Une question parmi d'autres de cet Eurobaromètre relative à la France
La sensibilisation aux intoxications alimentaires a diminué ces
dernières années, mais elle reste l'une des principales
préoccupations des Européens, selon une sondage.
Le sondage Eurobaromètre a été menée en mars et avril de cette
année et a inclus plus de 26 500 répondants. Les résultats ont été
publiés par l'Autorité européenne de sécurité des aliments
(EFSA), «Le
coût, une préoccupation croissante pour les consommateurs de l'UE,
suivi de près par la sécurité des aliments».
Le coût est le plus important des sept facteurs lors de l'achat
d'aliments, le goût vient en deuxième position, suivi de la
sécurité des aliments. La proportion indiquant la sécurité des
aliments comme facteur déterminant a diminué depuis la dernière
fois où la question a été posée en avril 2019.
Sept personnes sur 10 à Chypre considèrent la sécurité des
aliments comme l'un des principaux facteurs lors de l'achat de
nourriture et c'est également important en Roumanie, Grèce et
Croatie, mais moins en Estonie, Suède et Danemark.
Dans 23 pays, les répondants sont moins susceptibles de mentionner
la sécurité des aliments qu'en 2019. Malte affiche la plus forte
baisse, suivie du Luxembourg, Belgique, Allemagne et Portugal. La
sécurité des aliments a légèrement augmenté en Autriche, Grèce
et Irlande.
Bernhard Url, directeur exécutif de l'EFSA, a déclaré : «Il s'est
passé beaucoup de choses depuis notre dernier sondage en 2019,
notamment une pandémie mondiale et le déclenchement d'une guerre en
Europe. De tels événements ont des conséquences dramatiques et,
sans surprise, nous constatons que pour de nombreux Européens,
l'augmentation du coût de la vie affecte leurs choix alimentaires
plus qu'auparavant. D'un autre côté, la sécurité des aliments
reste importante pour de nombreux citoyens de l'UE et il est
encourageant de voir que près de la moitié d'entre eux se soucient
autant de manger sainement que des risques alimentaires.»
Sept répondants sur 10 dans l'UE sont «personnellement intéressés»
par le sujet de la sécurité des aliments. Cela varie
considérablement d'un État membre à l'autre, avec le plus
d'intérêt en Grèce, Chypre et Luxembourg et le moins en Pologne,
République tchèque, Estonie et Suède. Les femmes sont plus
susceptibles que les hommes de s'intéresser à la sécurité des
aliments et les personnes âgées de 15 à 24 ans sont les moins
susceptibles de dire qu'elles s'y intéressent.
Sensibilisation et inquiétude face aux intoxications alimentaires
Environ une personne sur cinq a un niveau très élevé de
sensibilisation aux sujets de sécurité des aliments énumérés
dans l'enquête. Cela signifie qu'ils ont entendu parler d'au moins
13 des 15 domaines mentionnés.
Plus
de la moitié des répondants sont au courant d'intoxications
alimentaires causées par des produits contaminés par
des bactéries, des virus et des parasites. Cependant, la notoriété
a légèrement diminué par rapport à l'enquête de 2019.
Les personnes en Grèce, Portugal et France sont les plus
susceptibles d'avoir entendu parler d'intoxication alimentaire,
tandis que celles de la République tchèque, Hongrie et Croatie sont
les moins susceptibles. La notoriété a diminué dans 19 pays,
notamment en Suède, Finlande et Croatie. Cependant, elle a augmenté
en Grèce, Bulgarie et Chypre.
L'intoxication alimentaire causée par des aliments ou des boissons
contaminés par des bactéries, des virus et des parasites était
quatrième sur une liste de 15 problèmes. C'est la principale
préoccupation des Irlandais et des Roumains.
Au Portugal, plus de la moitié des citoyens sont préoccupés par
les intoxications alimentaires, suivis de la Grèce et de l'Espagne.
Un cinquième ou moins l'indiquent comme un problème en Suède,
Estonie, République tchèque et Finlande.
Les inquiétudes concernant les intoxications alimentaires ont
diminué dans 13 pays et augmenté dans 12. La Grèce se distingue
par la plus forte augmentation, suivie de la Bulgarie et de Chypre,
tandis que les plus fortes baisses sont enregistrées en Croatie,
Suède et République tchèque.
Action en cas de crise alimentaire
Environ quatre personnes sur 10 ont dit qu'elles tenaient pour acquis
que les aliments vendus sont sûrs comme raison pour ne pas prêter
attention aux informations sur la sécurité des aliments. Les
proportions les plus élevées indiquant cela se trouvent en Suède,
Finlande et Portugal, tandis que les plus faibles sont en France,
Grèce et Roumanie.
Près de huit Européens sur 10 indiquent qu'ils sont susceptibles de
modifier leur comportement de préparation ou de consommation des
aliments si un incident d'intoxication alimentaire est signalé et si
les autorités recommandent des mesures de précaution.
Un quart des répondants ont déclaré que toutes sortes d'aliments
comportent un certain risque et qu'il est impossible de les contrôler
et de les éviter. Un sur cinq a déclaré qu'il serait en mesure de
dire à partir de l'apparence, de l'odeur ou du goût si l'aliment
était contaminé, ce qui n'est pas le cas selon les experts en
sécurité des aliments.
Plus d'un tiers des
Européens ont un niveau de connaissance très élevé (21%) ou élevé
(17%) des sujets liés à la sécurité des aliments, c'est-à-dire
qu'ils ont entendu parler d'au moins 10 des 15 sujets étudiés.
Une grande partie d’entre eux ont entendu parler des additifs dans
les aliments ou les boissons (70%), des résidus de pesticides dans
les aliments (65%), des résidus d'antibiotiques, d'hormones ou de
stéroïdes dans la viande (63%) ou des maladies présentes chez les
animaux (60%).
Les résidus de pesticides dans les aliments (40%) et les résidus
d'antibiotiques, d'hormones ou de stéroïdes dans la viande (39%)
figurent en tête de liste des préoccupations liées à la sécurité
des aliments chez les Européens. Un moindre nombre de personnes se
sentent concernées par les maladies des plantes (11%), l'utilisation
des nouvelles biotechnologies dans la production alimentaire (8%) ou
encore les nanotechnologies appliquées à la production alimentaire
(5%).
6 personnes sur 10 environ (61%) indiquent que la télévision, sur
un téléviseur ou via internet, constitue l'une de leurs principales
sources d'information sur les risques alimentaires, suivie par la
famille, les amis, les voisins ou les collègues (44%) et les moteurs
de recherche internet (37%) ; on observe des différences importantes
entre générations.
Plus de 8 répondants sur 10 font confiance aux médecins (89%), aux
chercheurs universitaires/scientifiques financés par des fonds
publics (82%) et aux associations de consommateurs (82%) pour obtenir
des informations fiables sur les risques alimentaires.
Une minorité d'Européens ne changeraient pas leur comportement en
cas d’incident alimentaire (21%). Parmi les principales raisons
invoquées figurent le fait qu'ils préparent déjà les aliments de
la manière recommandée (45%) et la conviction que tous les aliments
comportent un certain risque et qu'il est impossible de tous les
éviter (25%).
NB : Le focus sur la France dans l’Eurobaromètre
est ici.
«Dans 11 pays de l'UE,
plus de la moitié des répondants font confiance aux journalistes en
tant que source d'information sur les risques alimentaires. Donc,
dois-je déménager au Portugal, Finlande ou Pologne !», se demande
le journaliste, Joe
Whiwhorth
de Food Safety News.