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samedi 1 juillet 2023

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de juin 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le numéro de juin 2023
Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

L'objectif de Seismo Info la détection précoce pour la sécurité des aliments.
Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.

Microbiologie

Helicobacter pullorum : l’agent pathogène zoonotique émergent Helicobacter pullorum colonise souvent le tractus gastro-intestinal des volailles et provoque des gastro-entérites. La bactérie peut être transmise à l’être humain par de la viande contaminée et causer des colites et des hépatites. Malgré la prévalence élevée de H. pullorum, très peu d’études ont été menées sur cette bactérie. FrontMicr, 8 pages (10.04.2017).

Formation de salmonelles sur des fraises fraîches : une étude démontre pour la première fois la capacité d’une bactérie entéropathogène à former un biofilm à la surface de fraises. Salmonella enterica subsp. Enterica du sérovar Thompson a en effet réussi à survivre et à former un biofilm à la surface de fraises stockées à température ambiante (20 °C) pendant 72 heures et à des températures de réfrigération (7 et 4 °C) pendant 240 heures. Food Control, 5 pages. (05.06.2023).

Une augmentation des infections dues à E. coli O26 observée en Angleterre : des chercheurs ont examiné le complexe clonal (CC) 29 des STEC O26:H11. Entre les mois de janvier 2014 et décembre 2021, l’Agence britannique de sécurité sanitaire a procédé au séquençage de 834 isolats provenant de 724 patients et appartenant au CC 29. En 2021, le nombre de STEC O26:H11 détectées était huit fois plus élevé qu’en 2014. FSN, 2 pages. (26.05.2023). Publication originale : J. Infect.

Contamination de fruits, de légumes et de légumes-feuilles par des parasites : une étude en Equateur évalue la fréquence des contaminations des denrées précitées par des parasites dans les Andes équatoriennes. La présence de parasites a été détectée dans 63,4% des échantillons, les légumes verts à feuilles étant les plus contaminés (76,9%). Les protozoaires ont été détectés plus fréquemment (49,6%) que les helminthes (15,5%). F1000 Research, 10 pages. (23.05.2023).

Facteurs de risques d’infection par Escherichia coli producteurs de shigatoxines non-O157 : Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) provoquent des maladies diarrhéiques aiguës. Afin de déterminer les facteurs de risque d’infection par des E. coli producteurs de shigatoxines non-O157, une étude cas-témoins a été menée aux États-Unis auprès de 939 patients et d’un groupe de contrôle composé de 2464 personnes en bonne santé. La consommation de salade ou de tomates ainsi que les repas pris dans des fast-foods représentent respectivement 39%, 21% et 23% des fractions attribuables dans la population pour les infections contractées dans le pays. EID , 3 pages. (06.2023).

Impact du changement climatique sur les infections et intoxications hydriques : les changements climatiques dont les effets sont toujours plus perceptibles pourraient augmenter les risques d’infections et d’intoxications hydriques chez l’être humain, par ex. suite à une augmentation des concentrations d’agents pathogènes dans les étendues d’eau, à l’apparition de nouveaux agents pathogènes ou à d’éventuelles modifications des caractéristiques des agents pathogènes. Cet article présente des exemples d’effets possibles dus au changement climatique. Journal of Health Monitoring, 13 pages. (01.06.2023).

Risques alimentaires liés à la consommation de légumes : cette étude a montré que le pourcentage de contaminations microbiologiques et de bactéries résistantes aux antimicrobiens était plus élevé dans les légumes frais (légume verts à feuilles, légume-fruit, légume-bulbe et légume-fleur) que dans les légumes prêts à consommer (légumes verts à feuilles et salade mélangée), les contaminations aux pesticides étant à l’inverse plus fréquentes dans les derniers cités. IJFS, 1 page. (08.06.2023). Publication originale : IJFS.

Lien entre l’altération de l’ADN des aliments par la chaleur et d’éventuels risques génétiques : les régimes alimentaires riches en viande rouge et en aliments frits sont depuis longtemps associés à des risques pour la santé, notamment à celui de cancers. Une nouvelle étude menée sur des souris a révélé que la cuisson à haute température des aliments pouvait endommager l’ADN des aliments et augmenter ainsi le risque de cancer chez les consommateurs. EurekAlert!, 3 pages. (13.06.2023). Publication originale : ACS Cent. Sci..

Épidémie d’infections dues à Salmonella liée à la consommation d’une alternative végane au brie à base de noix de cajou : lors de l’analyse hebdomadaire d’isolats séquencés, le département de la santé du Tennessee a identifié, le 30 mars 2021, deux isolats de Salmonella Duisburg dont le séquençage du génome entier (WGS) avait permis de déterminer qu’ils étaient étroitement liés. Parmi les 19 patients concernés, quinze avaient mangé une alternative végétale au fromage de brie à base de noix de cajou de la même marque. Sur la base des résultats des analyses d’échantillons et de l’enquête de traçabilité de la FDA, les ingrédients à base de noix de cajou utilisés pour fabriquer les bries véganes étaient probablement à l’origine de la contamination. MMWR, 2 pages. (26.05.2023).

Profils de résistance aux antimicrobiens des isolats de Salmonella provenant de grenouilles comestibles chinoises : dans le cadre de cette étude, 103 grenouilles comestibles chinoises vivantes ont été collectées sur divers marchés de produits frais à travers Hong Kong. Une antibiorésistance (multidrug resistance) a été identifiée dans 21% des isolats. Ces résultats démontrent qu’un pourcentage élevé des grenouilles vivantes destinées à la consommation humaine qui sont vendues sur des marchés de produits frais sont porteuses de Salmonella multirésistants. Foods, 10 pages. (01.06.2023).

Chimie

Prolifération de phycotoxines sur la côte est de la Floride : les algues du genre Pseudo-nitzschia spp., qui produisent la neurotoxine acide domoïque, ont la capacité de se bioaccumuler dans les réseaux alimentaires, nuisant ainsi aux êtres humains et aux animaux. Une étude moléculaire montre la présence de l’algue dans 87% des échantillons prélevés dans l’Indian River Lagoon, Floride. L’ensemble des isolats montraient des signes de toxicité et de l’acide domoïque a été détecté dans 47% des échantillons prélevés à la surface de l’eau. EurekAlert!, 3 pages. (15.06.2023). Publication originale : Harmful Algae.

Évaluation de la contamination d’un thon de l’océan Pacifique est par des microplastiques : ce travail portait sur la pollution aux microplastiques touchant une espèce de thon de l’océan Pacifique est faisant l’objet d’un commerce important, le Katsuwonus pelamis (K. pelamis). Il est appparu que 21 des 22 K. pelamis capturés dans l’océan Pacifique souffraient d’une contamination aux microplastiques. Food Chem, 8 pages. (08.06.2023).

Microplastiques fibreux et microfibres naturelles dans des poissons : cette étude a porté sur l’ingestion de microfibres synthétiques et de fibres naturelles par deux espèces de poissons de la mer Méditerranée, importantes d’un point de vue commercial, l’anchois commun et le rouget. Les premiers résultats ont montré la présence de microfibres dans 53% des anchois communs et 60% des rougets. IJFS, 1 page. (06.06.2023).

Exposition alimentaire au cadmium via la consommation de six aliments usuels, aux États-Unis : une évaluation des risques réalisée par l’Université de l’État du Michigan a conclu que les personnes appartenant aux groupes d’âge 6-24 mois et 24-60 mois étaient les plus exposées au cadmium (Cd) contenu dans les denrées alimentaires usuelles. Les nourrissons et les jeunes enfants américains appartenant à ces catégories d’âge qui consomment régulièrement du riz, des épinards, de l’avoine, de l’orge, des pommes de terre et du blé présentent une exposition moyenne au Cd supérieure à l’apport maximum tolérable fixé par l’Agency for Toxic Substances and Disease Registry, ATSDR) Food Chem. Toxicol., 15 pages. (02.06.2023).

L’exposition chronique à des métaux augmente le risque de développer une maladie cardiovasculaire : dans le monde entier, la plupart des gens sont régulièrement exposés à des niveaux faibles ou modérés de plomb, de cadmium et d’arsenic dans l’environnement, ce qui renforce le risque de maladie coronarienne, d’AVC et de maladie artérielle périphérique. EurekAlert!, 5 pages. (12.06.2023). Publication originale : JAHA.

Nutrition

Valeurs nutritionnelles des substituts végétaux au fromage : ces substituts se sont désormais fait leur place dans les rayons des supermarchés. Après avoir examiné de près 17 de ces produits, la Verbraucherzentrale de Hambourg est parvenu la conclusion suivante : d’un point de vue nutritionnel, les substituts végétaux ne sont pas aussi intéressants que le vrai fromage, car ils contiennent en règle générale très peu de protéines et quasiment pas de calcium. FoodAktuell, 1 page. (11.05.2023). Publication originale : VZ.

Allergies

Rappels de produits en Australie - les problèmes liés aux allergènes persistent : selon des données récentes publiées par la Food Standards Autralia New Zealand (FSANZ), les allergènes étaient à l’origine de près de la moitié des rappels de produits alimentaires en Australie en 2022. Affidia, 2 pages. (17.05.2023). Publication originale : FSANZ.

Des œufs génétiquement modifiés pour mettre fin à cette allergie : une équipe de chercheurs japonais a eu recours au génie génétique pour éliminer la protéine la plus allergène de l’œuf. Si les chercheurs considèrent ces œufs modifiés comme «moins allergènes», ces derniers ne sont pas complètement sûrs pour les personnes allergiques aux œufs. Futura Sciences, 3 pages. (20.05.2023). Publication originale : Food Chem. Toxicol..

Prévalence des allergies alimentaires – des différences constatées en fonction de l’appartenance raciale et ethnique et de la réalité socio-économique : cette étude portant sur un échantillon représentatif au niveau national suggère qu’aux États-Unis la prévalence des allergies alimentaires est plus élevée chez les Asiatiques, les Hispaniques et les personnes noires d’origine non-hispanique que chez les personnes blanches d’origine non-hispanique. EurekAlert!, 2 pages. (14.06.2023). Publication originale : JAMA Netw Open.

Fraude et tromperie

Pureté et qualité de l’huile d’avocat : une étude de l’Université de Californie, à Davis, a découvert que 69% des huiles d’avocat vendues au détail contenaient des impuretés ou étaient mélangées à d’autres huiles moins chères. De plus, une grande partie des échantillons d’huile analysés présentaient un taux d’oxydation élevé, indiquant que l’huile était en train de devenir rance. New York Post, 1 page. (25.05.2023). Publication originale : Food Control.

vendredi 30 juin 2023

États-Unis : Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments en 2022

«Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments. Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire sur 10 sites américains en 2022», source MMWR du 30 juin 2023.

Résumé

Que sait-on déjà sur ce sujet ?
Campylobacter et Salmonella sont les principales causes d'infections entériques bactériennes transmises couramment par les aliments. L'in
cidence signalée des infections entériques était plus faible pendant la pandémie de la COVID-19 (2020-2021) par rapport aux années précédentes.

Qu'apporte cet article ?

En 2022, FoodNet a identifié des incidences plus élevées d'infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines, à Yersinia, à Vibrio et à Cyclospora par rapport à 2016-2018. Les incidences de Campylobacter, Salmonella, Shigella et Listeria n'ont pas changé.

Quelles sont les implications pour la pratique de la santé publique?

Aucun progrès dans la réduction de l'incidence des infections entériques n'a été observé en 2022, car les influences de la pandémie de COVID-19 se sont atténuées. La collaboration entre les producteurs d'aliments, les transformateurs, les magasins de détail, les restaurants et les agences de réglementation est nécessaire pour réduire la contamination par des pathogènes lors de l'abattage des volailles et pour prévenir la contamination des légumes verts à feuilles.

Discussion

De nombreux facteurs liés à la pandémie de la COVID-19 influençant la transmission, la détection et la déclaration des maladies entériques ont pris fin d'ici 2022. L'incidence des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments en 2022 est généralement revenue aux niveaux observés pendant la période pré-pandémique 2016-2018. Des efforts concertés sont nécessaires maintenant pour mettre en œuvre des stratégies visant à atteindre les cibles nationales de prévention et à réduire la prévalence des infections entériques.

Cet article souligne l'absence de progrès dans la réduction de l'incidence des infections entériques. L'incidence des infections à Salmonella en 2022 était supérieure à l'objectif Healthy People 2030. En 2022 également, l'incidence des infections domestiques les plus courantes, celles causées par Campylobacter (17,4 pour 100 000 habitants), était supérieure à l'objectif Healthy People 2030. de 10.9. La viande de volaille est la source la plus couramment identifiée d'infections à Campylobacter dans de nombreux pays depuis de nombreuses années et on estime également qu'elle est la source la plus courante d'infections à Salmonella aux États-Unis.

Des efforts supplémentaires pour réduire la contamination lors de l'abattage et de la transformation de la volaille sont nécessaires pour réduire l'incidence de Campylobacter, de Salmonella et d'autres pathogènes d'origine alimentaire. En 2021, le FSIS de l’USDA a publié de nouvelles directives pour les établissements d'abattage et de transformation de la volaille afin de maîtriser Campylobacter dans la volaille crue. l'eau, les aliments et la litière des volailles. En 2022, le FSIS a proposé un nouveau cadre réglementaire pour maîtriser Salmonella dans les produits de volaille, guidé par les recommandations du National Advisory Committee on Microbiological Criteria for Foods. En 2023, le FSIS a publié une proposition d'avis de détermination visant à déclarer Salmonella comme un contaminant dans les produits de poulet panés et farcis non prêts à consommer, et la Loi sur la modernisation de la sécurité des aliments pourraient également réduire Salmonella, STEC, Listeria et d'autres pathogènes qui causent des maladies d'origine alimentaire.

En 2022, 73% des infections détectées par la surveillance FoodNet avaient un résultat d’un test sans cuture (CIDT pour culture-independent diagnostic test), allant de 24% à 100% par pathogène. Ces tests rapides et très sensibles permettent des diagnostics cliniques rapides à partir d'un large éventail d'étiologies potentielles, améliorant la détection d'infections qui, autrement, seraient restées non détectées. Cependant, l'adoption de la CIDT et l'utilisation courante des méthodes de culture ont varié selon le temps, le pathogène et les forces du marché. Ces facteurs ainsi que la sensibilité et la spécificité différentes des CIDT compliquent l'interprétation des données de surveillance. De plus, le fait d'avoir une proportion plus faible de cas avec un isolat obtenu par culture réflexe limite la réponse de santé publique en réduisant le nombre d'isolats ayant des génomes séquencés, ce qui peut entraver l'identification des épidémies d'infections génétiquement liées et la détermination des gènes codant pour la résistance aux antibiotiques.

Les résultats de cette analyse sont soumis à au moins trois limites. Premièrement, le nombre d'infections signalées pourrait être sous-estimé parce que certaines personnes malades pourraient ne pas demander de soins, et les tests recommandés pour les personnes malades pourraient ne pas toujours être effectués ; à l'inverse, des résultats faussement positifs peuvent entraîner un certain surcomptage.

Deuxièmement, les personnes répondant aux critères FoodNet d'hospitalisation ou de décès sont incluses dans cet article, bien que les raisons sous-jacentes de l'hospitalisation ou du décès puissent être inconnues.

Enfin, les décès associés à des infections entériques survenant > 1 semaine après le prélèvement d'échantillons chez les patients non hospitalisés, et survenant après le congé chez des personnes hospitalisées (p. ex., en soins palliatifs), pourraient avoir été omis.

Les incidences des infections causées par certains pathogènes signalées en 2022 étaient plus élevées que pendant la période prépandémique 2016-2018, et des progrès substantiels vers les objectifs Healthy People 2030 n'étaient pas évidents. Des mesures de prévention visant à réduire la contamination des aliments, y compris le cadre réglementaire pour Salmonella proposé par le FSIS pour réduire les maladies liées à la volaille, sont nécessaires pour réduire la prévalence des maladies et atteindre les objectifs Healthy People 2030. Une meilleure compréhension des raisons de la diminution de l'incidence des infections d'origine alimentaire pendant la pandémie de la COVID-19 (2020-2021) qui n'a pas été maintenue en 2022 pourrait aider à orienter la création de stratégies de réduction supplémentaires.

Suisse : Retour à la normale d'avant la pandémie pour les zoonoses en 2022

«Publication du rapport 2022 sur les zoonoses en Suisse», source OSAV du 29 juin 2023.

Dans l’ensemble, le nombre de cas de zoonoses déclarées chez l’être humain en Suisse a augmenté en 2022 par rapport aux deux années précédentes. Il correspond quasiment au niveau atteint en 2019, . Pendant l’année sous revue, les zoonoses les plus courantes chez l’être humain demeurent les maladies diarrhéiques telles que la campylobactériose et la salmonellose, qui sont le plus souvent causées par des denrées alimentaires contaminées. Les consommateurs peuvent réduire le risque de contamination en adoptant une bonne hygiène en cuisine et en prenant des mesures simples : savourerensecurite.ch.

Voici le résumé du Rapport concernant la surveillance des zoonoses et des foyers de toxi-infections alimentaires. Données 2022.

En 2022, les nombres de cas de zoonoses déclarées chez l’homme ont globalement augmenté en comparaison avec les années 2020 et 2021, pour s’établir à nouveau quasiment à leur niveau élevé d’avant la pandémie de SARS-CoV-2. L’augmentation concerne en particulier les agents zoonotiques les plus fréquents que sont les campylobacters, les salmonelles et les Escherichia coli productrices de shigatoxines (STEC), qui pour certains, ont même atteint un niveau supérieur à celui d’avant la pandémie. Cette évolution est probablement due à la reprise des voyages ainsi qu’à la multiplication du nombre de tests réalisés suite à l’utilisation croissante de nouvelles méthodes, qui a entraîné une augmentation de la fréquence des détections.

Avec 7 597 cas de campylobactériose humaine confirmés par diagnostic de laboratoire (contre 6797 l’année précédente), la campylobactériose a à nouveau été la zoonose la plus fréquemment enregistrée en 2022. Dans la plupart des cas, l’homme s’infecte par des denrées alimentaires contaminées (par ex. en manipulant de la viande de volaille crue ou insuffisamment chauffée). La bactérie est souvent présente dans le tube digestif des poules, sans toutefois présenter de risque pour leur santé.

La salmonellose reste la deuxième zoonose la plus fréquemment déclarée en Suisse : en 2022, 1843 cas confirmés par diagnostic de laboratoire ont été enregistrés chez l’homme (1486 en 2021). Parmi ces cas, 49 ont pu être rattachés à un foyer d’une souche monophasique de Salmonella Typhimurium ST 34 ayant touché toute l’Europe et lié à la consommation de différents types de produits à base de chocolat «Kinder» ayant été fabriqués dans un établissement de transformation en Belgique. Chez l’animal, le nombre de cas de salmonellose est resté dans la fourchette de celui des années précédentes, puisqu’il s’est établi à 114 (2021 : 127 cas). Les espèces les plus touchées étaient les bovins, les reptiles, les chiens et les chats.

Une nette augmentation a été constatée dans le nombre de cas de listériose, qui a atteint 78, contre 33 en 2021. Cette hausse est principalement due à un foyer qui s’est répandu dans toute la Suisse et qui a donné lieu à la déclaration de 20 cas chez l’homme entre avril et juillet 2022. Des investigations auprès des patients et des analyses de séquençage du génome entier (Whole Genome Sequencing, WGS) ont permis d'identifier l'origine du problème – qui provenait de truites fumées – et d'éliminer la source de contamination dans l’entreprise.

En 2022, les autorités de contrôle ont déclaré au total 40 foyers de toxi-infections alimentaires en Suisse, ayant donné lieu à plus de 780 malades, au moins 40 personnes hospitalisées et un décès. La majorité de ces foyers (38) ne concernaient qu’un seul canton. Sur les deux autres cas, l’un a touché au moins six cantons et l’autre 15 cantons mais aussi d’autres pays. Jusqu’en 2020, les foyers de toxi-infections alimentaires étaient plutôt rares (13 foyers).


Commentaire
Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France.

mercredi 28 juin 2023

Danemark : Retour à la normale pour les maladies infectieuses d’origine alimentaire en 2022

«Danemark : Les chiffres des maladies d'origine alimentaire augmentent avec un retour aux niveaux d'avant la pandémie », source article de .Joe Whitworth paru le 28 juin 2023 dans Food Safety News.

Le nombre de personnes malades a augmenté au Danemark, mais le nombre de foyers de cas est resté stable en 2022, selon des données récemment publiées.

En 2022, il y a eu 5 142 cas à Campylobacter et 899 cas à Salmonella, versus 3 740 et 692 en 2021. Parmi les cas à Campylobacter et à Salmonella au cours de l'année écoulée, 28% et 40 % étaient liés à des voyages.

Selon le rapport annuel sur les zoonoses au Danemark, les chiffres globaux ont augmenté pour la deuxième année consécutive et sont revenus au même niveau qu'avant la pandémie de COVID-19.

Au total, 63 foyers de cas d'origine alimentaire, avec 1 284 patients, ont été signalées en 2022, contre 63 foyers de cas et 1 257 patients en 2021. L'incident le plus important en 2022 a touché 125 personnes.

Norovirus était la principale cause d'épidémies d'origine alimentaire, provoquant 14 éclosions affectant 614 personnes. La façon la plus courante de contracter l'infection était l'exposition à des porteurs sains symptomatiques ou asymptomatiques parmi le personnel de cuisine. Quatre foyers étaient liés aux huîtres.

Salmonella, Listeria et E. coli

Salmonella a causé 11 éclosions en 2022, avec un tiers d’incidents internationaux. Le plus important était dû à Salmonella Enteritidis, avec 24 cas signalés entre mars et septembre. La source n'a pas pu être identifiée, mais des produits de poulet en provenance de Pologne ont été suspectés.

Salmonella Enteritidis et Salmonella Typhimurium, y compris le variant monophasique, étaient les principaux types de Salmonella impliqués parmi les cas de maladie. Six cas ont été enregistrés dans une épidémie internationale à Salmonella Jukestown et trois dans une épidémie à Salmonella Ball.

Au total, 86 cas de listériose ont été signalés en 2022, contre 62 en 2021. Cela comprenait six éclosions, la source a été identifiée pour deux des plus grandes épidémies. Les sources probables étaient des rouleaux de viande épicés et tranchés prêts à consommer, connus sous le nom de rullepølse, qui ont rendu neuf personnes malades, et des galettes de poisson, qui en ont affecté 10.

Pour six éclosions plus anciennes, deux cas ou plus ont été identifiés en 2022. Trois autres éclosions ont vu huit à 14 cas au cours des trois à cinq dernières années, mais les sources restent inconnues.

Il y a eu 1 330 cas à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC), contre 927 en 2021. Lorsque les informations sur le type étaient connues, il s'agissait le plus souvent de O157, suivi de O26, O103 et O146. Un incident à STEC O26 et à Campylobacter a touché cinq personnes qui buvaient du lait cru de vache.

Focus sur Campylobacter

Le groupe central de gestion des épidémies, qui comprend le DTU National Food Institute, le Statens Serum Institut et la Danish Veterinary and Food Administration, a enquêté sur 11 épidémies à Campylobacter, dont cinq causées par de la viande de poulet danoise contaminée. L'année dernière, le groupe s'est concentré sur la détection précoce des éclosions.

«Le seuil d'enquête sur les épidémies de Campylobacter a été abaissé en 2022 à cinq cas enregistrés. Cela signifie que nous avons enquêté sur plus d'épidémies à Campylobacter que les années précédentes», a dit Annette Perge, de l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise (Fødevarestyrelsen).

En 2022, un nouveau plan d'action pour Campylobacter a été mis en place. Un aspect est que chaque abattoir sera responsable de sa capacité à garantir que la présence et la concentration de bactéries dans les produits de poulet sont maintenues en dessous de certains seuils et abaissées en dessous du niveau précédent de l'abattoir.

«Depuis 2019, la Danish Veterinary and Food Administration et le Statens Serum Institut surveillent Campylobacter dans les sources et les humains grâce au séquençage du génome entier, qui est une méthode d'analyse de l'ADN des micro-organismes. Pour cette raison, nous avons détecté de nombreuses autres épidémies et avons constaté que la source est très souvent la viande de poulet», a dit Luise Müller, épidémiologiste au Statens Serum Institut.

