dimanche 5 avril 2020

Les toxi-infections alimentaires collectives existent en France, je les ai rencontrées : +24% de foyers de TIAC et +13% de personnes malades en 2018 !


Pour comprendre le tableau des maladies infectieuses d'origine alimentaire en France, vous pouvez disposer au moins de deux documents:
  1. Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013, source BEH janvier 2018.
  2. Les données des toxi-infections alimentaires collectives en France qui sont publiées chaque année par Santé publique de France.
Santé publique de France vient de publier le 30 mars les données 2018 des toxi-infections alimentaires collectives en France. Le document s’intitule « Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (tiac). Données de la déclaration obligatoire, 2018. Point de janvier 2019 ».

Les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2018 sont en augmentation de +24% par rapport à 2017. Le nombre de malades liées à ces TIAC a aussi augmenté : 14 742 en 2018 versus 13 010 en 2017 (+13%)
En 2018, 1 630 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 14 742 personnes, dont 777 (5%) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 2 sont décédées. Par rapport à 2017, le nombre de TIAC notifiées est en augmentation (+24%) : 1 310 TIAC avaient été déclarées en 2017 affectant 13 010 personnes.
Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 35% des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (30% en 2017). Les agents pathogènes les plus couramment suspectés, sur la base des informations épidémiologiques et cliniques, mais sans pouvoir être confirmé sur le plan microbiologique, étaient les agents toxiniques Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus correspondant à 70% des TIAC pour lesquelles un agent a été suspecté (74% en 2017). Aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques dans 16% des TIAC déclarées (18% en 2017).
L’augmentation du nombre de TIAC déclarées entre 2017 et 2018 est principalement observée pour les TIAC familiales (+35%) et les TIAC en restauration collective (+29%). Les TIAC en restauration commerciale ont également augmenté mais dans une moindre mesure (+14%).
En 2018, « Une fermeture des établissements a été ordonnée pour 19 (7%) restaurants commerciaux (20 en 2017) et 12 (5%) établissements de restauration collective (6 en 2017) ».

Dans un précédent compte-rendu à propos des données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2016, il était rapporté :
Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalises depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chêne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l’amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.
Il faut croire si l’on lit des données de 2018 que ce dispositif, comme prévu, n’a pas bien fonctionné … ou plutôt que les contrôles et/ou inspections ne sont pas réalisés en nombre suffisant, ce que le blog n'a cessé de dénoncer depuis des années ...
L’augmentation du nombre de TIAC entre 2017 et 2018 est observée dans les trois types de TIAC : familiales (+35%), restauration collective (+29%) et restauration commerciale (+14%).

A noter que pour les données des TIAC de 2017, il était donné l’explication suivante :
La diminution du nombre de TIAC déclarées entre 2016 et 2017 peut être expliquée principalement par une diminution de 25% des TIAC familiales (465 en 2016 vs. 349 en 2017). Les nombres de TIAC sont très proches entre 2016 et 2017 en restauration commerciale (592 vs. 562 respectivement) et en restauration collective (393 et 392).

Et il était aussi rapporté :
En 2017, le nombre total de TIAC déclarées a diminué pour la 1ère fois depuis 2010 avec une baisse de 145 TIAC (10%) par rapport à 2016. Cette diminution est principalement due à une diminution de 25% observée sur les TIAC familiales. Les nombres de TIAC en restauration commerciale et en restauration collective sont très proches de ceux rapportés en 2016.

