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mercredi 29 juin 2022

Des effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma, selon l'Anses

Des effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma, selon l’Anses.

Utilisé comme épice, le curcuma est une plante également présente dans de nombreux compléments alimentaires faisant valoir ses potentielles propriétés digestives, antioxydantes et anti-inflammatoires. A la suite de plusieurs signalements d’hépatites en Italie et en France, l’Anses alerte sur les risques d’effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma.

Plusieurs dizaines d’hépatites recensées chez des consommateurs
Généralement utilisé comme épice dans différentes cuisines, le curcuma est également employé en médecine traditionnelle indienne et chinoise pour ses potentielles propriétés digestives, antioxydantes et anti-inflammatoires. Par ailleurs, de nombreux compléments alimentaires contenant du curcuma ou sa substance active, la curcumine, sont disponibles sur le marché français.

Récemment, l’Italie a recensé une vingtaine de cas d’hépatite impliquant des compléments alimentaires contenant du curcuma. En France, le dispositif de nutrivigilance de l’Anses a enregistré plus de 100 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma ou de la curcumine, dont 15 hépatites.

L’Anses s’est donc autosaisie pour identifier les risques potentiels liés à la consommation de compléments alimentaires contenant cette plante.

Une vigilance particulière vis-à-vis des formulations qui augmentent la biodisponibilité de la curcumine
Pour une consommation de curcumine sans risque pour la santé, l’Efsa a fixé la dose journalière admissible (DJA) à 180 mg de curcumine par jour pour un adulte de 60 kg. Au regard de cette dose, l’exposition de la population française par les aliments reste faible, avec 27 mg pour les grands consommateurs d’aliments à base de curcuma. Pour que tous les apports alimentaires, compléments alimentaires inclus, ne dépassent pas la DJA, l’Anses a déterminé que la dose apportée par les compléments alimentaires doit rester inférieure à 153 mg par jour pour un adulte de 60 kg.

En revanche, l’Agence souligne que cette valeur n’est valable que pour les formulations de compléments alimentaires contenant de la curcumine sous forme classique. Or, dans son expertise, l’Agence a identifié un recours croissant à des formulations qui augmentent la biodisponibilité et donc les effets de la curcumine dans les compléments alimentaires, par exemple par l’association à d’autres ingrédients tels que la pipérine.

«La curcumine est très peu biodisponible, c’est-à-dire qu’elle passe difficilement dans la circulation sanguine et qu’elle est éliminée très rapidement par l’organisme. Les industriels ont développé diverses formulations pour améliorer cette biodisponibilité et ainsi augmenter les effets de la curcumine.» explique Fanny Huret, coordinatrice de l’expertise à l’Anses.

Même si en apparence elles ne dépassent pas la DJA, ces nouvelles formulations peuvent induire un risque d’effets indésirables pour la santé en augmentant la biodisponibilité de la curcumine dans l’organisme. A ce jour, l’étiquette du complément alimentaire précise rarement s’il s’agit d’une formulation classique ou nouvelle. Le consommateur peut donc consommer à son insu, un produit potentiellement toxique.

Pour prévenir les intoxications, l’Anses recommande aux metteurs en marché de fournir les détails des données de biodisponibilité de leurs produits afin qu’une dose maximale d’apport journalier spécifique puisse être définie.

Eviter ces produits pour certaines populations
Le curcuma possède des propriétés cholérétiques c’est-à-dire qu’il stimule la sécrétion de bile, indispensable à une bonne digestion. A l’instar de toutes les autres substances et préparations possédant ces propriétés cholérétiques, l’Agence déconseille la consommation de compléments alimentaires à base de curcuma aux personnes souffrant de pathologies des voies biliaires.

Par ailleurs, il existe un risque lié aux interactions de la curcumine avec certains médicaments tels que les anticoagulants, les anticancéreux et les immunosuppresseurs. Leur efficacité ou leur sécurité pourrait en être altérée. Aussi, l’Agence déconseille la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma aux personnes traitées par ces médicaments sans avis médical.

Mise à jour du 1er juillet 2022. En Allemagne, aussi on se préoccupe des compléments alimentaires, appelés de façon péjorative ‘superaliments’.
Le communiqué du BfR du 30 juin, «How super are «superfoods» really?» vise les ‘superaliments’ ou compléments alimentaires.
Le BVL, office de la protéction des consommateurs en Allemagne, indique «À quel point les «superaliments» sont-ils vraiment bons ? «Super (?) Aliments et compléments - risqués ou sains ?

Mise à jour du 2 août 2022. On lira lavis de l’Académie nationale de médecine, «Compléments alimentaires : utiliser avec discernement».

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice !

mardi 15 février 2022

Efficacité de certains traitements du sol en poudre contre Salmonella, E. coli et L. monocytogenes sur les supports de revêtement de sol en polyuréthane-béton

«Efficacité de certains traitements du sol en poudre contre Salmonella, E. coli et L. monocytogenes sur les supports de revêtement de sol en polyuréthane-béton», source Journal of Food Protection (2022).  

Résumé
Les revêtements de sol des environnements de transformation des aliments peuvent être contaminés par des pathogènes de plusieurs façons, notamment la circulation des piétons et des équipements, les matériaux entrants et les refoulements des siphons de sol. Le curcuma, antimicrobien naturel, et un traitement du sol avec de la poudre disponible dans le commerce peuvent réduire les niveaux des pathogènes sur le sol, réduisant ainsi le risque de contamination croisée du sol aux surfaces en contact avec les aliments. Ces produits chimiques ont été évalués pour déterminer leur efficacité contre des cocktails de Salmonella, Escherichia coli et Listeria monocytogenes séchés sur des surfaces fabriquées à partir de matériau de revêtement de sol commercial en polyuréthane-béton. Des solutions aqueuses à tester ont été préparées à partir du traitement minimum requis par m2 selon les instructions du fabricant diluées dans de l'eau stérile. La synergie potentielle entre le curcuma et un traitement de sol commercial à base de percarbonate a été explorée avec un mélange de curcuma et de percarbonate de sodium, chacun à un taux d'application d'environ 37 g/m2. Chaque support inoculé a été exposé aux solutions de traitement ou à un contrôle d'eau stérile pendant 10 minutes à température ambiante, neutralisé avec un bouillon neutralisant Hi-Cap, les bactéries suspendues, dénombrées et des réductions log10 calculées pour chaque combinaison de traitement et d'inoculum.

Les réductions moyennes log10 UFC/support avec les écarts-types variaient entre 4,29 ± 0,34 pour le traitement à base de percarbonate de sodium (PCS) et 0,004 ± 0,23 pour le curcuma pour Salmonella, 4,81 ± 0,16 pour le traitement à base de PSC et -0,16 ± 0,62 pour le curcuma pour E. coli et 4,88 ± 0,6 pour le traitement à base de PCS et -0,16 ± 0,15 pour le curcuma pour L. monocytogenes.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

mardi 21 décembre 2021

Curcumine dans les compléments alimentaires : la dose journalière admissible peut être dépassée, selon le BfR

Je vous souhaite un très bon et très joyeux Noël, de belles fêtes de fin d’année

«Curcumine dans les compléments alimentaires : la dose journalière admissible peut être dépassée», selon un avis du BfR n°040/2021 du 14 décembre 2021. L’avis fait 11 pages.

Le curcuma n'est pas seulement connu comme épice ou comme additif alimentaire (E100). Les compléments alimentaires peuvent également contenir des composants du rhizome de la plante curcuma, souvent sous forme d'extraits enrichis en curcumine. De plus, de la pipérine ou des extraits de poivre enrichis en pipérine peuvent également être ajoutés à ces produits. La pipérine peut augmenter la biodisponibilité de la curcumine afin que la curcumine puisse être mieux absorbée par le corps. Dans le cadre de l'évaluation de la curcumine en tant qu'additif alimentaire (E100), l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a fourni une dose journalière admissible (DJA) pour la curcumine de 3 mg/kg de poids corporel (pc) et par jour. La DJA spécifie la quantité d'une substance qui peut être consommée quotidiennement pendant toute une vie sans risque détectable pour la santé.

L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a utilisé cette valeur comme base pour l'évaluation des risques pour la santé de la curcumine dans les aliments, en particulier des compléments alimentaires enrichis en curcumine. À long terme, l'apport total de curcumine provenant de toutes les sources ne devrait pas dépasser 3 mg/kg de poids corporel par jour. Outre les compléments alimentaires, les sources de curcumine peuvent également être des additifs alimentaires ou des épices. Si cette valeur est dépassée sur une longue période de temps, même légèrement, des effets néfastes sur la santé peuvent survenir. Cela s'applique particulièrement aux individus sensibles de la population. Le BfR a notamment évalué les risques sanitaires pouvant être associés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la curcumine auxquels de la pipérine a été ajoutée afin d'augmenter la biodisponibilité de la curcumine. Cependant, étant donné que la composition exacte de ces produits peut varier considérablement, une évaluation générale n'est pas possible du point de vue du BfR. Une évaluation doit toujours être faite sur la base d'un produit spécifique dont la composition est connue. Dans ce contexte, il existe également un besoin fondamental de recherche sur la toxicité des préparations contenant de la curcumine avec une biodisponibilité améliorée. Un aspect ici est la question d'un éventuel effet toxique sur le foie de ces produits, à laquelle il n'est pas encore possible de répondre de manière adéquate. Des effets potentiellement toxiques pour le foie ont déjà été observés avec des produits contenant de la curcumine avec une biodisponibilité améliorée, souvent grâce à l'ajout de pipérine. Dans certains cas, cependant, ces produits contenaient également d'autres composants qui pourraient également être (en partie) responsables de cela.

Dans un avis de l’Anses de 2015 relatif à un cas d’hépatite survenu après la prise d’un complément alimentaire à visée articulaire, il est noté à propos du curcuma (Curcuma longa)

Deux études toxicologiques menées sur des souris ont mis en avant l’hépatotoxicité du curcuma ou d’un extrait alcoolique de curcuma administrés pendant 14 jours (Deshpande et al. 1998; Kandarkar et al. 1998). Un article publié en 2006 mentionne 29 cas d’atteintes hépatiques survenus au Japon dans le cadre de la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma (Takikawa 2006). Cependant, les données cliniques obtenues sur un grand nombre de patients traités à des doses supérieures aux doses alimentaires sur de longues périodes ainsi que les avis de plusieurs agences sanitaires (OMS, EMA et EFSA) n’ont pas mis en évidence d’hépatotoxicité du curcuma, de la curcumine et des extraits de curcuma (EFSA 2010; EMA 2009; EMA 2014; Fan et al. 2013; OMS 1999).

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

samedi 18 juillet 2020

Le curcuma pourrait avoir des propriétés antivirales contre le virus de la gastro-entérite transmissible


Cette nouvelle n’en est pas vraiment une, car si l’on se rappelle bien, ce n’est pas la première fois que l’on publie une étude selon laquelle le curcuma aurait des propriétés antivirales et notamment vis-à-vis de norovirus.

La curcumine, un composé naturel présent dans l’épice, le curcuma, pourrait aider à éliminer certains virus, selon une étude. Source EurekAlert!

Une étude publiée dans le Journal of General Virology (en accès libre) a montré que la curcumine peut prévenir le virus de la gastro-entérite transmissible (VGET), un coronavirus du groupe alpha qui infecte les porcs, d'infecter les cellules. À des doses plus élevées, le composé s'est également avéré tuer les particules virales.

L'infection par le VGET provoque chez les porcelets une maladie appelée gastro-entérite transmissible, caractérisée par une diarrhée, une déshydratation sévère et la mort. Le VGET est hautement infectieux et est toujours mortel chez les porcelets de moins de deux semaines, ce qui représente une menace majeure pour l'industrie porcine mondiale. Il n'existe actuellement aucun traitement approuvé pour les alpha-coronavirus et bien qu'il existe un vaccin contre le VGET, il n'est pas efficace pour prévenir la propagation du virus.

Pour déterminer les propriétés antivirales potentielles de la curcumine, l'équipe de recherche a traité des cellules expérimentales avec diverses concentrations du composé, avant de tenter de les infecter avec le VGET. Ils ont découvert que des concentrations plus élevées de curcumine réduisaient le nombre de particules virales dans la culture cellulaire.

La recherche suggère que la curcumine affecte le VGET de plusieurs manières: en tuant directement le virus avant qu'il ne soit capable d'infecter la cellule, en s'intégrant à l'enveloppe virale pour ‘inactiver’ le virus et en modifiant le métabolisme des cellules pour prévenir les virus. entrée. « La curcumine a un effet inhibiteur significatif sur l'étape d'adsorption du VGET et un certain effet d'inactivation directe, suggérant que la curcumine a un grand potentiel dans la prévention de l'infection par les VGET », a dit le Dr Lilan Xie, auteur principal de l'étude et chercheur au Wuhan Institute of Bioengineering.

Il a été démontré que la curcumine inhibe la réplication de certains types de virus, notamment le virus de la dengue, l'hépatite B et le virus Zika. Le composé s'est également révélé avoir un certain nombre d'effets biologiques importants, notamment des activités antitumorales, anti-inflammatoires et antibactériennes.

La curcumine a été choisie pour cette recherche en raison de ses effets secondaires faibles selon le Dr Xie. « Il y a de grandes difficultés dans la prévention et le contrôle des maladies virales, surtout quand il n'y a pas de vaccins efficaces. La médecine traditionnelle chinoise et ses ingrédients actifs, sont des bibliothèques de dépistage idéales pour les médicaments antiviraux en raison de leurs avantages, tels qu'une acquisition pratique et effets secondaires faibles. »

Les chercheurs espèrent maintenant poursuivre leurs recherches in vivo, en utilisant un modèle animal pour évaluer si les propriétés inhibitrices de la curcumine seraient visibles dans un système plus complexe. « D'autres études seront nécessaires pour évaluer l'effet inhibiteur in vivo et explorer les mécanismes potentiels de la curcumine contre le VGET, qui jetteront les bases d'une compréhension globale des mécanismes antiviraux et de l'application de la curcumine », a dit le Dr Xie.