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jeudi 28 mai 2020

COVID-19: La France et l'Europe vue du Brésil ...


Je ne porte pas de jugement, mais je n'en pas pas moins, sur la démarche du président des Etats-Unis, ni du président du Brésil, mais il est vrai que différents éditorialistes de la presse écrite ou audiovisuelle s'en chargent tellement et régulièrement ...

Si l'on observe le nombre de décès par million d'habitants, l'Europe n'est pas dans la meilleur des positions, c'est le moins que l'on puisse dire, et c'est ainsi que l'on a, selon le CEBM de l'Univesité d'Oxford au 28 mai 2020, 13h20, heure de Paris. Voici quelques exemples :
  • Belgique : 810
  • Espagne : 580
  • Italie : 546
  • Royaume-Uni : 522
  • France : 438
  • Suède : 418
  • Pays-Bas : 343
  • Etats-Unis : 309
  • Brésil : 121
  • Allemagne : 102
  • Russie : 28
On aurait sensiblement les mêmes résultats avec le nombre cas par million d'habitants. On peut observer que la Suède n'a pas fait de confinement contrairement à la France, c'est dire ...

Un ami internaute du Brésil, ça existe, m'a  envoyé l'image ci-dessous qui montre que le Brésil se moque gentiment des éditorialistes de la presse française, jugez plutôt,

dimanche 17 mai 2020

Les impacts du COVID-19 évoluent alors que le nombre de cas dans le monde dépasse 4,6 millions


« Les impacts du COVID-19 évoluent alors que le nombre de cas dans le monde dépasse 4,6 millions », source article de Lisa Schnirring paru le 16 mai dans CIDRAP News.

L'activité du COVID-19 à travers le monde ce week-end reflète une image mitigée de nombreux pays précédemment affectés à la tâche difficile de lever les restrictions et d'éteindre les poussées, tandis que les pays les plus récemment touchés ont du mal à atténuer la propagation exponentielle, alors que le nombre de cas a dépassé les 4,6 millions.

Perspectives sombres pour la facture de l'allègement du COVID-19
Le 15 mai 3020, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté de justesse une loi de secours de 3 milliards de dollars pour le COVID-19 visant à aider les gouvernements des États, locaux et tribaux, avec d'autres mesures ciblant les individus et les activités de riposte à l’épidémie, telles que les tests et la recherche des contacts, a rapporté le Washington Post.

Cependant, les Républicains du Sénat ont déclaré qu'ils ne feraient pas avancer le projet de loi et le président Donald Trump a déclaré qu'il opposerait son veto au projet de loi.

Dans un autre développement, Trump a déclaré qu'il envisageait de restaurer un financement américain à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mais aucune décision n'a été prise, a rapporté Reuters. Une proposition correspondrait au niveau de financement de la Chine, qui représenterait 10% de l'ancien niveau de financement des États-Unis à l'OMS.

La FDA délivre une EUA pour un kit de prélèvement à domicile
Pendant ce temps, la Food and Drug Administration (FDA) a délivré aujourd'hui une autorisation d'utilisation d'urgence (EUA pour emergency use authorization) pour un kit de prélèvements à domicile qui peut être envoyé à des laboratoires spécifiques pour des tests du COVID-19.

L’Everlywell COVID-19 Test Home Collection Kit permet aux personnes à la maison de s’auto-prélever un échantillon nasal après le dépistage à l’aide d’un questionnaire en ligne et l'examen par un laboratoire. La FDA a autorisé deux tests de diagnostic qui peuvent être utilisés pour réaliserr les kits de prélèvements.

Quatre États du nord-est, New York, New Jersey, Connecticut et Delaware, coordonnent des plans d'ouverture des plages pour le week-end du Memorial Day, a annoncé le 15 mai 2020 le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a rapporté CBS News.

Les plages ouvriront le 23 mai avec une capacité de 50% et avec aucune activité de contact comme le football ou le volley-ball. D'autres zones de rassemblement public, telles que les concessions et les aires de pique-nique, resteront fermées.

Et sur le plan sportif, les équipes de la Ligue nationale de football peuvent rouvrir leurs bureaux le 19 mai si cela est autorisé par les règles nationales et locales, selon une note envoyée par le commissaire aux équipes qui a été obtenue par l'Associated Press.

Le nombre total de cas américains est le 17 mai 2020 passé à 1 464 057 cas, et 88 473 personnes sont décédées de leurs infections, selon le tableau de bord en ligne de Johns Hopkins.

Les systèmes de santé en Amérique du Sud sont en situation de stress
Le Brésil est sur le point de devenir le prochain épicentre pandémique, avec des cas d’infection qui augmentent fortement au milieu d'un faible taux de tests, l'application inégale des mesures de distanciation et des stratégies et des messages contradictoires qui découlent de la minimisation de la menace virale par le président, a rapporté le 15 mai 2020 le magazine Time, citant plusieurs experts brésiliens. en santé publique.

Le pays a rapporté le 16 mai 2020 9 696 cas, portant son total respectif à 229 204, le cinquième le plus élevé au monde. Jusqu'à présent, le pays avait signalé 15 368 décès.

Des scientifiques ont déclaré à Time que le Brésil n'était pas encore proche de son apogée, et le scepticisme quant aux mesures de distanciation du président Jair Bolsonaro a conduit à une adhésion tiède. L'importante population du pays, concentrée dans les zones urbaines denses, a également contribué à alimenter la propagation du virus.

Bien que la proportion de lits en unité de soins intensifs (USI) au Brésil soit le double de celle de certains des points chauds d'Europe, ils ne sont pas répartis de manière égale, et huit des États du pays sont déjà à 90% de la capacité en USI, selon l’article. Le 15 mai 2020, le ministre brésilien de la santé, qui ne travaille que depuis environ un mois, a démissionné suite aux critiques du président selon lesquelles il ne faisait pas assez pour rouvrir l'économie ou pousser l'hydroxychloroquine comme traitement, malgré le manque de preuves scientifiques.

D'autres nations sud-américaines luttent également contre les poussées de COVID-19, dont l'Équateur, qui a signalé le 16 mai 2020 1 296 cas. Bien qu'une épidémie à Guayaquil qui a submergé les systèmes de santé et la morgue se soit stabilisée, la situation dans la capitale de Quito empire, a rapporté Reuters.

Les habitants de la ville sont strictement enfermés, et les responsables de la ville ont déclaré que six personnes étaient mortes dans les rues et que les lits des soins intensifs de l'hôpital public étaient proches d eleur capacité de saturation, avec un plan pour en ajouter 80 autres. Le maire, qui a ouvert le 15 mai un hôpital temporaire de 380 lits, a averti que le système de santé de la ville atteignait ses limites.

Wuhan commence les tests dans toute la ville
Des responsables de la santé à Wuhan, en Chine, ont déclaré avoir effectué 116 000 tests le 15 mai, dans le cadre d'un plan visant à tester toute la ville, à la suite de l'identification d'un cluster de COVID-19 dans un quartier résidentiel de la ville, où la pandémie s'est accélérée pour la première fois, selon Reuters. Cependant, certains habitants de la ville craignaient que l'attente des tests dans des centres de tests bondés ne déclenche une propagation accrue de la maladie.

La Chine a signalé le 16 mai 2020 8 cas de plus, dont 2 cas locaux dans la province de Jilin; il a également été signalé 13 cas asymptomatiques supplémentaires, dont 1 importé.

Dans d'autres développements internationaux:
Chien COVID
  • Des pays affectés plus tôt évaluent quand et comment rouvrir leurs frontières. Le 16 mai 2020, le gouvernement italien a approuvé les voyages à destination et en provenance de destinations internationales à partir du 3 juin, mais la Thaïlande a prolongé son interdiction des vols internationaux entrants jusqu'à fin juin.
  • Les cas au Qatar ont augmenté de façon constante au cours des deux derniers mois, et bien que les cas de maladie se soient propagées à l'ensemble de la population du pays, de nombreux cas se trouveraient dans des camps de travail exigus qui abritent environ 600 000 travailleurs étrangers originaires des pays d'Asie et d'Afrique de l'Est, selon CBS News. La maladie est connue pour se propager dans des situations de vie en groupe, et Singapour lutte contre les épidémies dans les dortoirs des travailleurs migrants.
  • L'OMS a publié le 15 mai 2020 un mémoire scientifique sur un syndrome inflammatoire multisystémique chez des enfants et des adolescents atteints de COVID-19. L’OMS a dit qu'il est essentiel de caractériser le syndrome et les facteurs de risque et de comprendre la cause et les traitements. Jusqu'à présent, il n'est pas clair si les cas en Europe et en Amérique du Nord reflètent un vrai schéma ou si la condition n'a pas été reconnue ailleurs. L’OMS a dit qu'il était urgent de collecter des données standardisées, et cela comprenait une définition préliminaire des cas et un formulaire de déclaration de cas. Le 15 mai 2020, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a dit dans une évaluation des risques que 230 cas suspects avaient été signalés dans les pays européens, dont 2 mortels. Au 12 mai, 102 cas suspects avaient été signalés dans l'État de New York, selon les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis.
  • Des chercheurs britanniques lanceront bientôt un essai pour voir si «des chiens COVID» formés peuvent détecter le virus chez l'homme avant que les symptômes n'apparaissent, a déclaré le 16 mai 2020 le ministère de la santé et des affaires sociales du pays dans un communiqué. Les chiens, un mélange de labradors et de cocker spaniels, participant à l'essai peuvent déjà détecter certains cancers.
  • Le total mondial atteint le 16 mai 2020 4 621 327 cas, avec 310 869 décès.
NB : On pourrait ajouter que le port du masque n'est toujours pas obligatoire en France ...

samedi 9 mai 2020

COVID-19: Le confinement a peut-être sauvé des vies en Europe, mais au fait, combien ?


Avant d’en venir aux études qui ont estimé un certain nombre de vies sauvées, voici quelques données.

Je me fie depuis le début de la pandémie de COVID-19 à ces trois sites Internet,

Université John Hopkins (Etats-Unis)

Voici, selon ces trois sites, la situation en France au 9 mai 2020 à 07h30
Site Internet
Nombre de cas
Nombre de décès
South China Morning Post
174 918
25 990
CEBM de l’Université d’Oxford
176 079
26 230
Université John Hopkins
176 202
26 233

Par ailleurs, selon le CEBM de l’Université d’Oxford, données mises à jour au 7 mai 2020, la France avec 14,82% est le troisième pays au monde pour le taux de létalité, derrière le Royaume-Uni, en deuxième position avec 14,96%, et en premier, la Belgique avec 16,37.

Le taux de létalité est le nombre de décès rapportés par nombre de cas rapportés.

Intéressons maintenant à ce qui a été rapporté dans la presse pour la France, à savoir « le confinement a permis de sauver 60 000 vies » en France. 

Trois études sont proposées l'une en France, la seconde en Belgique et la troisième s'est intéressée à 11 pays d'Europe dont la France.

Un article de BFMTV détaille bien cela pour la France dans « Combien le confinement a-t-il sauvé de vies? Découvrez les estimations des chercheurs, région par région ».
Le confinement aurait sauvé un peu plus de 60 000 vies dans l'Hexagone. C'est ce qu'affirment des chercheurs de l'École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP).
Selon leur étude, 73 909 personnes seraient mortes du coronavirus au 19 avril sans la mise en place du confinement, six fois plus que le bilan réel au même moment - un peu plus de 12 000 décès à l'hôpital, sans compter les Ehpad.

Dans le résumé de l’étude, les auteurs indiquent,
Nous avons développé un modèle de transmission spatialisé, déterministe, structuré par âge et compartimenté du SRAS-CoV-2 capable de reproduire la dynamique de pré-confinement de l'épidémie dans chacune des 13 régions métropolitaines françaises.
Grâce à ce modèle, nous estimons, aux niveaux régional et national, le nombre total d'hospitalisations, d'admissions en unités de soins intensifs (USI), les besoins en lits d'hôpitaux (hospitalisation et USI), et les décès hospitaliers qui auraient pu être évités par cette intervention massive et sans précédent en France.
Si aucune mesure de contrôle n'avait été mise en place, entre le 19 mars et le 19 avril 2020, notre analyse montre que près de 23% de la population française aurait été affectée par le COVID-19 (14,8 millions d'individus).
Ainsi, le confinement français a empêché 587 730 hospitalisations et 140 320 admissions en unité de soins intensifs au niveau national. Le nombre total de lits de soins intensifs requis pour traiter les patients dans des conditions critiques aurait été de 104 550, ce qui est bien supérieur à la capacité maximale des soins intensifs français.
Ce premier mois de confinement a également permis d'éviter 61 739 décès à l'hôpital, ce qui correspond à une réduction de 83,5% du nombre total de décès prévus.
Notre analyse montre qu'en l'absence de mesures de contrôle, l'épidémie de COVID-19 aurait eu un fardeau de morbidité et de mortalité critique en France, accablant en quelques semaines les capacités hospitalières françaises.

Ce que les auteurs disent bien, si aucune mesure de contrôle n’avait été mise en œuvre pendant une période d’un mois, mais en dehors du confinement, il y a eu les gestes barrière, complément indispensable au confinement.

Cette étude ne prend pas en compte ni les EHPAD, dont on sait, hélas, que la mortalité a été très élevée, ni l’excès de mortalité pendant cette période.

Pour dire les choses comme je le pense, cette étude, ce n’était pas son objectif, servira de caution au gouvernement en cas de mis en difficulté … afin de justifier la mise en œuvre du confinement.

D’autres études présentées par le blog avait indiqué que le port du masque fait maison aurait permis d’éviter beaucoup plus de décès que le seul confinement. Le port du masque, confinement individuel, non prôné par nos autorités de santé voir du gouvernement.

Ainsi, une étude publiée par des scientifiques de l'Arizona State University a révélé que si 80% des personnes ne portaient que des masques moyennement efficaces, cela pourrait réduire le nombre de décès à New York de 17 à 45% sur une période de deux mois . Même le port de masques efficaces à seulement 20% pourrait réduire la mortalité de 24 à 65% à Washington et de 2 à 9% à New York, si suffisamment de personnes les portaient.

Malheureusement, malgré la recommandation de 50 chercheurs, le port du masque n’est toujours pas obligatoire dans les rues et pendant les courses en France, décidément ce gouvernement a du mal avec les masques même faits maison …

Des études sur le nombre vies sauvées, il y en a d’autres … en Belgique,
A l’initiative de l’Université de Namur, des chercheurs et professeurs de plusieurs universités francophones collaborent et partagent leurs savoirs pour modéliser des scénarios, notamment de déconfinement, et aider à la prise de décision.
Les chercheurs du consortium ont modélisé différents scénarios afin d’évaluer ce qui aurait pu se passer, ce qu’il s’est passé et ce qui pourrait se passer.

Ce qui aurait pu se passer
Si le gouvernement n’avait pas pris de mesures de confinement le 14 mars, on aurait assisté à une croissance exponentielle des contaminations avec une saturation de la capacité hospitalière dès la fin mars. A l’inverse si les mesures de confinement avaient été strictement respectées, on aurait assisté à une réduction importante du nombre d’hospitalisations (moins de 10 par jour et mois de 200 hospitalisation aujourd’hui). Les modèles montrent également que si le gouvernement avait pris les mesures quatre jours plus tard, l’effet aurait été très important sur le nombre d’hospitalisations et de décès. Par ailleurs, le déconfinement n’aurait pas été possible avant les mois de juin/juillet.

Ce qu’il s’est passé
Les chercheurs se sont également intéressés à l’évolution réelle de la situation. Tous les paramètres des modèles ont été adaptés pour être au plus proche de la réalité. Ces modèles permettent par exemple de mesurer et de prédire le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs, le nombre de décès à l’hôpital, en maison de repos ou par classes d’âge.

Selon L’Echo,
En ce qui concerne l’expansion de la maladie, les experts assurent que si on n’avait pas pris la décision de confiner le pays le 14 mars, l’épidémie aurait échappé à tout contrôle. On aurait eu 10 000 hospitalisations par jour à partir de début avril et au moins 100 000 décès aujourd’hui.

Encore plus fort que l'étude française ! 

La Belgique a aujourd’hui le taux de létalité le plus élevé au monde avec 16,37%, le nombre de cas le plus élevé au monde par million d’habitant avec 4 488 cas et le nombre de décès le plus élevé au monde par million d’habitant avec 735 décès, selon le CEBM.

Une troisième étude, cette fois-ci, est celle de l’Imperial College London qui a estimé que « Les mesures contre le coronavirus ont peut-être déjà évité jusqu'à 120 000 décès en Europe ». Voilà déjà un titre plus modeste ... et le titre indique bien 'peut-être' ...

On estime que de fortes mesures de distanciation sociale pour ralentir et supprimer la propagation du COVID-19 à travers l'Europe ont évité des milliers de décès.

Les résultats proviennent d'une nouvelle analyse par des chercheurs de l'Imperial College London, qui estime l'impact potentiel des interventions dans 11 pays européens pour lutter contre la pandémie de coronavirus - y compris les fermetures d'écoles et les confinements nationaux.

Selon l’étude, jusqu'à 120 000 décès ont pu être évités dans 11 pays, dont le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne. Cependant, ils ajoutent que la proportion estimée de personnes ayant été infectées par le virus ne peut représenter qu'entre 2 et 12% de la population (2,7% au Royaume-Uni).

Dans le résumé de l’étude, il est indiqué « Les interventions actuelles restant en place jusqu'à au moins fin mars, nous estimons que les interventions dans les 11 pays auront évité 59 000 décès jusqu'au 31 mars. »


Réponse à l'échelle européenne
De nombreux pays européens ont désormais mis en œuvre des mesures sans précédent pour atténuer l'impact de COVID-19, notamment l'isolement des cas confirmés et suspects, la fermeture des écoles et des universités, l'interdiction des rassemblements de masse et, plus récemment, une distanciation sociale à grande échelle, y compris des confinement locaux et nationaux.

De telles interventions visent à gérer l'épidémie pour prévenir une augmentation des cas qui surchargerait la capacité de soins de santé. Désormais, la dernière modélisation montre que cela peut avoir un impact significatif, évitant potentiellement jusqu'à 120 000 décès en Europe.

Modélisation de l'impact
Dans le dernier rapport, les chercheurs ont cherché à modéliser l'impact probable des interventions en place sur la réduction des pertes de vie. L'équipe a utilisé les données quotidiennes en temps réel du Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) sur le nombre de décès dans 11 pays européens: Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Norvège, Espagne, Suède, Suisse et États-Unis Royaume.

Les modèles se sont concentrés sur le nombre reproductif - le nombre moyen de nouvelles infections générées par chaque personne infectée. On a supposé que les changements dans le nombre de reproducteurs étaient une réponse immédiate à ces interventions mises en œuvre, plutôt que des changements graduels plus larges de comportement. Dans l'ensemble, les modèles estiment que les pays ont réussi à réduire leur taux de reproduction de la maladie.

L’analyse de l’équipe montre que les interventions actuelles restant en place, ces mesures dans les 11 pays auront évité entre 21 000 et 120 000 décès jusqu’au 31 mars. Ils ajoutent que de nombreux décès supplémentaires seront évités en maintenant les interventions en place jusqu'à ce que la transmission tombe à de faibles niveaux.

En plus de réduire les décès, le dernier rapport estime qu'entre 7 et 43 millions de personnes ont été infectées par le coronavirus (SARS-CoV-2) dans les 11 pays jusqu'au 28 mars, ce qui représente entre 1,88% et 11,43% de la population.

Compte tenu du décalage de 2 à 3 semaines entre le moment où les changements de transmission se produisent et le moment où leur impact peut être observé sur les tendances des décès, il est peut-être encore trop tôt pour montrer pour la plupart des 11 pays que les interventions récentes ont été efficaces.

Les chercheurs soulignent que les résultats sont fortement influencés par les données des pays ayant des épidémies plus avancées et des interventions antérieures. Il est essentiel, expliquent-ils, que les mesures actuelles de distanciation sociale restent en place et que les tendances des cas et des décès soient étroitement surveillées dans les prochains jours et des semaines afin de rassurer que la transmission du virus ralentit.

Le rapport complet «Estimation du nombre d'infections et de l'impact des interventions non pharmaceutiques sur le COVID-19 dans 11 pays européens» est disponible ici.

Complément de fin de journée.
Je suis tombé sur une vidéo d'une interview de Jean-François Toussaint, directeur de l’institut d’épidémiologie Irmes (Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport) et c'est assez détonnant ... il a comparé les résultats des pays selon le confinement ou pas de leur population ...

Il semble remettre en cause le confinement, mais pas des gestes barrière et encore moins du port du masque ...

« Les pays qui ont confiné et ceux qui n’ont pas confiné ont le même taux de mortalité à la fin de cette vague », explique-t-il. « Pour les pays qui n’ont pas confiné en Europe, comme la Suède et les Pays-Bas, ou qui font un confinement très ciblé comme l’Allemagne, on voit que l’ensemble des phases ascendantes puis descendantes sont les mêmes. »

« Au moment où tous les pays ont passé le pic, un peu en-dessous de la moitié de l’ensemble de la vague, ces trois pays [la Corée du Sud, la Suède et les Pays-Bas] ont le même résultat en moyenne que les autres pays européens qui ont confiné de façon stricte », assure-t-il.


Après l'avoir écouté, faites-vous votre propre opinion ...




Mise à jour du 5 juin 2020. Je relaie un peu tardivement un article de Jean-Pierre Nordmann paru dans Contrepoints du 12 mai 2020, Les modèles du Premier ministre se révèlent… faux !
Le confinement tel que pratiqué en France ne permettrait pas de réduire significativement la mortalité par rapport à d’autres approches plus ciblées.

vendredi 10 avril 2020

Des pays envisagent une prolongation du confinement lié au COVID-19 alors que les cas mondiaux augmentent


« Des pays envisagent une prolongation du confinement lié au COVID-19 alors que les cas mondiaux augmentent », source article de Lisa Schnirring paru le 9 avril dans CIDRAP News.

L'activité COVID-19 montrant des signes précoces de stabilisation dans certaines parties de l'Europe, certains gouvernements envisagent de prolonger leur ordre de confinement, alors que des cas sont en augmentation ou en reprise dans d'autres parties du continent.

Pendant ce temps, des cas s'accélèrent dans une partie de l'Asie, notamment en Indonésie, à Singapour et au Japon, et les dirigeants économiques sont aux prises avec l'impact économique de la pandémie et comment financer la riposte.
Certains pays préconisent 2 m de distanciation sociale.
Le total de la pandémie a atteint 1 619 495 cas dans 184 pays, ainsi que 97 200 décès, selon le tableau de bord en ligne de Johns Hopkins. (chiffres adaptés au moment de rédiger cet article, le 10 avril à 17h00 -aa).

Les retombées économiques les plus graves depuis la Grande Dépression
Avant les réunions de la semaine prochaine avec la Banque mondiale, la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a déclaré le 9 avril 2020 que les retombées économiques de la pandémie du COVID-19 seront les pires depuis la Grande Dépression.

Et elle a déclaré que bien que les gouvernements aient déjà dépensé 8 milliards de dollars pour amortir le coup, elle a prédit que le monde ne connaîtra qu'une reprise partielle en 2021.

Dans un autre développement financier, le conseil d'administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a approuvé à l'unanimité le 9 avril 2020 un nouveau financement de réponse au COVID-19, qui s'élève désormais à 1 milliard de dollars, ciblant 54 pays. Le groupe avait précédemment approuvé 500 millions de dollars de flexibilité de subvention, et l'action du 9 avril autorise 500 millions de dollars de plus.

Les pays européens soupèsent une prolongation du confinement
En Italie, le nombre de nouveaux cas et de décès a de nouveau augmenté tous les deux le 9 avril 2020, après quelques jours de ralentissement, une tendance généralement observée lorsque l'activité de l'épidémie commence à se stabiliser. Le pays a signalé 4 202 nouveaux cas, contre 3 863 le 8 avril, ainsi que 610 décès supplémentaires, contre 542 la veille, a rapporté Bloomberg News.

Le confinement du pays doit expirer le 13 avril, mais le Premier ministre Giuseppe Conte se prépare à le prolonger de deux semaines, avec la possibilité que certaines entreprises et magasins soient autorisés à ouvrir, a indiqué l’article.

Le parlement espagnol débat d'une mesure visant à prolonger le confinement du pays jusqu'au 26 avril, a rapporté la BBC. Le pays, deuxième pays le plus touché au monde, a fait état de 683 décès le 9 avril 2020, contre 757 la veille.

La Belgique et les Pays-Bas continuent de voir une augmentation constante et continue des cas de COVID-19, chaque pays signalant à nouveau plus de 1 000 nouveaux cas le 9 avril 2020. Le président du comité scientifique belge des coronavirus a déclaré à Politico que le pic commençait à se manifester. Il a noté que, bien que la Belgique ait l'un des taux de mortalité par habitant les plus élevés d'Europe, c'est l'un des rares pays à inclure les décès hors hôpital dans ses totaux.
Pour information, la France le fait aussi avec les décès dans les EHPAD dans le taotal des décès. -aa.

Le nombre de patients en unité de soins intensifs (USI) continue d'augmenter et le pays s'inquiète des épidémies dans les EHPAD. Le personnel de l'armée a été recruté pour soutenir le personnel dans deux d'entre eux.

Aux Pays-Bas, des responsables constatent également des signes précurseurs de stabilisation du nombre de patients hospitalisés et en soins intensifs, a rapporté Algemeen Dagblad, un journal de Rotterdam. Les cas du pays sont concentrés dans les provinces du Brabant du Nord et du Limbourg au sud.

Augmentation des cas en Turquie et en Russie
Pendant ce temps, la Turquie signale une recrudescence continue de nouveaux cas, avec 4 056 signalés le 9 avril 2019. Les cas sont en augmentation depuis 10 jours consécutifs, a rapporté Daily Sabah, un journal progouvernemental basé en Turquie. Le pays a mis en place des couvre-feux pour les personnes de moins de 20 ans et celles de plus de 65 ans, et le ministre de la santé du pays a déclaré que la plupart des nouveaux cas concernaient des personnes âgées de 20 à 65 ans.

La Russie a signalé le 9 avril 2020 1 459 nouveaux cas, son plus grand bond en un jour, portant le total du pays à 10 131, et le président Vladimir Poutine a annoncé que la mesure nationale de « semaine non ouvrable » a été prolongée jusqu'au 30 avril pour ralentir la propagation du virus, a rapporté le Moscow Times. La plupart des cas de maladie du pays ont été signalées à Moscou.

L'Indonésie, Singapour et Tokyo enregistrent des records de cas
L'Indonésie, quatrième pays du monde, a annoncé le 9 avril 2020 son plus grand nombre de décès et de cas par jour, avec 40 décès de plus et 337 nouveaux cas de maladie, a rapporté Reuters. Certains experts ont déclaré que le pays a été lent à réagir et n'a pas émis de restrictions majeures, bien qu'il ait donné aux autorités de Jakarta plus de pouvoir pour lutter contre l'épidémie. Le pays a augmenté les tests, mais il a l'un des taux les plus bas au monde.

Les experts ont également fait part de leurs craintes que des voyages dans les maisons familiales à la fin du Ramadan, une migration connue sous le nom de « mudik », ne puissent propager le virus dans d'autres parties du pays.

Ailleurs, Singapour, aux prises avec une deuxième vague d'infections, a également annoncé le 9 avril 2020 son plus gros bond d'une journée avec 287 nouveaux cas. Le ministère de la santé du pays a déclaré que 3 étaient des cas importés, 217 faisaient partie de cas groupés connus et 19 étaient liés à des cas antérieurs. Au 9 avril 2020, 202 cas sont liés à des cas groupés dans des dortoirs de travailleurs étrangers.

Les cas dans le pays sont au 9 avril 2020 plus du double de leur précédent record quotidien, a rapporté Reuters, ajoutant que des milliers de cols bleus étrangers vivent dans des dortoirs à Singapour et constituent une part importante des effectifs dans des métiers allant de la construction au nettoyage.

Au Japon, où les cas de COVID-19 sont en augmentation constante, Tokyo, le principal point chaud du pays, a signalé un nombre record de 181 cas, a rapporté Kyodo News. Le président Shinzo Abe a déclaré l'état d'urgence le 7 avril pour Tokyo et six autres préfectures, et certaines autres préfectures ont demandé à être inscrites sur la liste, ce que les experts gouvernementaux envisagent.


Données sur la France
Je me fie depuis le début de l’épidémie de COVID-19 à ces trois sites Internet,
Université John Hopkins (Etats-Unis)

Voici, selon ces trois sites, la situation en France au 10 avril 2020 à 17h30
Site Internet
Nombre de cas
Nombre de décès
South China Morning Post
118 781
12 228
CEBM de l’Université d’Oxford
117 749
12 210
Université John Hopkins
118 790
12 228

Le CEBM signale qu'il y a eu 4799 nouveaux cas et 1341 nouveaux décès en France [source] [source].

Si l'on regarde du côté de Santé publique de France, les données sont les suivantes au 9 avril à 14h :

Nombre de décès: 12 210
Nombre de cas confirmés à l'hôpital : 86 334
Nombre de cas dans les EHPAD : 31 415
Nombre total de cas : 117 749



Mise à jour du 11 avril 2020. On lira l'interview de Jean De Kervasdoué dans European Scientist du 10 avril 2020, La France fait ce qu'elle peut (extrait) :

The European Scientist : Comment la France a-t-elle fait face à la crise ?  

Jean De Kervasdoué : Si vous permettez cette expression triviale : « elle fait ce qu’elle peut » et, comme la majorité des Français, je ne pense pas qu’un autre Gouvernement aurait fait beaucoup mieux. Du point de la médecine clinique, comme de la recherche, c’est très bien. Une réserve cependant pour la recherche, car le protocole du Professeur Raoult aurait dû être testé beaucoup plus tôt, dans les conditions qu’il propose, à savoir en début de symptôme. Pour les soignants je ne puis qu’exprimer ma grande admiration, car ils ont tous répondu présent ; le système hospitalier public et privé s’est adapté ; la télémédecine s’est développée, les transports se sont organisés… et ceci malgré le manque de masques, de blouses, de gel hydroalcoolique, de tests, de médicaments et de respirateurs…

Du point de vue des consignes de santé publique : information, distance sociale et confinement, il y a certes quelques retards, quelques décisions nationales ou locales discutables, mais mon appréciation est très positive. Ce n’est pas le cas, bien entendu, des masques, des tests et de la mesure de température dans tous les endroits ouverts au public. Il faut dire que le passif du quinquennat précédent était lourd. Il faut ajouter, au moins à Paris la faiblesse de la ville : Paris est sale, les conditions de distance sociale ne sont pas respectées dans les transports en commun, il n’y a pas de désinfection massive et les règles en matière de pratique sportive regroupent les amateurs en début et en fin de journée ce qui n’est pas très sage.

Enfin, le drame français est industriel au sens de l’industrie biomédicale. Non seulement, on a laissé notre industrie disparaître, mais on a organisé sa disparition. En outre, en demandant des économies permanentes sur les achats hospitaliers, les PLFSS successifs ont poussé les établissements à acheter en Asie.

On retrouve là les forces et les faiblesses d’un système, qu’avec quelques autres, je décris depuis des décennies : bonne médecine, santé publique faible, sauf quelques exceptions et pas d’industrie.