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jeudi 26 janvier 2023

France: Les éleveurs alertent sur une «pénurie» de bœuf français

La baisse du nombre de vaches élevées en France se traduit par une "pénurie" de viande de bœuf française, et une hausse des importations, a alerté mercredi la fédération des éleveurs bovins (FNB).

«On a le sentiment que la situation est en train de nous échapper», a déclaré lors d'une conférence de presse Bruno Dufayet, le président de la FNB. Cette fédération spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA rassemble les producteurs de vaches allaitantes, c'est-à-dire élevées pour la viande.

Sur fond de départs à la retraite non remplacés, d'arrêts d'activité et d'aléas climatiques, le cheptel en France, premier producteur européen de viande bovine, se contracte: -11% en six ans.

La France a perdu 837 000 vaches (laitières et allaitantes) depuis 2016, dont 494 000 vaches allaitantes, a détaillé la FNB, citant des chiffres de l'Institut français de l'élevage (Idele).

Cette «décapitalisation», selon le terme utilisé dans la profession, aboutit à une «pénurie de viande bovine française» alors même que la consommation est stable, a souligné Bruno Dufayet.

Bœuf polonais
Résultat: les industriels, qui abattent moins de vaches françaises, importent de la viande, notamment depuis la Pologne, pour faire tourner leurs usines de transformation et alimenter le marché national.

Selon une note de conjoncture de l'établissement FranceAgriMer, les importations de viande bovine ont augmenté, en septembre 2022, de 15,3% sur un an. Un quart du bœuf consommé en France est importé, contre moins de 20% quelques années plus tôt.

«Les ovins ont connu ça dans les années 1980», a relevé M. Dufayet, rappelant que plus de la moitié de la viande d'agneau consommée en France est aujourd'hui importée.

Selon l'éleveur du Cantal, les industriels commencent seulement à se soucier du manque de matière première, dans la mesure où les abattoirs étaient jusqu'ici largement alimentés par les éleveurs souhaitant se séparer de leurs bêtes.

«Désormais la sécurité d'approvisionnement de chaque entreprise est en jeu», a affirmé Emmanuel Bernard, vice-président de la FNB et président de la section bovine de l'interprofession de la viande Interbev.

Le président de la FNB a rappelé que les abatteurs étaient tenus depuis un an de leur proposer des contrats. Ceux-ci auraient le mérite "de sécuriser le revenu des producteurs et l'approvisionnement" des abattoirs.

«On n'inversera pas la tendance, mais on doit essayer d'enrayer» la baisse du cheptel, a plaidé l'éleveur.

Source : Agence Télégraphique Suisse (ATS)

lundi 10 octobre 2022

Les pénuries alimentaires sont programmées avec maestria dans l'Union Européenne : le cas des Pays-Bas par André Heitz

Je reproduits de larges extraits de cet excellent article d’André Heitz car ce qui est train d’arriver ou arrivera peut-être aux Pays-Bas, mais, Dieu nous en garde, cela peut aussi arriver en France ...

«Les pénuries alimentaires sont programmées avec maestria dans l'Union Européenne : le cas des Pays-Bas», source article d’André Heitz* paru sur son blog Agriculture, alimentation,santé publique … soyons rationnels.

Avec une assiduité et une constance remarquables, faisant fi des avertissements climatiques, géopolitiques et sociétaux, l'Union européenne et certains de ses États membres planifient des pénuries alimentaires pour «sauver» la planète. Voici le cas des Pays-Bas.

Des manifestations paysannes à bas bruit dans certains pays
Il y a ce que l'on peut appeler les manifestations conjoncturelles, essentiellement liées à l'augmentation des coûts de production et l'insuffisance des mesures compensatoires gouvernementales.

Ce fut le cas en Espagne, où les agriculteurs ont manifesté à Albacete, Bajadoz, Murcie, etc. Il y a eu des «tractorades», mais le mois d'août n'a, semble-t-il, pas été aussi «chaud» qu'annoncé.

En Italie, la sécheresse et les pertes de production sont un facteur aggravant. C'est Milan qui a été bloqué en juillet, et les agriculteurs ont menacé de rouler sur Rome.

Des manifestations ont également eu lieu en Allemagne, en particulier le 31 août 2022 à l'appel de l'organisation Landwirtschaft verbindet Deutschland (l'agriculture crée des liens en Allemagne).

Tout cela se déroule à bas bruit. Les grands médias ne prêtent guère attention à ces événements, contrairement aux réseaux alternatifs et protestataires qui tentent visiblement de monter un mécontentement plus généralisé.

L'État stratège a frappé aux Pays-Bas
Ce sont les Pays-Bas qui présentent la situation la plus préoccupante. La presse française ne s'y est guère intéressée, alors même que le pays a connu des manifestations massives et parfois violentes. Signalons tout de même un article du Monde, de bonne facture, du 13 juillet 2022.

Répondant à des objectifs européens de rétablissement de la virginité écologique, le gouvernement de M. Mark Rutte a annoncé le 10 juin 2022 un plan de réduction des émissions d'azote de 50% à l'horizon 2030. À sa décharge – partielle – un tribunal avait décidé en 2019 que le pays devait faire beaucoup plus dans ce domaine.

S'illustre ici une dérive inquiétante de nos systèmes démocratiques : des gouvernements et parlements incapables de gérer le présent adoptent des lois fixant des objectifs ambitieux, que l'on sait irréalistes. C'est pour camoufler leur inaction et leur incompétence, ou encore complaire à des franges influentes de l'électorat et de l'opinion dite «publique». Rien de sérieux ne se produisant, les activistes saisissent des tribunaux forcément liés par les textes des lois, et aussi sous l'emprise du discours apocalyptique ambiant. Et les gouvernements – souvent nouveaux – sont sommés de prendre des mesures dévastatrices (ou trouver une autre échappatoire).

Nous avons du reste connu le même phénomène en France avec l'Affaire du Siècle… les activistes trouvent intérêt à saisir la justice dans les pays démocratiques, pas dans les États autoritaires ou à gouvernement illibéral...

Tous les secteurs économiques devront contribuer à l'effort, mais c'est l'agriculture, à l’origine de 46% des émissions – de protoxyde d’azote, d’ammoniac ou de nitrates issus des engrais azotés et des effluents d’élevage – qui a été plus particulièrement visée.

Des objectifs de réduction des émissions d'azote délirants
Le plan de la ministre de l'Environnement et de l'Azote (ça ne s'invente pas !), Christianne van der Wal, et du ministre de l'Agriculture, Henk Staghouwer, prévoit des réductions pouvant aller jusqu'à 97% dans les zones Natura 2000 et 70% dans 131 zones adjacentes, avec un minimum de 12%. Les provinces sont chargées de mettre au point les plans détaillés d'ici au 1er juillet 2023.

Un premier effet de ce plan a été la démission du ministre Henk Staghouwer, qui aura été en poste pendant à peine huit mois. «Je me suis demandé si j'étais la bonne personne pour superviser les tâches qui m'incombent», a-t-il déclaré. «Je suis arrivé à la conclusion que je ne suis pas cette personne.»

L'effet majeur porte évidemment sur l'agriculture, mais aussi sur les industries d'amont et d'aval et, par voie de conséquence, sur la production agricole et alimentaire du deuxième exportateur mondial, mais aussi sur l'ensemble du tissu social en zones rurales.

* André Heitz est ingénieur agronome et fonctionnaire international du système des Nations Unies à la retraite. Il a servi l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV) et l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). Dans son dernier poste, il a été le directeur du Bureau de coordination de l’OMPI à Bruxelles.

Complément du 18 octobre 2022

lundi 30 mars 2020

Pénurie de masques : Les raisons d'un scandale


Après les articles, Coronavirus : Pourquoi la ‘diplomatie des masques’ de la Chine suscite des inquiétudes en Occident et A propos du port du masque en ville, voici une vidéo du Figaro Live qui nous explique comment on en est arrivé là et ça s’appelle « Pénurie de masques : les raisons d’un scandale ».
Malgré les promesses répétées de l'exécutif, sur le terrain, les équipements n'arrivent qu'au compte-gouttes. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi cette pénurie perdure.



Complément du 31 mars 2020. On lira la note d'appui scientifique et technique de l'Anses relative à la proposition d’orientations utiles pour la prévention de l’exposition au virus SRASCoV-2 en milieu professionnel, dans des contextes autres que ceux des soins et de la santé, publiée le 30 mars 2020.


Complément du 4 avril 2020. On lira dans Le Figaro.frCoronavirus : vers un port généralisé du masque ? 
Alors que le gouvernement n'a cessé de répéter que les masques n'avaient aucune utilité pour les individus non-porteurs de la maladie, le discours est en train d'évoluer.
Mise à jour du 10 avril 2020Lu sur Francetvinfo du 9 avril 2020,
Port du masque obligatoire : « Nous prendrons une décision pour l'éventuelle extension du port du masque dans toute la population dès lors que nous pourrons la bâtir sur un consensus scientifique », a expliqué jeudi 9 avril Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement.