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lundi 30 mars 2020

Pénurie de masques : Les raisons d'un scandale


Après les articles, Coronavirus : Pourquoi la ‘diplomatie des masques’ de la Chine suscite des inquiétudes en Occident et A propos du port du masque en ville, voici une vidéo du Figaro Live qui nous explique comment on en est arrivé là et ça s’appelle « Pénurie de masques : les raisons d’un scandale ».
Malgré les promesses répétées de l'exécutif, sur le terrain, les équipements n'arrivent qu'au compte-gouttes. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi cette pénurie perdure.



Complément du 31 mars 2020. On lira la note d'appui scientifique et technique de l'Anses relative à la proposition d’orientations utiles pour la prévention de l’exposition au virus SRASCoV-2 en milieu professionnel, dans des contextes autres que ceux des soins et de la santé, publiée le 30 mars 2020.


Complément du 4 avril 2020. On lira dans Le Figaro.frCoronavirus : vers un port généralisé du masque ? 
Alors que le gouvernement n'a cessé de répéter que les masques n'avaient aucune utilité pour les individus non-porteurs de la maladie, le discours est en train d'évoluer.
Mise à jour du 10 avril 2020Lu sur Francetvinfo du 9 avril 2020,
Port du masque obligatoire : « Nous prendrons une décision pour l'éventuelle extension du port du masque dans toute la population dès lors que nous pourrons la bâtir sur un consensus scientifique », a expliqué jeudi 9 avril Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement.  

dimanche 29 mars 2020

A propos du port du masque en ville

Lu le 28 mars 2020 dans le SCMP, South China Morning Post, un des médias de référence sur le coronavirus (COIVD-19), « Coronavirus: un scientifique chinois conseille aux citoyens européens et américains de porter des masques faciaux en public ».

Les personnes qui ne se couvrent pas la bouche font une grosse erreur, dit le directeur général du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (China CDC).

Le conseil arrive alors que le nombre d'infections confirmées aux États-Unis approche 123 000

Aux États-Unis et en Europe, les personnes ont tort de ne pas porter de masques en public pendant la pandémie de Covid-19, selon le responsable du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies.

« La grande erreur aux États-Unis et en Europe, à mon avis, est que les personnes ne portent pas de masques », a déclaré Gao Fu, directeur général de l'agence, dans une interview à Science, l'une des principales revues universitaires du monde.

« Ce virus est transmis par des gouttelettes et un contact étroit », a-t-il déclaré. « Les gouttelettes jouent un rôle très important - vous devez porter un masque, car lorsque vous parlez, il y a toujours des gouttelettes qui sortent de votre bouche. »

Cependant, tout le monde n'est pas d'accord avec l'évaluation de Gao.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), par exemple, dit que seules les personnes présentant des symptômes d'infection ou les personnels de santé doivent porter un masque facial.

Les Centres de contrôle et de prévention des maladies en Europe et aux États-Unis ont un point de vue similaire à celui de l'OMS. Mais Gao a déclaré que les personnes devraient pécher par excès de prudence.

« Beaucoup de personnes ont des infections asymptomatiques ou présymptomatiques », a-t-il déclaré. « S'ils portent des masques faciaux, cela peut empêcher les gouttelettes qui transportent le virus de s'échapper et d'infecter les autres. »

Dans son dernier avis public publié le 22 mars, le CDC de Chine a déclaré que les personnes ne doivent pas porter de masques faciaux lorsqu'ils sont à la maison, en plein air ou dans un environnement où il y a une bonne circulation d'air et pas de foule. Cependant, ils devraient toujours les porter au bureau, dans les salles de réunion, dans les ascenseurs et dans les transports en commun.

