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vendredi 3 février 2023

Avenir radieux en Suisse où un groupe d'experts veut interdire les promotions sur la viande. La fin de la viande des Grisons ?

 «Un groupe d'experts veut interdire les promotions sur la viande», source Agir.

Pour préserver la sécurité alimentaire de la Suisse, il est nécessaire de prendre des mesures de grande ampleur. Un groupe de plus de 40 scientifiques propose notamment une taxe CO2 sur les denrées alimentaires et une interdiction des promotions sur la viande.

Le comité a réuni les mesures dans un guide qu'il a présenté jeudi à Berne à l'occasion du Sommet suisse sur le système alimentaire.Dans un premier temps, les scientifiques, issus d'institutions suisses renommées, recommandent la création d'ici 2025 d'un fonds de transformation qui financera des mesures d'information.

Concrètement, il pourrait s'agir par exemple de programmes de formation ou de formation continue pour les professions concernées sur l'ensemble de la chaîne de création de valeur ou de programmes d'aide à la reconversion pour les jeunes agriculteurs. Le fonds doit également servir à financer des innovations technologiques.

Mesures de régulation
A partir de 2025, le guide préconise la mise en oeuvre de mesures règlementaires et de taxes d'incitation comme une augmentation des droits de douane pour les produits animaux et une taxe CO2 sur les denrées alimentaires.

La troisième phase se concentre sur la politique agricole et le soutien aux zones rurales. Selon les scientifiques, il est possible d'envisager une adaptation des paiements directs ainsi que des allègements fiscaux pour les agriculteurs et agricultrices.

Pour la quatrième phase dès 2030, les chercheurs proposent d'introduire progressivement de nouvelles mesures de régulation, dont une interdiction des promotions sur les produits comme la viande, le lait et les œufs.
Photo issue du rapport sur l'avenir de l'alimentation en Suisse.
Tâche pour l'ensemble de la société
De telles mesures sont urgentes, écrivent les scientifiques dans le guide. La sécurité alimentaire de la Suisse est menacée par les guerres, les pandémies, le changement climatique et l'appauvrissement de la biodiversité.

La Suisse est un pays interconnecté. Elle est donc tributaire du bon fonctionnement des écosystèmes au niveau mondial, tant pour la sécurité de son approvisionnement que pour sa place économique, ajoutent-ils.

Et de souligner que la transformation du système alimentaire est une tâche qui concerne l'ensemble de la société. Outre les acteurs tels que l'industrie, l'agriculture et les consommateurs, l'Etat doit jouer un rôle-clé dans la réorientation stratégique de la politique suisse en matière de système alimentaire.

Assemblée citoyenne
Outre le guide élaboré par les scientifiques, les recommandations de l'assemblée citoyenne ont également été remises aux autorités.

Après près de six mois de travail, elle avait publié en novembre 126 mesures pour une alimentation durable. Les citoyens demandaient notamment plus de transparence, une meilleure information des consommateurs mais aussi une taxe sur les aliments à forte teneur en CO2.

Le guide des experts et l'assemblée citoyenne ont vu le jour dans le cadre du projet «Avenir alimentaire Suisse», soutenu financièrement par les offices fédéraux de l'agriculture (OFAG), de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OFAG) et de l'environnement (OFEV) ainsi que par des fondations privées. Le projet était porté par la Fondation Biovision, le Sustainable Development Solutions Network Switzerland (SDSN) et Agriculture du futur. Il s'inscrivait dans le cadre du plan d'action 2021-23 de la Stratégie pour le développement durable 2030 du Conseil fédéral.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS).

Mise à jour du 26 avril 2023
La viande, les œufs et le lait offrent des sources essentielles de nutriments particulièrement nécessaires qu’il est difficile d’obtenir dans le cadre d’une alimentation végétale, selon un nouveau rapport publié mardi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),  Contribution of terrestrial animal source food to healthy diets for improved nutrition and health outcomes (Contribution des aliments issus de l’élevage d’animaux terrestres à des régimes alimentaires sains, pour une meilleure nutrition et de meilleurs résultats de santé).  

dimanche 23 octobre 2022

Avenir de la sécurité sanitaire des aliments. Scénarios possibles pour les années 2022-2032, selon l'OSAV de Suisse

Nos amis suisses ont de la suite dans les idées, en l’occurrence ceux de l’OSAV (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires) qui nous proposent un vaste sujet, «Avenir de la sécurité sanitaire des aliments. Les scénarios possibles pour les années 2022-2032 et leur impact sur la sécurité sanitaire des aliments et la nutrition. Implications pour l’OSAV et les autorités de contrôle des denrées alimentaires.
A vous de voir si cela vous a séduit ...