Par conséquent, « La diminution du nombre de TIAC déclarées aux ARS et/ou DD(CS)PP en 2017 ne s’est pas confirmée en 2018. »

TIAC déclarées
2018
2017
2016
TIAC familiales
471 (+35%)
349
465
TIAC en restauration commerciale
638 (+14%)
562
592
TIAC en restauration collective
504 (+29%)
392
393

Part des TIAC par agent pathogène suspecté ou confirmé
Par rapport aux données de 2017, le nombre de TIAC par agent pathogène suspecté ou confirmé a augmenté pour tous les pathogènes, parallèlement au nombre total de TIAC notifiées, excepté pour les TIAC à histamine et à Clostridium perfringens qui sont restées à un niveau stable. En proportion, la part de chacun des pathogènes est similaire aux données de 2017.
Le pathogène le plus fréquemment suspecté ou confirmé reste Staphylococcus aureus depuis 2006. Les TIAC liées à ce pathogène ont augmenté entre 2006 (170 TIAC) et 2015 (404 TIAC) parallèlement à l’augmentation du nombre total de TIAC.
Une diminution est observée entre 2015 et 2017 (327 TIAC). En 2018, on observe une légère augmentation du nombre de ces TIAC suspectées ou confirmées à Staphylococcus aureus (354 TIAC).
Entre 2006 et 2010, entre 50 et 100 TIAC suspectées ou confirmées à Bacillus cereus étaient déclarées chaque année. Depuis 2011, leur nombre a augmenté pour atteindre environ 250 TIAC chaque année entre 2013 et 2017. E
En 2018, le nombre de ces TIAC a augmenté jusqu’à 339 TIAC notifiées et atteint le niveau des TIAC à Staphylococcus aureus.

Je vous peux d'ores et déjà vous annoncer que les chiffres de 2019 ne seront pas bons non plus, si l'on en croit cet article, Toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, bilan épidémiologique au 8 janvier 2020.

En effet, selon Santé publique de France,
Depuis début décembre 2019, 179 déclarations obligatoires (DO) de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, principalement des huîtres.
Je voudrais enfin attirer votre attention sur la façon dont Santé publique de France présente les données.En effet, la com de Santé publique met systématiquement en avant les données les plus faibles par rapport aux données les plus élevées.

Ainsi la com de Santé publique de France indique « 1200 à 1500 TIAC notifiées chaque année en France depuis 2012 », « 10 000 à 13 000 personnes touchées chaque année » et « ~30% des TIAC ont eu lieu suite à des repas familiaux, 30% lors de repas dans des structures collectives et 40% lors de repas en restauration commerciale »

Sur l’origine des TIAC, il me semble que le chiffre à mettre en avant doit être le chiffre des TIAC lors des repas en restauration commerciale ...

Enfin, le sujet des sous-déclarations n'est pas évoqué, car comme de bien entendu, c'est normal, puisqu'il s'agit de déclarations obligatoires ...

Mise à jour du 15 avril 2020. On lira dans Food Safety News, un article de Joe Wiltworth, New report documents rise in foodborne illness outbreaks in France.

COVID-19 : Le total de cas américains dépasse les 300 000. Les pays européens envisagent une période de confinement plus longue


Pas de déconfinement en vue, comme entendu ici ou là un peu trop hâtivement, car s'agissant du « COVID-19 : Le total de cas américains dépasse les 300 000. Les pays européens envisagent une période de confinement plus longue », source article de Lisa Schnirring paru le 4 avril dans CIDRAP News.

Le total de cas contaminés par le COVID-19 aux États-Unis a dépassé les 300 000 cas le 4 avril 2020, alors que le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis a recommandé le 3 avril d'utiliser des masques dans les situations où il est difficile de maintenir des mesures physiques (sociales) de distanciation, comme dans les magasins d’alimentation.

Les cas aux États-Unis représentent environ un quart du total mondial signalé, qui a atteint 1 187 798 dans 181 pays, dont 64 084 décès. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le 4 avril 2020 dans son dernier rapport de situation que le dernier pays à avoir signalé son premier cas est Bonaire, Saint-Eustache et Saba, un territoire néerlandais des Caraïbes qui abrite environ 25 000 personnes.

Le CDC conseille les masques en particulier dans les zones durement touchées
Comme prévu, le CDC a déclaré le 3 avril qu'il recommandait de porter des masques en public là où d'autres étapes de distanciation sociale sont difficiles à maintenir, en particulier dans les zones connaissant une transmission communautaire importante.

Son conseil sur un masque simple en tissu, tels que ceux faites maison, visent à ralentir la propagation du virus et à prévenir ceux qui ne se savent pas malades de le transmettre à d'autres. « Les masques en tissu fabriqués à partir d'articles ménagers ou fabriqués à la maison à partir de matériaux courants à faible coût peuvent être utilisés comme mesure de santé publique volontaire supplémentaire », a déclaré l'agence.

Les conseils du CDC couvrent le nettoyage et le retrait du masque et les didacticiels sur la façon de fabriquer les masques. Les données scientifiques à l'appui de l'utilisation de masques pour prévenir la propagation du COVID-19 ou du virus ne sont pas concluantes, et CNN a rapporté que certains experts du CDC ont ressenti une pression de la Maison Blanche pour faire la recommandation sur l'utilisation des masques.

Les maires de certaines villes durement touchées ont déjà recommandé de porter des masques, bien que les responsables de la santé aient averti que leur utilisation ne devrait pas fournir un faux sentiment de sécurité et que le port de ces derniers devrait faire partie de mesures globales qui incluent la distanciation sociale.

Lors du briefing quotidien de la Maison Blanche le 3 avril, le président Donald Trump a abordé la nouvelle recommandation, mais a déclaré qu'il ne pensait pas qu'il en porterait un dans le bureau ovale lors d'une réunion avec des dirigeants mondiaux.

Dans d'autres développements, la Food and Drug Administration (FDA) a délivré des autorisations d'utilisation d'urgence (EUA) pour trois autres tests du COVID-19. Il a également publié et une EUA pour un essai de thérapie par l'Université Johns Hopkins.

Progrès dans les respirateurs à New York
En outre, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a annoncé le 4 avril 2020 des progrès dans l'obtention de plus de respirateurs pour les patients en soins intensifs. Sur Twitter le 4 avril 2020, il a déclaré que le gouvernement chinois facilitait le don de 1 000 respirateurs, qui devraient arriver le 4 avril 2020 à l'aéroport international JFK. Dans un tweet séparé, il a déclaré que l'Oregon envoyait 140 respirateurs. « Au nom du peuple de New York, je vous remercie et soyez assuré que NY remboursera le don lorsque l'Oregon en aura besoin », a-t-il déclaré.

L'administration Trump a hésité à déployer des respirateurs du stock national stratégique dans certains des États les plus touchés.

Lors d'un briefing à la Maison Blanche le 4 avril 2020, Trump a réitéré son allégation, sans preuve, selon laquelle les États demandent plus d'équipements qu'ils n'en ont besoin.

Hier, les États-Unis ont signalé un niveau record de 32 850 nouveaux cas et 1 320 décès supplémentaires, et il semble être en voie d'atteindre ou de dépasser ces niveaux le 4 avril 2020. Ce matin, l'État de New York a signalé 10 841 nouveaux cas et 630 nouveaux décès, portant le nombre total de cas à 113 704. Sur ce total, la ville de New York a signalé au moins 56 280 infections, dont 1 867 décès.

Au 4 avril 2020, six États ont signalé plus de 1 000 nouveaux cas. Il s'agit du New Jersey (4 229), du Michigan (1 481), de la Louisiane (2 199), du Massachusetts (1 334), de l'Illinois (1 453) et de la Pennsylvanie (1 597).

L'Europe prévoit des extensions de confinement
Dans les développements européens, l'Espagne, avec 5 537 cas supplémentaires le 4 avril 2020, a dépassé l'Italie et a maintenant le deuxième plus grand nombre de cas dans le monde, derrière les États-Unis. L'Espagne a également signalé 546 décès supplémentaires, portant le nombre de décès à 11 744. Dans un contexte connexe, le Premier ministre espagnol a annoncé le 4 avril 2020 que le confinement de 15 jours, annoncé le 14 mars, serait prolongé de 2 semaines, jusqu'au 25 avril, a rapporté l'Agence France-Presse (AFP).

L'Italie a signalé le 4 avril 2020 4 805 cas supplémentaires et 681 décès supplémentaires, portant ses totaux respectifs à 124 632 et 15 362. Le nombre de patients dans les unités de soins intensifs en Italie a chuté pour la première fois dans l'épidémie du pays, passant de 4068 le 3 avril à 3994 le 4 avril 2020, a déclaré le directeur de la protection civile du pays, Angelo Borrelli, selon un autre article de l'AFP. L'augmentation quotidienne des nouveaux cas en Italie a ralenti ces derniers jours, mais les responsables de la santé prévoient que le confinement du pays durera probablement au moins un mois de plus.

Dans d'autres développements européens, la France a signalé 4267 cas de plus le 4 avril 2020 et 441 décès de plus dans les hôpitaux, a déclaré le directeur général de la santé du pays, Jérôme Salomon, selon Le Monde. Jusqu'à présent, 2 028 décès sont survenus dans les établissements sociaux & médicaux-sociaux. Il y a maintenant 68 38 personnes atteintes de COVID-19 dans les unités de soins intensifs (hôpitaux), un nombre qui est encore en augmentation mais à un rythme plus lent. La France compte un total de 90 843 cas.

Ailleurs en Europe, le Royaume-Uni a signalé le 4 avril 2020 708 décès supplémentaires, son plus grand bond en une journée, portant son nombre de décès à 4 313. Il a également signalé 3 735 nouveaux cas, portant son total à 41 903.

En Turquie, l'un des nouveaux points chauds d'Europe, les responsables de la santé ont signalé 3 013 cas supplémentaires, portant le total à 23 934.

La Corée du Sud améliore le traçage des contacts
La Corée du Sud a signalé 94 cas supplémentaires et 3 décès supplémentaires, principalement en raison de petits cas groupés continus à Séoul et dans la province de Gyeongii et d'une augmentation rapide des cas importés, ont annoncé le 4 avril 2020 le Centre coréens de contrôle et de prévention des maladies.

Il a ajouté que les critères de recherche des contacts s'étendront désormais à 2 jours avant le début de la maladie et que les fumeurs ont désormais été ajoutés comme groupe à haut risque. La Corée du Sud compte 10 156 cas au total.

Ailleurs en Asie:
  • Au Japon, au moins 118 nouveaux cas ont été signalés le 4 avril 2020 à Tokyo, dont 81 ne sont pas liés à des chaînes de transmission connues, selon Kyodo News. Les nouveaux cas portent le total du pays à plus de 4 000.
  • Singapour a signalé le 4 avril 2020 75 cas supplémentaires, dont 6 importés et 40 liés à des cas ou cas groupés antérieurs.
  • Hong Kong a signalé 17 nouveaux cas, dont 10 avec des antécédents de voyage.
  • La Chine a signalé le 4 avril 2020 19 nouveaux cas, 18 importés et 1 cas local à Wuhan dans la province du Hubei. Il a également signalé 64 nouveaux cas asymptomatiques, dont 26 importés.

Santé publique de France et le nombre de cas en France : Pourquoi distinguer les cas à l'hôpital et les cas en EHPAD ?


Santé publique de France ne souhaite pas comptabiliser les données des cas des personnes hospitalisés avec les données des cas des personnes contaminées dans les ESMS ou établissements sociaux & de médicaux sociaux (l’appellation EHPAD n’a plus cours dans le jargon officiel). Il y a donc des mots qui fâchent ...

Le nombre total de cas en France serait donc de 89 953, pourquoi ne pas le dire ...

Etant un peu têtu par nature et souhaitant comprendre, je reprends la démonstration et la comparaison avec des autres sites fiables en informations situés à l'étranger.

Santé publique de France fait donc au 4 avril 2020 la distinction entre le nombre de cas dans les hôpitaux et les ESMS, mais pas pour le nombre de décès, jugez plutôt :
Site Internet
Nombre de cas
Nombre de décès
South China Morning Post
90 848
7 574
CEBM de l’Université d’Oxford
89 953
7 560
Université John Hopkins
90 853
7 574

A noter que le site de l'OMS reprend les données de Santé publique de France. Y aura-t-il une bataille de données ?

