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mercredi 27 décembre 2023

La curieuse com de Santé publique France sur «Comment éviter les intoxications alimentaires pendant les fêtes. Quelques conseils simples»

La communication de Santé publique France n’est pas formidable. Elle indique, voir le tweet ci-dessous, «Comment éviter les intoxications alimentaires pendant les fêtes. Quelques conseils simples».

Oui mais voilà, si l’on clique sur l’image, on arrive sur une page appelée Toxi-infections alimentaires collectives, qui renvoie en bas de page à un lien de l’Anses sur Dix gestes simples pour prévenir les risques microbiologiques.

A propos des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), il est indiqué qu’il y a depuis 2012 entre 1200 et 1800 TIAC par an.

Cela étant, tout évolue, et selon le rapport 2022 de l’EFSA-ECDC, la France a signalé en 2022, 1 861 foyers de TIAC, soit +30% (1 309 en 2021), affectant 16 102 personnes (11 056 en 2021). Il me semble que 2023 devrait suivre la tendance. On a vraiment besoin qu'un peu plus que des conseils ...

vendredi 22 décembre 2023

Les toxi-infections alimentaires collectives et l'Anses

L'Anses rapporte dans un tweet qu'un tiers des toxi-infections alimentaires collectives surviennent au domicile ...

Qu'en est-il précisément ? 
Voici quelques élements ...
En 2021, les TIAC ont concerné 1 738 malades en milieu familial (16%), 1 662 en restauration commerciale (15%) et 7 296 en restauration collective (66%). Pour 17 TIAC correspondant à 360 malades (3%), le lieu de repas n’est pas connu.
- En 2021, le nombre de TIAC en restauration commerciale est de 363 et a de nouveau augmenté (+26% par rapport à 2020).
- En 2021, pour les TIAC familiales, ce nombre était de 425 TIAC notifiées.
- En 2021, pour les TIAC survenues en collectivités (restauration d’entreprise, cantines scolaires, instituts médico-sociaux et autres collectivités), on observe un rebond avec 403 TIAC déclarées.

NB : à noter que le lien indiqué n'est pas accessible ... 

Commentaire
Pour les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives en France, Santé publique France rapporte en 2021, 1 309 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 11 056 personnes. Selon le rapport 2022 de l’EFSA-ECDC, la France a signalé en 2022, 1 861 foyers de TIAC, affectant 16 102 personnes.
Tout augmente !

lundi 18 décembre 2023

Un voyage scolaire gâché par une intoxication alimentaire, 35 collégiens et un adulte malades

Cela devait être LA sortie de l'année pour ces collégiens d'un établissement de Nantes. Mais, à la fin du séjour à Paris, des maux de ventre ont commencé à se faire sentir, puis les vomissements, pompiers, hôpital... «Les profs ont bien assuré» disent les parents. Source France 3 du 18 décembre 2023.

Le voyage, préparé par plusieurs enseignants de ce collège de Nantes devait être un agréable séjour dans la capitale.

La quarantaine de jeunes du collège La Noël Lambert et cinq enseignants ont pris le train à 7 h du matin, mercredi 13 décembre. Direction Paris, pour trois jours de balades pédagogiques, dont deux nuits dans une auberge de jeunesse.

Tout se passait bien avec une visite du Panthéon, un spectacle à l'Opéra Garnier, la Cité de la musique. «Un programme d'enfer !» dit un parent. Jusqu'à samedi, le dernier jour lors duquel le programme prévoyait le matin un passage vers la Tour Eiffel et l'après-midi, une visite de l'Assemblée Nationale.

Des maux de ventre
Mais ce matin-là, quelques élèves ont commencé à ne pas se sentir suffisamment bien pour suivre le groupe dans son programme. Plusieurs sont restés à l'auberge de jeunesse, souffrant de maux de ventre et de nausées. Pas de chance.

Pour les autres, le voyage pédagogique s'est poursuivi... tant bien que mal. Et plutôt mal.

Après la Tour Eiffel, le groupe a pris la direction du Palais Bourbon et c'est là que plusieurs dizaines enfants ont, à leur tour, ressenti maux de ventre, maux de tête ou/et nausées. Certains ont même été pris de vomissements.

Vu l'ampleur que prenait cette situation aussi inconfortable qu'inquiétante, il a été décidé d'appeler les pompiers et de nombreuses ambulances ont été mobilisées pour prendre en charge les pauvres collégiens. Lesquels ont été répartis sur cinq hôpitaux différents, chaque groupe accompagné par un enseignant.

Un voyage de retour également mouvementé
Ceux qui n'étaient pas (encore) malades, ont pu faire le voyage de retour comme prévu le vendredi soir, mais plusieurs ont, à leur tour, été pris de vomissements dans le train.

Pour ceux qui étaient restés hospitalisés à Paris, tous ont pu, d'après nos informations, rentrer sur Nantes dans la journée de samedi. Aucun cas grave parmi les nombreux malades.

Alors que s'est-il passé ? Une gastroentérite fulgurante pour tout le groupe ? Peu probable. Les parents penchent plutôt pour une intoxication alimentaire contractée au cours d'un des repas pris lors de ce séjour.