Plusieurs théamtiques, Société ; Technologie et science ; Economie ; Environnement ; Politique.

Le blog vous propose en détail la thématique Technologie et science.

Les tendances dans le domaine de la technologie et de la science comprennent notamment les nouvelles matières premières, les développements dans la chaîne de production, l’utilisation de nouvelles méthodes de diagnostic en laboratoire et les nouvelles connaissances de la recherche fondamentale.

Au niveau des matières premières, deux scénarios se dégagent. Le premier concerne l’émergence de nouvelles sources de protéines. Le second concerne l'utilisation de nouvelles méthodes de génie génétique, comme l’édition génomique, afin d’obtenir de nouvelles matières premières. Cette méthode pourrait permettre de produire de nouvelles protéines dans le cadre de la fermentation de précision. La fermentation de précision est une technologie qui permet de programmer des micro-organismes de façon à ce qu’ils produisent des molécules organiques complexes telles que des protéines.

Concernant la chaîne de production, le changement proviendra des nouvelles méthodes d’agriculture. L’agriculture verticale (vertical farming) ou les fermes flottantes (floating farms) permettent d’utiliser de nouvelles surfaces agricoles. La numérisation et l’automatisation serviront également à optimiser l’agriculture. La numérisation de la chaîne de production la transforme en une chaîne de production intelligente (smart production chain). De nouvelles techniques de traitement et de fabrication devraient en outre s’imposer, comme l’impression 3D alimentaire ou le traitement des aliments par plasma non thermique. Dans la chaîne de production, les aliments, mais aussi leurs emballages sont objets de développement. De nouveaux matériaux d’emballage plus compatibles avec le développement durable et des emballages comestibles devraient ainsi modifier notre rapport à l’alimentation dans les années à venir.

De nouvelles méthodes de diagnostic en laboratoire devraient aussi s’imposer. Le séquençage du génome entier et l’analyse du microbiome devraient être plus souvent utilisés, que ce soit lors de contaminations ou lors des contrôles de qualité effectués dans les exploitations ou par les autorités de surveillance.

La recherche fondamentale devrait apporter de nouvelles connaissances en matière de micro- et de nanoplastiques et dans les questions portant sur les nanoparticules.

Implications pour l’OSAV et les autorités de contrôle des denrées alimentaires
- De nouvelles protéines présentent un risque d’apparition de nouveaux allergènes.
- Les nouvelles méthodes de génie génétique soulèvent des questions auxquelles il faudra répondre sur le plan politique et sociétal. Les questions de sécurité sanitaire des aliments afférentes passent plutôt au second plan.
- L’agriculture verticale et les fermes flottantes pourraient, en tant que nouveaux environnements, présenter de nouveaux risques, comme une contamination par des polluants ou des micro-organismes pathogènes.
- L’impression 3D alimentaire pourrait entraîner une prolifération de germes si la conception hygiénique était insuffisante et si les bonnes pratiques d’hygiène n’étaient pas applicables.
- Le traitement des aliments par plasma non thermique pourrait avoir des effets potentiellement négatifs au niveau moléculaire. De plus amples recherches semblent nécessaires.
- Les nouveaux matériaux d’emballage pourraient présenter des risques encore non identifiés.
- Les infections par micro-organismes pathogènes pourraient devenir plus fréquentes avec l’utilisation croissante d’emballages comestibles.
- De nouvelles méthodes de diagnostic en laboratoire sont susceptibles d’améliorer le contrôle de la qualité. Mais en raison de leurs sensibilité et spécificité accrues, ces méthodes pourraient aussi permettre de détecter davantage de cas de foyers de toxi-infection, sans que le nombre effectif de cas ait réellement augmenté pour autant.
- La recherche sur les nanotechnologies ainsi que sur les micro- et les nanoplastiques pourrait permettre d’identifier de nouveaux risques pour la santé.

samedi 4 septembre 2021

France: Où va l'agriculture ?

