Affichage des articles dont le libellé est toxi-infection alimentaire collective. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est toxi-infection alimentaire collective. Afficher tous les articles

jeudi 28 décembre 2023

Gironde : Interdiction provisoire de pêche, de récolte et de commercialisation destinées à la consommation humaine des coquillages. Norovirus inside !

«Interdiction temporaire de la pêche, de la récolte et de la commercialisation en vue de la consommation de l’ensemble des coquillages du Bassin d’Arcachon et du banc d’Arguin»,
source communiqué de la préfecture de la Gironde du 27 décembre 2023.

Plusieurs cas de toxi-infections alimentaires collectives ont été portés à la connaissance des services en charge de la sécurité sanitaire. Des enquêtes de traçabilité sont en cours mais plusieurs signalements indiquent que les huîtres issues du Bassin d’Arcachon sont en cause.

Par ailleurs, des analyses menées sur des huîtres en élevage sur le Bassin d’Arcachon confirment la présence de norovirus. Les symptômes sont ceux de la gastro-entérite aiguë et aucun cas grave n’est à déplorer à ce jour.

À compter de ce jour, les lots de coquillages récoltés ou pêchés sur ces zones doivent êtreretirés de la vente. Il est demandé aux personnes qui détiendraient des coquillages provenant de ces zones de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente.

On lira aussi le communiqué de presse 27 décembre 2023 du Comité régional de la conchyculture Arcachon Aquitaine, «Une fois de plus, le cœur lourd, les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon font face à une fermeture.»

Commentaire
Il n’y a pas eu en décembre de rappels de coquillages mis en ligne par l’application RappelConso.
Il est fait état de «Plusieurs cas de toxi-infections alimentaires collectives ont été portés à la connaissance des services en charge de la sécurité sanitaire.» Ils seront vraisemblablement classés dans la rubrique commode des gastro-entérites aiguës par l’agence de santé publique.

Complément
Récit à propos des «Huîtres du bassin d'Arcachon : des intoxications collectives à Bordeaux, «toute la famille a la gastro», source France bleu du 28 décembre 2023.
«Ça va passer, dit une jeune maman. On en mangera plus d'huîtres. En l'occurrence, je ne suis pas certaine que tout a été mis en place pour assurer la sécurité sanitaire des consommateurs. Donc moi, je suis un petit peu en colère aussi.»

mercredi 27 décembre 2023

La curieuse com de Santé publique France sur «Comment éviter les intoxications alimentaires pendant les fêtes. Quelques conseils simples»

La communication de Santé publique France n’est pas formidable. Elle indique, voir le tweet ci-dessous, «Comment éviter les intoxications alimentaires pendant les fêtes. Quelques conseils simples».

Oui mais voilà, si l’on clique sur l’image, on arrive sur une page appelée Toxi-infections alimentaires collectives, qui renvoie en bas de page à un lien de l’Anses sur Dix gestes simples pour prévenir les risques microbiologiques.

A propos des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), il est indiqué qu’il y a depuis 2012 entre 1200 et 1800 TIAC par an.

Cela étant, tout évolue, et selon le rapport 2022 de l’EFSA-ECDC, la France a signalé en 2022, 1 861 foyers de TIAC, soit +30% (1 309 en 2021), affectant 16 102 personnes (11 056 en 2021). Il me semble que 2023 devrait suivre la tendance. On a vraiment besoin qu'un peu plus que des conseils ...

vendredi 22 décembre 2023

Les toxi-infections alimentaires collectives et l'Anses

L'Anses rapporte dans un tweet qu'un tiers des toxi-infections alimentaires collectives surviennent au domicile ...

Qu'en est-il précisément ? 
Voici quelques élements ...
En 2021, les TIAC ont concerné 1 738 malades en milieu familial (16%), 1 662 en restauration commerciale (15%) et 7 296 en restauration collective (66%). Pour 17 TIAC correspondant à 360 malades (3%), le lieu de repas n’est pas connu.
- En 2021, le nombre de TIAC en restauration commerciale est de 363 et a de nouveau augmenté (+26% par rapport à 2020).
- En 2021, pour les TIAC familiales, ce nombre était de 425 TIAC notifiées.
- En 2021, pour les TIAC survenues en collectivités (restauration d’entreprise, cantines scolaires, instituts médico-sociaux et autres collectivités), on observe un rebond avec 403 TIAC déclarées.

NB : à noter que le lien indiqué n'est pas accessible ... 

Commentaire
Pour les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives en France, Santé publique France rapporte en 2021, 1 309 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 11 056 personnes. Selon le rapport 2022 de l’EFSA-ECDC, la France a signalé en 2022, 1 861 foyers de TIAC, affectant 16 102 personnes.
Tout augmente !

jeudi 21 décembre 2023

Nouvel arrêté préfectoral en Loire-Atlantique : Les huîtres pêchées avant le 4 décembre interdites à la vente. Norovirus inside !

Suite du précédent article sur Intoxication alimentaire d’une quarantaine de personnes en lien avec la consommation d‘huîtres de Loire-Atlantique. Vous verrez qu’il n’y a pas eu une mais trois foyers de cas d’intoxication alimentaires collectives ...

«Loire-Atlantique. Les huîtres pêchées avant le 4 décembre interdites à la vente», source O.-F. du 20 décembre 2023.