Pour rappel, plusieurs types de normes sur les masques barrières, en résumé, 
  • Le masque de type chirurgical ne peut pas filtrer les particules de moins de 2 microns (0,002 mm) de diamètre.
  • Le masque N95 filtre la plupart des particules dans l’air protégeant les porteurs de respirer des particules inférieures à 0,3 microns de diamètre.
  • Le masque FFP2 (FFP pour filtering face piece), utilisé en France par le personnel de santé, filtre au moins 94 % des particules dans l’air, dans la limite d’une taille de 0,6 micron.
Selon Le Parisien.fr du 21 mars, « Dans la rue, beaucoup en portent bien que ce ne soit pas recommandé par les autorités de santé. »

Précisément, on lira dans Informations CoronavirusDois-je porter un masque ?
Le port du masque chirurgical n’est pas recommandé sans présence de symptômes. Le masque n’est pas la bonne réponse pour le grand public car il ne peut être porté en permanence et surtout n’a pas d’indication sans contact rapproché et prolongé avec un malade.
Contre le coronavirus, ce sont les gestes barrières et les mesures de distanciation sociale qui sont efficaces.

Sur le sujet de la présence de gouttelettes dans l’air, on lira l’article, Deux mètres de distance sociale ne suffirait pas, selon une étude du MIT.

Dans un autre article de Science pose la question, Si tout le monde portait des masques, cela aiderait-il à ralentir la pandémie?
« C'est vraiment une intervention de santé publique parfaitement bonne qui n'est pas utilisée », fait valoir KK Cheng, un expert en santé publique de l'Université de Birmingham. « Ce n'est pas pour vous protéger. C'est pour protéger les personnes contre les gouttelettes qui sortent de vos voies respiratoires. »
Cheng et d'autres soulignent que peu importe l'utilisation des masques, les personnes doivent pratiquer une distance sociale et rester autant que possible à la maison pour empêcher la propagation du nouveau coronavirus. Lorsque les personnes s'aventurent et interagissent, ils sont susceptibles de cracher de la salive. « Je ne veux pas vous faire peur, mais quand des personnes parlent, respirent et chantent - vous n'avez pas à éternuer ou à tousser - ces gouttelettes sortent », dit-il.

Un article paru dans The Lancet, Rational use of face masks in the COVID-19 pandemic, qui propose une comparaison des préconisations de différents pays et la position de l’OMS face au masque, indique :
Une raison importante pour décourager l'utilisation généralisée des masques faciaux est de conserver des fournitures limitées pour un usage professionnel dans les établissements de santé. L'utilisation de masques universels en ville a également été découragée avec l'argument selon lequel les masques ne procurent aucune protection efficace contre les infections à coronavirus.

Enfin et hélas, on écoutera, sans se lasser,  la porte-parole du gouvernement nous expliquer le 17 mars, que la transmission du coronavirus n'est pas aérienne ...

Le silence du confinement doit aller de pair avec le silence la porte-parole du gouvernement ...
Complément du 29 mars 2020. Selon un article du Point, Pénurie de masques : à qui la faute ?
La France a liquidé son stock de masques de protection. Ceux-ci manquent cruellement au personnel de santé. Qui est à l'origine de cette décision ?
Complément du 31 mars 2020. On lira la note d'appui scientifique et technique de l'Anses relative à la proposition d’orientations utiles pour la prévention de l’exposition au virus SRASCoV-2 en milieu professionnel, dans des contextes autres que ceux des soins et de la santé, publiée le 30 mars 2020.

Complément du 4 avril 2020. On lira dans Le Figaro.frCoronavirus : vers un port généralisé du masque ? 
Alors que le gouvernement n'a cessé de répéter que les masques n'avaient aucune utilité pour les individus non-porteurs de la maladie, le discours est en train d'évoluer.
Mise à jour du 10 avril 2020Lu sur Francetvinfo du 9 avril 2020,
Port du masque obligatoire : « Nous prendrons une décision pour l'éventuelle extension du port du masque dans toute la population dès lors que nous pourrons la bâtir sur un consensus scientifique », a expliqué jeudi 9 avril Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement.  
Mise à jour du 11 avril 2020. Bien entendu tous les scientifiques ne sont pas tous d’accord pour le port ou non d’un masque (en tissu ou non).

Pour des chercheurs de l’université de Cambridge, Tout le monde devrait porter des masques lors de la crise COVID-19.
Les gouvernements et les agences de santé devraient reconsidérer les lignes directrices actuelles concernant l'utilisation généralisée des masques lors de la pandémie de COVID-19 et recommander que les masques soient portés par tout le monde.

On lira à ce sujet cette étude, Covid-19: should the public wear face masks? BMJ; 9 Apr 2020; DOI: 10.1136/bmj.m1442

Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!! 
 

samedi 28 mars 2020

Coronavirus : Pourquoi la ‘diplomatie des masques’ de la Chine suscite des inquiétudes en Occident


Lu le 28 mars 2020 dans le SCMP, South China Morning Post, un des médias de référence sur le coronavirus (COIVD-19), « Coronavirus: pourquoi la ‘diplomatie des masques’ de la Chine suscite des inquiétudes en Occident ».
  • Pékin a envoyé des experts médicaux et des fournitures indispensables dans des endroits durement touchés par la pandémie en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie
  • D'autres pays ont également offert leur aide, mais les analystes affirment que les motivations des efforts chinois et des éventuelles aides attachées suscitent des inquiétudes.
Alors que les personnels de santé du monde entier peinent à trouver suffisamment de lits d'hôpital et de dispositifs médicaux pour faire face à la crise du coronavirus, la Chine est intervenue. Il en va de même de l'Allemagne, des États-Unis, de l'Union européenne et de bien d'autres.

Mais les efforts de Pékin - que les médias d’État ont appelé « la solution de la Chine pour lutter contre la pandémie » - ont eu une réponse mitigée, et les analystes disent que sa « diplomatie du masque » ne fera pas grand-chose pour convaincre les critiques en Occident.


Il y a deux semaines, alors que l'Italie devenait le nouvel épicentre de la pandémie, la Chine a envoyé sa première équipe d'experts médicaux et des tonnes de fournitures désespérément nécessaires dans le pays. C'est alors que la situation semble s'améliorer en Chine, où une épidémie du nouveau virus respiratoire a été signalée pour la première fois à Wuhan en décembre.


D'autres pays ont également offert leur aide à ceux qui ont été gravement touchés par la crise. Les hôpitaux allemands ont déclaré cette semaine qu'ils accueillaient des patients Covid-19 gravement malades d'Italie et de France.

L'armée américaine en Europe a déclaré avoir livré des fournitures et du matériel médical, y compris des lits d'hôpital, des matelas et des dispositifs intraveineux, de sa base dans la ville portuaire italienne de Livourne à la région durement touchée de Lombardie. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré plus tôt que le pays avait offert plus de 100 millions de dollars d'aide médicale à d'autres nations, y compris l'Iran, ennemi de longue date.

Et jeudi, la Commission européenne a annoncé qu'elle allouerait 38 millions d'euros aux secteurs de la santé et 373 millions d'euros pour la relance économique et sociale dans les Balkans occidentaux « afin de confirmer que nous soutenons la région » dans la lutte contre les coronavirus.

À travers le monde, plus de 3 milliards de personnes vivent sous des mesures de confinement pour limiter la propagation du virus, qui a infecté près de 570 000 personnes dans le monde et tué plus de 26 000 personnes.

La Chine, où plus de 3 200 personnes sont décédées de la maladie, a étendu son aide aux pays d'Europe, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie. Ce n'est pas la première fois qu'elle offre une aide humanitaire lors d'une crise sanitaire mondiale, mais selon les responsables de Pékin, il s'agit du plus grand effort de ce type depuis 1949.

Luo Zhaohui, vice-ministre des Affaires étrangères, a déclaré le 26 mars que Pékin avait offert une aide d'urgence - y compris des kits de test et des masques - à 83 pays parce que « la Chine comprend et est prête à offrir ce que nous pouvons aux pays dans le besoin. »
Il a également déclaré que le pays souhaitait partager son expérience de la lutte contre la pandémie avec le monde.

Mais la réponse de la Chine a suscité des inquiétudes en Occident, des critiques accusant Pékin de chercher à détourner l'attention d'une dissimulation initiale de l'épidémie de Wuhan, qui, selon certains experts en santé, aurait pu retarder la réponse internationale à ce qui est maintenant une pandémie mondiale. .

Marcin Przychodniak, analyste à l’Institut polonais des affaires internationales, a déclaré que les pays qui reçoivent des fournitures, en particulier en Europe centrale et orientale, apprécieraient le soutien de Pékin, mais il y avait des inquiétudes quant aux motivations politiques et économiques potentielles.

« Pour sécuriser ces fournitures médicales, les gouvernements ont dû coopérer directement avec les autorités chinoises afin de pouvoir commander des produits médicaux », a déclaré Przychodniak.

« Il y a peut-être des liens qui y sont attachés, comme souligner le récit chinois d'un ‘leader sage et d'un système politique à succès’ qui a aidé à vaincre le virus en Chine, par des partenaires européens », a-t-il déclaré.

Lundi, Josep Borrell, chef de la politique étrangère de l'UE, a sonné un avertissement à propos de la campagne soft power de Pékin, affirmant que l'Europe « doit être consciente qu’il existe une composante géopolitique, y compris une lutte pour l’influence et la politique de générosité. »

Miwa Hirono, spécialiste de l'aide étrangère chinoise à l'Université Ritsumeikan au Japon, a déclaré que contrairement à l'assistance médicale que Pékin a fournie à l'Afrique de l'Ouest lors de l'épidémie d'Ebola de 2014 à 2016, sa « diplomatie des masques » était souvent liée à l'hypothèse que « la Chine essaie de prendre le leadership mondial en améliorant son image et en renforçant sa puissance douce en fournissant des masques ».

Mais Hirono a déclaré que les motifs de Pékin ne pouvaient pas être entièrement interprétés de cette façon.

« De nombreux autres pays ont également offert leur aide. Tout le monde veut améliorer son image, donc ce n'est pas seulement la Chine », a-t-elle dit. « Peu importe la légitimité de ces préoccupations, lier tout ce que la Chine fait à la quête de la Chine pour le leadership mondial, sans penser au contexte et à l’histoire de l’aide humanitaire, nous aveugle de la véritable nature de l’action de la Chine. »

D'autres pays qui ont livré des fournitures dont ils ont grandement besoin sont la Russie, qui, malgré avec l’Occident, a envoyé 14 avions militaires avec des experts et des fournitures médicales en Italie. Le principal envoyé de la Russie à Washington a également déclaré que le pays était prêt à aider les États-Unis à combattre le virus.

Cuba, frappée par des décennies de sanctions américaines, a fait la une des journaux lorsqu'elle a envoyé un contingent d'urgence de médecins et d'infirmières en Italie. Il a également envoyé des équipes médicales au Venezuela, au Nicaragua, au Suriname, à la Jamaïque et à la Grenade.

La Corée du Sud a fait don de plus de 15 000 kits de test aux Philippines, tandis que Taiwan, une île inépendante que Pékin considère comme faisant partie de son propre territoire ; a déclaré qu'elle enverrait 100 000 masques de protection aux États-Unis chaque semaine. Les autorités taïwanaises se sont également engagées à faire don d'un million de masques faciaux au Paraguay, l'un des rares alliés de Taipei en Amérique du Sud, après que Pékin eut fait la même offre.

De telles offres de Pékin, selon Hirono, étaient peu susceptibles de faire beaucoup pour améliorer son image à l'étranger.
« À court terme, les pays qui reçoivent des masques et du matériel médical apprécieront l'aide de la Chine », a-t-elle déclaré.

« Mais à long terme, il est difficile d'imaginer que les pays qui étaient à l'origine préoccupés par le comportement international de la Chine - disent les questions des droits de l'homme, de la technologie et [de la création] de pièges à dettes, entre autres, vont soudainement oublier tous ces problèmes et adhérer à la politique chinoise tout simplement parce que la Chine leur a donné des masques. »

S’agissant du coronavirus, le ministre espagnol des Affaires étrangères espère que la crise sanitaire pourrait resserrer les liens avec les fournisseurs chinois d'équipements médicaux, selon le SCMP.
  • Arancha González Laya affirme que la pandémie liée au Covid-19 a mis en lumière la négligence de son pays pour ses services de santé.
  • Elle espère également que les pays pourront travailler ensemble sur le développement d'un vaccin.
Par ailleurs La crise du coronavirus suspend « l'année européenne » de la Chine dans un malaise croissant, selon le SCMP.

Pékin avait recentré son attention sur l'UE, mais les principaux rassemblements ont été reportés et les négociations sur un traité bilatéral d'investissement retardées.
Bien que son aide médicale ait été bien accueillie, le récit chinois suscite une inquiétude croissante parmi les diplomates européens.
Complément du 30 mars 2010

On lira dans SCMP du 29 mars, « Coronavirus: la Chine accélère ses exportations de kits de test Covid-19 dans un contexte de pénurie mondiale, alors que la demande intérieure se tarit ».
  • Plus de 100 entreprises chinoises vendent des kits de test de coronavirus en Europe, mais la plupart ne sont pas autorisées à vendre en Chine.
  • Une pénurie mondiale de kits a déclenché une ruée vers les ressources, mais la nature spécialisée du processus de production offre des limites. 
Mise à jour du 11 avril 2020. Bien entendu tous les scientifiques ne sont pas tous d’accord pour le port ou non d’un masque (en tissu ou non).

Pour des chercheurs de l’université de Cambridge, Tout le monde devrait porter des masques lors de la crise COVID-19.
Les gouvernements et les agences de santé devraient reconsidérer les lignes directrices actuelles concernant l'utilisation généralisée des masques lors de la pandémie de COVID-19 et recommander que les masques soient portés par tout le monde.


On lira à ce sujet cette étude, Covid-19: should the public wear face masks? BMJ; 9 Apr 2020; DOI: 10.1136/bmj.m1442

mercredi 25 mars 2020

Choses lues à propos des masques en France


Être confiné permet de regarder ce qui se dit ici et là et de ce qui s’est dit dans un passé récent ou pour reprendre une formule empruntée à Racine, vers un pays éloigné, tant je ne reconnais plus trop mon pays vue l’état d’impréparation flagrante dans la lutte contre le coronavirus, COVID-19.

Mon propos tournera autour d’un seul thème celui des masques …

J’en ai un peu parlé dans cet article, Coronavirus : Oui, il faut suivre les consignes du gouvernement même si vous n'êtes pas d'accord ! qui fournissait quelques informations émanant de la CPAM et des autorités de santé publique incitant la population à porter un masque en cas d’épidémie de grippe ...

Il y a aussi cet autre article témoignage à lire dans Causeur.fr, Le port du masque « à la hongkongaise » comme alternative au confinement. Le masque protège les autres plus que son porteur, où il est question de la pénurie de masques pour la population, et la journaliste fait le parallèle entre le confinement actuel en France, ‘restez chez vous’, et le confinement individuel pratiqué à Hong Kong et elle indique dans un courrier qu’« Il faut donc promouvoir le port du masque comme un acte citoyen d’intérêt collectif. »
Ce courrier a été adressé par Florence de Changy à Martin Hirsch, le directeur de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Alors que le gouvernement nous dit que le port du masque n’est pas utile et que la polémique enfle en France, la journaliste observe les bons résultats obtenus à Hong Kong. 
Sera-t-elle entendue, sans doute, mais quand ?

Quand on aura des masques, en porter deviendra nécessaire ...