Mise à jour du 5 septembre 2021. On lira une réponse du minisitre de l'agriculture qui ne me paraît pas convaincante, à vous de voir ... 

On lira surtout avec intérêt l’article de seppi, «Europe agricole: chronique d’un désastre annoncé et assumé», de Mme Emmanuelle Ducros dans l'Opinion.

Mise à jour du 6 septembre 2021. On lira l'article de Mme Emmanuelle Ducros dans l’Opinion, «Pesticides: la sortie présidentielle solitaire qui agace».
En marge du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature, un tweet du Président de la République sur la « sortie accélérée des pesticides » que la France voudrait porter en Europe a créé surprise et trouble.

Mise à jour du 11 septembre 2021. On lira cet article d'André HeitzL'Élysée vaut bien un tweet anti-pesticides jupitérien.

Avis aux lecteurs
Voici une liste des rappels du 3 septembre 2021, 22 produits alimentaires
- allergènes: 19, différentes types de crêpes et tartinable de Saint-Jacques.
- oxyde d’éthylène: 2
- Listeria monocytogenes: 1, salade de langue et de museau de porc

samedi 15 août 2020

Royaume-Uni : Une démarche intéressante avec un balayage de l’horizon et l'évolution du système alimentaire


« Balayage de l’horizon et système alimentaire », source article paru dans le blog de la FSA de Michelle Patel, responsable en sciences sociales, 13 août 2020.

Michelle Patel, responsable en sciences sociales, examine le rôle du balayage de l'horizon et son importance dans la préparation de l'avenir.

Aujourd'hui, nous avons publié un article du Conseil d’administration de la FSA sur le balayage de l'horizon et la manière dont nous avons appliqué les principes à l'épidémie de COVID-19. Dans un monde en mutation, il est plus important que jamais que nous apprenions à lire les signaux qui nous entourent pour être aussi prêts que possible à répondre à ce que les consommateurs et le système alimentaire ont besoin de nous.

Qu'est-ce que le balayage de l'horizon?
Le balayage de l’horizon signifie regarder vers l’avant pour voir ce qui vient, même si ce n'est pas immédiatement clair. L'année dernière, notre Conseil scientifique a présenté ses réflexions au Conseil d'administration de la FSA sur la manière dont nous pourrions mieux faire cela, en s'appuyant sur de nombreuses sources d'informations pour comprendre comment le monde évolue. Cela comprend la surveillance, l'analyse économique, les sciences sociales, l'innovation technologique, les données commerciales et la science des données.

Nous avons commencé par examiner les changements à plus long terme dans des domaines tels que la technologie - par exemple la viande de laboratoire et l'édition de gènes - mais la crise du COVID-19 nous a donné la chance d'utiliser ces principes ici et maintenant.

L'impact du COVID-19 sur les aliments a été énorme, immédiat et complexe. On m'a demandé de mettre en place une équipe pour répondre (et en partie anticiper) les questions qui étaient en dehors de la réponse de crise au jour le jour. Nous nous sommes appuyés sur toutes les informations disponibles pour envisager plus avant les défis qui pourraient survenir.

En parallèle, un panel d'experts a partagé ses idées pour nous aider à repérer des choses que nous aurions pu manquer. Nous avons ensuite rassemblé des informations provenant de:
  • l’analyse opérationnelle
  • la science des données
  • les dernières recherches économiques, de marché et sociales
  • l’intelligence de l'industrie alimentaire
  • d'autres ministères et le notre
  • notre recherche principale, y compris la recherche qualitative, les sondages auprès des consommateurs et l'écoute des médias sociaux.
L'impact du COVID-19 sur les consommateurs
En juin, nous avons publié les premiers rapports de nos recherches primaires. Ceux-ci ont fourni les premières statistiques gouvernementales sur l'insécurité alimentaire des ménages pendant le confinement.

Aujourd'hui, nous avons publié cinq nouveaux rapports qui examinent plus en détail l'impact du COVID-19 sur les consommateurs et leur alimentation. Les rapports comprennent également les prévisions de notre groupe d'experts.

Lorsque des personnes ont été confinés, les rayons des supermarchés ont été mis à nu et le stockage a été largement signalé. Cependant, des preuves suggèrent en fait que les pénuries ont été causées par un grand nombre de personnes achetant un peu plus, plutôt que par un stockage en masse. Des personnes ont recommencé à faire du shopping de façon hebdomadaire, c’est moins fréquent, mais elles dépensent plus.

La demande d'achats en ligne a grimpé en flèche et, au début, les supermarchés n'ont pas pu suivre la demande. Beaucoup de personnes ont dit qu'ils craignaient de revenir à la normale, et en particulier manger au restaurant. Beaucoup ont déclaré qu'ils étaient de plus en plus intéressés par les aliments végétaliens et à base de plantes.

Cependant, beaucoup n'ont pas été aussi chanceux. Les jeunes et les familles ont été les plus durement touchés financièrement. Après seulement un mois de confinement, plus de 200 000 enfants ont dû sauter des repas parce que leur famille n’avait pas assez d’aliments pendant le confinement.

Les banques alimentaires ont vu la demande augmenter considérablement. Nous savons que des personnes prennent plus de risques en matière de sécurité des aliments s'ils craignent de ne pas avoir assez de nourriture.

Pendant ce temps, des personnes cuisinaient plus à partir de zéro, congelaient plus de nourriture et jetaient moins. Ils ont dit qu'ils grignotaient plus, mais qu'ils achetaient également plus de boîtes de légumes, se faisaient livrer via des distributeurs locaux et achetaient du poisson directement aux pêcheurs. Cependant, les agriculteurs qui vendaient directement des produits comme le lait cru aux clients ainsi que des personnes utilisant Facebook Marketplace pour vendre des aliments qui auraient pu mettre les gens à risque.

Des personnes qui cuisinent à la maison voulaient du hachis et des hamburgers. La viande chère, comme le steak, n’était pas autant nécessaire pour les restaurants, pas plus que les produits laitiers. Cependant, cela signifiait qu'il y avait initialement de graves problèmes de stockage et de transport, les entreprises ayant du mal à faire face à un stock excédentaire.

Les modèles commerciaux établis ont changé rapidement, les grossistes ouvrant des opérations de vente au détail en ligne, les restaurants se convertissant en lieux de plats à emporter ou fermant pendant la durée du confinement. Les supermarchés ont commencé à vendre des produits destinés aux restaurants, tandis que la demande de boîtes alimentaires locales telles que des produits de fruits et légumes vendus directement par les exploitations aux consommateurs a explosé.

Préparé pour l'avenir
Le document du Conseil d’administration et les rapports contiennent beaucoup plus de détails et j'espère que vous les trouverez intéressants. Ce que nous avons appris nous a aidés à adapter nos réponses en temps réel, en particulier dans nos communications. Comprendre rapidement et activement les statistiques alimentant les décisions ministérielles pour s'assurer que des gens ont suffisamment à manger; ils ont informé le récent rapport sur la Stratégie alimentaire nationale, et ils sont maintenant utilisés dans le cadre du suivi par Public Health England de l'impact du COVID-19.

En nous appuyant sur un plus large éventail de données, en les synthétisant, en les triangulant avec d'autres sources telles que l'écoute des réseaux sociaux en temps réel et en faisant des rapports rapidement et régulièrement, nous avons huit décisions stratégiques.

L'équipe a travaillé incroyablement dur pour y parvenir et nous avons maintenant construit une approche à laquelle la FSA pourra faire appel à l'avenir. Elle s'est alignée sur l'un de nos domaines d'intérêt de recherche autour de l'avenir des systèmes alimentaires, qui demande comment nous pouvons rester réactifs face au monde en mutation qui nous entoure.

L’impact du virus et, à plus long terme, les changements économiques et sociaux que nous constatons auront tous une incidence sur l’alimentation et les consommateurs. Nous voulons être prêts.
Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous