Affichage des articles dont le libellé est hydroxychloroquine. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est hydroxychloroquine. Afficher tous les articles

samedi 25 avril 2020

COVID-19: Choses lues (énième épisode)

Voici quelques notes de lectures sélectionnées ici et là qui peuvent nous être utiles ...

Dans le résumé, il est rapporté,
Une interprétation prudente de cet ensemble de preuves suggère que pour COVID-19: (1) la distanciation sociale est efficace mais coûteuse, en particulier lorsqu'elle est adoptée tardivement et (2) en adoptant le plus tôt possible une combinaison d'interventions comprenant le lavage des mains, le visage les masques, la recherche rapide des contacts et l'isolement des cas, ainsi que l'équipement de protection pour les travailleurs de la santé sont probablement la stratégie la plus rentable.

Dans le texte de l’article, les auteurs indiquent,
Le lavage des mains et les masques étaient les seules mesures étayées par des preuves de meilleure qualité. Les autres interventions étaient étayées par des preuves de moindre qualité. Dans le cadre de COVID-19, une prudence dans l'interprétation suggère que (1) la distanciation sociale est efficace mais coûteuse, surtout lorsqu'elle est adoptée tardivement et (2) en adoptant le plus tôt possible une combinaison d’interventions comprenant le lavage des mains, le port du masques, la recherche rapide des contacts et leur isolement et des équipements de protection pour le personnel de santé est probablement la stratégie la plus rentable.

Est-ce la voie que l’on suit en France ?

Selon ce blog, « Face au COVID, les pays utilisant des antipaludiques depuis le début résistent mieux. »
Dans une étude statistique, l’économiste Maxime Izoulet (CEMI-EHESS) suggère que les pays utilisant des médicaments antipaludiques (type chloroquine) comme traitement depuis le début de l'épidémie connaissent probablement moins de morts que ceux qui n'en utilisent pas.e étude économétrique temporelle

Résumé de l’étude
Le COVID-19 est un problème de santé publique international avec un taux élevé de cas cliniques graves. Plusieurs traitements sont actuellement testés dans le monde entier. Le présent document se concentre sur les médicaments antipaludiques tels que la chloroquine ou l'hydroxychloroquine, qui ont été examinés par une étude systématique comme un bon candidat potentiel et qui ont été signalés comme le traitement le plus utilisé par une récente enquête auprès des médecins. Nous comparons la dynamique des décès quotidiens dus au COVID-19 dans les pays utilisant des médicaments antipaludiques comme traitement dès le début de l'épidémie par rapport aux pays qui n'en utilisent pas, le jour du 3ème décès et les 10 jours suivants. Nous montrons que le premier groupe a une dynamique beaucoup plus lente du nombre de décès quotidiens que le second groupe. Cette étude n'est bien sûr qu'un élément supplémentaire dans le débat sur l'efficacité des médicaments antipaludiques, et elle est également limitée car les deux groupes ont certainement d'autres différences systémiques dans la façon dont ils ont réagi à la pandémie, dans la façon dont ils déclarent les décès ou dans leur population qui expliquent mieux les différences de dynamique (différences systématiques qui peuvent également expliquer leur choix de recourir aux médicaments antipaludiques en premier lieu). Néanmoins, la différence de dynamique des décès quotidiens est si frappante que nous pensons que le contexte d'urgence impose de présenter les résultats avant d'approfondir l'analyse. En fin de compte, ces données pourraient constituer soit une preuve en faveur des médicaments antipaludéens, soit un tremplin pour mieux comprendre le rôle que jouent d'autres aspects écologiques dans la dynamique des décès dus au COVID-19.

Cette étude révèle des domaines d'amélioration potentielle de la surveillance génomique du SRAS-CoV-2 en France. Plusieurs régions sont encore mal représentées, probablement en raison de la lourde charge pesant sur les hôpitaux,qui ont rapidement pu effectuer des tests locaux car les outils de détection moléculaire ont été rapidement partagé par le Centre national de réfrence des virus respiratoires. Pour cette raison, et en raison de la surveillance basée uniquement sur le syndrome, nous avons probablement sous-estimer la diversité génétique du SRAS-CoV-2 circulant en France. En conclusion, notre étude met en lumière l'origine et la diversité de l'épidémie de COVID-19 en France avec des idées pour l'Europe, et met en évidence les défis des mesures de confinement quand une proportion importante de cas est asymptomatique.

Recherche-t-on les cas asymptomatiques en France ?

Petite curiosité, le Centre national de réfrence des virus respiratoires en France indique sur sa page d’accueil, « ALERTE CORONAVIRUS DE WUHAN (2019-nCov) ».
Je croyais que l’appellation virus de Wuhan ou coronavirus de Wuhan était une expression stigmatisante pour la Chine ?

Dans la rubrique, pourquoi il faut arrêter d’écouter le discours anxiogène du directeur général de la Santé tous les soirs, et en particulier, quand il indique ce qui suit,
« Le coronavirus a un caractère exceptionnel qui peut être comparé à la pandémie de peste de 1347 », a estimé ce jeudi Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, auditionné par les députés.

Voir aussi sur Twitter, un historien a publié un laissez-passer établi au 18e siècle en pleine épidémie de peste, qui présente d'intéressantes similitudes avec les actuelles attestations de déplacement liées au coronavirus. Source Le Figaro.

Voilà quelques éléments qui me font penser qu'on est pas encore sorti de l'auberge ...