Et enfin cet article qui relate une bien étrange histoire des masques pour le personnel de santé dans Le Point, « Pénurie de masques : à qui la faute ? », par Arnaud Mercier, The Conversation France. Professeur en information-communication à l'Institut français de presse (université Paris-2-Panthéon-Assas).
La France a liquidé son stock de masques de protection. Ceux-ci manquent cruellement au personnel de santé. Qui est à l'origine de cette décision ?
À l'heure de la polémique sanitaire interne à la pandémie – l'absence de masques de protection efficaces pour les soignants et pour le personnel indispensable afin de faire fonctionner l'économie du pays même en temps de crise –, il est essentiel de rétablir la chronologie des faits qui a conduit notre pays à se désarmer face au risque de pandémie. Sans doute qu'après le retour à une ère de sécurité sanitaire des commissions d'enquête vont se créer pour faire toute la lumière sur les faits. Avec des moyens d'investigation autres que les nôtres aujourd'hui. Mais, déjà, la lecture complète de nombreux documents officiels publiés permet de rétablir une archéologie des choix de politique publique.

Lisez cet article ainsi que la vidéo qui l’accompagne ci-dessous :


Mais comme je l’ai dit en commençant cet article faisons donc ce voyage dans un passé récent, vers ce pays éloigné, la France …

En lisant par exemple, le rapport n°332 (2004-2005) sur « Le risque épidémique » de M. Jean-Pierre Door, député et Mme Marie-Christine Blandin, sénatrice, fait au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, déposé le 10 mai 2005.

Pour mettre d’emblée l’ambiance, il est indiqué :
Le rapport qui vous est soumis n'est pas limité à l'étude des risques épidémiques potentiels, dont la presse parle fréquemment, mais aborde ceux d'aujourd'hui car « le risque épidémique » demeure un problème majeur de santé publique à l'échelon de la planète : les maladies infectieuses sont responsables d'un tiers de la mortalité observée annuellement. Elles sont causées par des agents appartenant à des groupes très différents, bactéries, virus, champignons, protozoaires, parasites et même prions, pour lesquels les épidémiologies, les maladies induites et les moyens de lutte sont complètement différents. 

Il est rappelé lors d’une audition publique par un médecin :
« Il s'agit également d'apprendre aux professionnels de santé à se servir de certains outils tels que, par exemple, les masques respiratoires lorsqu'ils ont à gérer certains patients. Dans certaines circonstances, ces masques peuvent revêtir une importance toute particulière pour protéger les personnels de santé mais également éviter la diffusion de certaines épidémies.

Voici ci-après des extraits significatifs sur le rôle des masques, à vous de voir ..

Une problématique particulière : la crise de grande ampleur
Nous avons besoin de constituer des stocks de produits très importants mais, dans la mesure où il est peu probable que tous les Etats de l'Union européenne soient agressés en même temps, il serait opportun de disposer de stocks au niveau de l'Union européenne.
Dans la perspective d'une épidémie de grippe, il y aurait, dès la première vague, 30 à 50% de personnes contaminées.
Il faut réfléchir aux conditions de protection de la population. Il faudrait garder les enfants à la maison, interrompre les transports collectifs et le pays serait désorganisé.
S'agissant des masques, tout dépend du niveau de protection recherché, une protection optimale implique la consommation de 4 à 6 masques par jour.
Or, les réflexions sur la protection des populations avec des masques adaptés n'ont pas abouti. Si nous voulons éviter la paralysie du pays, il faut offrir une protection à ceux qui se déplacent.
Il convient également de réfléchir au mode de distribution des produits car, pour éviter la diffusion d'une épidémie, il est absolument indispensable d'éviter la concentration des populations, ce qui implique que les produits soient distribués à la population et non qu'elle aille les chercher.

Une problématique particulière : la crise de grande ampleur
Le plan gouvernemental contre les pandémies grippales a été adopté le 7 octobre 2004, à partir du plan construit, en 1999, par l'Organisation Mondiale de la Santé dont il reprend la structure.
Si une pandémie de type virus H5N1 apparaît sous une forme qui n'est pas contagieuse d'homme à homme, l'isolement pourrait se faire à domicile; par contre si nous entrons dans une phase pandémique contagieuse d'homme à homme, nous devrons lutter contre une telle épidémie par trois méthodes :
- La mise en place de barrières physiques. Cette méthode qui est très efficace implique la possibilité de fermer les écoles, d'interdire les rassemblements de limiter les transports collectifs dans les grandes aux agglomérations ; elle implique aussi que les personnes en contact avec le public puissent disposer de masques adaptés à la pandémie.