Les cas à Yersinia enterocolitica sont passés de 454 à 747 en 2022. Deux épidémies ont rendu 15 personnes malades mais les sources n'ont pas été trouvées.

Deux éclosions dues à des lectines étaient liées à une école et un jardin d'enfants. Dans l'école, 25 personnes sont tombées malades après avoir mangé des lentilles vertes. Au jardin d'enfants, 74 personnes sont tombées malades après avoir mangé une soupe de haricots beurre.

Commentaire

Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France.

mercredi 14 juin 2023

La Norvège signale une augmentation de la plupart des cas d'infection d'origine alimentaire en 2022

«La Norvège signale une augmentation de la plupart des infections d'origine alimentaire en 2022», source article de Joe Whitworth paru le 14 juin 2023 dans Food Safety News.

Selon les chiffres de l'Institut norvégien de santé publique (FHI), un nombre plus élevé d'infections d'origine alimentaire a été enregistré l'année dernière.

En 2022, l'incidence de plusieurs maladies infectieuses d'origine alimentaire, hydrique et animale à déclaration obligatoire a augmenté, après avoir diminué pendant la pandémie de la COVID-19. Au cours de cette période, il y a eu une diminution de la plupart des infections d'origine alimentaire en raison de facteurs tels que la réduction des déplacements et des mesures de contrôle des infections. Certaines maladies sont de retour au même niveau qu'avant l'épidémie, tandis que d'autres sont encore plus faibles qu'avant, mais avec une tendance à la hausse.

Comme les années précédentes, la campylobactériose a enregistré le plus grand nombre de cas signalés, suivie de la salmonellose. La cryptosporidiose a continué d'augmenter, avec 514 cas en 2022, en particulier parmi les cas transmis localement.

La campylobactériose a enregistré le plus grand nombre de cas signalés en 2022 avec 2 983, une augmentation par rapport à 2020 et 2021, mais un nombre inférieur à celui d'avant la pandémie. La salmonellose à 712 cas en 2022, la shigellose à 80 cas et la giardiase à 331 cas montrent la même tendance.

Plusieurs infections ont atteint des niveaux pré-pandémiques, comme E. coli avec 518 cas en 2022, l’hépatite A avec 31 cas et la yersiniose avec 117 cas.

Chiffres sur E. coli et Campylobacter

L'année dernière a été marquée par d'importantes épidémies à Salmonella et à Yersinia. Plus de détails sur les 34 épidémies de 2022 peuvent être retrouvés ici.

Sur près de 3 000 cas d’infections à Campylobacter, 989 ont été infectées en Norvège et 712 à l'étranger. Pour le reste, il y avait une source inconnue d'infection. Parmi les cas domestiques, 414 ont été admis à l'hôpital et les hommes ont été légèrement plus touchés que les femmes.

Parmi les personnes infectées à l'étranger, plus de 200 cas se sont rendus en Espagne, y compris les îles Canaries et Majorque, 77 en Turquie et 45 en Grèce, y compris Rhodes et la Crète.

Sur plus de 500 cas à E. coli, 267 ont été infectés en Norvège, 114 à l'étranger et cette information n'était pas connue pour 137 patients. La plupart des cas se trouvaient dans les groupes d'âge de 0 à 9 ans, de 10 à 19 ans et de 30 à 39 ans. E. coli O103 était le type le plus courant lorsque ces données étaient disponibles. Le deuxième était O146, suivi de O26 et O157.

Au total, 145 personnes ont été hospitalisées, principalement des personnes âgées de 0 à 9 ans. Deux personnes ont développé le syndrome hémolytique et urémique (SHU) et une était un enfant de ce groupe d'âge. Les cas de SHU étaient infectés par E. coli O26 et O63. L'un d'eux a été infecté en Norvège.

Données sur Salmonella, Listeria et Yersinia

Sur plus de 700 cas d’infection à Salmonella, 324 ont été infectées en Norvège, 252 à l'étranger et pour 136 cas, le lieu d'infection n'a pas été précisé. Les principaux pays d'infection étaient la Turquie, l'Espagne et la Grèce.

De tous les cas signalés, 276 ont été hospitalisés. La plupart étaient âgés de 20 à 29 ans, de 0 à 9 ans et de 50 à 59 ans. Un peu plus de patients étaient des femmes. Salmonella Enteritidis était le type le plus courant avec plus de 200 cas enregistrés. La deuxième était Salmonella Agona en raison d'une épidémie. Viennent ensuite Salmonella Typhimurium et son variant monophasique.

Les infections à Listeria sont passées de 20 en 2021 à 31 en 2022. Parmi celles-ci, 27 ont été infectées en Norvège et quatre à l'étranger. La plupart des cas ont été signalés en novembre et décembre avec cinq patients au cours de ces mois.

Tous les patients ont été hospitalisés. Ils appartenaient principalement aux tranches d'âge de 70 à 79 ans, de 80 à 89 ans et de 60 à 69 ans. Les hommes étaient légèrement plus touchés que les femmes.

Sur 117 cas à Yersinia, 83 ont été infectés en Norvège, 10 ont été infectés à l'étranger et pour 24, ces données ne sont pas connues. Toutes les infections sauf deux ont été causées par Yersinia enterocolitica.

Il y avait pour la plupart des cas des groupes de 10 à 19 ans, de 30 à 39 ans et de 20 à 29 ans. Au total, 33 personnes ont été hospitalisées.

Un cas de botulisme et de brucellose a été enregistré. Le cas de botulisme a été infecté en Norvège tandis que le patient atteint de brucellose a été infecté à l'étranger.

mercredi 31 mai 2023

États-Unis : 40% des épidémies d'origine alimentaire dans les restaurants sont attribuées à des employés malades

«États-Unis : 40% des épidémies d'origine alimentaire dans les restaurants sont attribuées à des employés malades», source article de Mary Van Beusekom paru le 30 mai 2023 dans CIDRAP News.

Quarante pour cent des épidémies de maladies d'origine alimentaire aux États-Unis dans les restaurants et autres établissements de restauration de 2017 à 2019 étaient liées à un employé malade, selon une étude publiée dans Morbidity and Mortality Weekly Report.

