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jeudi 24 octobre 2019

Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe, selon le BEUC


Ce n’est pas un scoop, on le savait depuis déjà quelques années mais voilà c’est dit, un communiqué du 22 octobre 2019 du BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs) rapporte que selon un nouveau rapport « Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe ».


Avons-nous encore les moyens d'avoir un œil sur nos aliments ?
Le nombre de contrôles alimentaires et les ressources qui leur sont allouées diminuent dans toute l'Europe. C’est la tendance inquiétante qui se dégage du rapport ‘Keeping food in check’, (Conserver les aliments sous contrôle), publié par le BEUC. 

Afin de vérifier que les entreprises alimentaires respectent les lois européennes en matière de sécurité des aliments et d’étiquetage, le BEUC invite les gouvernements à augmenter les ressources allouées aux contrôles et à la Commission de veiller à ce que les rapports des États membres soient complets, faciles d’accès et comparables entre les pays. 

La loi oblige tous les États membres à rendre compte de leurs activités d'inspection chaque année. Le BEUC a analysé les données sur les contrôles officiels des aliments provenant de 12 pays. Voici les principales conclusions:
  • À quelques rares exceptions près, les ressources humaines et financières pour les contrôles des denrées alimentaires diminuent dans l'ensemble de l'UE, de même que le nombre de contrôles;
  • Certains membres du personnel de contrôle ont signalé qu'ils ne disposaient pas des ressources nécessaires pour s'acquitter de leurs tâches.
  • Les contrôles des aliments les plus probables de provoquer une intoxication, tels que les œufs, le lait et la viande, sont en baisse;
  • Les rapports inégaux des États membres rendent les comparaisons difficiles, voire impossibles.
  • Les États membres accordent une priorité faible, voire nulle, aux contrôles de l’étiquetage;
  • Peu de pays ont choisi de publier les résultats des inspections des opérateurs individuels et d'informer les consommateurs des normes d'hygiène en vigueur dans les restaurants et les magasins d'alimentation.
Monique Goyens, directrice générale du BEUC, a déclaré:
« Notre rapport montre que les gouvernements nationaux sont malheureusement en train de réduire les coûts en ce qui concerne la vérification des ressources vitales que constituent nos aliments. Même les produits susceptibles de provoquer une intoxication alimentaire - comme la viande, les œufs et les produits laitiers - sont soumis à de moins en moins de contrôles. Récemment, plusieurs scandales ont fait la une des journaux, notamment du lait et des œufs pour bébés contaminés ainsi que de la viande impropre à la consommation humaine. »
« Les consommateurs se demandent alors légitimement si les gouvernements veillent effectivement à ce que les entreprises respectent les règles - et s'ils en ont les moyens. La méfiance des consommateurs à l’égard des produits alimentaires nuit en définitive aux entreprises et à l’économie dans son ensemble. »

Sur la transparence:
« De nouvelles règles européennes visant à harmoniser les rapports des États membres sur les contrôles des denrées alimentaires entreront bientôt en vigueur. Ces règles faciliteront la comparaison des performances des pays et permettront de repérer ceux qui ne prennent pas suffisamment au sérieux leurs tâches de contrôle. »
« Les notes sur les portes, les ‘smileys’ et les systèmes similaires d’évaluation de l’hygiène alimentaire aident les consommateurs à choisir où manger et acheter des aliments. Cependant, la nouvelle législation de l'UE sur les contrôles des denrées alimentaires laisse aux États membres le droit de développer de tels outils. Certains pays donnent déjà l'exemple (Royaume-Uni, Norvège, Danemark), nous espérons que d'autres suivront. »

Sur le financement:
« Dans un marché unique où les produits alimentaires peuvent traverser plusieurs frontières avant de finir dans les assiettes, nous ne pouvons pas nous permettre des liens faibles dans le système de contrôle. Tous les États membres doivent allouer des ressources suffisantes aux contrôles des denrées alimentaires afin de protéger la santé des Européens. Malheureusement, ils ont manqué l'occasion d'obliger un plus grand nombre d'entreprises du secteur alimentaire à financer les contrôles avec la réforme de la loi d'il y a cinq ans. »

En France, « Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. » Source rapport de la Cour des comptes, février 2019.

« … d’après la DGAL, le Royaume-Uni disposait en 2016 d’un inspecteur pour 74 établissements de remise directe (restaurants, commerces de bouche, distributeurs) alors qu’en France un inspecteur est en moyenne responsable de la surveillance de 3 284 établissements. » Source Rapport d’Information fait au nom de la commission des affaires économiques et de la commission des affaires sociales sur les procédures de retrait et de rappel des produits alimentaires présentant un risque sanitaire.

Pour la baisse drastiques des inspections en sécurité des aliments par le ministère de l’agriculture (voir les bilans de la DGAL), on constatera que malgré un tout petit redressement en 2018, le compte n’y est pas, jugez plutôt,
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 800
Quant d’évaluation des entreprise alimentaire via le système Alim’Confiance, mieux vaut ne pas en parler, une saga sur le blog vous en dira beaucoup plus, ici.

vendredi 26 juillet 2019

Les régles régissant les emballages alimentaires en papier au sein de l'UE ne doivent pas se limiter à un tigre de papier, selon le BEUC


« L'UE a besoin de règles sur les produits chimiques dans les tasses à café, les pailles et les autres emballages alimentaires en papier », selon les résultats d'essais réalisés par le Bureau européen des consommateurs (BEUC). Source communiqué du BEUC du 25 juillet 2019. Traduction d'extraits par mes soins -aa.
Un nouvel essai en laboratoire montre que les emballages alimentaires en papier et en carton de couleur - tels que des tasses à café et des pailles - peuvent contenir et libérer des produits chimiques provenant des encres utilisées pour l'impression. Le papier est le deuxième matériau d'emballage alimentaire le plus utilisé après le plastique. Contrairement aux plastiques, cependant, il n’existe pas de règles européennes régissant l’utilisation du papier comme matériau en contact avec les aliments.
Je ne suis pas d’accord avec cette assertion, voir 1, 2, 3, 4, 5 et 6.

Les résultats montrent la nécessité de lois européennes régissant l'utilisation et la sécurité sanitaire de tous les emballages alimentaires en papier et en carton. Les plastiques à usage unique devant être interdits dans l'UE à partir de 2021, le test a soulevé des préoccupations en matière de sécurité sanitaire concernant certaines solutions de remplacement, telles que les pailles en papier.  
Quatre membres du BEUC, des associations de consommateurs nationaux (Altroconsumo (Italie), Forbrukerrådet (Norvège), Forbrugerrådet TÆNK (Danemark) et OCU (Espagne), ont analysé 76 échantillons d'emballages alimentaires en papier ou en carton imprimés, tels que des tasses à café, des pailles en papier, des serviettes de table imprimées et des produits d'épicerie. Le test a montré que:  
Plus d'un échantillon sur six contenait des amines aromatiques primaires, dont certaines sont susceptibles de provoquer le cancer. Neuf échantillons contenaient ces produits chimiques au-dessus de la limite fixée dans le règlement de l'UE sur les plastiques.  
Presque tous les 76 échantillons contenaient des filtres UV. Certains filtres UV sont soupçonnés de causer le cancer ou de perturber le système hormonal. Une analyse plus poussée de 21 échantillons a montré que les filtres UV migraient dans les aliments au-dessus des niveaux recommandés (en l’absence de règles dans l’UE, l’essai a été relié aux niveaux recommandés par le gouvernement suisse) dans six produits, y compris une boîte de raisins secs pour enfants.  
La sécurité sanitaire de la plupart des substances susceptibles de migrer dans les aliments n'a pas encore été évaluée par l'EFSA, agence chargée de surveillance de la sécurité des aliments dans l'UE.  
Monique Goyens, directrice générale du BEUC, a déclaré: « La plupart des consommateurs supposent naturellement que le matériau en contact direct avec leurs aliments ne contient pas de produits chimiques nocifs, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Les produits chimiques contenus dans les emballages qui s'infiltrent dans nos aliments pénètrent finalement dans notre corps, mais ils n'y ont pas leur place. Ce nouveau test ajoute aux preuves de plus en plus nombreuses de groupes de consommateurs européens que les emballages alimentaires en papier ne sont peut-être pas aussi innocents qu'il n'y paraît. Pour protéger la santé des consommateurs, l’UE doit élaborer des règles strictes qui ne se limitent pas à un tigre en papier. »  
« Il est inquiétant que le papier, qui est le deuxième emballage alimentaire le plus utilisé après le plastique, soit utilisé au contact de nos aliments sans filet de sécurité. Face à l'interdiction ambitieuse du plastique à usage unique imminente, l'UE doit veiller à ce que des solutions de remplacement telles que les emballages alimentaires en papier et en carton soient sans danger pour les consommateurs. »
A suivre …