Le rapport fait 52 pages. |
Des chercheurs ont estimé la charge des maladies de certains agents pathogènes d'origine alimentaire aux Pays-Bas en 2019.
Environ 41 pour cent de la charge d'origine alimentaire était associée à la viande comme la volaille, le porc, le bœuf et l'agneau. Ces produits ont causé un tiers de tous les cas mortels liés à l'alimentation.
Chaque année, l'Institut national de la santé publique et de l'environnement (RIVM) enquête sur le nombre de personnes qui tombent malades ou décèdent des suites d’une maladie infectieuse de l’estomac ou de l’intestin liée à 14 agents pathogènes. Il s'agit de la charge des maladies et elle est exprimée en années de vie en bonne santé perdues, nommées DALYs* (disability ajusted life years). Les maladies infectieuses d'origine alimentaire représentaient 4 200 des 11 000 DALYs par an et 174 millions d'euros sur les 423 millions d'euros.
Le nombre total de DALYs causées par les pathogènes en 2019 était de 11 000, soit le même qu'en 2018 et 2017. Les sources comprennent les aliments, l'environnement, le contact direct avec les animaux, la transmission interhumaine et les voyages. Les cas dans le circuit alimentaire ont augmenté mais ont diminué dans les quatre autres domaines.
Le coût total des maladies en 2019 de 423 millions d'euros était légèrement inférieur à 426 millions d'euros en 2018. Cela comprend les frais médicaux directs et les coûts pour les patients et/ou leurs familles tels que les frais de déplacement, et les coûts pour d’autres choses, comme l’absence au travail.
La charge des maladies d'origine alimentaire a légèrement diminué, passant de 4 300 DALYs en 2018 à 4 200 en 2019 et le coût total des maladies est passé de 171 millions d'euros en 2018 à 174 millions d'euros en 2019.
Charge des pathogènes étudiés
Les 14 agents pathogènes suivis sont Campylobacter, E. coli O157, Salmonella, Listeria monocytogenes, Bacillus cereus, Clostridium perfringens, Staphylococcus aureus, norovirus, rotavirus, virus de l’hépatite A, virus de l’hépatite E, Cryptosporidium, Giardia et Toxoplasma.
À l'avenir, la charge de morbidité et les coûts de Bacillus cereus, Clostridium perfringens et Staphylococcus aureus ne seront pas estimés en raison de l'absence de surveillance de ces infections. Cependant, pour les estimations globales de 2019, les trois agents pathogènes ont été inclus.
Selon le rapport, il y a eu une légère diminution du total estimé des cas à cause des 14 agents pathogènes d'origine alimentaire, de 1,63 millions en 2018 à 1,57 millions en 2019. Cela était principalement dû au nombre plus faible de cas à norovirus, rotavirus et Cryptosporidium.
Le nombre total estimé de décès dus aux maladies infectieuses d'origine alimentaire en 2019 était légèrement plus élevé qu'en 2018, avec 245 décès contre 238. Soixante-six étaient dus à norovirus, Campylobacter en a causé 53, Salmonella 24 et Listeria 16.
Une augmentation de la charge de morbidité entre 2018 et 2019 a été constatée pour Campylobacter. Pour norovirus et rotavirus, il y a eu une diminution. La charge la plus importante au niveau de la population a été causée par Campylobacter, suivi de Toxoplasma gondii et norovirus. Bien que la charge de morbidité de Campylobacter ait diminué depuis 2010, elle a légèrement augmenté en 2018 et cette augmentation s'est poursuivie en 2019.
Estimations de coût
Les quatre agents pathogènes à l'origine des coûts les plus élevés étaient norovirus 106 millions d'euros, rotavirus 64 millions d'euros, la toxine de Staphylococcus aureus 63 millions d'euros et Campylobacter 62 millions d'euros. La contribution la plus faible a été le virus de l'hépatite A à 1,3 million d'euros.
Les coûts estimés ont diminué pour Cryptosporidium et norovirus. Le coût moyen par cas était le plus élevé pour les infections périnatales à Listeria monocytogenes à 291 000 euros.
Les coûts des soins de santé représentaient 21% des coûts totaux des 14 agents pathogènes, les coûts des patients ou des familles étaient de 2% et les coûts dans les autres secteurs de 77%.
L'étude a été commandée par le ministère de la Santé, du Bien-être et des Sports (VWS) pour fournir une meilleure compréhension de la charge de morbidité et des voies d'exposition des infections d'origine alimentaire parmi la population néerlandaise et pour suivre les tendances sur plusieurs années.
On se rappellera une étude similaire, hormis le coût, dans Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d'origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013, dont l’objectif était d'estimer le nombre annuel de cas symptomatiques, de cas hospitalisés et de cas décédés pour 21 agents pathogènes (10 bactéries, 3 virus, 8 parasites) transmis à l'homme par l'alimentation, en France métropolitaine, sur la période 2008-2013.
La différence avec l’étude française est que le RIVM fait cette étude chaque année.
*DALYs, Cet indicateur synthétique de santé, utilisé par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1990, représente la somme des années de vie perdues (mortalité) et des années de vie vécues avec incapacité (morbidité). Source Santé publique de France.
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