36 personnes intoxiquées
L’Agence régionale de Santé d'Île-de-France que nous avons contactée, parle effectivement «d’une suspicion de Toxi-Infection Alimentaire Collective (TIAC). 35 enfants et un adulte ont présenté des symptômes digestifs compatibles (vomissements et maux de ventre), ayant justifié des consultations dans plusieurs services d’urgences parisiens. Plusieurs cas ont nécessité une surveillance de courte durée à l’hôpital.»
Le nombre d'hospitalisations semble être un peu inférieur selon une source parentale.

Un parent nous confirme avoir reçu un questionnaire à remplir sur les repas pris par l'enfant. Des prélèvements alimentaires et des analyses ont été faits, nous dit l'ARS.

Reste à connaître le résultat de l'enquête menée par l'ARS et à identifier le repas qui a posé problème à 35 enfants et un adulte qui se souviendront longtemps de ce voyage scolaire à Paris.

Commentaire
Pas d'information sur le site ou le compte X de l'ARS Île-de-France.
Quand au nombre de foyers de TIAC en France en 2023, il est temps que l'année se termine ...

mardi 12 décembre 2023

Les foyers de toxi-infection alimentaire signalés dans l'UE ont augmenté de 44%, la campylobactériose et la salmonellose restent inférieures aux niveaux d'avant la pandémie, selon le rapport 2022 de l’EFSA-ECDC sur les zoonoses

«La campylobactériose et la salmonellose restent inférieures aux niveaux d'avant la pandémie - Les infections au virus du Nil occidental en hausse», source EFSA du 12 décembre 2023.

La campylobactériose et la salmonellose ont été les maladies zoonotiques les plus fréquemment signalées chez l'homme dans l'UE en 2022. Toutefois, le nombre de cas est resté inférieur à celui des années prépandémiques 2018-2019.

Pour le virus du Nil occidental, une augmentation du nombre d'infections a été observée. Ces informations, ainsi que d'autres informations sur les zoonoses, ont été publiées aujourd'hui par l'EFSA et l'ECDC dans le dernier rapport annuel de l’UE sur les zoonoses.

Le nombre de cas signalés de campylobactériose, la maladie zoonotique la plus fréquemment signalée, est resté stable en 2022 par rapport à l'année précédente, avec 137 107 cas. La viande de poulet est la source la plus fréquente des infections.

La salmonellose est la deuxième zoonose la plus signalée, avec 65 208 cas en 2022, contre 60 169 en 2021. Cependant, dix-neuf États membres et le Royaume-Uni (Irlande du Nord) ont atteint tous les objectifs fixés pour la réduction de la salmonellose dans les populations de volailles. Il s'agit du résultat le plus élevé depuis 2018, l'année où 14 États membres avaient atteint tous les objectifs – une étape importante dans les efforts collectifs pour lutter contre les maladies zoonotiques et protéger la santé publique.

«Le nombre de cas humains signalés pour les deux maladies d'origine alimentaire les plus courantes reste inférieur à ce qu'il était avant la pandémie», a déclaré Ole Heuer, chef de la section ‘Maladies à potentiel épidémique’ à l'ECDC. «Toutefois, compte tenu de l'impact de ces infections sur la santé humaine, il convient de rester vigilant et de redoubler d'efforts pour continuer à réduire le nombre de cas.»

Augmentation des infections par le virus West Nile
L'année 2022 est la deuxième année présentant le nombre de cas le plus élevé d'infections par le virus du Nil occidental jamais enregistré dans l'UE (1 133 cas) ; 2018 étant l'année où le nombre de cas était le plus élevé jusqu'à présent (1 612 cas). Ces chiffres sans précédent pourraient être dus à des conditions climatiques plus favorables à l'activité des moustiques.

«Le changement climatique accroît la recrudescence des maladies à transmission vectorielle. C’est pourquoi aujourd’hui, une approche «Une seule santé» (One Health) intégrant l’évaluation des risques à la fois pour l’homme et pour l’animal est la voie à suivre», a déclaré Frank Verdonk, chef de l’unité ‘Risques biologiques et santé et bien-être des animaux’ de l’EFSA.

En 2022, 431 oiseaux et 166 chevaux ont été testés positifs au virus du Nil occidental dans l'Union européenne, soit environ le double des chiffres de l'année précédente. Le virus a également étendu sa zone géographique, atteignant des régions jusque-là épargnées (sud-ouest de la France, nord de l'Allemagne et sud de l'Italie).

Le rapport publié ne se contente pas d'examiner les cas de maladie signalés de manière sporadique mais il se penche également sur les foyers de toxi-infection alimentaire, c'est-à-dire les cas où un minimum de deux personnes contractent la même maladie après avoir consommé le même aliment contaminé.

Le nombre de foyers de toxi-infection alimentaire signalés dans l'UE a augmenté de 44%, passant de 4 005 en 2021 à 5 763 en 2022, atteignant des niveaux similaires à ceux des années prépandémiques et provoquant le plus grand nombre de décès liés à des foyers de toxi-infection au cours de la dernière décennie (64). Les décès ont été principalement attribués à Listeria monocytogenes et ont été associés à une grande variété d'aliments, allant de la viande et des produits laitiers au poisson et aux légumes. L'utilisation plus fréquente du séquençage du génome entier est susceptible d'avoir amélioré la sensibilité de la surveillance, augmentant ainsi la capacité à détecter les foyers dans les États membres de l’UE.

Il y a aussi une Infographie qui rapporte dans quelle mesure vos aliments sont-ils sûrs ?
Sources et nombre d'épidémies d'origine alimentaire dans l'Union européenne en 2022.
Commentaire
On découvre les données 2022 sur la listeriose en France avec 451 cas (6,5 cas par million d’habitants), soit une augmentation significative, selon le rapport de l’EFSA-ECDC, alors que Santé publique France est restée à 2019 (6,2 cas par millions d’habitants), étonnant, non ?

Pour les STEC, en France, une tendance à la hausse significative (p < 0,05) a été observée sur la période 2018–2022 en France.

Pour les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives en France, Santé publique France rapporte en 2021, 1 309 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 11 056 personnes. Selon le rapport 2022 de l’EFSA-ECDC, la France a signalé en 2022, 1 861 foyers de TIAC, affectant 16 102 personnes.

Mise à jour du 18 décembre 2023
On lira l'article de Joe Whitworth paru le 18 décembre 2023 dans Food Safety News«Data shows outbreaks rose across Europe in 2022» (Les données montrent une hause des foyers de cas d'intoxication alimentaire en Europe en 2022.

lundi 4 décembre 2023

A propos des bactéries productrices de toxines

«Identifier plus rapidement les bactéries productrices de toxines», source Anses.

Améliorer l’identification des bactéries productrices de toxines est un vrai défi pour comprendre les épisodes d’intoxications alimentaires. Dans le cadre du Programme conjoint européen «One Health» coordonné par l’Anses, l’agence a coordonné un projet collaboratif européen sur les bactéries productrices de toxines qui provoquent le plus de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC).

Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens étaient au cœur du projet européen TOX-Detect. Ce trio n’a pas été choisi au hasard : il s’agit des bactéries productrices de toxines les plus fréquemment impliquées dans les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Selon le rapport de l'Union européenne sur les zoonoses One Health 2021 publié par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) les toxines bactériennes sont la deuxième cause de TIAC après les bactéries elles-mêmes (17%).

Le projet, coordonné par l’Anses, a débuté en 2018 pour une durée de 3 ans. Il a été financé par le programme One Health European Joint Programme (EJP) et a impliqué l’Institut Pasteur, l’Inrae ainsi que différents partenaires de plusieurs pays européens.

«Selon les souches bactériennes, l’expression des facteurs de virulence n’est pas la même. Ces facteurs de virulence sont par exemple la présence de protéines d’adhésion ou la production de toxines, dans l’aliment ou dans l’organisme. Ils servent aux bactéries à contrer les défenses que l’hôte pourrait leur opposer, explique Yacine Nia, co-coordinateur du projet et chef d’unité adjoint de l’unité Staphylococcus, Bacillus, Clostridium (SBCL), du laboratoire de sécurité des aliments de l’Anses. La capacité de la bactérie à nuire à l’organisme sera plus ou moins élevée en fonction de ces facteurs de virulence.»

La plupart des intoxications provoquées par les toxines des trois bactéries étudiées engendrent des symptômes de type gastro-intestinaux (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées). Des décès peuvent survenir, notamment chez les sujets les plus sensibles.

Parmi les sujte d’intérêt,
- Une méthode rapide d’identification de l’espèce bactérienne
- Reconnaître les bactéries grâce à la masse de leurs protéines
- Une spectrothèque adaptée aux bactéries isolées d’aliments, d’animaux ou dans l’environnement

Informations et les publications du projet TOX-Detect sur le site du One Health EJP.

Mise à jour du 18 décembre 2023
Selon un article de Joe Whitworth de Food Safety News sur le bilan 2022 des zoonoses au sein de l’UE,
Avec 1 020 cas, la France est responsable de près de 90% de tous les foyers de cas causés par des toxines bactériennes dans l'UE. Les toxines de Bacillus cereus se sont classées en première position et ont été l'agent causal de cinq épidémies avec plus de 100 cas, signalées par l'Espagne et la France.

samedi 18 novembre 2023

Lorient : Retour sur une intoxication alimentaire massive à la CPAM, l’hypothèse norovirus est avancée

Heureusement que O.-F. est là ! Grâce au journal, cette intoxication alimentaire collective n’est pas oubliée ...

«Morbihan. Un mois après l’intoxication alimentaire massive à la CPAM, une origine toujours floue».

Après avoir consommé le même repas, le 17 octobre 2023, 370 agents de la CPAM du Morbihan ont été victimes d’une vaste intoxication alimentaire collective. Un mois plus tard, l’Agence régionale de santé retient l’hypothèse d’une contamination virale des plats, sans vraiment apporter d’explications.

Les faits

Le 17 octobre 2023, environ 500 agents de la CPAM étaient réunis, à Lorient (Morbihan), à l’occasion de leur assemblée générale. Et, dans les heures et jours qui ont suivi, quelque 230 agents étaient victimes de symptômes gastro-intestinaux. Au final, selon nos informations, ce sont plus de 370 personnes qui ont été malades, dont certaines très sérieusement et durant plusieurs jours. Deux agents avaient dû être hospitalisés.
Très rapidement, la préfecture a confirmé l’hypothèse selon laquelle les agents avaient été victimes d’une Toxi-infection alimentaire collective (Tiac).

Verrine citron ou bouchée champignon bœuf ?

