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jeudi 15 décembre 2022

Listeria en France et dans l'UE en 2021, selon l'EFSA et l'ECDC

Les données ci-après sont issues du rapport 2021 sur les zoonoses de l'EFSA et de l'ECDC.

Santé publique France indique encore en ce moment sur la page Internet de la Listériose, 300 à 400 cas de listériose invasive sont déclarés chaque année en France.
Désormais pour 2021, il faudra dire 435 cas de listériose, soit 0,64 cas pour 100 000 habitants. La France a aussi rapporté le nombre de cas le plus élevé de décès (75).

Faits marquants
- En 2021, 27 États membres ont signalé 2 183 cas humains invasifs confirmés d’infection à Listeria monocytogenes à l'ECDC. Ces cas ont entraîné 923 hospitalisations et 196 décès dans l'UE.
La listériose a été la cinquième zoonose la plus fréquemment signalée chez l'homme dans l'UE et est l'une des maladies d'origine alimentaire les plus graves sous surveillance de l'UE.

- Le taux de notification de l'UE était de 0,49 pour 100 000 habitants, soit 14,0% de plus que le taux de 2020 (0,43 pour 100 000 habitants). Le rapport de 2020, qui a montré le plus faible nombre de cas humains (taux le plus faible) depuis le début de la surveillance de la listériose en 2007, a été impacté par la pandémie de la COVID-19 et la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

- Par rapport au taux avant la pandémie de la COVID-19 (moyenne annuelle 2017-2019), le taux de notification de l'UE a augmenté de 4,3% et diminué de 2,0 % respectivement avec et sans les données du Royaume-Uni,.

- La tendance globale de l'UE pour la listériose au cours de la période 2017-2021 n'a pas montré d’augmentation ou diminution importante.

- Le taux global de létalité dans l'UE était élevé (13,7%), similaire à celui de 2020 et légèrement inférieur respectivement à 2019 (13,0% et 17,6%,).

- Les infections à L. monocytogenes ont été le plus souvent signalées dans le groupe d'âge «plus de 64 ans» et particulièrement dans la tranche d'âge «plus de 84 ans».

- Les 24 États membres ont déclaré un total de 244 357 échantillons de différentes catégories d'aliments «prêts à consommer», lors des étapes de distribution ou de fabrication.

 - L’occurrence de L. monocytogenes donne une indication de l'incidence raisonnablement prévisible du taux de contamination dans ces catégories d'aliments «prêts à consommer». Les résultats variaient selon le «prêt à consommer», la phase d'échantillonnage, le nombre d'échantillons testés et le nombre de pays déclarants. Dans le cadre d'un échantillonnage objectif, tous les échantillonneurs et unités d'échantillonnage incluses, les occurrences sont restées généralement rares (< 0,1%) à faibles (> 1% à 10%) dans ces catégories. Les valeurs les plus élevées (de 2% à 5%) ont été observées pour le poisson et les produits de la pêche, les produits de viande bovine ou porcine, les fruits et légumes et les fromages au lait de brebis.

- Au stade de la distribution, les proportions de résultats positifs pour les essais de dénombrement à échantillon unique pour L. monocytogenes effectués par les Autorités Compétentes dans le cadre de la vérification des critères de sécurité des aliments pour L. monocytogenes dénombrés selon le règlement (CE) n°2073/2005 sont restés très faibles à faibles (<1,0%) dans 9 des 11 catégories d'aliments prêts à consommer. Les proportions les plus élevées au stade de la distribution ont été observés dans les catégories «produit carné, charcuterie fermentée» (3,1%) et «poisson» (1,5%).

- Lors de la fabrication, les proportions d'échantillons uniques positifs pour L. monocytogenes sur la base d’essais de détection étaient systématiquement plus élevés par rapport à ceux au niveau de la distribution, pour toutes les catégories d'aliments «prêts à consommer». Les proportions les plus élevées en fabrication ont été observées pour les produits de la pêche (3,1%), les produits d'origine carnée autres que la charcuterie fermentée (2,5%) et le poisson (1,8%).

- En production primaire, le pourcentage d'unités positives est très faible chez les bovins (1,1%), qui est l'espèce animale la plus échantillonnée dans l'UE. Le faible nombre de données communiquées par les États membres reflète l'absence d'exigences légales minimales pour un échantillonnage et un rapport harmonisés au primaire production.

Dans la discussion, les auteurs du rapport notent,
En 2021, le nombre de cas confirmés de listériose humaine était de 2 183, ce qui correspond à un taux de notification dans l'UE de 0,49 pour 100 000 habitants et a entraîné une augmentation de 14% du taux de notification par rapport au taux de 2020.

Moins de cas ont été signalés en 2020, ce qui pourrait s'expliquer en partie par l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les systèmes de santé nationaux et le retrait du Royaume-Uni de l'UE. La listériose reste l'une des maladies d'origine alimentaire les plus graves sous surveillance de l'UE en raison du taux élevé d'hospitalisations et de la morbidité et de la mortalité élevées, en particulier chez les personnes âgées.

La tendance générale de la listériose en 2017-2021 n'a montré aucune augmentation ou diminution statistiquement significative, à l'exception de la Roumanie avec une diminution statistiquement significative. La listériose a eu un taux de notification assez stable même pendant la pandémie de COVID-19, par rapport à d'autres maladies d'origine alimentaire.

Mise à jour du 16 décembre 2022
On lira l’article de Joe Whitworth de Food Safety News, «Salmonella is often behind EU outbreaks, but most deaths are caused by Listeria» (Salmonella est souvent à l'origine d'épidémies dans l'UE, mais la plupart des décès sont causés par Listeria).

lundi 4 janvier 2021

Une étude montre la charge des maladies infectieuses d'origine alimentaire aux Pays-Bas

Le rapport fait 52 pages.
«Une étude néerlandaise montre l'impact des maladies infectieuses d'origine alimentaire», source article de Joe Whitworth paru le 4 janvier 2021 dans Food Safety News.

Des chercheurs ont estimé la charge des maladies de certains agents pathogènes d'origine alimentaire aux Pays-Bas en 2019.

Environ 41 pour cent de la charge d'origine alimentaire était associée à la viande comme la volaille, le porc, le bœuf et l'agneau. Ces produits ont causé un tiers de tous les cas mortels liés à l'alimentation.

Chaque année, l'Institut national de la santé publique et de l'environnement (RIVM) enquête sur le nombre de personnes qui tombent malades ou décèdent des suites d’une maladie infectieuse de l’estomac ou de l’intestin liée à 14 agents pathogènes. Il s'agit de la charge des maladies et elle est exprimée en années de vie en bonne santé perdues, nommées DALYs* (disability ajusted life years). Les maladies infectieuses d'origine alimentaire représentaient 4 200 des 11 000 DALYs par an et 174 millions d'euros sur les 423 millions d'euros.

Le nombre total de DALYs causées par les pathogènes en 2019 était de 11 000, soit le même qu'en 2018 et 2017. Les sources comprennent les aliments, l'environnement, le contact direct avec les animaux, la transmission interhumaine et les voyages. Les cas dans le circuit alimentaire ont augmenté mais ont diminué dans les quatre autres domaines.

Le coût total des maladies en 2019 de 423 millions d'euros était légèrement inférieur à 426 millions d'euros en 2018. Cela comprend les frais médicaux directs et les coûts pour les patients et/ou leurs familles tels que les frais de déplacement, et les coûts pour d’autres choses, comme l’absence au travail.

La charge des maladies d'origine alimentaire a légèrement diminué, passant de 4 300 DALYs en 2018 à 4 200 en 2019 et le coût total des maladies est passé de 171 millions d'euros en 2018 à 174 millions d'euros en 2019.

Charge des pathogènes étudiés

Les 14 agents pathogènes suivis sont Campylobacter, E. coli O157, Salmonella, Listeria monocytogenes, Bacillus cereus, Clostridium perfringens, Staphylococcus aureus, norovirus, rotavirus, virus de l’hépatite A, virus de l’hépatite E, Cryptosporidium, Giardia et Toxoplasma.

À l'avenir, la charge de morbidité et les coûts de Bacillus cereus, Clostridium perfringens et Staphylococcus aureus ne seront pas estimés en raison de l'absence de surveillance de ces infections. Cependant, pour les estimations globales de 2019, les trois agents pathogènes ont été inclus.

Selon le rapport, il y a eu une légère diminution du total estimé des cas à cause des 14 agents pathogènes d'origine alimentaire, de 1,63 millions en 2018 à 1,57 millions en 2019. Cela était principalement dû au nombre plus faible de cas à norovirus, rotavirus et Cryptosporidium.

Le nombre total estimé de décès dus aux maladies infectieuses d'origine alimentaire en 2019 était légèrement plus élevé qu'en 2018, avec 245 décès contre 238. Soixante-six étaient dus à norovirus, Campylobacter en a causé 53, Salmonella 24 et Listeria 16.

Une augmentation de la charge de morbidité entre 2018 et 2019 a été constatée pour Campylobacter. Pour norovirus et rotavirus, il y a eu une diminution. La charge la plus importante au niveau de la population a été causée par Campylobacter, suivi de Toxoplasma gondii et norovirus. Bien que la charge de morbidité de Campylobacter ait diminué depuis 2010, elle a légèrement augmenté en 2018 et cette augmentation s'est poursuivie en 2019.

Estimations de coût

Les quatre agents pathogènes à l'origine des coûts les plus élevés étaient norovirus 106 millions d'euros, rotavirus 64 millions d'euros, la toxine de Staphylococcus aureus 63 millions d'euros et Campylobacter 62 millions d'euros. La contribution la plus faible a été le virus de l'hépatite A à 1,3 million d'euros.

Les coûts estimés ont diminué pour Cryptosporidium et norovirus. Le coût moyen par cas était le plus élevé pour les infections périnatales à Listeria monocytogenes à 291 000 euros.

Les coûts des soins de santé représentaient 21% des coûts totaux des 14 agents pathogènes, les coûts des patients ou des familles étaient de 2% et les coûts dans les autres secteurs de 77%.

L'étude a été commandée par le ministère de la Santé, du Bien-être et des Sports (VWS) pour fournir une meilleure compréhension de la charge de morbidité et des voies d'exposition des infections d'origine alimentaire parmi la population néerlandaise et pour suivre les tendances sur plusieurs années.

On se rappellera une étude similaire, hormis le coût, dans Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d'origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013, dont l’objectif était d'estimer le nombre annuel de cas symptomatiques, de cas hospitalisés et de cas décédés pour 21 agents pathogènes (10 bactéries, 3 virus, 8 parasites) transmis à l'homme par l'alimentation, en France métropolitaine, sur la période 2008-2013.

La différence avec l’étude française est que le RIVM fait cette étude chaque année.

*DALYs, Cet indicateur synthétique de santé, utilisé par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1990, représente la somme des années de vie perdues (mortalité) et des années de vie vécues avec incapacité (morbidité). Source Santé publique de France.