Des chercheurs du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont dirigé l'étude, qui consistait à recueillir des données sur la santé environnementale au cours de l'enquête sur 800 éclosions de maladies d'origine alimentaire dans 875 établissements alimentaires de vente au détail signalés au National Outbreak Reporting System (NORS) par 25 services de santé des États et locaux, de 2017 à 2019.

Les réglementations de la plupart des juridictions en matière de sécurité des aliments sont basées sur le Food Code alimentaire de la FDA des États-Unis, des recommandations conçues pour réduire les maladies d'origine alimentaire dans les établissements de vente au détail.

L'étude a utilisé des données sur la santé environnementale, qui ne sont généralement que très peu communiquées au NORS, à partir du National Environmental Assessment Reporting System (NEARS). Depuis sa création en 2014, le NEARS a reçu des données de santé environnementale sur les éclosions de maladies d'origine alimentaire de 29 départements de la santé.


Norovirus, Salmonella sont les causes les plus fréquentes
Parmi les 800 éclosions, 27,0% sont survenues en 2017, 38,3% en 2018 et 34,8% en 2019. Parmi ces éclosions, 90,6% concernaient un établissement et 9,4% concernaient plusieurs établissements. Au total, 3,5% étaient des éclosions dans plusieurs États. Les agents pathogènes les plus courants, qui étaient impliqués dans 69,4% des éclosions avec un agent confirmé ou suspecté, étaient norovirus et Salmonella, représentant respectivement 47,0% et 18,6% des éclosions.

La plupart des agents identifiés étaient viraux (48,1%) et bactériens (46,8%), suivis des causes parasitaires (2,3%) et toxiques ou chimiques (2,5%). Au total, 819 facteurs contributifs ont été identifiés.

Sur les 500 éclosions avec un facteur contributif identifié (p. ex. contact des mains nues avec des aliments prêts à consommer), 85,2% avaient au moins un facteur de contamination, 25,8% avaient au moins un facteur de prolifération (les conditions permettaient aux agents pathogènes dans les aliments de se développer ), et 14,2% avaient au moins un facteur de survie (les agents pathogènes ont survécu aux processus conçus pour détruire ou réduire leur nombre).

Parmi les facteurs contributifs identifiés dans 62,5% des éclosions, environ 40% avaient au moins un facteur signalé lié à la contamination des aliments par un employé malade ou infectieux. Lorsque les enquêteurs ont interrogé un directeur d'établissement dans 679 éclosions (84,9%), ils ont constaté que 91,7% avaient déclaré avoir une politique exigeant que les employés du secteur alimentaire les informent lorsqu'ils étaient malades, 66,0% déclarant que leurs règles étaient écrites.

Au total, 23,0% des responsables ont dit que leur règle énumérait les cinq symptômes du Food Code de la FDA nécessitant une notification au responsable (vomissements, diarrhée, jaunisse, mal de gorge avec fièvre et lésion avec pus). La grande majorité des managers (85,5%) ont dit avoir une politique limitant les tâches ou excluant les employés malades du travail, et 62,4% ont dit que la règle était écrite.

Seuls 17,8% des responsables ont dit que leur politique énumérait les cinq mêmes symptômes qui nécessiteraient également de restreindre ou d'exclure les employés du travail, pas seulement d'informer les responsables, et 16,1% avaient des règles traitant des quatre composants du Food Code de la FDA concernant les employés malades ou infectieux.

Ces composants comprennent une politique exigeant que les employés informent un responsable lorsqu'ils sont malades, une liste des cinq symptômes obligeant les employés à informer un responsable, une règle qui limite ou exclut les employés du travail et une règle énumérant les cinq symptômes nécessitant une limitation ou une exclusion d’employés du travail. Moins de la moitié (43,6%) des managers ont dit que leurs établissements offraient des congés payés de maladie à au moins un employé travaillant dans l'alimentation.


Les règles en milieu de travail dont souvent incomplètes
Une approche à plusieurs niveaux pour réduire les épidémies de maladies d'origine alimentaire «comprend non seulement l'adoption et l'application de règles écrites complètes sur les employés malades, mais améliore également la formation, les plans de gestion pour poursuivre les opérations lorsqu'un employé est absent (par exemple, un personnel de garde) et l'adoption d'une culture de la sécurité des aliments où l'absentéisme pour cause de maladie n'est pas pénalisé», ont écrit les auteurs de l'étude.

Les chercheurs ont dit que leurs résultats sont cohérents avec les résultats d'autres ensembles de données nationaux sur les épidémies et mettent en évidence le rôle des employés malades dans les épidémies de maladies d'origine alimentaire. «Bien qu'une majorité de responsables aient signalé que leur établissement avait une règle sur les employés malades, il manquait souvent à ces règles des éléments destinés à réduire le risque de maladie d'origine alimentaire», ont-ils écrit. «Le contenu et l'application des règles existantes pourraient devoir être réexaminés et affinés.»

Les restaurants peuvent prévenir les épidémies virales d'origine alimentaire en exigeant une bonne hygiène des mains et en excluant les employés malades ou infectieux du travail, ont dit les chercheurs.

«Les données du NEARS peuvent aider à identifier les lacunes dans les politiques et pratiques de sécurité des aliments, en particulier celles concernant les employés malades», ont-ils dit. «Les analyses futures de données stratifiées reliant des agents responsables d'épidémie et des aliments spécifiques à des facteurs contribuant à l'épidémie peuvent aider à orienter le développement d'approches de prévention efficaces en décrivant comment les caractéristiques des établissements et les politiques et pratiques en matière de sécurité des aliments sont liées aux éclosions de maladies d'origine alimentaire.»

vendredi 26 mai 2023

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de mai 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le numéro de mai 2023
Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

L'objectif de Seismo Info la détection précoce pour la sécurité des aliments.
Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.

Microbiologie
Foyer sévère de Streptococcus equi ssp. zooepidemicus : entre novembre 2021 et mai 2022, une enquête a permis de recenser 37 cas cliniques d’infection à Streptococcus equi ssp. zooepidemicus dans le centre de l’Italie. Il ressort des études épidémiologiques et du séquençage du génome entier que des produits laitiers frais non pasteurisés étaient à l’origine du foyer. EID, 3 pages. (05.2023).

Des mycotoxines dans le pollen d’abeille vendu dans le commerce : le pollen d’abeille est un produit naturel populaire. Cependant, nombre de questions subsistent quant à son innocuité. Pour la première fois, une étude a été menée pour évaluer la présence de cinq mycotoxines (aflatoxine B1, ochratoxine A, zéaralénone, déoxynivalénol et toxine T2) dans 80 échantillons. Résultat : 100% de ces derniers présentaient des niveaux quantifiables de mycotoxines, le déoxynivalénol dépassant la limite de sécurité et la concentration d’aflatoxine B1 étant jugée très préoccupante dans 28% et 84% des cas analysés. Food Control, 10 pages. (03.05.2023).

Espagne – des bactéries multirésistantes dans de la viande vendue en supermarché : des E. coli multirésistants ont été détectés dans 40% des échantillons de viande vendue en supermarché testés dans le cadre d’une étude espagnole. Par ailleurs, l’étude a mis en évidence la présence, très fréquente, de E. coli susceptibles de provoquer des infections graves. EurekAlert!, 3 pages. (15.04.2023). Publication originale : Food Control.

Présence du virus de l’hépatite E dans des produits à base de viande de porc et évaluation de l’exposition : une étude a permis d’évaluer la contamination de produits par le virus de l’hépatite E (VHE) et l’exposition globale à celui-ci en Belgique. Les produits prêts à consommer à base de porc sont ceux affichant la contamination par le VHE la plus élevée. L’ARN du VHE a été détecté dans 17 des 54 échantillons (31%), et tous les VHE identifiés étaient du génotype 3, sous-type 3c. IntJFoodMicr, 10 pages. (16.07.2023).

Maladies fongiques dans les cultures – l’urgence grandit : des centaines de maladies fongiques touchent les 168 cultures classées comme importantes pour l’alimentation humaine par la FAO. Malgré l’utilisation généralisée de fongicides et la plantation de cultivars sélectionnés pour mieux résister aux maladies, les producteurs à travers le monde perdent chaque année entre 10% et 23% de leurs récoltes à cause de maladies fongiques. À cela s’ajoutent 10% à 20% de pertes post-récolte. Il est essentiel de sensibiliser davantage les décideurs politiques et l’opinion au problème des maladies fongiques touchant les récoltes afin d’écarter une menace majeure pour la sécurité alimentaire mondiale. Nature, 5 pages. (02.05.2023).

Prévalence et transmission du Cryptosporidium dans les exploitations laitières d’Europe occidentale : Cryptosporidium parvum est un parasite entérique souvent responsable de l’entérite aiguë chez les veaux à travers le monde et qui représente une charge économique importante pour les éleveurs. Il constitue une menace majeure pour la santé publique du fait de sa transmissibilité à l’être humain. Sa prévalence variait de 23,3% à 25% dans les élevages de vaches laitières testés en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Vet. Parasitol., 10 pages. (06.2023).

Composition bactérienne des réfrigérateurs domestiques : une étude menée en Corée s’est penchée sur le microbiote de l’air et de surface des réfrigérateurs. Résultat : il existe des différences significatives entre les échantillons prélevés dans les appareils équipés d’un bac à légumes et ceux prélevés dans des réfrigérateurs sans bac à légumes. De plus, des bactéries pathogènes ont été mises en évidence, parmi lesquelles Staphylococcus aureus, considérée comme un des principaux agents dangereux présents dans l’air. Food Microbiol., 10 pages. (28.04.2023).

Corée – des bactéries antibiorésistantes détectées dans des produits frais : en Corée, une récente étude révèle qu’il existe une faible possibilité de transfert, via des produits frais, de l’antibiorésistance par des entérobactéries potentiellement pathogènes. Les auteurs concluent qu’en ce qui concerne la santé publique et la sécurité des consommateurs, les produits frais devraient faire l’objet d’une surveillance continue afin de détecter l’apparition de pathogènes d’origine alimentaire et d’empêcher le transfert de gènes d’antibiorésistance potentiellement présents dans ces bactéries. Microorganisms, 16 pages. (08.05.2023).

Chimie
Californie – 40% des pesticides testés contiennent des PFAS : selon une étude réalisée par le Center for Biological Diversity et Public Employees for Environmental Responsibility, des insecticides et des pesticides largement utilisés en Californie contiennent des niveaux élevés de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Ces produits chimiques contaminent des millions d’hectares de terres agricoles dans la vallée centrale de la Californie, où ils sont utilisés sur des cultures telles qu’amandes, raisin, pêches et pistaches. Affidia, 2 pages. (10.05.2023). Publication originale : CBD.

Singapour – exposition aux PFAS et fertilité chez les femmes : une étude cas-témoins menée à Singapour auprès de femmes en âge de procréer qui essayaient de tomber enceintes a révélé qu’une exposition élevée aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) était associée à une baisse de la fertilité. Infosperber, 4 pages. (24.04.2023). Publication originale : SciTotalEnviron.

Agents de synthèse de maturation des fruits : l’Autorité indienne de la sécurité sanitaire des aliments et des normes alimentaires (FSSAI) a émis un avis demandant aux départements de sécurité sanitaire des aliments des États de prendre des mesures contre l’utilisation non autorisée d’agents de synthèse de maturation des fruits. À cet égard, elle a interdit l’utilisation du carbure de calcium, communément appelé «masala». FNB News, 1 page. (27.04.2023). Publication originale : FSSAI.

De l’alternariol dans du ketchup : le magazine allemand de défense des consommateurs Öko-Test a récemment analysé en laboratoire plusieurs marques de ketchup à la tomate. Résultat : des teneurs en alternariol inquiétantes, bien supérieures aux valeurs recommandées par l’UE, ont été mises en évidence chez l’une des marques les plus connues. Affidia, 1 page. (03.03.2023). Publication originale : Öko.