Le Corona-Monitor du BfR en Allemagne montre que « Plus de personnes se protègent contre le coronavirus »


Comme chacun a pu le constater, malgré le même pourcentage de budget de la santé par rapport au PIB, 11,3 %, selon la Commission européenne et l’OCDE, l’Allemagne et la France n’obtiennent pas les mêmes résultats, notamment en termes de décès, face au COVID-19, comme en témoigne les données ci-dessous obtenues du site du South China Morning Post du 5 avril 2020 à à 09h20.
Le BfR, équivalent de l’Anses en Allemagne, a eu la bonne idée de proposer un « Corona-Monitor », un sondage auprès des consommateurs allemands. 

Je vous en avais parlé ici du premier sondage datant du 24 mars, voici le second « Corona-Monitor » du 31 mars 2020. 

Pour les détails, voir le second BfR-Corona-Monitor au 31 mars 2020.

« Plus de personnes se protègent contre le coronavirus », source communiqué du BfR 08/2020, du 3 avril 2020.

La deuxième édition du « BfR-Corona-Monitor » montre que le danger est toujours présent dans l'esprit du public

Le coronavirus inquiète de plus en plus la population allemande. C'est le résultat du « Corona-Monitor », un sondage hebdomadaire de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR).

Selon le sondage, le nombre de participants qui ne se protègent pas a diminué de dix points de pourcentage par rapport à la semaine précédente. « 78 pour cent des participants au sondage prennent un soin particulier à ne pas être infectés par le virus », a déclaré le professeur Dr. Andreas Hensel, président du BfR. « Cela montre que le risque posé par le coronavirus est très clairement perçu. »

Éviter le public était toujours la mesure de protection la plus fréquemment mentionnée spontanément par les participants.

Cependant, le port de vêtements de protection, y compris des masques ou des gants, était plus important que la semaine précédente. Alors que la semaine dernière, seulement environ 6% des personnes interrogées ont nommé des vêtements de protection comme mesure contre l'infection, cette semaine, le nombre est passé à 16%.

L'utilisation de désinfectants a également été mentionnée plus fréquemment par les participants au sondage. En outre, le pourcentage de personnes qui ne sont pas sûres de pouvoir se protéger contre une infection par le nouveau coronavirus a diminué de dix points de pourcentage à 29% par rapport à la semaine précédente.

En revanche, moins de personnes sont enclines à soutenir les mesures visant à contenir le virus. Bien que l'annulation d'événements, les restrictions de voyage et les mesures de quarantaine aient continué d'être jugées appropriées par plus de 90% des participants, l'acceptation du couvre-feu et l'interdiction de contact a diminué.

L'interdiction de contact a été jugée appropriée par 88% des participants, tandis que l'acceptation du couvre-feu est tombée à 67%.

La proximité des autres personnes (79%) et des poignées de porte (63%) sont encore perçues par la plupart des personnes interrogées comme des voies de transmission probables d'une infection corona.

Cependant, les aliments semble également attirer davantage l'attention en tant que voie de transmission, alors que seulement 12% des personnes interrogées la semaine dernière ont vu un risque élevé de transmission via les aliments, cette semaine, le chiffre était de 18%.


L'évaluation de l'impact d'une infection par le coronavirus sur la santé et la connaissance « perçue » des répondants sont restées pratiquement inchangées par rapport à la semaine précédente. Il est à noter, cependant, que les participants au sondage s'informent davantage via les médias, tandis que les réseaux sociaux - probablement aussi en raison des restrictions sur les réseaux sociaux - sont devenus moins importants.

samedi 4 avril 2020

Mettre ou ne pas mettre un masque n'est plus la question, il faut porter un masque !


Le 1er avril, l’OMS indiquait encore quelle était la doctrine à propos des masques :
Nous continuons également à étudier les données probantes relatives à l’utilisation des masques.
La priorité de l’OMS est que les agents de santé de première ligne puissent avoir accès aux équipements de protection individuelle essentiels, y compris les masques médicaux et les respirateurs.
C’est pourquoi nous continuons à travailler avec les gouvernements et les fabricants pour intensifier la production et la distribution d’équipements de protection individuelle, y compris les masques.
Un débat est en cours sur l’utilisation des masques au niveau communautaire.
L’OMS recommande l’utilisation de masques médicaux pour les personnes malades et les personnes qui prennent soin de ces malades.
Toutefois, dans ces circonstances, les masques ne sont efficaces que s’ils sont associés à d’autres mesures de protection.
L’OMS continue de rassembler toutes les données disponibles et d’évaluer l’utilisation potentielle des masques de manière plus large pour lutter contre la transmission de la COVID-19 au niveau communautaire.

La position mise à jour intervient alors que la recherche scientifique pointe sur l'effet positif du port de masques dans la prévention de la propagation du coronavirus, avec plus de gouvernements en Europe exigeant que les personnes se couvrent le nez et la bouche en public.
« Nous pouvons certainement voir les circonstances dans lesquelles l'utilisation de masques, à la fois faits maison et en tissu, au niveau communautaire peut contribuer à une réponse globale globale à cette maladie », a déclaré vendredi (3 avril 2020), le Dr Michael Ryan, directeur exécutif du programme OMS des urgences sanitaires.


Et enfin, « Coronavirus: volte-face sur les masques » en France !
Bientôt tous masqués? Après avoir martelé que les masques étaient inutiles contre le coronavirus quand on n'est pas malade, le discours officiel a changé dans plusieurs pays cette semaine, au risque d'alimenter la confusion du public, voire des accusations de mensonge.
Le gouvernement français lui-même a infléchi sa position en annonçant la fabrication de masques « alternatifs », autres que médicaux.
« Nous encourageons le grand public, s'il le souhaite, à porter (...) ces masques alternatifs qui sont en cours de production », a affirmé vendredi le n°2 du ministère de la Santé, le Pr Jérôme Salomon.
Mercredi, la populaire animatrice de télévision Marina Carrère d'Encausse, également médecin, avait assuré que les propos officiels sur l'inutilité supposée des masques pouvaient s'apparenter à un « mensonge » fait « pour une bonne cause », c'est-à-dire pour les réserver aux soignants.

« Mettre ou ne pas mettre un masque », l'OMS change de cap tandis que les États-Unis et Singapour abandonnent les conseils en cas de pandémie et disent à leurs citoyens de commencer à porter des masques. Source SCMP du 4 avril 2020.

A propos des masques. Exhorter les citoyens à en porter ou à ne pas en porter a été une question controversée chez de nombreux gouvernements.

Tout cela a changé cette semaine. Vendredi, les États-Unis et Singapour ont décidé de conseiller à leurs citoyens de porter des masques lorsqu'ils quittent leur domicile. L'OMS a également changer de cap, voir plus haut dans l’article.



Pour inciter au changement, il était de plus en plus évident que certaines personnes infectées par le coronavirus ne présentaient aucun symptôme et pouvaient être à même de rendre d'autres personnes malades.

Le président Donald Trump a déclaré qu'il était désormais conseillé aux Américains de porter des couvre-visages en « tissu non médical » lorsqu'ils sortent. Les États-Unis comptaient plus de 245 000 cas confirmés et plus de 6 000 décès vendredi.

Le nouveau conseil représente tout un changement, étant donné qu'en février seulement, l’US Surgeon General, Jerome Adams, a twité: « Sérieusement, les gens - ARRÊTEZ D'ACHETER DES MASQUES! ILS NE SONT PAS efficaces pour prévenir le grand public d'attraper le coronavirus, mais si les fournisseurs de santé ne peuvent pas les amener à soigner des patients malades, cela les met, ainsi que nos communautés, en danger! »



Comme le notait Le Figaro.frCoronavirus : vers un port généralisé du masque ? 