Il a fallu attendre dix jours de plus, le 27 octobre, pour que la direction de la CPAM du Morbihan reconnaisse, à son tour, dans un courriel adressé à l’ensemble de ses collaborateurs, «l’hypothèse de la toxi-infection alimentaire collective via la verrine de tarte citron ou la bouchée champignon crémé et bœuf poêlé», avec une «cause virale (norovirus) semblant la plus probable.»

Pas de germe pathogène

Contactée à de nombreuses reprises, l’Agence régionale de santé a indiqué, jeudi soir, explique que dès le signalement, le 19 octobre, d’une  toxi-infection alimentaire collective, une enquête a été diligentée, en partenariat avec les services de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP56) et de la cellule régionale de Santé publique France.

«Un questionnaire numérique a été adressé aux participants de l’assemblée générale pour recueillir des éléments permettant de préciser la situation et d’évoquer des hypothèses diagnostiques. Le taux de réponse élevé a permis de retenir l’hypothèse de la Tiac», précise l’ARS. Mais, les analyses alimentaires, réalisées sous l’égide de la DDPP, n’ont pas permis de mettre en évidence un germe pathogène. «Au vu des délais d’incubation, des signes présentés, d’analyse, l’hypothèse d’une Tiac d’origine virale probable a été retenue», a conclu l’ARS, qui n’a pas répondu à nos demandes de précisions.

«L’analyse de nos plats témoins a montré qu’aucun germe n’a été trouvé, souligne, de son côté, le prestataire, qui n’avait jamais connu de tel incident. Le schéma le plus probable est qu’une tierce personne ait contaminé les mets, mais on va continuer de chercher pour savoir ce qu’il s’est passé.»

En clair, les agents ont été intoxiqués à cause de ce qu’ils ont mangé, mais pas par ce qu’ils ont mangé…

Commentaire

Nous avons là une fois de plus le manque de transparence et de communication de l’ARS, c’est désormais un classique qui se renouvelle chaque fois.
L’hypothèse norovirus aurait pû être confirmée par des prélèvements de selles. Ont-ils été réalisés ?
Si l’hypothèse norovirus est confirmé, norovirus est un bel et bien un germe (virus) pathogène ...

mercredi 15 novembre 2023

Intoxication alimentaire mortelle dans un Ehpad d'Ille-et-Vilaine : des «seuils anormaux» de bactéries détectés dans les plats servis

Dans la série, ce n’est pas une probable intoxication alimentaire, voire une suspicion d’intoxication alimentaire, voici «Quatre morts dans un EHPAD breton: des «seuils anormaux» de bactéries détectés dans les plats servis», source La Charente Libre du 15 novembre 2023.

Des «seuils anormaux» de deux bactéries ont été retrouvés dans des plats servis dans un Ehpad de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine) où quatre résidents sont morts vraisemblablement des suites d’une intoxication alimentaire intervenue fin octobre, a annoncé ce mercredi le parquet de Saint-Malo.

«[…] Saisie par voie de réquisition par le procureur de la République dans le cadre de l’enquête préliminaire en cours, la Direction départementale de la protection des populations a communiqué son rapport suite à l’inspection qu’elle a réalisée», a indiqué le procureur de la République de Saint-Malo Fabrice Tremel dans un communiqué. «Ce rapport conclut à des non-conformités et notamment à la contamination de plusieurs plats en raison de la présence de seuils anormaux de deux bactéries. Ces résultats ont été obtenus suite à des analyses effectuées sur des prélèvements réalisés sur des plats témoins au sein de l’Ehpad», a ajouté le magistrat, précisant que les investigations se poursuivaient.

Dans un autre communiqué, le magistrat avait évoqué une probable «intoxication alimentaire», ayant atteint quarante résidents et un personnel de l’établissement dans la nuit du 30 au 31 octobre. Dans un communiqué datant du 10 novembre, la direction de l’Ehpad Les Marais disait vivre «dans la tourmente du deuil et des cellules de crise». «Depuis mai 2020, la Résidence Les Marais fait appel au prestataire Medirest - Compass pour les repas. En date du 31 octobre 2023, plusieurs résidents ont été victimes de symptômes digestifs très violents», a indiqué l’Ehpad.

lundi 13 novembre 2023

Intoxication alimentaire mortelle dans un Ehpad d'Ille-et-Vilaine : une quatrième personne décédée

«Intoxication mortelle dans un Ehpad en Ille-et-Vilaine : une quatrième personne décédée», source O.-F. du 12 novembre 2023.

À la suite d’une intoxication alimentaire collective lundi 30 octobre 2023, à l’Ehpad de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine), une quatrième résidente est décédée ce samedi 11 novembre. Une enquête est ouverte pour homicides et blessures involontaires.

Voir aussi l’article du blog du 4 novembre 2023.

Lundi 30 octobre 2023, quarante résidents et un membre du personnel ont été victimes d’une intoxication alimentaire à l’Ehpad Les Marais de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Trois résidents sont décédés. Et jusqu’à ce vendredi 10 novembre, une quatrième personne était hospitalisée. Selon nos informations, confirmées par Louis Thébault, le maire de Pleine-Fougères, cette femme, qui avait de la famille dans cette commune, est décédée ce samedi 11 novembre.

Le parquet de Saint-Malo a ouvert une enquête préliminaire pour homicides et blessures involontaires. Une plainte a été déposée par les membres d’une famille d’un résident décédé.

Enfin, notons le titre surréaliste du journal Le Monde via l’AFP, «Un quatrième mort dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine, après une probable intoxication alimentaire».

Après ce titre débile vient la réalité, Selon le quotidien «Ouest-France», la direction de la résidence Les Marais, de Pleine-Fougères, a confirmé que «l’origine alimentaire» de la pathologie était «aujourd’hui avérée».

Le même titre débile est repris par Le Parisien avec l’AFP, «Ille-et-Vilaine : un quatrième mort dans un Ehpad après une probable intoxication alimentaire».

Dans la nuit du 30 au 31 octobre dernier, une probable «intoxication alimentaire» avait atteint quarante résidents et un personnel de cet établissement d’Ille-et-Vilaine. Une quatrième personne est décédée, annonce le parquet ce dimanche soir.

Décidément entre ‘suspicion’ et ‘probable’, nous voilà bien informés …

Rappelons que «Les analyses, menées par l'Agence régionale de santé, confirment que les trois résidents de l'Ehpad de Pleine-Fougères, décédés le 31 octobre, sont morts d'une intoxication alimentaire.»

Rappelons qu’«En 2021, 16 décès ont été notifiés suite à des TIAC dont 12 chez des résidents dans 7 EHPAD.» Source Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) Données de la déclaration obligatoire, 2021. Publication de février 2023 de Santé publique France.

Enfin, signalons l’absence d’information sur le site de l’ARS Bretagne, un cas d’école !

Complément

samedi 4 novembre 2023

Trois décès liés à une intoxication alimentaire dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine

«Trois décès liés à une intoxication alimentaire dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine», source O.-F. du 3 novembre 2023.

Selon nos informations, plus de quarante résidents auraient été touchés par une intoxication alimentaire, après le déjeuner du lundi 30 octobre 2023, à la résidence Les Marais, de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Trois résidents sont décédés. Une enquête et des analyses bactériologiques sont menées par l’Agence régionale de santé (ARS).

Des analyses sont en cours

«Sur 67 résidents et 2 accueils de jour, 41 personnes ont été malades. Après les premières analyses effectuées, l’ARS a retenu le diagnostic d’une toxi-Infection alimentaire collective (TIAC).» Des plats témoins ont été récupérés par la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) dès le mardi après-midi et les résultats de ces analyses seront connus ultérieurement.

L’ARS indique que : «Trois résidents sont décédés en lien avec cet évènement et un quatrième résident est hospitalisé. Tous les résidents ont bénéficié d’un avis médical. Il n’y a pas de nouveau malade et les résidents sont en amélioration clinique.»

Complément

Il n’y a aucun communiqué de presse sur sur cette TIAC sur le site internet de l’ARS Bretagne, ni sur son compte Twitter.

Complément bis
On apprend qu'il y a un résident de l'Ehpad qui a été hospitalisé.
Il n'y a que Sud-Ouest pour parler de «Trois résidents décédés dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine, une intoxication alimentaire suspectée.»

Mise à jour du 7 novembre 2023
Pas d'information publique de la part de l'ARS Bretagne, merci pour cette communication non-transparence ...

Mise à jour du 10 novembre 2023
«Contacté jeudi 9 novembre, l’ARS Bretagne informe qu’une enquête judiciaire a été ouverte à la suite de ces événements et qu’elle ne peut plus communiquer sur le sujet.»
Cela tombe d’autant mieux que l’ARS Bretagne n’avait pas communiqué ...

Mise à jour du 12 novembre 2023

lundi 9 octobre 2023

Val d'Oise : Fermeture administrative d'un restaurant à Us après le signalement d’une intoxication alimentaire collective de 35 personnes

Cette fois-ci, c'est très étonnant, on ne parle plus de suspicion d'intoxication alimentaire ...
- Locaux et équipements sales
- Traçabilité des denrées non assurées
- Denrées conservées dans des conditions inadéquates
- Locaux non équipés de dispositifs permettant un nettoyage hygiénique des mains

Du fait de ces manquements et en raison du risque de contamination ou de développement de micro-organismes et d’intoxication alimentaire, l’établissement a fait l’objet d’une fermeture.

La mesure de fermeture sera levée dès que l’établissement sera aux normes en vigueur. 

Commentaires d’internautes

- Même à US la ville la plus paumer du 95, je suis exterminé. Le pressing c’est ca, allez fouiller partout dans les moindres recoins.
- Ces gens devraient être poursuivis en justice pour mise en danger de la vie d'autrui et non pas seulement une simple sanction administrative qui pourra être levée.  

Sur la page facebook du préfet du 95, il est expliqué que «ce n'est vraiment un restau mais des salles pour les mariages baptêmes dans lesquels le repas peut être confectionné. Mais ça ne change rien au problème de base.»

D’autres avis d’internautes :

- Plusieurs personnes intoxiqués et vous leurs laisser le droit de rouvrir après remise en conformité..... Fermeture définitive serai le mieux..... Il vous faut quel motif pour fermer ce genre de "resto"?
-Fermeture définitive, dès la réouverture, ils recommenceront c’est pas dur à comprendre pourtant.  

jeudi 10 août 2023

Le polar de l’été ? Une TIAC familliale dans la Sarthe

Une enquête ouverte après l’intoxication collective d’une famille en Sarthe, source O.-F. du 8 août 2023.

Les pompiers sont intervenus à Volnay (Sarthe), à l’est du Mans, ce mardi 8 août 2023 pour secourir trois adultes et quatre enfants à la suite d’une intoxication collective. Une enquête de gendarmerie est ouverte.

Les pompiers sarthois ont dû gérer une intervention «peu commune», ce mardi 8 août 2023 à Volnay tout près de Grand-Lucé au sud-est de la Sarthe.

Selon eux, une famille a été victime d’une «intoxication collective», non pas par inhalation mais par «ingestion», précise un officier de gendarmerie.

Concrètement, cette famille de sept personnes aurait alerté les secours vers 10 h. Arrivent alors à leur domicile, en milieu rural, les sapeurs-pompiers du centre de secours de Challes, une commune voisine, épaulés par leurs collègues du Mans, de Bouloire et de Montfort-le-Gesnois. Ces derniers évacuent trois adultes et quatre enfants au centre hospitalier du Mans.

Il s’agit, selon la gendarmerie, «d’un couple avec leurs quatre enfants. Et de la sœur de la maman. Les enfants sont âgés de 12 ans, de 9 ans, de 30 et de 14 mois.»

Une prise de sang devrait aider les gendarmes à connaître la nature de l’intoxication. En attendant, une enquête judiciaire a été ouverte par les gendarmes de la brigade de Saint-Calais.

Le 9 août, on apprennait que trois membres de la famille sont sortis de l’hôpital

Le père et ses deux jeunes filles de 2 ans et 14 mois sont sortis de l’hôpital, mais la mère, leurs deux garçons âgés de 12 et 9 ans et leur tante sont toujours sous surveillance, a appris le Maine Libre, ce mercredi 9 août 2023.

Une enquête a donc été ouverte auprès du parquet du Mans pour  administration de substance nuisible . La compagnie de recherche du Mans et la brigade de Saint-Calais sont en charge de l’enquête. Plusieurs pistes sont d’ores et déjà écartées.

Des prises de sang et des prélèvements ont été réalisés.  Les résultats des analyses seront connus dans les prochains jours, assure-t-on à la gendarmerie. Ce qui est certain, c’est que les pistes de la malnutrition et de la dérive sectaire, véhiculées par des rumeurs, sont  écartées.

Des produits en provenance de l’étranger

Une hypothèse plus plausible est celle de la consommation d’un aliment ou d’une boisson contaminée. Selon nos informations, la famille, sauf le papa, serait rentrée d’un voyage en Belgique, samedi 5 août 2023. Plusieurs denrées alimentaires auraient été rapportées du périple. Cela  interpelle  les gendarmes, car  c’est la seule chose qu’ils ne consommaient pas habituellement , d’après un élu local. Les produits ont été saisis pour être analysés.

lundi 10 juillet 2023

La Chine révèle une décennie de données des toxi-infections alimentaires collectives dans les sites de restauration

«La Chine révèle une décennie de données des toxi-infections alimentaires collectives des sites de restauration», source article de Joe Whitworth paru le 10 juillet 2023 dans Food Safety News.

Vibrio et Salmonella sont les principaux agents pathogènes bactériens liés aux épidémies dans les établissements de restauration, selon une décennie de données d'incidents en Chine.

De 2010 à 2020, les établissements de restauration en Chine ont signalé 18 331 intoxications alimentaires, qui ont entraîné 206 718 cas de maladie, 68 561 hospitalisations et 201 décès.

Il y a eu 5 607 foyers d’intoxication alimentaire dans des restaurants, 2 876 intoxications alimentaires liées à des vendeurs de rue et 2 560 dans des cantines d'employés. Les banquets ruraux et les vendeurs de rue ont été associés respectivement à 64 et 34 décès. Les données proviennent du système de surveillance des épidémies de maladies d'origine alimentaire (FDOSS pour Foodborne Disease Outbreak Surveillance System).

Le nombre médian de patients par épidémie était de 15, avec une médiane de trois hospitalisations par événement, selon l'étude publiée dans la revue China CDC Weekly.

Des études antérieures ont montré qu'une maîtrise inadéquat du temps et de la température, une mauvaise hygiène de la cuisine et la présence de manipulateurs d'aliments infectés dans les établissements de restauration contribuent aux maladies d'origine alimentaire.

Agent pathogène derrière les incidents

Le nombre de foyers de cas et le nombre de cas a grimpé rapidement de 2010 à 2018, avec un pic de 3 610 foyers de cas et 31 230 cas en 2018. Une diminution en 2020 pourrait être liée à la pandémie de COVID-19 et aux mesures de maîtrise, a révélé l'étude.

Les micro-organismes pathogènes étaient la principale cause d'épidémies dans les régions du sud, du nord-ouest, de l'est, du centre et du nord de la Chine, tandis que les animaux, les végétaux et les champignons toxiques étaient la principale cause dans les régions du nord-est et du sud-ouest.

Les incidents liés aux produits chimiques ont entraîné le plus de décès dans les régions du nord-est, du nord-ouest, du centre et du nord. Alors que les animaux et les plantes toxiques étaient la principale cause de décès dans les régions du sud et de l'est. Les champignons toxiques représentaient les taux de mortalité les plus élevés dans la région du sud-ouest.

Les agents pathogènes représentaient 4 883 foyers de cas, 94 047 cas, 32 170 hospitalisations et 21 décès. Les animaux, les plantes et les champignons toxiques étaient responsables de 3 279 foyers de cas, 30 698 cas, 12 338 hospitalisations et 95 décès. La cause était inconnue pour plus de 18 500 foyers de cas avec 21 décès.

Des substances chimiques, telles que le méthanol et les nitrites, ont causé 63 décès. Vibrio parahaemolyticus, Salmonella et Staphylococcus aureus étaient les agents pathogènes les plus répandus, entraînant 3 333 foyers de cas, 60 520 cas, 21 491 hospitalisations et neuf décès.

Les produits carnés, les produits aquatiques et les légumes ont été associés respectivement à 2 724, 1 595 et 1 571 foyers de cas entre 2010 et 2020.

Foyers de cas d’intoxication alimentaire par cause

Les principales causes de foyers de cas d’intoxication alimentaire dans les restaurants étaient la transformation incorrecte, l'ingestion accidentelle et la contamination croisée. Les principales causes chez les vendeurs de rue étaient l'ingestion accidentelle, un stockage inapproprié et un traitement inadéquat. Les cantines du personnel ont connu des foyers de cas d’intoxication alimentaire principalement dus à une cuisson insuffisante, à une ingestion accidentelle et à un traitement inapproprié.

Malgré la présence de systèmes de management de la sécurité des aliments dans de nombreux restaurants et cafétérias, la mise en œuvre n'a pas toujours été efficace, ont dit les chercheurs. Les mesures de maîtrise comprennent une éducation à la santé publique sur les maladies d'origine alimentaire sur ces sites et une formation régulière à la sécurité des aliments pour les employés et les gestionnaires des restaurants.

Les produits aquatiques contaminés par Vibrio parahaemolyticus dans les restaurants et les banquets ruraux, ainsi que les lectines dans les haricots rouges dans les cantines du personnel, ont été les principaux contributeurs des foyers de cas d’intoxication alimentaire dans les opérations de restauration.

«En raison de l'évolution des habitudes alimentaires et de la nature trépidante de la vie moderne, un nombre croissant de personnes ont choisi de dîner dans des établissements de restauration ces dernières années. Il a été documenté qu'une variété de risques pour la sécurité des aliments existent dans les établissements de restauration, tels que les restaurants, y compris ceux associés aux ingrédients alimentaires, aux pratiques de manipulation, à l'entreposage et au transport. Ces risques peuvent contribuer à l'apparition foyers de cas de maladies d'origine alimentaire.»

Commentaire

Bien entendu, ce ne sont, à mon sens, que des estimations. Ces données me semblent être que la partie émergée de l’iceberg des toxi-infections alimentaires collectives, d'où l'idée de faire encore un effort ...

samedi 3 juin 2023

France : Les toxi-infections alimentaires collectives 2021, nouvelle saison, nouvelle hausse du nombre de cas

Santé publique France nous informent le 2 juin 2023 de la publication de deux documents relatifs aux toxi-infections alimentaires collectives :
Toxi-infections alimentaires collectives en France : les chiffres 2021 (4 pages) et Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Données de la déclaration obligatoire, 2021 (15 pages). Ce dernier document est daté de février 2023.

La petite histoire retiendra que nous avons eu la même année, 2020, les données des TIACs de 2019 mais aussi celles de 2020. Du jamais vu selon un article du blog du 21 décembre 2020.

Il aura donc fallu attendre un certain temps pour avoir les données 2021 des TIACs, j'y vois pour ma part un manque réel de ressources la part de Santé publique France, voire une certaine lassitude à répéter que Salmonella est le pathogène le plus souvent confirmé, et «Malgré les nombreuses mesures de contrôle prises dans les différentes filières, le nombre annuel de souches remontant au CNR reste stable, aux alentours de 10 000 par an.» Source SpF.

Notons que nos amis belges ont diffusé leurs résultats en juin 2022.

Enfin, notons encore que les données diffusées par Santé publique France ne sont pas tout à fait les mêmes que celles diffusées par l’ECDC et l’EFSA dans Toxi-infections alimentaires collectives en France et au sein de l'UE en 2021.

Chiffres clés 2021
En 2021, 1 309 toxi-infections alimentaires collectives ont été déclarées en France (versus 1 010 en 2020) affectant 11 056 personnes (versus 6 814 en 2020 soit +62%), dont 512 (5%) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 16 (0,14%) sont décédées.
Le nombre de TIAC notifiées est en augmentation par rapport à 2020, année fortement impactée par la pandémie de COVID-19, mais qui reste en dessous des données de 2018 et 2019.
Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé sur le plan microbiologique était Salmonella pour 44% des TIAC à agent confirmé (43% en 2020). Les agents pathogènes les plus couramment suspectés sur la base des informations épidémiologiques et cliniques, mais sans avoir été confirmés sur le plan microbiologique, étaient les agents toxiniques Bacillus cereus, Staphylococcus aureus et Clostridium perfringens, correspondant à 67% des TIAC pour lesquelles un agent a été suspecté (74% en 2020). Pour 19% des TIAC déclarées, aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques (18% en 2020).
394 TIAC sont survenues en restaurations collectives ou commerciales.

Lieux de survenue des TIAC déclarées en 2021

Entre 2020 et 2021, la part des TIAC faisant suite à des repas familiaux a diminué, passant de 37% à 33%, et celle des TIAC déclarées suite à des repas dans des restaurants commerciaux est passée de 37% à 35%.

La part des TIAC dans les instituts médicaux-sociaux (IMS) est passée de 11% à 12%. La part des TIAC dans les autres lieux collectifs (entreprises, milieux scolaires, autres collectivités) a augmenté, passant de 15% à 20%.

En 2021, les TIAC ont concerné 1 738 malades en milieu familial (16%), 1 662 en restauration commerciale (15%) et 7 296 en restauration collective (66%). Pour 17 TIAC correspondant à 360 malades (3%), le lieu de repas n’est pas connu.

Entre 2006 et 2019, le nombre des TIAC a régulièrement augmenté chaque année pour atteindre 727 TIAC en 2019. En 2020, année fortement impacté par la crise de Covid-19 et les mesures de distanciation sociale, 369 TIAC en restauration commerciale ont été notifiées (-49% par rapport à 2019). En 2021, le nombre de TIAC en restauration commerciale a de nouveau augmenté (+26% par rapport à 2020), mais reste à un niveau plus faible que celui observé avant la crise sanitaire liée à la Covid-19.

Le nombre de TIAC familiales a également augmenté sur la période 2006 (262 TIAC) et 2019 (569 TIAC). En 2021, ce nombre était de 425 TIAC notifiées.

Le nombre de TIAC survenues en collectivités (restauration d’entreprise, cantines scolaires, instituts médico-sociaux et autres collectivités) a varié entre 330 et 500 TIAC déclarées chaque année depuis 2012. En 2020, 261 TIAC en collectivités ont été déclarées (-45% par rapport à 2019). En 2021, on observe un rebond avec 403 TIAC déclarées en collectivités.

On se référera au rapport pour suivre les non-conformités relevées (TIAC pour lesquelles au moins un type de non-conformité a été identifié) pour chacun des trois lieux de survenues des TIAC. A noter le nombre élevé de non-conformités en restauration commerciale et collective. La nouvelle police sanitaire va avoir du travail ...

Le cas de norovirus

La part annuelle des TIAC virales est très variable depuis 2006 et oscille entre 5% et 19%. En 2021, la part de ces TIAC a atteint 13% de l’ensemble des TIAC déclarées.
Comme indiqué dans un précédent article, norovirus n’intervient que pour très peu dans le nombre de foyers de TIAC en France, ainsi il n’y a eu que 19 foyers de TIAC à norovirus, cela a sans doute fait augmenter la rubrique gastro-entérites aiguês …

Des décès en augmentation ?

À noter une évolution en apparence un peu surprenante, celui du taux de décès, qui semble avoir progressivement augmenté, passant de 0,01% en 2018 à 0,08 % en 2019 et finalement 0,14% en 2021. Santé publique France ne donne pas d’explication sur cette évolution. Source Le Généraliste.

Déclaration obligatoire (DO) ?

Les incidences régionales sont très différentes d’une région à l’autre et ne reflètent pas uniquement le risque de TIAC mais aussi l’exhaustivité de la déclaration et de la transmission des DO.

Limites des données des TIAC

… les TIAC ne sont que la partie la plus visible d’un problème plus vaste. Le fardeau des infections d’origine alimentaire, dont la majorité des cas surviennent de façon sporadique sans lien apparent entre eux, est important et était estimé à entre 1,28 à 2,23 millions de personnes affectées chaque année sur la période 2008-2013. La déclaration et l’investigation des TIAC est un dispositif opérationnel et efficace qui complète utilement les autres dispositifs de surveillance des infections d’origine alimentaires, afin d’améliorer la sécurité sanitaire des aliments.

NB : L’image de l’article provient de Santé publique France. Apparemment, la restauration collective pour enfants est mise à l’honneur, pourtant les données recueillies ne sont pas bonnes ...

Curiosité

Manifestement, le compte twitter de Santé publique France a oublié de parler des Toxi-infections alimentaires collectives 2021, comme c'est ballot ...
Au final, voir ci-dessous, ce n'est que le 7 juin que Santé publique France a diffusé l'information sur twitter.

Complément du 5 juin 2023

Dans le document sur les Toxi-infections alimentaires collectives en France : les chiffres 2021, de Santé publique France, on trouve des recommandations pour les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées :
- cuire à cœur la viande hachée pour les protéger des pathogènes;
- la consommation de viande ou de poisson cru (en tartare ou carpaccio) et de produits laitiers au lait cru (à l’exception des fromages à pâte cuite pressée comme le gruyère ou le comté) leur est fortement déconseillée.

Deux observations à ces recommandations,

i) la notion de jeunes enfants est bien présente mais celle de jeunes enfants de moins de 5 ans a disparu, voir ce lien du ministère de l’Agriculture. Ne pas consommer de lait cru, ni de fromages au lait cru pour les jeunes enfants, et particulièrement ceux de moins de 5 ans.
ii) la cuisson a cœur de la viande hachée aurait méritée le recours à un thermomètre alimentaire afin de s’assurer de la cuisson effective et efficace. Ce sera peut-être pour l’année prochaine ...

Mise à jour du 16 juin 2023

On lira l’article de Joe Whitworth paru dans Food Safety News, La France connaît une augmentation des toxi-infections alimentaires collectives en 2021