ComplémentOn pourra lire « Dépistage du coronavirus : les raisons du fiasco français sur les tests », source Le Monde du 25 avril 2020. Article réservé aux abonnés.
Difficultés d’approvisionnement, atermoiements du gouvernement, corporatismes et blocages réglementaires ont fait perdre de précieuses semaines au pays.

lundi 13 avril 2020

Stratégies de traitement du COVID-19: Le cas de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine


Cette présentation est une combinaison de deux articles parus dans ASM News, Researchers Investigate Potential Treatments for COVID-19 (23 mars) et Antimicrobials and COVID-19: Strategies for Treating a Pandemic (27 mars).

N’hésitez pas à lire ces articles très pédagogiques mais j’ai souhaité présenter ci-après ce qui est rapporté avec l’hydroxychlorquine … au moment de la rédaction du second article. Il y a eu, depuis, d’autres résultats cliniques, voir le site de l’IHU Infection du Pr Raoult.

Le nombre d'options thérapeutiques potentielles pour le traitement de COVID-19 augmente. Les approches comprennent le blocage du SARS-CoV-2 de pénétrer dans les cellules, la perturbation de la réplication du virus, les antiviraux, les vaccins et la suppression de la réponse immunitaire hyperactive.
SARS-CoV-2

La recherche a été publiée dans une mini-revue et dans un court article dans Antimicrobial Agents and Chemotherapy, une revue de l'American Society for Microbiology.

Les auteurs du premier suggèrent que les médicaments thérapeutiques ciblant directement le SRAS-CoV-2 seront les plus efficaces.

Le SRAS-CoV-2 est facilement transmissible car les protéines des piques à la surface du virus se lient de manière exceptionnellement efficaces à « l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 » (ACE2 pour angiotensin-converting enzyme 2) à la surface des cellules humaines.

Un essai clinique pilote est en cours chez des patients atteints de COVID-19 sévère, étudiant l'utilisation de l'ACE2 humaine recombinant pour agir en tant que « leurre » qui se fixerait aux protéines des piques, désactivant le mécanisme du SARS-CoV-2 pour l'entrée dans les cellules humaines.
A suivre ...

Le 19 mars 2020, le président Donald Trump a présenté la chloroquine, un médicament figurant sur les Listes modèles OMS des médicaments essentiels, et l'hydroxychloroquine, son dérivé, comme options de traitement possibles pour le nouveau coronavirus, le SRAS-CoV-2. Les résultats positifs des études préliminaires indiquent que l'hydroxychloroquine, un médicament antipaludique, a le potentiel d'améliorer les résultats de la maladie et peut-être de ralentir la progression du COVID-19.

Cependant, des responsables ont déclaré que des données supplémentaires sont nécessaires avant que le médicament puisse être approuvé comme traitement efficace de la maladie.

Depuis le moment de cette annonce, les projecteurs sont braqués sur l'hydroxychloroquine.
Quelle est la particularité de ce médicament?
Comment cela affecte-t-il le SRAS-CoV-2? Et quels autres médicaments sont candidats pour traiter ce nouveau virus?

Pour répondre à ces questions, nous devons commencer par une compréhension de base du fonctionnement des virus. Les virus sont des agents microscopiques constitués de matériel génétique (ADN ou ARN), une couche protéique appelée capside et parfois, une enveloppe lipidique. Ils ne peuvent se répliquer qu'à l'intérieur des cellules hôtes vivantes, ce qui signifie qu'ils doivent détourner les machines des cellules hôtes pour se répliquer et se propager.

Chloroquine et Hydroxychloroquine
Une stratégie possible pour traiter le SRAS-CoV-2 consiste à contrôler le système immunitaire de l'hôte. Les preuves montrent que des niveaux élevés d'inflammation accompagnent les cas les plus graves de COVID-19.

Les réponses immunitaires hyperactives (non contrôlées) peuvent conduire au syndrome de choc de cytokines (litteralement cytokine storm ou tempête de cytokines), au syndrome de détresse respiratoire aiguë et à une éventuelle défaillance d'organe.

La diminution de l'inflammation contribue au bon fonctionnement des poumons et des autres organes lors d'une infection virale.

Le mécanisme: La suppression immunitaire
La chloroquine et l'hydroxychloroquine réduisent l'autophagie (destruction autorégulée des cellules hôtes), interfèrent avec la signalisation des récepteurs de type Toll (TLR ou Toll-like receptor en anglais) et diminuent la production de cytokines. En conséquence, l'inflammation est contrôlée et les réponses immunitaires sont moins graves.

Les preuves suggèrent que la chloroquine et l'hydroxychloroquine peuvent également interférer avec la glycosylation des récepteurs cellulaires du SRAS-CoV-2 et empêcher la fusion virus/cellule en augmentant le pH endosomal.

Ces deux médicaments sont actuellement approuvés par la FDA pour le traitement du paludisme, de la polyarthrite rhumatoïde et du lupus et ont montré une activité in vitro contre le SRAS-CoV et le SRAS-CoV-2.

Les données
Un essai préliminaire portant sur 36 patients COVID-19 en France a montré des résultats encourageants. 6 patients de l'étude étaient asymptomatiques, 22 présentaient des symptômes d'infections des voies respiratoires supérieures et 8 présentaient des symptômes d'infections des voies respiratoires inférieures. 20 ont été traités par hydroxychloroquine (600 mg par jour, en milieu hospitalier). Dans les 6 jours, le virus n'était plus détectable dans 70% des échantillons prélevés sur des patients ayant reçu un traitement. En revanche, seulst 12,5% des patients n'ayant pas reçu le traitement à l'hydroxychloroquine avaient éliminé le virus.

Un autre essai impliquant 100 patients en Chine a rapporté que la chloroquine était efficace pour diminuer la pneumonie et raccourcir la durée de la maladie.

Des essais contrôlés de plus grande envergure visant à déterminer l'efficacité de ces médicaments comme traitement de COVID-19 sont en cours, au moment d’écrire ces lignes.