lundi 25 mars 2019

Rappel élargi d’aliments pour chiens de Hill’s pour cause de taux élevés de vitamine D



« Le rappel élargi d’aliments pour chiens de Hill’s affecte des animaux de compagnie », source article de Phyllis Entis paru le 25 mars 2019 dans Food Safety News.

Sur le site Internet de Hill’s Pet Nutrition France on peut lire ce qui suit :
Rappel volontaire de boîtes pour chiens 
Hill's Pet Nutrition élargit son rappel volontaire de boîtes pour chien en raison de taux élevés de vitamine D. Cette mise à jour concerne le même prémix de vitamines que celui qui avait conduit au rappel précédent. Veuillez consulter la liste complète des produits concernés par le rappel ci-dessous, y compris les produits additionnels ajoutés le 22 mars 2019.
Par ailleurs,
Si votre code produit, numéro de lot et DLUO se trouvent sur la liste, votre boîte est affectée par le rappel. Cessez de nourrir votre chien avec et contactez-nous au 0 800 22 21 49 pour que nous vous indiquions comment obtenir un remboursement intégral.
Est-ce bien d’un remboursement intégral dont ont besoin les propriétaires de chiens ? Lire ce qui suit …

Hill’s Pet Nutrition (Hill’s) a étendu son rappel mondial semaine dernière pour inclure 85 lots de 33 variétés de conserves et d’aliments humides pour chiens, selon un avis de rappel de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis daté du 20 mars 2019.

Le rappel a des répercussions sur les clients de Hill’s dans au moins 78 pays, d’après les informations publiées sur les sites Internet de Hill’s et le système d’alerte rapide pour l’alimentation humaine et animale (RASFF) de l’Union européenne.
Voir entre autre ce lien du RASFF, ici.

Une liste mise à jour des produits rappelés triés par pays est disponible sur eFoodAlert.

Sept références en France, voir ici dont deux ajoutés le 21 mars 2019.

Hill’s a étendu son rappel après que la FDA ait demandé à la société d’analyser les taux de vitamine D dans d’autres produits ne faisant pas partie du rappel initial. Les analyses effectuées avant les rappels des 31 janvier et 20 mars ont révélé des quantités excessives de vitamine D potentiellement toxiques, selon la FDA.

Selon Hill’s, tous les produits rappelés ont été fabriqués à partir du même prémélange de vitamines provenant d’un seul fournisseur basé aux États-Unis.

Bien que plusieurs centaines de propriétaires d’animaux domestiques aient publié des plaintes sur la page Facebook de Hill’s en réponse à l’avis de rappel, il n’existe aucun décompte officiel du nombre d’animaux de compagnie touchés.

En réponse à une question de Food Safety News, un porte-parole de la FDA a déclaré ce qui suit:
« La FDA a reçu un certain nombre de rapports depuis le premier communiqué de presse relatif au rappel de Hill’s, publié le 31 janvier 2019. Nous sommes en train de vérifier les détails des plaintes et il serait prématuré de divulguer un certain nombre tant que les cas n'auront pas été résolus, vérifiés pour s'assurer qu'ils sont tous liés au produit rappelé et sont bien des cas de toxicité liée à la vitamine D. »

Selon la FDA, les chiens souffrant de toxicité en vitamine D peuvent vomir, ont peu d’appétit, boivent et urinent davantage, bavent excessivement et/ou maigrissent. La gravité des symptômes et la rapidité d’apparition dépendent de la concentration de vitamine D ingérée.

Un chien présentant ces symptômes doit être vu par un vétérinaire immédiatement.

L'histoire de Duncan
Duncan était un lascho bichon de 13 ans, un chien d’entraînement dressé à la détection de crises, et le compagnon de tous les instants de Kelly.

Kelly et Duncan ont partagé l'année entre leurs maisons dans le Michigan et la Floride. Ils ont marché ensemble et ont monté dans des voiturettes de golf ensemble jusqu'à quatre fois par jour.

Il y a douze ans, comme le disait Kelly à Food Safety News, Duncan a été atteint de pancréatite et son vétérinaire lui avait prescrit Hill’s Science Science Diet. Il a mangé des aliments secs et humides I/D et Z/D de chez Hill’s.

Au début du mois de janvier, Duncan a commencé à vomir de la mousse blanche, avait une soif excessive, urinait et était léthargique. Le lendemain matin, il s’est réveillé avec des tremblements.

Au cours des trois jours suivants, au cours desquels Kelly amena Duncan chez le vétérinaire à trois reprises, Duncan perdit beaucoup de poids et son état se détériora.

