'efficacité (évaluée par l'Institut Julius Kühn) et de la compatibilité environnementale (évaluée par l'Agence fédérale allemande pour l'environnement). Le BVL définit en détail comment, où et par qui le PPS peut être utilisé.

«Les produits phytosanitaires garantissent la disponibilité d'aliments de haute qualité pour tous», déclare le Dr Martin Streloke, chef de service chez BVL. Il voit la protection des végétaux confrontée à des problèmes difficiles. Streloke est préoccupé par le fait que le nombre total de substances actives des PPS est resté inchangé depuis des années, même si environ 20% de PPS supplémentaires ont été autorisés depuis 2016. Cependant, il y a eu un décalage entre les domaines d'efficacité au détriment des insecticides. En conséquence, environ 20% d'autorisations d'urgence supplémentaires, qui ne sont disponibles que pour une courte période, ont dû être accordées depuis 2016, et la tendance est à la hausse. «La perte d'importantes substances actives des PPS entraîne des écarts plus importants dans la protection de plusieurs cultures», déplore-t-il.

Alimentation : 20 000 contrôles par an
Le bureau de contrôle des aliments de chaque État fédéral respectif en Allemagne est responsable de la vérification des résidus de PPS. Chaque année, environ 20 000 échantillons d'aliments sont testés pour les résidus de pesticides par 19 bureaux d'enquête.

«Dans l'ensemble, aucun résidu de pesticides n'a été trouvé dans environ 40% des échantillons d'aliments en 2019», rapporte Anne Katrin Pietrzyk du BVL. «Des résidus tolérables inférieurs à la limite maximale de résidus ont été retrouvés dans un peu moins de 60%, et dans un peu plus de 2%, ils ont été dépassés.»

Si le niveau maximal de résidus dans un produit est dépassé, la première chose à considérer est l'incertitude de la mesure. Si cela a été déduit et que la valeur mesurée est toujours au-dessus de la limite, le produit n'est plus considéré comme ‘commercialisable’. Cela ne signifie pas pour autant qu'il présente déjà un risque. En règle générale, pour atteindre les valeurs limites significatives en termes de santé, des concentrations beaucoup plus élevées sont nécessaires.

Aliment ‘bio’ avec moins de traces produits synthétiques
Pour tous ceux qui veulent toujours manger le moins possible de résidus de PPS ‘synthétiques’, les aliments bio sont une option. Ces aliments sont à près de 80 % exempts de traces de pesticides ‘synthétiques’. Cependant, cela ne prend pas en compte les pesticides ‘non synthétiques’ autorisés (et non calculés) en agriculture biologique.

La critique de l'évaluation des risques des PPS existante vient d'organisations non gouvernementales comme la Fédération allemande pour l'environnement et la conservation de la nature (BUND). De l'avis de Corinna Hölzel du Département Biodiversité du BUND, l'évaluation des risques est obsolète car elle sous-estime les expositions multiples et les pesticides à activité hormonale.

Légende de l'image ci-contre: Il y a une grande incertitude au sein de la population. À des manifestations comme celle-ci, des personnes appellent à l'interdiction du glyphosate.

Des contrôles critiqués comme insuffisants
Les contrôles sur les résidus de PPS sont insuffisants car les infractions ne sont pas suffisamment sanctionnées et les pesticides qui ne sont plus autorisés dans l'UE entrent sur le marché via des aliments importés. En outre, le principe de précaution doit être appliqué de manière cohérente. L'autorisation d'une substance active d’un PPS comme le glyphosate ne devrait pas être prolongée car, selon le Centre international de recherche sur le cancer, il est probablement cancérigène, et en tant qu'herbicide total, il a un effet très néfaste sur la biodiversité.

«Toute substance est dangereuse», rétorque le Dr Tewes Tralau, chef du département ‘Sécurité des pesticides’ au BfR. L'aspect clé est toujours la dose à laquelle vous êtes exposé. C'est vrai pour chaque substance et chaque produit phytopharmaceutique, qu'il soit ‘synthétique’ ou ‘biologique’.

Tralau n'est pas d'accord pour dire que l'évaluation des risques des PPS est ‘obsolète’ et ne prend pas suffisamment en compte les dangers. Les études scientifiques sont la base d'une action rationnelle. Le simple soupçon ou la spéculation ne sont pas une base suffisante – pas même pour le principe de précaution. «En ce qui me concerne, les produits phytosanitaires ne sont pas préoccupants – tant qu'ils sont utilisés comme prévu», conclut Tralau en tant que scientifique.

*Cet article s'appuie en partie sur les présentations du 21e Forum BfR pour la protection des consommateurs, qui s'est tenu à Berlin les 9 et 10 juin 2021 sous le titre ‘Les produits phytopharmaceutiques – une cause de préoccupation ?’

On lira avec intérêt, «Ça ne marchera pas sans chimie», source article paru dans le magazine du BfR, BfR2GO.
Ce qui compte, c'est la dose: Interview du Dr Tewes Tralau, expert en pesticides à l’Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR), sur les risques des produits phytosanitaires et la recherche d'alternatives.

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