Le préfet de Loire-Atlantique a pris un nouvel arrêt, ce mercredi 20 décembre, concernant la zone de production conchylicole n°44.15, soit la zone de pêche au nord de Bourgneuf-en-Retz, sur les communes de La Bernerie-en-Retz et des Moutiers-en-Retz. Il avance au 4 décembre la période d’obligation de retrait et de rappel des coquillages pêchés dans cette zone.

Le 15 décembre, le préfet avait déjà pris un arrêté interdisant «la pêche, le ramassage, le transport, le stockage et la commercialisation des coquillages, à titre professionnel ou de loisir, en provenance d’une partie du littoral sud du département». Il demandait aux professionnels de retirer les coquillages mis sur le marché à compter du 6 décembre. Le nouvel arrêté avance donc de deux jours la date d’obligation de retrait. «Cette mesure intervient à la suite d’une nouvelle toxi-infection collective à Norovirus confirmée ce mercredi 20 décembre», indique la préfecture.

L’interdiction de pêche, ramassage, transport, stockage et commercialisation des coquillages, en provenance de cette zone, restent interdits pendant une période minimale de 28 jours.

La préfecture de la Loire-Atlantique, via sa Direction départementale de la protection des personnes (DDPP), annonce ce mercredi 20 décembre 2023 que trois nouvelles personnes ont été victimes d’une toxi-infection alimentaire collective (Tiac) à norovirus, après avoir consommé des huîtres en provenance de la zone 44.15 (Nord de la baie de Bourgneuf), située dans les communes de La Bernerie-en-Retz et des Moutiers-en-Retz.
L’un des trois malades, un enfant, a dû être hospitalisé.

En provenance d’un autre producteur
Ces huîtres ont été collectées «chez un producteur différent de celui dont les huîtres avaient occasionné la première toxi-infection», précisent les services de la préfecture. Mais un producteur dont les huîtres se trouvaient bien sur la zone 44.15.

Une information importante puisque jusqu’alors, un seul lot d’huîtres appartenant à un ostréiculteur de Vendée était incriminée dans les deux toxi-infections recensées depuis le 9 décembre 2023, l’une concernant une quarantaine de sapeurs-pompiers de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, l’autre une famille de 7 personnes, en Vendée.

Un nouvel arrêté préfectoral
La préfecture, qui a communiqué mardi 19 décembre 2023 sur cette crise, a donc édité un nouvel arrêté pour étendre aux 4 et 5 décembre 2023 (au lieu du 6 décembre précédemment) les mesures de retrait et rappel, ainsi que l’interdiction d’utiliser les eaux pompées dans la zone incriminée.

Rappelons que le premier arrêté a été pris par la préfecture de la Loire-Atlantique le 15 décembre 2023.

Les pertes sont difficiles à évaluer mais les ostréiculteurs estiment qu’ils seront empêchés de commercialiser entre 50 et 100 tonnes de coquillages pendant les fêtes.

Au total, 56 exploitations sont impactées par cette mesure, qui fait suite à l’enquête de traçabilité menée par la DDPP du département de Vendée.

lundi 18 décembre 2023

Un voyage scolaire gâché par une intoxication alimentaire, 35 collégiens et un adulte malades

Cela devait être LA sortie de l'année pour ces collégiens d'un établissement de Nantes. Mais, à la fin du séjour à Paris, des maux de ventre ont commencé à se faire sentir, puis les vomissements, pompiers, hôpital... «Les profs ont bien assuré» disent les parents. Source France 3 du 18 décembre 2023.

Le voyage, préparé par plusieurs enseignants de ce collège de Nantes devait être un agréable séjour dans la capitale.

La quarantaine de jeunes du collège La Noël Lambert et cinq enseignants ont pris le train à 7 h du matin, mercredi 13 décembre. Direction Paris, pour trois jours de balades pédagogiques, dont deux nuits dans une auberge de jeunesse.

Tout se passait bien avec une visite du Panthéon, un spectacle à l'Opéra Garnier, la Cité de la musique. «Un programme d'enfer !» dit un parent. Jusqu'à samedi, le dernier jour lors duquel le programme prévoyait le matin un passage vers la Tour Eiffel et l'après-midi, une visite de l'Assemblée Nationale.

Des maux de ventre
Mais ce matin-là, quelques élèves ont commencé à ne pas se sentir suffisamment bien pour suivre le groupe dans son programme. Plusieurs sont restés à l'auberge de jeunesse, souffrant de maux de ventre et de nausées. Pas de chance.

Pour les autres, le voyage pédagogique s'est poursuivi... tant bien que mal. Et plutôt mal.

Après la Tour Eiffel, le groupe a pris la direction du Palais Bourbon et c'est là que plusieurs dizaines enfants ont, à leur tour, ressenti maux de ventre, maux de tête ou/et nausées. Certains ont même été pris de vomissements.

Vu l'ampleur que prenait cette situation aussi inconfortable qu'inquiétante, il a été décidé d'appeler les pompiers et de nombreuses ambulances ont été mobilisées pour prendre en charge les pauvres collégiens. Lesquels ont été répartis sur cinq hôpitaux différents, chaque groupe accompagné par un enseignant.

Un voyage de retour également mouvementé
Ceux qui n'étaient pas (encore) malades, ont pu faire le voyage de retour comme prévu le vendredi soir, mais plusieurs ont, à leur tour, été pris de vomissements dans le train.

Pour ceux qui étaient restés hospitalisés à Paris, tous ont pu, d'après nos informations, rentrer sur Nantes dans la journée de samedi. Aucun cas grave parmi les nombreux malades.

Alors que s'est-il passé ? Une gastroentérite fulgurante pour tout le groupe ? Peu probable. Les parents penchent plutôt pour une intoxication alimentaire contractée au cours d'un des repas pris lors de ce séjour.

36 personnes intoxiquées
L’Agence régionale de Santé d'Île-de-France que nous avons contactée, parle effectivement «d’une suspicion de Toxi-Infection Alimentaire Collective (TIAC). 35 enfants et un adulte ont présenté des symptômes digestifs compatibles (vomissements et maux de ventre), ayant justifié des consultations dans plusieurs services d’urgences parisiens. Plusieurs cas ont nécessité une surveillance de courte durée à l’hôpital.»
Le nombre d'hospitalisations semble être un peu inférieur selon une source parentale.

Un parent nous confirme avoir reçu un questionnaire à remplir sur les repas pris par l'enfant. Des prélèvements alimentaires et des analyses ont été faits, nous dit l'ARS.

Reste à connaître le résultat de l'enquête menée par l'ARS et à identifier le repas qui a posé problème à 35 enfants et un adulte qui se souviendront longtemps de ce voyage scolaire à Paris.

Commentaire
Pas d'information sur le site ou le compte X de l'ARS Île-de-France.
Quand au nombre de foyers de TIAC en France en 2023, il est temps que l'année se termine ...

mardi 12 décembre 2023

Les foyers de toxi-infection alimentaire signalés dans l'UE ont augmenté de 44%, la campylobactériose et la salmonellose restent inférieures aux niveaux d'avant la pandémie, selon le rapport 2022 de l’EFSA-ECDC sur les zoonoses

«La campylobactériose et la salmonellose restent inférieures aux niveaux d'avant la pandémie - Les infections au virus du Nil occidental en hausse», source EFSA du 12 décembre 2023.

La campylobactériose et la salmonellose ont été les maladies zoonotiques les plus fréquemment signalées chez l'homme dans l'UE en 2022. Toutefois, le nombre de cas est resté inférieur à celui des années prépandémiques 2018-2019.

Pour le virus du Nil occidental, une augmentation du nombre d'infections a été observée. Ces informations, ainsi que d'autres informations sur les zoonoses, ont été publiées aujourd'hui par l'EFSA et l'ECDC dans le dernier rapport annuel de l’UE sur les zoonoses.

Le nombre de cas signalés de campylobactériose, la maladie zoonotique la plus fréquemment signalée, est resté stable en 2022 par rapport à l'année précédente, avec 137 107 cas. La viande de poulet est la source la plus fréquente des infections.

La salmonellose est la deuxième zoonose la plus signalée, avec 65 208 cas en 2022, contre 60 169 en 2021. Cependant, dix-neuf États membres et le Royaume-Uni (Irlande du Nord) ont atteint tous les objectifs fixés pour la réduction de la salmonellose dans les populations de volailles. Il s'agit du résultat le plus élevé depuis 2018, l'année où 14 États membres avaient atteint tous les objectifs – une étape importante dans les efforts collectifs pour lutter contre les maladies zoonotiques et protéger la santé publique.

«Le nombre de cas humains signalés pour les deux maladies d'origine alimentaire les plus courantes reste inférieur à ce qu'il était avant la pandémie», a déclaré Ole Heuer, chef de la section ‘Maladies à potentiel épidémique’ à l'ECDC. «Toutefois, compte tenu de l'impact de ces infections sur la santé humaine, il convient de rester vigilant et de redoubler d'efforts pour continuer à réduire le nombre de cas.»

Augmentation des infections par le virus West Nile
L'année 2022 est la deuxième année présentant le nombre de cas le plus élevé d'infections par le virus du Nil occidental jamais enregistré dans l'UE (1 133 cas) ; 2018 étant l'année où le nombre de cas était le plus élevé jusqu'à présent (1 612 cas). Ces chiffres sans précédent pourraient être dus à des conditions climatiques plus favorables à l'activité des moustiques.

«Le changement climatique accroît la recrudescence des maladies à transmission vectorielle. C’est pourquoi aujourd’hui, une approche «Une seule santé» (One Health) intégrant l’évaluation des risques à la fois pour l’homme et pour l’animal est la voie à suivre», a déclaré Frank Verdonk, chef de l’unité ‘Risques biologiques et santé et bien-être des animaux’ de l’EFSA.

En 2022, 431 oiseaux et 166 chevaux ont été testés positifs au virus du Nil occidental dans l'Union européenne, soit environ le double des chiffres de l'année précédente. Le virus a également étendu sa zone géographique, atteignant des régions jusque-là épargnées (sud-ouest de la France, nord de l'Allemagne et sud de l'Italie).

Le rapport publié ne se contente pas d'examiner les cas de maladie signalés de manière sporadique mais il se penche également sur les foyers de toxi-infection alimentaire, c'est-à-dire les cas où un minimum de deux personnes contractent la même maladie après avoir consommé le même aliment contaminé.

Le nombre de foyers de toxi-infection alimentaire signalés dans l'UE a augmenté de 44%, passant de 4 005 en 2021 à 5 763 en 2022, atteignant des niveaux similaires à ceux des années prépandémiques et provoquant le plus grand nombre de décès liés à des foyers de toxi-infection au cours de la dernière décennie (64). Les décès ont été principalement attribués à Listeria monocytogenes et ont été associés à une grande variété d'aliments, allant de la viande et des produits laitiers au poisson et aux légumes. L'utilisation plus fréquente du séquençage du génome entier est susceptible d'avoir amélioré la sensibilité de la surveillance, augmentant ainsi la capacité à détecter les foyers dans les États membres de l’UE.

Il y a aussi une Infographie qui rapporte dans quelle mesure vos aliments sont-ils sûrs ?
Sources et nombre d'épidémies d'origine alimentaire dans l'Union européenne en 2022.
Commentaire
On découvre les données 2022 sur la listeriose en France avec 451 cas (6,5 cas par million d’habitants), soit une augmentation significative, selon le rapport de l’EFSA-ECDC, alors que Santé publique France est restée à 2019 (6,2 cas par millions d’habitants), étonnant, non ?

Pour les STEC, en France, une tendance à la hausse significative (p < 0,05) a été observée sur la période 2018–2022 en France.

Pour les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives en France, Santé publique France rapporte en 2021, 1 309 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 11 056 personnes. Selon le rapport 2022 de l’EFSA-ECDC, la France a signalé en 2022, 1 861 foyers de TIAC, affectant 16 102 personnes.

Mise à jour du 18 décembre 2023
On lira l'article de Joe Whitworth paru le 18 décembre 2023 dans Food Safety News«Data shows outbreaks rose across Europe in 2022» (Les données montrent une hause des foyers de cas d'intoxication alimentaire en Europe en 2022.

lundi 4 décembre 2023

A propos des bactéries productrices de toxines

«Identifier plus rapidement les bactéries productrices de toxines», source Anses.

Améliorer l’identification des bactéries productrices de toxines est un vrai défi pour comprendre les épisodes d’intoxications alimentaires. Dans le cadre du Programme conjoint européen «One Health» coordonné par l’Anses, l’agence a coordonné un projet collaboratif européen sur les bactéries productrices de toxines qui provoquent le plus de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC).

Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens étaient au cœur du projet européen TOX-Detect. Ce trio n’a pas été choisi au hasard : il s’agit des bactéries productrices de toxines les plus fréquemment impliquées dans les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Selon le rapport de l'Union européenne sur les zoonoses One Health 2021 publié par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) les toxines bactériennes sont la deuxième cause de TIAC après les bactéries elles-mêmes (17%).

Le projet, coordonné par l’Anses, a débuté en 2018 pour une durée de 3 ans. Il a été financé par le programme One Health European Joint Programme (EJP) et a impliqué l’Institut Pasteur, l’Inrae ainsi que différents partenaires de plusieurs pays européens.

«Selon les souches bactériennes, l’expression des facteurs de virulence n’est pas la même. Ces facteurs de virulence sont par exemple la présence de protéines d’adhésion ou la production de toxines, dans l’aliment ou dans l’organisme. Ils servent aux bactéries à contrer les défenses que l’hôte pourrait leur opposer, explique Yacine Nia, co-coordinateur du projet et chef d’unité adjoint de l’unité Staphylococcus, Bacillus, Clostridium (SBCL), du laboratoire de sécurité des aliments de l’Anses. La capacité de la bactérie à nuire à l’organisme sera plus ou moins élevée en fonction de ces facteurs de virulence.»

La plupart des intoxications provoquées par les toxines des trois bactéries étudiées engendrent des symptômes de type gastro-intestinaux (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées). Des décès peuvent survenir, notamment chez les sujets les plus sensibles.

Parmi les sujte d’intérêt,
- Une méthode rapide d’identification de l’espèce bactérienne
- Reconnaître les bactéries grâce à la masse de leurs protéines
- Une spectrothèque adaptée aux bactéries isolées d’aliments, d’animaux ou dans l’environnement

Informations et les publications du projet TOX-Detect sur le site du One Health EJP.

Mise à jour du 18 décembre 2023
Selon un article de Joe Whitworth de Food Safety News sur le bilan 2022 des zoonoses au sein de l’UE,
Avec 1 020 cas, la France est responsable de près de 90% de tous les foyers de cas causés par des toxines bactériennes dans l'UE. Les toxines de Bacillus cereus se sont classées en première position et ont été l'agent causal de cinq épidémies avec plus de 100 cas, signalées par l'Espagne et la France.

samedi 18 novembre 2023

Lorient : Retour sur une intoxication alimentaire massive à la CPAM, l’hypothèse norovirus est avancée

Heureusement que O.-F. est là ! Grâce au journal, cette intoxication alimentaire collective n’est pas oubliée ...

«Morbihan. Un mois après l’intoxication alimentaire massive à la CPAM, une origine toujours floue».

Après avoir consommé le même repas, le 17 octobre 2023, 370 agents de la CPAM du Morbihan ont été victimes d’une vaste intoxication alimentaire collective. Un mois plus tard, l’Agence régionale de santé retient l’hypothèse d’une contamination virale des plats, sans vraiment apporter d’explications.

