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lundi 25 septembre 2023

Des aliments sûrs commencent par une conception sûre et hygiénique, selon EHEDG

Le 21 septembre 2023, le blog vous avait proposé un résume du congrès de l’EHEDG ici.

L’EHEDG, qui a tenu son dernier congrès les 13 et 14 septembre 2023, a eu la bonne idée de publier les principaux points à retenir sous forme de compte-rendu, ici.

Voici ci-dessous quelque éléments que le blog a retenu.

La conception hygiénique est considérée de manière très restrictive, ressemblant davantage à la conception hygiénique d'une vanne ou d'une pompe, et non à celle d'un site entier ou d'un cycle de nettoyage. Mais le changement arrive ! En 2020, la Global Food Safety Initiative (GFSI) a publié un ensemble d’exigences d’analyse comparative de haut niveau en matière de conception hygiénique dans le but d’améliorer la sécurité des aliments de la ferme à l’assiette.

Ces exigences en matière de conception hygiénique des bâtiments alimentaires et des équipements de transformation ont été publiées sous le titre de portée JI (pour les constructeurs de bâtiments et les fabricants d'équipements) et de portée JII (pour les utilisateurs de bâtiments et d'équipements). Vous pouvez télécharger le livre blanc de l'EHEDG ici. Document de 59 pages.

- JI : Pour les constructeurs de bâtiments et les fabricants d'équipements, il couvre les exigences relatives à la mise en place d'un système de management de la conception hygiénique, y compris la conception hygiénique, la management des dangers et des risques et des exigences en matière de bonnes pratiques industrielles.

- JII, pour les utilisateurs des bâtiments et des équipements, peuvent être considérées comme des exigences de conception hygiénique s'ajoutant au champ de reconnaissance auquel les utilisateurs des bâtiments et des équipements se conformeront déjà. Il s’agit d’intégrer la conception hygiénique dans les systèmes de management de la sécurité des aliments existants.

jeudi 21 septembre 2023

Des professionnels de l'hygiène partagent leur expertise lors du congrès de l'EHEDG

De gauche à droite
: Patrick de Wilde, Matilda Freund, Georg Kalss et Peter Overbosch.

«Des professionnels de l'hygiène partagent leur expertise lors du congrès de l'EHEDG», source article de Joe Whitworth paru le 21 septembre 2023 dans Food Safety News.

L'importance d'équipements et d'usines alimentaires conçus de manière hygiénique a été soulignée lors du récent congrès en ligne de l'EHEDG 2023.

La première journée de la conférence du European Hygienic Engineering and Design Group (EHEDG) la semaine dernière s'est concentrée sur la conception hygiénique et sa contribution à la sécurité sanitaire et à la qualité des aliments. La deuxième journée a été lié la conception hygiénique aux avantages en matière de productivité et de durabilité.

Lors d'une table ronde, Matilda Freund, trésorière de l'EHEDG ; Georg Kalss de Bühler ; Peter Overbosch et Patrick de Wilde de Cargill ont parlé de la prévention des incidents liés à la sécurité sanitaire et à la qualité des aliments.

De Wilde a déclaré qu’il était important de détecter les problèmes lorsqu’ils se produisent pleinement.

«Faites la liste des leçons apprises, menez une enquête et présentez-les à toutes les différentes fonctions d'une organisation pour en tirer des leçons afin que tout le monde comprenne ce qui n'a pas fonctionné. Dans l’industrie, on voit moins d’experts et plus de généralistes.

Combien de temps les gens restent-ils en fonction ? Quelques années, puis ils passent à autre chose. C’est important, mais l’un des effets secondaires est que les personnes ne connaissent plus toujours les détails, ni ne voient les risques.

Modification des dangers et des pressions

Overbosch a dit que la conception hygiénique vise à prévenir la pénétration, l’accumulation et la croissance.

«Si nous nous attendons à davantage de micro-organismes et à des températures plus élevées, le besoin d’une conception hygiénique augmentera. En termes de nettoyabilité, pouvons-nous nettoyer efficacement avec moins d’eau, moins d’énergie et moins de produits chimiques ?

