Ça commence
souvent comme ça, un ‘post’ sur Promed
, liste de messages sur les maladies infectieuses émergentes, un peu comme ces cas inexpliqués de pneumonie à Wuhan (Chine), ‘post’
sur Promed du 30 décembre 2019, la suite, on la connaît ... un peu …
Donc, un
‘post’ sur Promed
du 10 avril 2020 attire
notre attention sur les « risques potentiels causés par E.
coli
les systèmes
hydroponiques et aquaponiques. »
« Le
risque de
E.
coli
dans les systèmes hydroponiques et aquaponiques est
peut
être plus élevé qu'on ne le pensait »,
source
communiqué
de Perdue University du 6 avril 2020.
J’avais
parlé des cultures hydroponiques dans un article sur les
« Etats-Unis
: Quand l'industrie du bio se voit menacer par les cultures
hydroponiques et aquaponiques ».
Mais
là il s’agit d’un tout autre problème, E.
coli
signalé ici n’est autre que E.
coli
producteurs de shigatoxines (STEC),
un agent pathogène alimentaire, jugez plutôt ...
Au
cours des dernières années, une série de cas de maladie d'origine
alimentaire dans les légumes verts à feuilles et d’autres
produits a rendu malades des consommateurs et perturbé les
producteurs et les chaînes d'approvisionnement. On pensait que les
systèmes hydroponiques et aquaponiques pourraient réduire ces
problèmes, car il existe peu de possibilités pour des agents
pathogènes comme E.
coli
de contaminer les parties comestibles des plantes.
Une
étude de l'Université Purdue a, cependant, retrouvé la présence
de E.
coli
producteurs de shigatoxines (STEC), les mêmes bactéries qui ont
rendu les consommateurs de plusieurs produits alimentaires malades,
dans des systèmes de culture hydroponiques et aquaponiques.
Hye-Ji
Kim, professeur adjoint d'horticulture
et auteur correspondant de l'étude, a dit
que les résultats suggèrent que les producteurs utilisant ces
systèmes devraient être prudents dans la manipulation et la récolte
pour éviter la contamination.
« Beaucoup
de personnes pensent qu'il n'y a aucune chance que E. coli soit
présent dans ces systèmes et que le risque de contamination est
faible »,
a expliqué Kim, dont les résultats ont été publiés dans la revue
Horticulturae,
« The
Occurrence of Shiga Toxin-Producing
E. coli
in Aquaponic and Hydroponic Systems ».
« Nos
résultats suggèrent qu'il existe un potentiel de problèmes de
sécurité des
aliments.
Nous ne disons pas que ces aliments sont dangereux, mais qu'il est
important de manipuler ces végétaux
correctement et soigneusement. »
Les foyers de cas à
E. coli qui se sont produites ces dernières années ont tendance à
se produire dans les légumes verts à feuilles et d’autres légumes
cultivés dans des champs irrigués. Les sources potentielles
pourraient provenir de E. coli présents dans le
fumier ou les eaux souterraines qui atteignent les parties
comestibles des plantes ou des contaminants qui atteignent les
plantes après les dommages racinaires causés par les animaux
sauvages.
Les partisans des
systèmes hydroponiques et aquaponiques suggèrent que leurs méthodes
de culture réduiraient ou élimineraient tout risque de
contamination.
Les
deux systèmes hors-sol, les plantes hydroponiques sont cultivées
dans de l'eau et des engrais chimiques ou des solutions nutritives,
et les systèmes aquaponiques incluent l'élevage de poissons, les
eaux usées de poissons étant utilisées comme eau et source de
nutriments pour les plantes.
Kim, Yi-Ju
Wang, étudiante diplômée au
laboratoire de Kim, et d’Amanda
Deering, professeur en science des
aliments à
Purdue, ont mis en place des systèmes hydroponiques et aquaponiques
pour la culture de laitues,
tomates et basilic pendant environ deux mois.
Les scientifiques
ont retrouvé
E. coli
dans les deux systèmes au moment de la récolte.
Dans
le système aquaponique, les auteurs pensent que E.
coli a été introduite par le
poisson. La bactérie a été retrouvée
dans l'eau, sur les racines des plantes et dans les excréments des
poissons.
« Notre
système d'aquaculture séparé a confirmé que les fecès
de poisson étaient une
source majeure de contamination par les STEC dans le système
aquaponique », ont
écrit les auteurs. « Ces
résultats indiquent que l'introduction de poissons contaminés peut
être une source de pathogènes d'origine alimentaire en aquaponie. »
La présence de E.
coli dans le système hydroponique, dans lequel
aucun poisson n'était utilisé, suggère que la bactérie a été
introduite accidentellement. Kim pense qu'il pourrait avoir
éclaboussé d'un système aquaponique à proximité ou avoir été
introduit par un visiteur qui l'a amené de l'extérieur de la serre.
De toute façon, la présence dans le système suggère que la
contamination accidentelle est un risque réel.
E. coli
a également été retrouvé
sur les racines des plantes dans les deux systèmes, mais les
bactéries ne se sont pas internalisées dans les plantes. En
d'autres termes, même avec les bactéries présentes dans l'eau et
sur les racines, les parties comestibles des végétaux
étaient toujours sûres à consommer.
La clé, dit Kim,
est une manipulation appropriée pour garantir que E. coli ou
d'autres agents pathogènes ne parviennent pas aux parties
comestibles des plantes. Les racines endommagées permettraient aux
bactéries de pénétrer dans les plantes, ce qui pourrait en faire
des parties comestibles à l'intérieur. Et les éclaboussures d'eau
pendant la croissance ou la récolte pourraient introduire des
bactéries dans les parties comestibles des plantes.
« La
meilleure façon de gérer ces problèmes est de ne pas toucher les
racines ou l'eau pendant les cycles de production. Si vous le faites,
vous devez vous laver soigneusement les mains avant de toucher les
parties comestibles des plantes », a déclaré Kim. « Une
bonne désinfection de l'équipement est également importante. Et
acquérir du poisson qui ne contient pas de E. coli
serait également bénéfique. »
Le laboratoire de
Kim continue d'étudier les risques pour la sécurité sanitaire des
aliments dans les systèmes hydroponiques et aquaponiques. Les
projets comprennent l'endommagement des racines et la simulation
d'éclaboussures pour comprendre l'ampleur de la contamination.
Le
Département de l'agriculture de l'État de l'Indiana, le
National Institute of Food and
Agriculture de l’USDA et
le Purdue University College of Agriculture ont financé cette
recherche.
Légende
de l’image :
On pense que les systèmes de culture aquaponiques et hydroponiques
ont peu de risques de contenir des bactéries qui peuvent rendre
malades les consommateurs. Après avoir retrouvé E.
coli dans
les deux types de systèmes, Hye-Ji Kim suggère aux producteurs de
faire preuve de prudence pour ne pas introduire la
bactérie dans leurs opérations.
(Agricultural Communication photo/Tom Campbell)
NB :
Sur votre moteur de recherche préféré, vous trouverez aisément
des articles soulignant l’intérêt des excréments de poissons
pour faire pousser des salades … Mon Dieu, pardonnez leur, ils ne
savent pas ce qu’ils font ...