Les faits

Le 17 octobre 2023, environ 500 agents de la CPAM étaient réunis, à Lorient (Morbihan), à l’occasion de leur assemblée générale. Et, dans les heures et jours qui ont suivi, quelque 230 agents étaient victimes de symptômes gastro-intestinaux. Au final, selon nos informations, ce sont plus de 370 personnes qui ont été malades, dont certaines très sérieusement et durant plusieurs jours. Deux agents avaient dû être hospitalisés.
Très rapidement, la préfecture a confirmé l’hypothèse selon laquelle les agents avaient été victimes d’une Toxi-infection alimentaire collective (Tiac).

Verrine citron ou bouchée champignon bœuf ?

Il a fallu attendre dix jours de plus, le 27 octobre, pour que la direction de la CPAM du Morbihan reconnaisse, à son tour, dans un courriel adressé à l’ensemble de ses collaborateurs, «l’hypothèse de la toxi-infection alimentaire collective via la verrine de tarte citron ou la bouchée champignon crémé et bœuf poêlé», avec une «cause virale (norovirus) semblant la plus probable.»

Pas de germe pathogène

Contactée à de nombreuses reprises, l’Agence régionale de santé a indiqué, jeudi soir, explique que dès le signalement, le 19 octobre, d’une  toxi-infection alimentaire collective, une enquête a été diligentée, en partenariat avec les services de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP56) et de la cellule régionale de Santé publique France.

«Un questionnaire numérique a été adressé aux participants de l’assemblée générale pour recueillir des éléments permettant de préciser la situation et d’évoquer des hypothèses diagnostiques. Le taux de réponse élevé a permis de retenir l’hypothèse de la Tiac», précise l’ARS. Mais, les analyses alimentaires, réalisées sous l’égide de la DDPP, n’ont pas permis de mettre en évidence un germe pathogène. «Au vu des délais d’incubation, des signes présentés, d’analyse, l’hypothèse d’une Tiac d’origine virale probable a été retenue», a conclu l’ARS, qui n’a pas répondu à nos demandes de précisions.

«L’analyse de nos plats témoins a montré qu’aucun germe n’a été trouvé, souligne, de son côté, le prestataire, qui n’avait jamais connu de tel incident. Le schéma le plus probable est qu’une tierce personne ait contaminé les mets, mais on va continuer de chercher pour savoir ce qu’il s’est passé.»

En clair, les agents ont été intoxiqués à cause de ce qu’ils ont mangé, mais pas par ce qu’ils ont mangé…

Commentaire

Nous avons là une fois de plus le manque de transparence et de communication de l’ARS, c’est désormais un classique qui se renouvelle chaque fois.
L’hypothèse norovirus aurait pû être confirmée par des prélèvements de selles. Ont-ils été réalisés ?
Si l’hypothèse norovirus est confirmé, norovirus est un bel et bien un germe (virus) pathogène ...

mercredi 15 novembre 2023

Intoxication alimentaire mortelle dans un Ehpad d'Ille-et-Vilaine : des «seuils anormaux» de bactéries détectés dans les plats servis

Dans la série, ce n’est pas une probable intoxication alimentaire, voire une suspicion d’intoxication alimentaire, voici «Quatre morts dans un EHPAD breton: des «seuils anormaux» de bactéries détectés dans les plats servis», source La Charente Libre du 15 novembre 2023.

Des «seuils anormaux» de deux bactéries ont été retrouvés dans des plats servis dans un Ehpad de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine) où quatre résidents sont morts vraisemblablement des suites d’une intoxication alimentaire intervenue fin octobre, a annoncé ce mercredi le parquet de Saint-Malo.

«[…] Saisie par voie de réquisition par le procureur de la République dans le cadre de l’enquête préliminaire en cours, la Direction départementale de la protection des populations a communiqué son rapport suite à l’inspection qu’elle a réalisée», a indiqué le procureur de la République de Saint-Malo Fabrice Tremel dans un communiqué. «Ce rapport conclut à des non-conformités et notamment à la contamination de plusieurs plats en raison de la présence de seuils anormaux de deux bactéries. Ces résultats ont été obtenus suite à des analyses effectuées sur des prélèvements réalisés sur des plats témoins au sein de l’Ehpad», a ajouté le magistrat, précisant que les investigations se poursuivaient.

Dans un autre communiqué, le magistrat avait évoqué une probable «intoxication alimentaire», ayant atteint quarante résidents et un personnel de l’établissement dans la nuit du 30 au 31 octobre. Dans un communiqué datant du 10 novembre, la direction de l’Ehpad Les Marais disait vivre «dans la tourmente du deuil et des cellules de crise». «Depuis mai 2020, la Résidence Les Marais fait appel au prestataire Medirest - Compass pour les repas. En date du 31 octobre 2023, plusieurs résidents ont été victimes de symptômes digestifs très violents», a indiqué l’Ehpad.

lundi 13 novembre 2023

Intoxication alimentaire mortelle dans un Ehpad d'Ille-et-Vilaine : une quatrième personne décédée

«Intoxication mortelle dans un Ehpad en Ille-et-Vilaine : une quatrième personne décédée», source O.-F. du 12 novembre 2023.

À la suite d’une intoxication alimentaire collective lundi 30 octobre 2023, à l’Ehpad de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine), une quatrième résidente est décédée ce samedi 11 novembre. Une enquête est ouverte pour homicides et blessures involontaires.

Voir aussi l’article du blog du 4 novembre 2023.

Lundi 30 octobre 2023, quarante résidents et un membre du personnel ont été victimes d’une intoxication alimentaire à l’Ehpad Les Marais de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Trois résidents sont décédés. Et jusqu’à ce vendredi 10 novembre, une quatrième personne était hospitalisée. Selon nos informations, confirmées par Louis Thébault, le maire de Pleine-Fougères, cette femme, qui avait de la famille dans cette commune, est décédée ce samedi 11 novembre.

Le parquet de Saint-Malo a ouvert une enquête préliminaire pour homicides et blessures involontaires. Une plainte a été déposée par les membres d’une famille d’un résident décédé.

Enfin, notons le titre surréaliste du journal Le Monde via l’AFP, «Un quatrième mort dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine, après une probable intoxication alimentaire».

Après ce titre débile vient la réalité, Selon le quotidien «Ouest-France», la direction de la résidence Les Marais, de Pleine-Fougères, a confirmé que «l’origine alimentaire» de la pathologie était «aujourd’hui avérée».

Le même titre débile est repris par Le Parisien avec l’AFP, «Ille-et-Vilaine : un quatrième mort dans un Ehpad après une probable intoxication alimentaire».

Dans la nuit du 30 au 31 octobre dernier, une probable «intoxication alimentaire» avait atteint quarante résidents et un personnel de cet établissement d’Ille-et-Vilaine. Une quatrième personne est décédée, annonce le parquet ce dimanche soir.

Décidément entre ‘suspicion’ et ‘probable’, nous voilà bien informés …

Rappelons que «Les analyses, menées par l'Agence régionale de santé, confirment que les trois résidents de l'Ehpad de Pleine-Fougères, décédés le 31 octobre, sont morts d'une intoxication alimentaire.»

Rappelons qu’«En 2021, 16 décès ont été notifiés suite à des TIAC dont 12 chez des résidents dans 7 EHPAD.» Source Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) Données de la déclaration obligatoire, 2021. Publication de février 2023 de Santé publique France.

Enfin, signalons l’absence d’information sur le site de l’ARS Bretagne, un cas d’école !

Complément

samedi 4 novembre 2023

Trois décès liés à une intoxication alimentaire dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine

«Trois décès liés à une intoxication alimentaire dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine», source O.-F. du 3 novembre 2023.

Selon nos informations, plus de quarante résidents auraient été touchés par une intoxication alimentaire, après le déjeuner du lundi 30 octobre 2023, à la résidence Les Marais, de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Trois résidents sont décédés. Une enquête et des analyses bactériologiques sont menées par l’Agence régionale de santé (ARS).

Des analyses sont en cours

«Sur 67 résidents et 2 accueils de jour, 41 personnes ont été malades. Après les premières analyses effectuées, l’ARS a retenu le diagnostic d’une toxi-Infection alimentaire collective (TIAC).» Des plats témoins ont été récupérés par la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) dès le mardi après-midi et les résultats de ces analyses seront connus ultérieurement.

L’ARS indique que : «Trois résidents sont décédés en lien avec cet évènement et un quatrième résident est hospitalisé. Tous les résidents ont bénéficié d’un avis médical. Il n’y a pas de nouveau malade et les résidents sont en amélioration clinique.»

Complément

Il n’y a aucun communiqué de presse sur sur cette TIAC sur le site internet de l’ARS Bretagne, ni sur son compte Twitter.

Complément bis
On apprend qu'il y a un résident de l'Ehpad qui a été hospitalisé.
Il n'y a que Sud-Ouest pour parler de «Trois résidents décédés dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine, une intoxication alimentaire suspectée.»

Mise à jour du 7 novembre 2023
Pas d'information publique de la part de l'ARS Bretagne, merci pour cette communication non-transparence ...

Mise à jour du 10 novembre 2023
«Contacté jeudi 9 novembre, l’ARS Bretagne informe qu’une enquête judiciaire a été ouverte à la suite de ces événements et qu’elle ne peut plus communiquer sur le sujet.»
Cela tombe d’autant mieux que l’ARS Bretagne n’avait pas communiqué ...

Mise à jour du 12 novembre 2023

lundi 9 octobre 2023

Val d'Oise : Fermeture administrative d'un restaurant à Us après le signalement d’une intoxication alimentaire collective de 35 personnes

Cette fois-ci, c'est très étonnant, on ne parle plus de suspicion d'intoxication alimentaire ...
- Locaux et équipements sales
- Traçabilité des denrées non assurées
- Denrées conservées dans des conditions inadéquates
- Locaux non équipés de dispositifs permettant un nettoyage hygiénique des mains

Du fait de ces manquements et en raison du risque de contamination ou de développement de micro-organismes et d’intoxication alimentaire, l’établissement a fait l’objet d’une fermeture.

La mesure de fermeture sera levée dès que l’établissement sera aux normes en vigueur. 

Commentaires d’internautes

- Même à US la ville la plus paumer du 95, je suis exterminé. Le pressing c’est ca, allez fouiller partout dans les moindres recoins.
- Ces gens devraient être poursuivis en justice pour mise en danger de la vie d'autrui et non pas seulement une simple sanction administrative qui pourra être levée.  

Sur la page facebook du préfet du 95, il est expliqué que «ce n'est vraiment un restau mais des salles pour les mariages baptêmes dans lesquels le repas peut être confectionné. Mais ça ne change rien au problème de base.»

D’autres avis d’internautes :

- Plusieurs personnes intoxiqués et vous leurs laisser le droit de rouvrir après remise en conformité..... Fermeture définitive serai le mieux..... Il vous faut quel motif pour fermer ce genre de "resto"?
-Fermeture définitive, dès la réouverture, ils recommenceront c’est pas dur à comprendre pourtant.  

jeudi 10 août 2023

Le polar de l’été ? Une TIAC familliale dans la Sarthe

Une enquête ouverte après l’intoxication collective d’une famille en Sarthe, source O.-F. du 8 août 2023.

Les pompiers sont intervenus à Volnay (Sarthe), à l’est du Mans, ce mardi 8 août 2023 pour secourir trois adultes et quatre enfants à la suite d’une intoxication collective. Une enquête de gendarmerie est ouverte.

Les pompiers sarthois ont dû gérer une intervention «peu commune», ce mardi 8 août 2023 à Volnay tout près de Grand-Lucé au sud-est de la Sarthe.

Selon eux, une famille a été victime d’une «intoxication collective», non pas par inhalation mais par «ingestion», précise un officier de gendarmerie.

Concrètement, cette famille de sept personnes aurait alerté les secours vers 10 h. Arrivent alors à leur domicile, en milieu rural, les sapeurs-pompiers du centre de secours de Challes, une commune voisine, épaulés par leurs collègues du Mans, de Bouloire et de Montfort-le-Gesnois. Ces derniers évacuent trois adultes et quatre enfants au centre hospitalier du Mans.

Il s’agit, selon la gendarmerie, «d’un couple avec leurs quatre enfants. Et de la sœur de la maman. Les enfants sont âgés de 12 ans, de 9 ans, de 30 et de 14 mois.»

Une prise de sang devrait aider les gendarmes à connaître la nature de l’intoxication. En attendant, une enquête judiciaire a été ouverte par les gendarmes de la brigade de Saint-Calais.

Le 9 août, on apprennait que trois membres de la famille sont sortis de l’hôpital

Le père et ses deux jeunes filles de 2 ans et 14 mois sont sortis de l’hôpital, mais la mère, leurs deux garçons âgés de 12 et 9 ans et leur tante sont toujours sous surveillance, a appris le Maine Libre, ce mercredi 9 août 2023.

Une enquête a donc été ouverte auprès du parquet du Mans pour  administration de substance nuisible . La compagnie de recherche du Mans et la brigade de Saint-Calais sont en charge de l’enquête. Plusieurs pistes sont d’ores et déjà écartées.

Des prises de sang et des prélèvements ont été réalisés.  Les résultats des analyses seront connus dans les prochains jours, assure-t-on à la gendarmerie. Ce qui est certain, c’est que les pistes de la malnutrition et de la dérive sectaire, véhiculées par des rumeurs, sont  écartées.

Des produits en provenance de l’étranger

Une hypothèse plus plausible est celle de la consommation d’un aliment ou d’une boisson contaminée. Selon nos informations, la famille, sauf le papa, serait rentrée d’un voyage en Belgique, samedi 5 août 2023. Plusieurs denrées alimentaires auraient été rapportées du périple. Cela  interpelle  les gendarmes, car  c’est la seule chose qu’ils ne consommaient pas habituellement , d’après un élu local. Les produits ont été saisis pour être analysés.

mercredi 19 juillet 2023

Suisse : Rapport sur les foyers de toxi-infections alimentaires 2022 avec un focus sur l'affaire Kinder de Ferrero

L'OSAV de Suisse vient de paraître le 17 juillet 2023, le Rapport sur les foyers de toxi-infections alimentaires 2022, 9 pages.

On ne peut pas demander cela à notre pays, lui qui vient de publier le 2 juin 2023 les données de 2021, mais avec un sursaut, tout est possible ...

A noter qu’une étude est parue en 2023 dans Journal of Consumer Protection and Food Safety sur les Foyers de toxi-infections alimentaires en Suisse de 2007 à 2021.

En Suisse, les foyers de toxi-infections alimentaires étaient peu fréquents jusqu’en 2020 (13 foyers). Par contre, une augmentation significative de leur nombre a été enregistrée en 2021 (37) et ce chiffre se maintient en 2022 (40). Les causes de cette hausse ne sont pas confirmées, mais des hypothèses peuvent être formulées.  

Les hypothèses énoncées pour l’explication de la hausse du nombre de foyers en 2021 peuvent être reprises pour les cas rapportés en 2022. Tout d’abord, on sait que les cas de toxi-infections alimentaires ne sont pas tous notifiés et que les données ainsi collectées ne donnent pas nécessairement une image complète de la situation réelle. L’annonce des cas dépend de différents facteurs, entre autres, du nombre de malades, de la gravité de la maladie, des hospitalisations éventuelles ainsi que de la collaboration des différents acteurs impliqués (patients, médecins, organes de contrôle). Depuis 2019, l’OSAV a travaillé pour sensibiliser les diverses autorités concernées à l’importance d’annoncer les cas, et a mis en place des projets pour leur fournir des outils d’investigations nécessaires lors de tels évènements. Ces outils sont aujourd’hui à la disposition des autorités et l’augmentation du nombre de cas est peut-être le reflet d’une meilleure sensibilisation.

Les petits foyers, associés à un petit nombre de personnes, sont aussi peut-être désormais déclarés de manière plus systématique, même si leur cause n'a pas pu être définitivement élucidée. Enfin, un simple hasard peut aussi constituer une hypothèse plausible. Les chiffres des années prochaines nous apporteront peut-être une réponse.