L’orientation générale peut également changer. Il est probablement plus urgent que jamais de déterminer si la nature des dangers restera la même ou si elle se déplacera vers des choses venant dans notre direction ?

Kalss a déclaré qu'il était difficile de trouver de nouvelles personnes bien qualifiées pour les emplois techniques.

«Nous voyons des cas où il est possible de tirer des leçons du côté du fabriquant d'équipements et de l'utilisateur de l'équipement. Cela prend du temps et des ressources. Cela a toujours été important mais cela va grandir parce que nous perdons de l’expérience.

Freund a déclaré que parfois la conception hygiénique est négligée, ou cela l'a été dans le passé.

«Lorsque nous parlons de conception nous devons prendre en compte le produit, l'emballage, l'équipement, le processus et l'environnement dans lequel nous produisons. Nous essayons de développer un produit et un emballage robustes qui assurent la sécurité sanitaire du consommateur pendant toute la durée de conservation, avant et après ouverture. Nous recherchons un processus contrôlable qui élimine systématiquement les dangers et un environnement de production qui prévient la recontamination. Des équipements et des installations conçus de manière hygiénique peuvent gérer les dangers potentiels et garantir un nettoyage et une désinfection efficaces», a-t-elle dit.

«Un point critique à maîtriser (CCP) ne peut pas fonctionner si vous ne disposez pas de tous les programmes qui le prennent en charge. Vous ne pouvez pas avoir de CCP si vous n’avez pas les prérequis appropriés. C’est pourquoi il est si important que nous nous concentrions sur la conception hygiénique, car c’est véritablement le fondement de la sécurité des aliments.

«Les pressions économiques qui résulteront du réchauffement climatique constituent l’une des plus grandes menaces pour la sécurité des aliments depuis de nombreuses années. Nos systèmes de sécurité des aliments reposent sur des personnes qui s’efforcent de faire ce qu’il faut. Lorsque vous subissez cette pression économique, vous vous retrouvez potentiellement confronté à des personnes qui n’essaient pas de faire ce qu’il faut, et c’est une façon différente de gérer.

Aspects de productivité et de durabilité

Peter Overbosch a présenté un livre qu'il a écrit avec Yasmine Motarjemi et Huub Lelieveld : Food Safety Short Stories: A Collection ofReal-Life Experiences (Histoires courtes sur la sécurité des aliments : une collection d'expériences réelles) comprend 87 situations vécues ou vues par des professionnels de l'alimentaire. Les histoires sont toutes anonymisées mais se concentrent sur un événement important, un accident, une pratique de gestion ou une question éthique. Le livre fournit une analyse des incidents ou des quasi-accidents. Il a été publié fin 2022. (Le blog en parlé ici en janvier 2023 -aa).

L’objectif est d’aider à mieux comprendre la gestion de la sécurité des aliments, comment réduire les risques et améliorer la prise de décision en matière de sécurité des aliments. Les articles couvrent différents types de risques, tels que microbiens, chimiques et physiques, associés à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement.

Le deuxième jour de l’événement, la conception hygiénique et les avantages en termes de productivité ont été mis en avant. Une table ronde réunissait Ana Soares de Kraft Foods, James Hartley de Mondelez International, Patrick Wouters de Cargill et Olivier Couraud de Commercial Food Sanitation.

Un autre panel s'est concentré sur la conception hygiénique et les avantages en matière de durabilité. Les intervenants étaient Adam Ruskin d'Ecolab, John Donaghy de Nestlé, Jürgen Hofmann, consultant, et José Mellenbergh de Tetra Pak.

Les experts ont couvert une série de questions allant de la consommation d'eau et d'énergie aux temps d'arrêt de la production, en passant par les coûts de nettoyage en termes de produits chimiques et de ressources, la conception des équipements, le zonage et la validation du nettoyage.

Le prochain congrès de l'EHEDG est un événement physique prévu à Nantes, France, les 2 et 3 octobre 2024.

Commentaire

Cela me rémémore que du 4 au 5 juin 1996, il y avait eu la 4e Conference Internationale ASEPT, Sécurité Alimentaire 96/Food Safety 96 à Laval (Mayenne), co-sponsorisé par l’lAMFES, qui a été suivie le 6 juin du EHEDG Symposium 1996.

jeudi 16 mars 2023

Crédibilité de l'expertise ou qui veut la peau de l'Anses ?

La France Agricole
publie un article de l’AFP, «La crédibilité de l’Anses de plus en plus contestée»

Un rapport scientifique remet en cause l’Anses à la suite d’expertises controversées. Ce dernier invite l’agence à revoir ses procédures.  

On lira Conseil scientifique : AVIS et RAPPORT relatif à la Crédibilité de l’expertise scientifique. Mieux vaut se faire un avis par soi-même ...

Vous lirez donc les recommandations du conseil scientifique, qui ont pris comme par hasard, trois exemples d’avis sur les produits phytopharmaceutiques ou pesticides : néonicotinoïdes, glyposate et SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), sans oublier le dossier des OGM. Etonnnat, non ?

Plusieurs recommandations
À l’issue des travaux, le conseil scientifique, «soucieux de limiter les risques de mise en cause de l’expertise», formule quatre groupes de recommandations :
- Améliorer les procédures ;
- Mieux éclairer le processus de décision ;
- Intensifier les interactions avec les parties prenantes ;
- Renforcer la séparation de l’évaluation et de la gestion des risques au sein de l’Anses.

Parmi ces recommandations, figure notamment le fait de «favoriser la diversité scientifique dans les travaux», «recourir autant que nécessaire au format des auditions quand une compétence ponctuelle est requise», veiller au renouvellement régulier du vivier d’experts, affiner le traitement des liens d’intérêt ou encore renforcer les liens entre l’Anses et les organismes de recherche.

Des expertises «violemment contestées»
Ces dernières années, «les expertises produites par l’Anses (et dans certains cas les experts y ayant contribué) ont été contestées, voire violemment attaquées, directement ou par médias interposés», constatent les auteurs du rapport. Leur analyse s’est concentrée sur trois études de cas passés : le glyphosate, les néonicotinoïdes et les fongicides SDHI.

«Cette situation pourrait, si elle n’est pas gérée attentivement, menacer la crédibilité de l’agence, notamment pour la gestion des dossiers pesticides et pour le transfert programmé de l’évaluation des organismes génétiquement modifiés (OGM), autre dossier très sensible ayant notamment trait à des produits réglementés», ajoute le groupe de travail.

Le conseil scientifique dit avoir relevé trois tensions fortes s’exerçant l’expertise scientifique» :
1. Tension entre la nécessité de cadres méthodologiques et les modalités d’intégration des connaissances nouvelles ;
2. Tension entre l’urgence sanitaire et les délais nécessaires à la réalisation d’une expertise collective de qualité ;
3. Tension entre l’impératif de séparation de l‘évaluation et de la gestion des risques et la traduction des avis scientifiques dans des mesures de gestion, en particulier en situation d’incertitude.

L’Anses a répondu au conseil scientifique dans une Note de positionnement de l’Anses suite à l’avis de son Conseil scientifique intitulé «Crédibilité de l’expertise scientifique : enjeux et recommandations».

L’Anses rappelle que les trois cas d’étude choisis par le conseil scientifique ont trait aux produits phytopharmaceutiques, dont il est notoire qu’ils font l’objet d’attentions voire de controverses.

Suite aux travaux du Conseil scientifique, l’Anses va s’efforcer de mieux rendre compte de ces différents leviers d’action, de leur articulation et des limites de ses compétences dans le champ de la gestion et de la réglementation en tant qu’agence nationale d’expertise scientifique.

L’Anses dit s’investir dans quatre pistes de travail :
- La prise en compte plus explicite des incertitudes et des niveaux de preuve dans les évaluations de risque, pour un éclairage le plus juste des décideurs en charge de leur gestion ;
- L’amélioration des méthodologies d’évaluation des substances et produits, généralement développées au niveau européen ;
- L’enrichissement du dialogue avec les parties prenantes ;
- La poursuite de l’intégration de l’économie et des sciences sociales dans l’expertise.


Mise à jour du 27 mars 2023