On
ne peut pas demander cela à notre pays, lui qui vient de publier le
2 juin 2023 les données
de 2021, mais avec un sursaut, tout est possible ...
A
noter qu’une étude est parue en 2023 dans Journal of Consumer
Protection and Food Safety sur les Foyers
de toxi-infections alimentaires en Suisse de 2007 à 2021.
En Suisse, les foyers de toxi-infections alimentaires étaient peu
fréquents jusqu’en 2020 (13 foyers). Par contre, une augmentation
significative de leur nombre a été enregistrée en 2021 (37) et ce
chiffre se maintient en 2022 (40). Les causes de cette hausse ne sont
pas confirmées, mais des hypothèses peuvent être formulées.
Les
hypothèses énoncées pour l’explication de la hausse du nombre de
foyers en 2021 peuvent être reprises pour les cas rapportés en
2022. Tout d’abord, on sait que les cas de toxi-infections
alimentaires ne sont pas tous notifiés et que les données ainsi
collectées ne donnent pas nécessairement une image complète de la
situation réelle. L’annonce des cas dépend de différents
facteurs, entre autres, du nombre de malades, de la gravité de la
maladie, des hospitalisations éventuelles ainsi que de la
collaboration des différents acteurs impliqués (patients, médecins,
organes de contrôle). Depuis 2019, l’OSAV a travaillé pour
sensibiliser les diverses autorités concernées à l’importance
d’annoncer les cas, et a mis en place des projets pour leur fournir
des outils d’investigations nécessaires lors de tels évènements.
Ces outils
sont aujourd’hui à la disposition des autorités et l’augmentation
du nombre de cas est peut-être le reflet d’une meilleure
sensibilisation.
Les
petits foyers, associés à un petit nombre de personnes, sont aussi
peut-être désormais déclarés de manière plus systématique, même
si leur cause n'a pas pu être définitivement élucidée. Enfin, un
simple hasard peut aussi constituer une hypothèse plausible. Les
chiffres des années prochaines nous apporteront peut-être une
réponse.
En
2022, les autorités de surveillance ont enregistré 40 foyers de
toxi-infections alimentaires dans toute la Suisse. Au total, plus de
780 personnes sont tombées malades, au moins 40 ont dû être
hospitalisées et un décès est survenu.
L’agent
infectieux à l’origine des foyers a pu être déterminé, avec une
haute probabilité, dans 16 des 40 foyers rapportés. Par contre,
l’aliment à l’origine de la contamination n’a été identifié
de façon sûre ou très probable que dans 9 foyers. «de façon
sûre» (sept foyers) signifie que l’agent pathogène a été
retrouvé dans la denrée, et «très probable» (deux foyers)
signifie qu’un lien avec un aliment a été établi grâce aux
associations épidémiologiques.
Des
détails sur quelques foyers
marquants en Suisse sont
fournis, mais ce qui retiendra l’attention c’est cette une
longue et méticuleuse description du calendrier des cas de
salmonellose en liaison avec les produits Kinder de chez Ferrero.
Description recommandée par le blog !
Cas
de salmonellose et les produits Kinder de chez Ferrero
Un
autre foyer touchant l’ensemble de la Suisse a été lié à une
flambée internationale due à la consommation de produits
chocolatés. Au total 17
pays ont été touchés, impliquant 455 cas de salmonellose dont
la majorité a concerné des enfants de moins de 10 ans.
Le
17 février 2022, le Royaume-Uni annonce à l’ECDC avoir détecté
un cluster de 18 infections monophasiques dues à une même souche de
Salmonella Typhimurium [Salmonella Typhimurium de séquence
type (ST) 34].
Le
25 mars, la Commission européenne informe via le réseau d’alerte rapide RASFF les Etats-membres de l’UE de la survenue d’infections
d’origine alimentaire. Un produit à base de chocolat est le
principal suspect.
Les
entrevues de cas et les enquêtes épidémiologiques ont suggéré
que certains produits chocolatés de la marque «Kinder» de
l’entreprise Ferrero, fabriqués dans une usine de transformation
en Belgique, étaient des vecteurs probables à l’origine des
infections. Sur la base des contrôles officiels, l’autorité belge
chargée de la sécurité des aliments a estimé que cette usine
n’était plus en mesure de garantir la sécurité de ses produits.
En conséquence, l’autorisation de production a été retirée.
Simultanément, l’entreprise Ferrero a décidé d’étendre le
rappel mondial à tous les lots de tous les produits de la marque
«Kinder» fabriqués dans cette usine belge, peu importe le numéro
de lot ou la date d’expiration.
Fin
mars 2022, lorsque les données de séquençage de la bactérie ont
été rendues disponibles, les scientifiques ont pu relier les cas
humains d’infection à l'établissement belge grâce aux techniques
avancées de typage moléculaire (Whole Genome Sequencing ou WGS).
Au 8
avril 2022, 150 cas confirmés ou probables avaient été signalés
dans neuf pays de l’UE/EEE (Allemagne, Belgique, Espagne, France,
Irlande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suède) et au RoyaumeUni.
La plupart des cas sont âgés de moins de 10 ans et le taux
d’hospitalisation avoisine les 50% en date du 12 avril.
Entre
le 5 et 7 avril 2022, Ferrero Suisse SA procède au retrait et rappel
volontaire de tous les produits de la marque «Kinder» fabriqué
dans l’entreprise belge et distribués dans le pays. Suite aux
investigations menées en Suisse, 49 cas ont pu être mis en relation
avec l'épidémie survenue en Europe. Les patients sont
principalement des enfants de moins de dix ans. L’âge moyen est de
trois ans et géographiquement les cas se sont répartis sur 15
cantons.
Cette
épidémie a évolué rapidement et les enfants ont été les plus
exposés au risque d’infection grave parmi les cas signalés. Les
rappels et les retraits lancés dans le monde entier ont permis de
réduire le risque d’infections supplémentaires.
La
source de l'infection a été établie par la suite : le point exact
de contamination a été identifié dans la ligne de production de
matière grasse laitière anhydre commune aux lignes de production de
la marque en question (Communication personnelle EFSA : Network on
Microbiological Risk Assessment 22nd meeting, 18.10.2022).
Conclusion
Il
arrive très souvent qu’aucun lien direct et certain ne puisse être
établi entre les aliments consommés et la maladie, principalement
parce que la denrée alimentaire n’est plus disponible au moment de
l’inspection ou parce que trop de temps s’est écoulé entre
l’annonce des problèmes et le début des investigations. C’était
le cas pour plus de la moitié des foyers en 2022 : 26 sur 40. Par
ailleurs, dans 23 cas sur 40, l’agent infectieux est resté inconnu
et, dans 19 cas, ni la denrée ni l’agent infectieux n’ont pu
être déterminés avec certitude ou avec une haute probabilité.
Dans 7 cas au moins, les inspections ont mis en évidence des
problèmes au niveau des bonnes pratiques d’hygiène et de
fabrication, par exemple des lacunes au niveau du nettoyage ainsi
qu’une conservation inadéquate des denrées et un non-respect de
la chaîne du froid.
Commentaire
Saura-t-on la cause exacte de cette épidémie de salmonellose en lien avec les produits Kinder de Ferrero, il faut espérer que la justice rendra publique cette information ...
Selon Santé publique France, point au 2 juin 2022, il y avait 118 cas de salmonellose avec une souche appartenant à l'épidémie liée aux chocolats Kinder de chez Ferrero.