En 2022, les autorités de surveillance ont enregistré 40 foyers de toxi-infections alimentaires dans toute la Suisse. Au total, plus de 780 personnes sont tombées malades, au moins 40 ont dû être hospitalisées et un décès est survenu.

L’agent infectieux à l’origine des foyers a pu être déterminé, avec une haute probabilité, dans 16 des 40 foyers rapportés. Par contre, l’aliment à l’origine de la contamination n’a été identifié de façon sûre ou très probable que dans 9 foyers. «de façon sûre» (sept foyers) signifie que l’agent pathogène a été retrouvé dans la denrée, et «très probable» (deux foyers) signifie qu’un lien avec un aliment a été établi grâce aux associations épidémiologiques.

Des détails sur quelques foyers marquants en Suisse sont fournis, mais ce qui retiendra l’attention c’est cette une longue et méticuleuse description du calendrier des cas de salmonellose en liaison avec les produits Kinder de chez Ferrero. Description recommandée par le blog !

Cas de salmonellose et les produits Kinder de chez Ferrero

Un autre foyer touchant l’ensemble de la Suisse a été lié à une flambée internationale due à la consommation de produits chocolatés. Au total 17 pays ont été touchés, impliquant 455 cas de salmonellose dont la majorité a concerné des enfants de moins de 10 ans.

Le 17 février 2022, le Royaume-Uni annonce à l’ECDC avoir détecté un cluster de 18 infections monophasiques dues à une même souche de Salmonella Typhimurium [Salmonella Typhimurium de séquence type (ST) 34].

Le 25 mars, la Commission européenne informe via le réseau d’alerte rapide RASFF les Etats-membres de l’UE de la survenue d’infections d’origine alimentaire. Un produit à base de chocolat est le principal suspect.

Les entrevues de cas et les enquêtes épidémiologiques ont suggéré que certains produits chocolatés de la marque «Kinder» de l’entreprise Ferrero, fabriqués dans une usine de transformation en Belgique, étaient des vecteurs probables à l’origine des infections. Sur la base des contrôles officiels, l’autorité belge chargée de la sécurité des aliments a estimé que cette usine n’était plus en mesure de garantir la sécurité de ses produits. En conséquence, l’autorisation de production a été retirée. Simultanément, l’entreprise Ferrero a décidé d’étendre le rappel mondial à tous les lots de tous les produits de la marque «Kinder» fabriqués dans cette usine belge, peu importe le numéro de lot ou la date d’expiration.

Fin mars 2022, lorsque les données de séquençage de la bactérie ont été rendues disponibles, les scientifiques ont pu relier les cas humains d’infection à l'établissement belge grâce aux techniques avancées de typage moléculaire (Whole Genome Sequencing ou WGS).

Au 8 avril 2022, 150 cas confirmés ou probables avaient été signalés dans neuf pays de l’UE/EEE (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Irlande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suède) et au RoyaumeUni. La plupart des cas sont âgés de moins de 10 ans et le taux d’hospitalisation avoisine les 50% en date du 12 avril.

Entre le 5 et 7 avril 2022, Ferrero Suisse SA procède au retrait et rappel volontaire de tous les produits de la marque «Kinder» fabriqué dans l’entreprise belge et distribués dans le pays. Suite aux investigations menées en Suisse, 49 cas ont pu être mis en relation avec l'épidémie survenue en Europe. Les patients sont principalement des enfants de moins de dix ans. L’âge moyen est de trois ans et géographiquement les cas se sont répartis sur 15 cantons.

Cette épidémie a évolué rapidement et les enfants ont été les plus exposés au risque d’infection grave parmi les cas signalés. Les rappels et les retraits lancés dans le monde entier ont permis de réduire le risque d’infections supplémentaires.

La source de l'infection a été établie par la suite : le point exact de contamination a été identifié dans la ligne de production de matière grasse laitière anhydre commune aux lignes de production de la marque en question (Communication personnelle EFSA : Network on Microbiological Risk Assessment 22nd meeting, 18.10.2022).

Conclusion

Il arrive très souvent qu’aucun lien direct et certain ne puisse être établi entre les aliments consommés et la maladie, principalement parce que la denrée alimentaire n’est plus disponible au moment de l’inspection ou parce que trop de temps s’est écoulé entre l’annonce des problèmes et le début des investigations. C’était le cas pour plus de la moitié des foyers en 2022 : 26 sur 40. Par ailleurs, dans 23 cas sur 40, l’agent infectieux est resté inconnu et, dans 19 cas, ni la denrée ni l’agent infectieux n’ont pu être déterminés avec certitude ou avec une haute probabilité. Dans 7 cas au moins, les inspections ont mis en évidence des problèmes au niveau des bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication, par exemple des lacunes au niveau du nettoyage ainsi qu’une conservation inadéquate des denrées et un non-respect de la chaîne du froid.

Commentaire
Saura-t-on la cause exacte de cette épidémie de salmonellose en lien avec les produits Kinder de Ferrero, il faut espérer que la justice rendra publique cette information ...
Selon Santé publique France, point au 2 juin 2022, il y avait 118 cas de salmonellose avec une souche appartenant à l'épidémie liée aux chocolats Kinder de chez Ferrero.