Italie – plusieurs régions demandent à utiliser un pesticide interdit : pour faire face à la flavescence dorée, une maladie de la vigne qui conduit à la mort des ceps touchés, certaines régions du Nord de l’Italie ont demandé à utiliser, à titre extraordinaire, du chlorpyrifos, un pesticide interdit par l’Union européenne en 2020 et connu pour ses graves conséquences sur la santé, en particulier celle des enfants. Leur requête est examinée par le Ministère italien de la santé. Affidia, 2 pages. (19.04.2023). Publication originale : Corriere Del Veneto.

Gommes à base de mélatonine : une étude révèle que les gommes à base de mélatonine, vantées pour favoriser l’endormissement, contiendraient des niveaux potentiellement dangereux de l’hormone ainsi que du cannabidiol (CBD), une substance qui n’apparaît pas sur l’emballage. Autres résultats : 88% des gommes examinées étaient mal étiquetées, et seulement 12% contenaient, à plus ou moins 10% près, la quantité indiquée sur l’emballage. Kron, 2 pages. (27.04.2023). Publication originale : Jama Neurol.

Du mercure dans les œufs de poules pondeuses dans une zone minière en Colombie : l’étude met en évidence la variabilité des concentrations de mercure relevées dans plusieurs localités et les risques liés à la consommation d’œufs. Les scientifiques ont établi que la teneur en mercure mesurée dans les œufs dépassait la dose hebdomadaire tolérable et que, par conséquent, une exposition quotidienne était susceptible de provoquer des effets indésirables non cancérogènes au cours de la vie d’un individu. Emerg. Contam., 15 pages. (20.04.2023).

De l’utilisation de nanoparticules d’oxydes métalliques dans les emballages alimentaires : ayant fait le constat que seul un petit nombre d’études se penchent sur la question de l’utilisation des nanoparticules d’oxydes métalliques dans les emballages alimentaires, des chercheurs concluent, dans un article de synthèse, à la nécessité de s’intéresser davantage à ces substances qui auraient des effets indésirables sur la santé humaine. Foods, 8 pages. (03.05.2023).

Les nanoparticules utilisées dans les additifs alimentaires pourraient avoir un effet néfaste sur la santé intestinale : les résultats d’une recherche menée sur le tractus intestinal d’un poulet suggèrent que certaines nanoparticules d’oxydes métalliques utilisées comme additifs alimentaires, notamment le dioxyde de titane et le dioxyde de silicium, peuvent avoir un effet néfaste sur le fonctionnement de l’instestin. Les doses de nanoparticules testées correspondent à la quantité généralement ingérée par l’être humain. EurekAlert!, 2 pages. (09.05.2023). Publication originale : Antioxidants.

Des métaux toxiques détectés dans des boissons non alcoolisées : cinq des 60 boissons disponibles dans le commerce qui ont été testées contenaient des niveaux de métaux toxiques supérieurs aux normes fédérales applicables à l’eau potable. Deux jus mélangés présentaient des niveaux d’arsenic supérieurs à la limite standard fixée par la Food and Drug Administration (FDA). Un jus de canneberge, un jus de carotte et de fruits mélangés et un lait d’avoine dépassaient la limite standard applicable au cadmium. EurekAlert!, 2 pages. (04.05.2023). Publication originale : J. Food Compos. Anal.

Du cadmium détecté dans des asperges : le magazine de consommateurs Markt de la NDR a fait analyser plusieurs échantillons d’asperges (blanches et vertes) originaires d’Espagne, de Grèce, du Pérou et d’Allemagne à la recherche d’éventuels contaminants (pesticides, chlorates et métaux lourds tels qu’arsenic et cadmium). Aucun pesticide ni chlorate n’a été trouvé. La teneur en cadmium des légumes originaires du Pérou et de l’Espagne était supérieure à la valeur limite autorisée en Allemagne. NDR, 2 pages. (08.05.2023). Publication originale : Öko.

Foyer de toxi-infection alimentaire imputable à la consommation de morilles : aux États-Unis, un foyer de toxi-infection alimentaire s’est déclaré dans un restaurant et a touché au moins 30 personnes qui y avaient mangé. Selon un communiqué du Département de la santé, trois malades se sont retrouvés dans un état grave, deux d’entre eux sont décédés. Une enquête préliminaire a révélé que des morilles cultivées en Chine et expédiées à un distributeur californien étaient probablement à l’origine du foyer. ProMed, 3 pages. (09.05.2023). Publication originale : BDC.

Nutrition
L’ingestion de microplastiques augmenterait de 145% l’absorption des graisses : en utilisant un modèle d’intestin grêle humain, les chercheurs ont découvert que les micro- et nanoplastiques (MNP) présents dans les aliments riches en graisses augmentent de manière significative l’absorption des graisses. La présence de MNP a augmenté la digestion des graisses de 33% et leur absorption de 147% et 145% respectivement 1 et 2 heures après exposition. New Scientist, 2 pages. (31.03.2023). Publication originale : EnvSciTech.

Allergies
Aliments non préemballés – absence d’étiquetage sur les allergènes : aux Pays-Bas, les exploitants du secteur alimentaire sont tenus de fournir aux consommateurs des informations sur les allergènes présents dans les aliments non préemballés. Or, selon l’Autorité néerlandaise de sécurité sanitaire des aliments et des produits de consommation (NVWA), environ six entreprises sur dix ne fournissent pas correctement ces informations. FSN, 2 pages. (20.04.2023). Publication originale : NVWA.

Aliments vendus sur internet – le manque d’information pourrait nuire à la santé : le magazine de défense des consommateurs saldo a recensé de nombreux produits disponibles dans des boutiques en ligne qui n’étaient pas pourvus de liste d’ingrédients ni d’informations sur les allergènes. saldo, 2 pages. (29.04.2023).

Tromperie
Italie – aliments achetés en ligne sans étiquetage nutritionnel : une étude menée par l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale delle Venezie (IZSVe) visait à évaluer l’exactitude de l’étiquetage nutritionnel des produits alimentaires achetés en ligne. Résultat : les informations nutritionnelles sur les sites de commerce en ligne sont parfois incomplètes, inexactes ou fausses, en particulier pour les aliments produits localement. 35% des 80 aliments transformés achetés sur une plateforme de e-commerce populaire ne comportaient pas d’étiquetage nutritionnel. Affidia, 3 pages. (27.04.2023). Publication originale : IZSVe.