Trois semaines après la mort de Duncan, Kelly a eu connaissance du rappel de Hill’s. Le 6 février, elle a contacté l’entreprise. Une indemnité consistant en des coupons de 10 dollars lui a été offerte pour l’achat de nourriture pour animaux Hill’s.

Duncan étant décédé plusieurs semaines avant l'annonce du rappel, aucune autopsie, ni aucune suspicion au moment où son décès n'était dû à une toxicité de la vitamine D.

Lorsque Food Safety News lui a demandé quel message elle souhaitait partager avec d'autres parents d'animaux de compagnie, Kelly a répondu:

« Hill’s affirme qu'ils soumettent toute leurs aliments à des analyses approfondies et répétées. Pourtant, ils ont maintenant admis avoir vendu des aliments contaminés par la vitamine D. Évidemment, Hill’s n'avait PAS analysé et contrôlé la qualité afin de vérifier les aliments avant de les mettre en vente. En outre, ils ont traîné des pieds pour émettre les trois avis du rappel, le dernier avis étant le 20 mars. Pendant ce délai, d’autres animaux de compagnie ont été nourris avec ces aliments empoisonnés et sont décédés. Et les rappels n'incluent toujours pas tous les aliments contaminés. Pourquoi quelqu'un leur ferait confiance désormais? Allez sur la page Facebook de Hill’s Pet Nutrition et lisez les milliers de commentaires sous les deux avis de rappel de propriétaires d'animal en colère. »

Kelly a créé un groupe Facebook, Saving Pets One Pet A A Time, à la mémoire de Duncan, où les propriétaires d’animaux de compagnie peuvent commenter leurs expériences et partager des informations sur les différentes options d’aliments nutritifs pour les animaux de compagnie.

Ce que les propriétaires d'animaux devraient faire
  • Si votre animal présente des symptômes de toxicité de la vitamine D, contactez immédiatement un vétérinaire. Fournir une histoire complète du régime alimentaire à votre vétérinaire. Vous trouverez peut-être utile de prendre une photo de l'étiquette du produit pour animaux de compagnie, y compris le numéro de lot.
  • Ne donnez pas des produits rappelés à vos animaux de compagnie. Lorsque vous jetez les produits rappelés, assurez-vous que les enfants, les animaux domestiques et les animaux sauvages n'y ont pas accès. *Les propriétaires d’animaux domestiques peuvent signaler électroniquement la FDA via le Safety Reporting Portal ou en appelant les FDA Consumer Complaint Coordinators de votre État. Il est très utile si vous pouvez travailler avec votre vétérinaire pour soumettre les dossiers médicaux de votre animal dans le cadre de votre rapport. Pour une explication des informations et du niveau de détail qu'il serait utile d'inclure dans une plainte à la FDA, veuillez consulter Comment signaler une plainte relative à un aliment pour animaux domestiques. 
Que doivent faire les vétérinaires?
  • Demandez à vos clients les antécédents alimentaires si vous suspectez une toxicité de la vitamine D, pouvant présenter une hypercalcémie.
  • Ne vendez pas les aliments rappelés à vos clients et contactez le fabricant pour obtenir des instructions. La FDA encourage également les vétérinaires à contacter les clients qui ont acheté des produits rappelés, s'ils en ont les moyens (par exemple via des dossiers médicaux ou des reçus de vente).
  • La FDA accepte les rapports de cas, en particulier ceux confirmés par des diagnostics. Vous pouvez soumettre ces rapports par voie électronique via le Safety Reporting Portal ou en appelant les FDA Consumer Complaint Coordinators de votre Etat. Pour une explication des informations et du niveau de détail qu'il serait utile d'inclure dans une plainte à la FDA, veuillez consulter la section Comment signaler une plainte relative à un aliment pour animaux de compagnie.s 
A ma connaissance, pas d’information de la part de nos autorités sur ces rappels en France, seul le site Oulah signale un rappel le 4 février 2019 …

Complément. Le 25 mars, la DGCCRF fait part du rappel déjà annoncé de février 2019, mais aussi celui de mars 2019, le tout en seul avis de rappel, trop fort la DGCCRF !

Pas d'information en revanche sur les propriétaires de chien qui souhaiterait se plaindre ...

Pas d'information non plus sur le rappel par Aldi France le 25 mars d'Os de jambon pour chien.

samedi 23 mars 2019

Choses lues sur Listeria, à propos de traces de la bactérie retrouvées dans un plat servi à 2000 élèves de l'Aveyron


Décidément, il faut en permanence vérifier les informations que l’on vous livre, je sais bien que les journalistes ne sont que des « Marchands de nouvelles » plus ou moins orientées, pour reprendre le titre de l’excellent livre d’Ingrid Riocreux, mais tout de même, en voici ici quelques exemples … avec Listeria comme centre d’intérêt …

Ainsi en est-il de ce titre de La Dépêche.fr du 22 mars 2019 : Alerte à la listeria : des traces de la bactérie retrouvées dans un plat servi à 2000 élèves de l'Aveyron.

Le terme « traces de Listeria » évoque en moi des souvenirs anciens et j’aimerai ici citer quelques uns des articles commis entre 2009 et 2013 sur ce sujet,
Il subsiste encore, hélas, une erreur souvent commise, les « traces de Listeria ». L’idée sans doute véhiculée est de dire « c’est sans doute présent, mais il y en a très peu comme un résidu de contaminant chimique ».

« Rappelons ici qu’un contaminant biologique et notamment une contamination par Listeria monocytogenes ne se mesure pas par des traces mais par un nombre de bactéries par gramme, quand la quantification est possible. En effet, les méthodes microbiologiques utilisées, pour l’analyse des aliments vis-à-vis de ce germe, sont soit des méthodes de recherche, soit des méthodes de dénombrement. Les méthodes de recherche de Listeria dans les aliments consistent à rechercher la présence de Listeria dans une certaine quantité d’aliment ».
Comme indiqué, l’expression « traces de Listeria » est courante car malheureusement la culture scientifique n’est pas l’apanage de nombreux journalistes et médias … on en sait quelque chose …

Ensuite,
« Pas de quoi paniquer », selon les services de l'Etat, qui affirment que « dans la majorité des cas, il ne se passera rien ».
Souhaitons-le, mais est-ce bien le rôle des services de l’Etat de tenir de tels propos ?

Comme me rapporte un internaute de l’Aveyron qui m’a transmis l’information, « À ce compte là, à quoi cela sert-il de faire des rappels lorsqu'il y a présence de listeria ? »
Une analyse menée dans une cantine scolaire sur un plat de salade italienne a révélé la présence de la bactérie.
Le traiteur, en l'occurrence L'Auberge de Bruéjouls, a subi au lendemain de cette découverte un contrôle des services vétérinaires qui n'a rien montré d'anormal. Le responsable de l'établissement, dépité, aimerait lui aussi connaître l'origine de la présence de cette bactérie, qui peut provoquer des maux de tête et de la fièvre. La listeria est surtout dangereuse pour les femmes enceintes, mais ces dernières ne figurent heureusement pas dans le public concerné.

 Rappelons aussi que dans de nobreux cas, les analyses microbiologiques reviennent négatives ...

Attendons et souhaitons que tout se passe pour le mieux …

Dans le cadre de l’information « restons calme, no panic », la revue 60 millions de consommateurs rapporte le 3 octobre 2018 à propos de « La listeria, risques et précautions »,
Cet organisme est responsable de la listériose, une grave infection alimentaire : 20 à 30 % des cas aboutissent au décès du malade (et même au-delà chez les enfants à naître). Inutile cependant de déclencher une hystérie collective, les cas restent rares : l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en dénombre moins de 400 par an. 
Pas d’hystérie collective donc et « Pas de quoi paniquer » nous dit-on …

Cela étant, pour information, ce n’est pas l’Anses qui dénombre les cas de listériose en France, mais l’InVS qui dépend de Santé publique de France.

Et si l’on se penche sur ce que l’Anses sur la listériose, on découvre :
La listériose en chiffres. Chaque année, 300 cas de listériose environ sont enregistrés en France. Il s’agit de cas isolés les uns des autres (sporadiques), aucune épidémie n’a été identifiée en France depuis 2003. En 2006, le nombre de cas recensés a augmenté, sans raison identifiée, puis s’est stabilisé en 2008. En 2010, on dénombrait 4,9 cas de listériose/million d’habitants et 5,2 cas pour 100 000 naissances. 
Sur les épidémies, signalons pour mémoire ces deux publications de 2014 et 2016 :
Les chiffres cités n’ont pas été réactualisés, et il y a eu de 2013 à 2017, respectivement 369, 373, 413, 375 et 371 cas de listériose en France entière. L’incidence par millions d’habitants de 2013 à 2017 est respectivement de 5,6, 5,6, 6,2, 5,6 et 5,5.

La listériose touche préférentiellement les sujets âgés, les femmes enceintes, les nouveau-nés, et les personnes dont le système immunitaire est altéré, en particulier les personnes atteintes de cancer, de maladies du foie, celles ayant eu une transplantation et les patients dialysés. Plus rarement, des personnes apparemment en bonne santé peuvent être affectées. Le risque de développer une listériose peut être réduit par le respect de bonnes pratiques d’hygiène alimentaire.