La deuxième barrière implique la distribution de médicaments antiviraux et la troisième, l'accès à des vaccins.
Ce plan suscite exactement les mêmes difficultés et interrogations que le plan biotox : à savoir le risque de paralysie du pays et les difficultés de communication vis-à-vis d'une population stressée pour ne pas dire plus. 
Un des moyens de rassurer la population serait de mettre à sa disposition des masques de protection. Les autorités interrogées par vos rapporteurs pensent que des masques classiques, de type masques de chirurgien, n'offriraient qu'une protection extrêmement limitée. Il serait souhaitable de disposer de modèles extrêmement efficaces mais relativement coûteux. Une réflexion est engagée au ministère de l'économie et des finances pour examiner les conditions dans lesquelles des accords pourraient être passés avec des industriels afin que ces derniers se dotent des machines outils nécessaires à la fabrication, dans un délai extrêmement rapide, de plusieurs millions de masques.
Il est prévu de réserver, dans un premier temps, les masques produits aux personnels d'intervention les plus exposés au risque épidémique. Vos rapporteurs considèrent que la réflexion mérite d'être développée sur ce point. La mise à disposition de masques en nombre suffisant aurait certainement un coût très élevé mais, en même temps, aiderait à limiter la paralysie du pays. Vu sous cet angle, il convient de relativiser le coût. Cette dimension de mise en place de barrières physiques pour protéger individuellement chaque personne mérite d'être étudiée très attentivement.

Vous voyez la crise sur les masques ne vient pas hasard, loin s’en faut ...il semble exister une sorte de continuité dans le mur des politiques publiques dont les effets délétères se voient aujourd’hui, alors qu’on est confronté au problème de l’épidémie du coronavirus … CQFD !

Selon DNA du 25 mars sur la visite du Président de la République à Mulhouse :
... interpellé sur le manque de matériels, notamment de masques, comme Marie Castro, directrice d’un Ehpad de Wintzenheim et le Dr Tryniszewski, médecin de ville. « La situation est inédite, c’est du jamais vu, le système est submergé, c’est très inquiétant », a aussi averti un urgentiste mulhousien. « Le flux des malades ayant besoin de réanimation est sans fin, on pourrait remplir une rea classique tous les jours ! », a renchéri une autre urgentiste.
« Je mesure ce que vous êtes en train de prendre comme stress, comme charge de travail, et vous avez accompli un travail remarquable », leur a dit le chef de l’Etat, en annonçant que le nombre de tests en France allait être porté à 29 000 par jour contre 5000 actuellement, surtout pour les soignants et les Ehpad.
Hélas, le Président de la République ne répond pas aux questions qu'on lui pose y compris sur les masques ... c'est très inquiétant ...

Complément du 26 mars 2020. Autre témoignage, « Coronavirus : des masques pour tous en Thaïlande et rien en France, récit au temps du confinement ». 
Salariée à France 3 Alsace et de retour de Thaïlande, j’ai pu comparer l’efficacité (ou non) des mesures prises dans les deux pays pour endiguer la propagation du coronavirus. De la pénurie de masques en France à la profusion à Bangkok, mon voyage se résume à ces deux images.

Complément du 31 mars 2020. On lira la note d'appui scientifique et technique de l'Anses relative à la proposition d’orientations utiles pour la prévention de l’exposition au virus SRASCoV-2 en milieu professionnel, dans des contextes autres que ceux des soins et de la santé, publiée le 30 mars 2020.

Complément du 4 avril 2020. On lira dans Le Figaro.frCoronavirus : vers un port généralisé du masque ? 
Alors que le gouvernement n'a cessé de répéter que les masques n'avaient aucune utilité pour les individus non-porteurs de la maladie, le discours est en train d'évoluer.