Alors que le gouvernement n'a cessé de répéter que les masques n'avaient aucune utilité pour les individus non-porteurs de la maladie, le discours est en train d'évoluer.



Leçons de Hong Kong et d'ailleurs

L'une des raisons du changement de cœur est que, alors que le Covid-19 ravageait des pays comme l'Italie et l'Espagne et augmentait de façon alarmante ailleurs, les experts ont remarqué que les communautés habituées à porter des masques avaient enregistré des taux d'infection plus lents.



À Hong Kong, Taïwan, en Corée du Sud, en Thaïlande et au Vietnam, le port de masques en public est si largement accepté que ceux qui quittent la maison sans visage risquent de se salir ou d'être expulsés. En Europe, la République tchèque et la Slovaquie ont résisté à la tendance occidentale, encourageant l'utilisation du masque par tout le monde.

« Le masquage universel, en tant qu'ensemble de mesures anti-épidémiques, y compris une plus grande distance sociale et une meilleure hygiène des mains, a contribué à garder le Covid-19 sous contrôle », a déclaré le professeur David Hui Shu-cheong, expert en maladies infectieuses, de l'Université chinoise de Hong Kong.

Le port de masques en public est ancré dans la psyché collective des Hongkongais depuis l'épidémie mortelle de syndrome respiratoire aigu sévère de 2003, et les experts estiment désormais que cette habitude a aidé la ville de 7,4 millions d'habitants à maintenir ses chiffres de Covid-19 à 845, avec quatre décès en date de vendredi.

Hong Kong a également traversé la première vague de l'épidémie avec une courbe épidémique plus plate que de nombreux autres endroits où les infections ont explosé. Les observateurs considèrent le nombre remarquable de Hong Kong étant donné sa proximité avec la Chine continentale, où le Covid-19 a commencé, et son statut de plaque tournante du transport international.

En Europe, la République Tchèque a été la première à rendre obligatoire le port d'un masque en public, et a déclaré qu'elle avait aidé à maîtriser ses chiffres de Covid-19. Le pays de 10,6 millions de personnes comptait 3 237 cas confirmés et 31 décès fin mars, contre plus de 115 000 cas et près de 14 000 décès en Italie et plus de 110 000 cas et 10 000 décès en Espagne.

Depuis la mi-mars, tous les Tchèques doivent porter des masques, principalement en tissu faits maison. La Slovaquie l'a également rendue obligatoire. Lundi, l'Autriche a demandé aux acheteurs dans les magasins de porter des masques dans les supermarchés, avec le chancelier Sebastian Kurz affirmant : « Je suis pleinement conscient que les masques sont étrangers à notre culture. Cela nécessitera un grand changement. »

L'examen des conseils sur le port de masques a également eu lieu alors que les médecins et les chercheurs en première ligne comprenaient mieux la propagation du nouveau coronavirus. Ils croient maintenant qu'il peut infecter les gens non seulement par la bouche et les poumons, mais aussi par le nez, ce qui suggère que les masques peuvent aider à ralentir la propagation du virus.

Examen révisé par de nouvelles preuves
L'administration américaine a débattu et décidé de changer d'avis sur les masques ces derniers jours. Mardi, le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a déclaré à CNN que le groupe de travail sur le coronavirus de la Maison Blanche discutait de la question.

Jeudi, il a indiqué que les conseils changeraient et que les Américains seraient encouragés à porter des masques, en disant: « Étant donné que nous savons que les personnes asymptomatiques transmettent clairement l'infection, il est logique que ce ne soit pas une mauvaise idée de le faire. »

Vendredi, le chirurgien général Adams a reconnu que certains trouveraient le changement de position déroutant, mais a déclaré qu'il suivait de nouvelles informations selon lesquelles des personnes infectées sans symptômes pourraient propager Covid-19.

De nouvelles données ont montré que jusqu'à 25% des personnes infectées ne présentaient aucun symptôme, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis. Cela signifie qu'une personne infectieuse ne présentant aucun symptôme et ne portant pas de masque peut infecter des individus en bonne santé qui ne sont pas non plus protégés.

On pense que le nouveau coronavirus se propage à travers de minuscules particules virales et des gouttelettes qui peuvent rester sur les surfaces ou pendre brièvement dans l'air après qu'une personne tousse, éternue ou touche un objet. Une personne en bonne santé peut être infectée si ces gouttelettes virales pénètrent dans sa bouche, son nez ou ses yeux, si elle touche son visage ou entre en contact étroit avec un patient contaminé par le Covid-19.

Un masque chirurgical peut bloquer les éclaboussures et les gouttelettes de grosses particules, mais ne filtre pas les très petites particules transmises lorsqu'une personne tousse ou éternue et pendant certaines procédures médicales.

Le masque N95 à ultra-haute filtration ajustée utilisé par les professionnels de la santé est efficace pour bloquer au moins 95% des minuscules particules en suspension dans l'air.

L'OMS a soutenu que le virus est « principalement transmis entre les personnes par des gouttelettes respiratoires et des voies de contact » telles que la toux et les éternuements.

Certaines études récentes suggèrent que les gouttelettes infectées peuvent parcourir plus de 2 mètres lorsqu'une personne malade tousse ou éternue, ce qui incite les appels à étendre l'utilisation des masques.

Le professeur Yuen Kwok-yung, le meilleur microbiologiste de l'Université de Hong Kong (HKU) et l'un des premiers partisans du port de masques dans la ville, a décrit le cas d'une fillette de sept ans qui a résisté au Covid-19 alors que les membres de sa famille sont tombés malades.

Dans une étude publiée dans Lancet, il a déclaré que la famille de six personnes s'était rendue à Wuhan, l'épicentre de l'épidémie de Covid-19 en Chine, et que la fille était la seule de la famille à ne pas avoir contracté le virus. La raison: elle portait des masques tout au long de leur voyage.

Le Dr Leung Chi-chiu, président du comité consultatif sur les maladies transmissibles à la Hong Kong Medical Association, a déclaré que l'utilisation universelle des masques était vitale pour réduire la propagation du virus.

« La transmission à partir de personnes infectées asymptomatiques a été documentée pour le Covid-19, et la charge virale est particulièrement élevée au stade précoce de la maladie. Le masque, en tant qu'intervention de santé publique, interceptera probablement la liaison de transmission », a-t-il déclaré.

Complément. Presque dans la rubrique 'faits divers', j'apprend que La Belgique a détruit son stock de masques FFP2 en février 2019... sans le remplacer :

Le stock stratégique de masques FFP2 dont disposait la Belgique a été réduit à néant. Achetés au moment de la grippe A/H1N1, ils étaient arrivés à leur date de péremption. Par souci d'économie, la ministre de la Santé a décidé de ne pas renouveler la réserve...
Mise à jour du 10 avril 2020Lu sur Francetvinfo du 9 avril 2020,
Port du masque obligatoire : « Nous prendrons une décision pour l'éventuelle extension du port du masque dans toute la population dès lors que nous pourrons la bâtir sur un consensus scientifique », a expliqué jeudi 9 avril Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement. 
Mise à jour du 11 avril 2020. Bien entendu tous les scientifiques ne sont pas tous d’accord pour le port ou non d’un masque (en tissu ou non).

Pour des chercheurs de l’université de Cambridge, Tout le monde devrait porter des masques lors de la crise COVID-19.
Les gouvernements et les agences de santé devraient reconsidérer les lignes directrices actuelles concernant l'utilisation généralisée des masques lors de la pandémie de COVID-19 et recommander que les masques soient portés par tout le monde.

On lira à ce sujet cette étude, Covid-19: should the public wear face masks? BMJ; 9 Apr 2020; DOI: 10.1136/bmj.m1442

Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!!