mardi 16 avril 2019

Le plasma froid peut détruire 99,9% des virus en suspension dans l'air, selon une étude


« Le plasma froid peut détruire 99,9% des virus en suspension dans l'air, selon une étude », source article de Julie Larson Bricher paru le 16 avril 2019 dans Meatingplace. L’article été adapté par mes soins –aa.

Les virus dangereux présents dans l'air sont rendus inoffensifs lorsqu'ils sont exposés à des molécules d'air chargées, ont montré des chercheurs de l'Université du Michigan (UM).

Les ingénieurs de l'UM ont mesuré la vitesse d'élimination du virus et l'efficacité de plasmas non thermiques, des particules ionisées qui se forment autour de décharges électriques telles des étincelles. Un réacteur à plasma non thermique a pu inactiver ou éliminer du flux d'air 99,9% d'un virus testé, la grande majorité étant due à l'inactivation.

Atteindre ces résultats en une fraction de seconde dans un flux d’air semble prometteur pour de nombreuses applications nécessitant une alimentation en air stérile, a suggéré l’équipe de recherche.

« La voie de transmission des maladies la plus difficile à prendre en compte est la voie aérienne, car nous avons relativement peu de choses pour nous protéger lorsque nous respirons », a déclaré Herek Clack, professeur en génie civil et environnemental à l'UM.

Clack et son équipe de recherche ont commencé à tester leur réacteur sur des flux d'air de ventilation dans une ferme d'élevage près d'Ann Arbor. L’élevage et sa vulnérabilité aux maladies contagieuses du bétail, telles que l’influenza aviaire, ont mis en évidence le besoin immédiat de telles technologies.

Cette approche parallèle - combinant filtration et inactivation des agents pathogènes en suspension dans l'air - pourrait fournir un moyen plus efficace de fournir de l'air stérile que les technologies utilisées aujourd'hui, telles que la filtration et la lumière ultraviolette. Les masques traditionnels fonctionnent en utilisant uniquement la filtration pour la protection.

L’irradiation par ultraviolets ne peut pas se stériliser aussi rapidement, et aussi complètement, qu’un plasma non thermique compact.

Lire le résumé en ligne dans le Journal of Physics D: Applied Physics.

Une vidéo vous est proposée ci-dessous.

Des experts mettent en garde sur la propagation de maladies à transmission vectorielle liées au climat en Europe


« Des experts mettent en garde sur la propagation de maladies à transmission vectorielle liées au climat en Europe », source CIDRAP News du 15 avril 2019.

Lors d'un symposium sur le changement climatique organisé lors de l’European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ECCMID) à Amsterdam, a averti que l'étendue géographique des maladies transmises par les moustiques et les tiques était en pleine expansion, alimentée par de multiples facteurs, dont le changement climatique.

Les experts ont prédit que les épidémies de maladies à transmission vectorielle devraient augmenter dans de nombreuses régions d'Europe au cours des prochaines décennies, même des altitudes jamais atteintes auparavant et des latitudes dans le nord de l'Europe, selon un communiqué de presse de l'ECCMID. Ils ont averti que des actions sont nécessaires pour améliorer la surveillance et le partage des données et pour surveiller les précurseurs environnementaux et climatiques des épidémies.

Jan Semenza de l’European Centre for Disease Prevention and Control, a déclaré que le changement climatique n'est qu'un des nombreux facteurs, parmi lesquels la mondialisation, le développement socio-économique, l'urbanisation et les changements dans l'utilisation des terres.

Giovanni Rezza, qui dirige le département des maladies infectieuses à l'Instituto Superiore di Sanita à Rome, a déclaré que la dure réalité est que des saisons plus chaudes plus longues élargiront le créneau saisonnier de la propagation potentielle d’épidémies de maladies vectorielles favorisant ainsi des événements plus importants.

« Nous devons être prêts à faire face à ces infections tropicales. Les enseignements tirés des récentes épidémies de virus du Nil occidental en Amérique du Nord et de chikungunya dans les Caraïbes et en Italie soulignent l'importance d'évaluer les futurs risques de maladies vectorielles et de préparer les imprévus pour de futures épidémies. »

Les experts ont noté que l'interaction entre plusieurs facteurs rend difficile la projection de la charge de morbidité, mais ils ont expliqué que le changement climatique avait permis aux moustiques et aux tiques de s'adapter, de proliférer et de s'ouvrir à de nouvelles régions, avec des exemples comprenant des épidémies de dengue en France et en Croatie, de paludisme en Grèce, de fièvre du Nil dans le sud-est de l'Europe et de chikungunya en Italie et en France.

lundi 15 avril 2019

Requiem pour E171


Dans une série d’articles plutôt bien faits sur « Alimentation Info Intox », l’Ania a retenu le sujet des additifs alimentaires, avec cet article, Additifs alimentaires, ils ne sont pas là par hasard.

Pour autant, la conclusion de l’article me paraît un peu hâtive, « Non, les additifs alimentaires ne présentent pas de danger pour les consommateurs. »

D’autant que le ciel semble s’assombrir sur l’additif alimentaire E171, malgré un avis de l’EFSA qui indiquait :
« les experts de l'EFSA ont conclu que les données disponibles sur le dioxyde de titane (E171) dans les aliments n'indiquaient pas de problème pour la santé des consommateurs. Ils ont néanmoins recommandé que de nouvelles études soient réalisées pour combler les lacunes dans les données relatives aux effets possibles de cette substance sur le système reproducteur, données qui pourraient leur permettre d’établir une dose journalière admissible (DJA). »
En effet, après l’Anses du 12 avril 2017 puis l’Anses du 15 avril 2019, « l’Anses réitère ses recommandations pour la sécurité des consommateurs ».
L’additif alimentaire E171, constitué de particules de dioxyde de titane (TiO2) notamment sous forme nanoparticulaire, est utilisé dans de nombreux produits alimentaires. Suite à ses travaux d’expertise conduits en 2017, l’Anses a été saisie en février 2019 pour faire le point des études les plus récentes sur la toxicologie par voie orale du E171 et actualiser ses recommandations. A l’issue de cette expertise, l’Agence conclut qu’elle ne dispose pas d’éléments nouveaux permettant de lever les incertitudes sur l’innocuité de l’additif E171. Dans l’attente d’une meilleure caractérisation du danger et des risques du E171, elle réitère ses recommandations générales sur les nanomatériaux visant notamment à limiter l’exposition des travailleurs, des consommateurs et de l’environnement, en favorisant des alternatives sûres et équivalentes en termes d’efficacité. 
Certes, on pourrait attendre le prochain avis de l’EFSA, mais compte tenu de la pression des ONG et des associations de consommateurs, ainsi que les médias, la messe semble dite … d’autant

Sans attendre les résultats du dernier avis de l’Anses, on apprenait :
… le ministre de l’Économie et des Finances va interdire le dioxyde de titane E171, soupçonné d’avoir des effets cancérigènes. 
Pourtant, l’Anses indique clairement dans son dernier communiqué,
… aucune de ces nouvelles études ne permet de confirmer ou d’infirmer le potentiel effet promoteur de la cancérogénèse du E171 rapporté dans l’étude NANOGUT.
On lira les articles sur ce sujet dans les différents blogs dans lesquels j’ai écrit sur le E171, ici et ici.

Complément du 18 avril 2019. Un communiqué du 17 avril 2019 de deux ministères annonce que le Dioxyde de titane : l’additif E171 sera interdit dans les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2020. Requiem in pace ...

Complément du 11 mai 2019. La Fevia, la Fédération de l'industrie alimentaire belge, a publié un communiqué le 29 avril 2019 sur la « Position de la Fevia sur le dioxyde de titane dans les denrées alimentaires ».

Complément du 24 mai 2019. On lira cet article paru dans Food Navigator.com, Is titanium dioxide safe to eat? Fresh research raises concerns over E171.