Un article de Nice
Matin du 12 août 2022 nous informe des «cinq étapes pour
tenter d'obtenir réparation dans le cadre d’une intoxication
alimentaire». Article réservé aux abonnés mais tout semble être
dans le verbe ‘tenter’ …
Dans
un autre cas de figure, le blog nous avait narré le 6 août 2022
les aventures d’un restaurant marocain, L'Arganier d’or à
Saint-Quentin, dans Intoxication
alimentaire pour 23 personnes ayant fréquenté un restaurant de
Saint-Quentin ; 23
personnes selon une source, 21 personnes selon d’autres, autour
d’une vingtaine vraisemblablement.
France
3 Hauts de France n’a pas lâché le morceau comme l’on dit et
publie un article le 26 août 2022 sobrement intitulé, «Un
restaurant de Saint-Quentin ferme définitivement ses portes après
une intoxication collective».
En
effet, «L’hypothèse de l’intoxication alimentaire était alors
la plus probable après que des tests de monoxyde de carbone se
soient
révélés négatifs. Une hypothèse confirmée par l’Agence
régionale de santé (ARS)
et la Direction départementale de la protection des populations
(DDPP).» Donc,
il s’agit bien d’une toxi-infection alimentaire collective
(TIAC).
Contactée
par France 3, la Préfecture de l’Aisne indique : «Suite
à l'intervention d'inspecteurs de la DDPP, le jour même de la TIAC
dans
ce restaurant, 8 prélèvements pour analyses microbiologiques ont
été réalisés sur les différentes denrées servies au repas du
midi qui était composé notamment d'une entrée à base d'une salade
de pommes de terre et d'un couscous»
Selon
la préfecture de l’Aisne, «Sur 5 prélèvements, il a été
retrouvé la présence de Bacillus
cereus
et sur un prélèvement Escherichia
coli,
en quantité plus ou moins importante, la salade de pommes de terre
étant la denrée la plus contaminée.»
Des conditions d’hygiène
douteuses selon la préfecture
Selon la Préfecture de l’Aisne, «le
restaurant était connu défavorablement de la DDPP puisqu'une mise
en demeure avait été engagée au mois de juin dernier compte tenu
des mauvaises pratiques d'hygiène (locaux et matériels sales
notamment). Une formation aux bonnes pratiques d'hygiène avait été
ordonnée également au gérant.»
Lors de la dernière inspection du
restaurant le 5 août, «il
a été constaté à nouveau l’absence de nettoyage».
Depuis, l’établissement est sous le coup d’un arrêté
préfectoral de fermeture.
Pour le gérant, une réalité
toute autre
Pour le gérant de l’établissement
Brahim Azhar, «il n’y a
vraiment eu que deux personnes réellement malades. Les autres ont
vomi, parce qu’elles ont vu les autres vomir. Même moi, j’ai eu
la nausée. Aux urgences, ils n'ont pas fait d'examen»,
nous dit-il au téléphone. Le 5 août, les pompiers nous avaient
effectivement indiqué qu’une seule personne, une femme âgée de
62 ans en état d’urgence absolue, avait
réalisé un examen médical, confirmant une intoxication
alimentaire la concernant. Brahim Azhar met également en avant le
fait qu’une serveuse, n’ayant rien mangé au restaurant ce
jour-là, était également malade.
Malgré les résultats de l’enquête
de l’ARS, le gérant de l’Arganier d’Or est persuadé que la
bactérie mise en cause dans cette TIAC
provient de l’eau :
«L'agglomération de
Saint-Quentin a fait des travaux dans la rue, devant mon
établissement, une semaine avant. Ils m'ont envoyé un technicien
pour vérifier 15 jours après. Mais après 15 jours, la bactérie
est partie, il aurait fallu envoyer le technicien directement»,
fustige-t-il.
Contactée, la mairie de Saint-Quentin
confirme la réalisation de travaux dans la rue, mais réfute tout
problème lié à l’eau : «Au
niveau de nos études sur l’eau, nous avons eu les résultats des
contrôles bactériologiques menés par l’ARS. Et les résultats
sont conformes aux exigences réglementaires»,
indique le cabinet du maire, d’autant plus que les travaux
effectués rue Raspail «ne
concernaient aucunement l’eau, la Ville effectuait des sondages
géotechniques du sous-sol.»
Un contrôle sanitaire en juin
satisfaisant
Brahim Azhar conteste également les
résultats de l’enquête de la DDPP, jurant que son restaurant
répond aux normes d’hygiène :
«Je
ne travaille qu’avec des produits frais. J’ai eu un contrôle
d’hygiène quelques mois avant l’histoire, et j’ai obtenu le
document de satisfaction. Si ça n’allait déjà pas, ils auraient
pu fermer le restaurant à ce moment-là.»
Le
site internet Alim'confiance,
permettant de consulter les résultats des contrôles officiels
réalisés en matière de sécurité sanitaire des aliments, indique
effectivement un niveau d’hygiène satisfaisant en date du 1er juin
2022.
Pour
information, le
niveau d’hygiène Satisfaisant,
Établissements présentant
des non-conformités qui ne justifient pas l’adoption de mesures de
police administrative mais auxquels l’autorité administrative
adresse un courrier de rappel de la réglementation en vue d’une
amélioration des pratiques.
Je
pense que le niveau d’hygiène de ce restaurant était plutôt À
Améliorer,
Établissements dont
l’exploitant a été mis en demeure de procéder à des mesures
correctives dans un délai fixé par l’autorité administrative et
qui conduit à un nouveau contrôle des services de l’État pour
vérifier la mise en place de ces mesures correctives.
Pour
rouvrir, il suffisait
au gérant de l’établissement de se soumettre aux exigences
sanitaires de la DDPP. Mais, abattu par cette affaire, Brahim Azhar a
choisi de déposer le bilan : «Avec
les commentaires que j’ai eus et la mauvaise pub, j’ai trop
honte. Les gens ne reviendront pas, ils ne retiendront que cette
affaire d’intoxication.»
Commentaire
Bien
triste et complexe affaire. Vérité d’une inspection le 1er juin
2022 par
la DDPP ne
vaut pas face à une inspection du 5 août 2022 par
la même DDPP,
assez étonnant, tout de même ...
Plutôt
que de tenter de remonter la pente, le gérant a préférer jeter
l’éponge, comme quoi qu’il s’agisse d’un restaurant ou d’un
particulier, tenter quelque chose vis-à-vis de la chose publique est
une pure perte de temps en France de nos jours, on ne nous écoute
pas !
Aux lecteurs du blog
La
revue PROCESS
Alimentaire
censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles
initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur
le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de
la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue
PROCESS
Alimentaire
a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette
revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions
du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !