Affichage des articles dont le libellé est consommation. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est consommation. Afficher tous les articles

mercredi 22 novembre 2023

Une occasion ratée : L’utilisation des antibiotiques en médecine de ville est revenue aux niveaux d’avant la pandémie en Europe en 2022

«L’utilisation des antibiotiques en médecine de ville est revenue aux niveaux d’avant la pandémie en Europe en 2022», source article de Chris Dall paru le 21 novembre 2023 dans CIDRAP News.

Une analyse de la consommation communautaire d'antibiotiques en Europe montre un retour aux niveaux d'avant la pandémie de COVID-19, ont rapporté des chercheurs la semaine dernière dans Eurosurveillance.

À l'aide des données du Réseau européen de surveillance de la consommation d'antimicrobiens (ESAC-Net), une équipe dirigée par des chercheurs du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, a analysé la consommation d'antibactériens dans le secteur communautaire à usage systémique dans 29 pays de l'Union européenne/Espace économique européenne (UE/EEE) de 2019 à 2022.

Ils ont constaté une diminution de 18,5% de la consommation communautaire d’antibiotiques, mesurée en doses quotidiennes définies pour 1 000 habitants par jour, en 2020 par rapport à 2019. Comme dans les pays non européens, la réduction de l’utilisation communautaire d’antibiotiques a été attribuée à des facteurs non liés à la pandémie. interventions pharmaceutiques et accès perturbé aux services de santé. Les taux de consommation sont restés similaires en 2021 dans la plupart des pays de l’UE/EEE.

Cependant, en 2022, alors que les pays ont levé les interventions non pharmaceutiques, les données de l’ESAC-Net ont montré que la consommation communautaire moyenne a augmenté de 18,8% par rapport aux niveaux de 2021, puis est revenue aux niveaux d’avant la pandémie. Dans 13 pays, la consommation communautaire d’antibiotiques était plus élevée en 2022 qu’en 2019, avec une augmentation moyenne de 8,4%.

«Occasion ratée»

Les auteurs de l'étude disent que le rebond pourrait s'expliquer par une résurgence des infections virales et bactériennes à mesure que les restrictions pandémiques ont été levées, mais «pourrait également refléter une occasion ratée de renforcer et de renforcer l'utilisation prudente des antibiotiques.»

Ils ajoutent que pour atteindre l’objectif de l’UE d’une réduction de 20% de la consommation totale d’antibiotiques (secteurs communautaire et hospitalier combinés) d’ici 2030, la plupart des pays de l’UE devront intensifier leurs efforts pour réduire l’utilisation inutile d’antibiotiques.

«Les activités de gestion des antibiotiques renforçant une consommation communautaire prudente jouent [sic] un rôle essentiel à cet égard, car la consommation communautaire représente environ 90% de la consommation totale d'antibiotiques», ont-ils écrit.

vendredi 21 juillet 2023

Luxembourg : Rappel d'une pâte à cookies pouvant être consommée crue pour cause d’absence de stockage réfrigéré

Selon le site Kooks, la pâte à cookies commercialisée par cette entreprise française peut être consommée, crue, cuite ou réchauffée, car selon la liste des ingrédients, la farine de blé est thermisée.

Il s’agit d’un pot de 150 ml - 120g net, qui se veut :

- Un concept américain mais réalisé «à la française»
- 3 façons de déguster : crue, réchauffée ou cuite
- Une petite cuillère intégrée dans le couvercle

Rappelons que selon Santé publique France, pour la prévention du syndrome hémolytique et urémique (SHU) basée sur l’hygiène et l’éviction de certains aliments à risque, «les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites.»

Il me semble que cette nouvelle pâte à cookies risque de semer le trouble chez des consommateurs souvent peu regardant sur l’étiquetage des produits.

Cela étant, le portail de la sécurité alimentaire du Luxembourg informe le 21 juillet 2023 du rappel au Luxembourg de Kook's Cookie Dough Original 120 g de la marque Kook's.

La référence n’a pas été conservée en frigo tout au long de son stockage.

Nom
Kook's Cookie Dough Original 120gr
Marque
Kook's
Unité
120 g
Code barre
3770017697032
Date de durabilité minimale (DDM)
Toutes les DDM jusqu’au 25/08/2023
Période de vente
12/06/2023 au 20/07/2023

A suivre ...


Mise à jour du 25 juillet 2023
La suite est un rappel le 24 juillet par l'AFSCA de Belgique.
Problématique : Le produit n'a pas été stocké au réfrigérateur, sa sûreté ne peut donc pas être garantie.

mercredi 31 mai 2023

Le président de la Cour des comptes maillot jaune du rétro pédalage

Le titre n’est pas de mon fait mais de l’excellent blog-notes d’0livier Masbou, qui dans ses nouvelles fraîches’, rapporte Cour des Comptes : Pierre Moscovici «sursaute».

Le récent rapport « les soutiens publics aux éleveurs de bovins » publié récemment par la Cour des Comptes a fait « sursauter » Pierre Moscovici. Le Premier président de la Cour des Comptes s’est expliqué sur France Inter, le 25 mai, sur ce rapport. « Il faut prendre ce rapport pour ce qu’il est, c’est-à-dire pour une contribution au débat. C’est un rapport sur les soutiens à la filière, ce n’est pas un rapport contre les éleveurs, ou contre l’élevage. Il dit qu’il y a des inégalités en la matière, qu’il faut renforcer les revenus de ceux qui souffrent. Il souligne le caractère indispensable (et je ne veux pas laisser passer que la Cour serait contre les agriculteurs) de l’élevage bovin. C’est nécessaire à notre suffisance alimentaire. C’est bon pour les sols, c’est bon pour l’emploi et je ne vois pas, je ne conçois pas une France sans agriculture ». « On ne demande pas » la réduction du cheptel bovin précise-t-il encore. « Il faut réfléchir à long terme à cette question » de la baisse des émissions de gaz à effet de serre par l’agriculture. « Je veux dire aux agriculteurs que je comprend leurs émotions, que je la partage et qu’il n’y a aucune hostilité de la Cour à l’encontre de l’élevage bovin ». Pierre Moscovici a précisé qu’il s’est entretenu avec le ministre de l’Agriculture et qu’il va proposer de rencontrer les responsables du monde agricole et de la filière bovine.

Après un tel rétro pédalage, Pierre Moscovici peux se lancer dans le Tour de France à l’envers : il a de grandes chances de finir Maillot Jaune !

Commentaire
C’est le troisième article du blog sur ce sujet après 1 et 2.
Bien entendu, je ne crois pas un seul mot de ce rétro-pédalage, la preuve en est ce qu’il a déclaré sur France inter,
«Il faut changer notre modèle agricole»
Autre sujet polémique, le dernier rapport de la Cour des Comptes qui recommande de diminuer le cheptel bovin français pour pouvoir respecter nos engagements climatiques. «La Cour des Comptes n'est pas un pouvoir, nous sommes une institution indépendante qui alimente le débat public», rappelle son premier président. «Nous le faisons de manière impartiale, avec des rapports d'experts, qu'on peut discuter. Nous ne décidons rien. C'est pas un rapport contre les éleveurs et contre l'élevage ! Il dit que nous avons pris en France des engagements pour une économie neutre en carbone en 2050 : or 11,5 % des émissions viennent de l'agriculture, donc il faut changer notre modèle agricole. Il y a déjà une réduction qui est en cours, et nous changeons nos habitudes en mangeant moins de viande. Donc il faut réfléchir stratégiquement à long terme sur cette question : ensuite, tout ça est déformé, sorti de son contexte.»

La question demeure tout de même en quoi manger moins de viande intéresse la Cour des comptes ?

La Cour des comptes a volontairement lancé cette polémique afin de savoir ce qu’il allait en advenir …
Si la Cour des comptes cherche du travail, le blog lui propose d’éplucher les aides publiques aux start-up et autres pseudo entreprises de spécialités végétales imitant la viande ou le fromage. Ces aides sont aussi «contre les éleveurs et contre l'élevage» et l’agriculture en général !

Comme on pourra le voir, et sans attendre la Cour des comptes, la baisse a déjà commencé ...

Mise à jour du 4 juin 2023

On lira un article de Louis de Dinechin paru dans la revue la Haute-Saône Agricole et rurale, «Réduction du cheptel français : encore des erreurs dans un rapport d’envergure nationale !»

Entre un ministre de l’économie qui ne sait pas ce que représente un hectare, un ministère de l’agriculture qui ne sait pas ce qu’est un ordre de grandeur, et maintenant la Cour des Comptes qui s’emmêle dans les unités, on finit par douter de la crédibilité de ceux qui pilotent les stratégies agricoles nationales.  

jeudi 25 mai 2023

Rapport de la cour des contes, même le ministre de l'Agriculture le trouve hors sol ...

mardi 23 mai 2023

Est-ce vraiment le rôle de la Cour des comptes d'expliquer ce que les Français doivent mettre dans leurs assiettes ?

Après le ministre de l'économie qui soutient la fausse viande, voici un rapport de la Cour des comptes sur Les soutiens publics aux éleveurs de bovins. Le rapport de 137 pages est ici.

Faute de temps et d’intérêt pour cette étude, voici un court extrait qui montre une fois de plus comme la France piège ses propres éleveurs ...

Piloter la réduction à venir du cheptel bovin
La baisse du cheptel bovin observée ces dernières années demeure limitée et, à rythme constant, ne permettra pas à la France d’atteindre les objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre qu’elle s’est elle-même fixée, notamment dans le cadre du Global Methane Pledge. Tendancielle, cette diminution reste subie et ne fait pas l’objet d’un véritable pilotage par l’État, au détriment des exploitants.
Lire aussi ce fil d'informations ci-après ... 

Mise à jour du 4 juin 2023

On lira un article de Louis de Dinechin paru dans la revue la Haute-Saône Agricole et rurale, «Réduction du cheptel français : encore des erreurs dans un rapport d’envergure nationale !»
Entre un ministre de l’économie qui ne sait pas ce que représente un hectare, un ministère de l’agriculture qui ne sait pas ce qu’est un ordre de grandeur, et maintenant la Cour des Comptes qui s’emmêle dans les unités, on finit par douter de la crédibilité de ceux qui pilotent les stratégies agricoles nationales.  

dimanche 21 mai 2023

«Analyser avant de consommer», l'idée fait son chemin ...

L'ancien étudiant diplômé de l'U
niversité du Delaware, Nick Johnson, utilise l'instrument d'imagerie multispectrale pour examiner la réponse sentinelle des plantes.

«Analyser avant de consommer», source article de Dante LaPenta paru le 16 mai 2023 dans les nouvelles de l’Université du Delaware (UD).

Les professeurs en sciences des végétaux de l'UD travaillent avec une startup du Delaware pour créer une détection nouvelle et rapide des agents pathogènes d'origine alimentaire.

Rappel de laitue et d’épinards ! Ces avis sont devenus courants aux États-Unis. Pour protéger les consommateurs, les produits sont régulièrement analysés pour détecter les bactéries pathogènes d'origine alimentaire telles que Salmonella, Listeria monocytogenes et les types pathogènes de E. coli.

Si une plante est infecté par des agents pathogènes d'origine végétale, les symptômes de l'infection sont plus faciles à observer. Cela ne fonctionne pas de cette façon avec les agents pathogènes humains d'origine alimentaire; vous ne pouvez pas, par exemple, voir visiblement E. coli sur la surface d'une plante.

Actuellement, des tests rapides sur les aliments peuvent être effectués, mais il faut encore du temps pour déterminer qui est malade et d'où provient le produit contaminé. C'est bien trop tard pour les nombreux Américains qui ont mangé les produits et sont tombés malades. La solution actuelle, souvent un rappel dans plusieurs États, devient alors le contrôle des dommages.

Des chercheurs de l'Université du Delaware veulent repérer ces bactéries avant que quiconque ne tombe malade. Comme détaillé dans un article publié dans le Journal of Food Safety, Biospection, une startup basée à UD et au Delaware, est sur le point d'accélérer les essais. Les membres du corps professoral Harsh Bais et Kali Kniel, aux côtés de l'ancien étudiant diplômé Nick Johnson, ont fait équipe avec Andy Ragone de Biospection pour détecter les agents pathogènes d'origine alimentaire en trois à six heures.

Microbiologiste de métier, Kniel est un expert des agents pathogènes croisés comme Salmonella, qui va vers de nouveaux hôtes comme cette délicieuse laitue fraîche.

«Alors que l'industrie des fruits et légumes travaille avec diligence pour réduire les risques associés à la contamination microbienne, des outils comme celui-ci ont un potentiel incroyable pour améliorer les stratégies de réduction des risques», a dit Kniel, professeur de sécurité alimentaire microbienne qui travaille régulièrement avec l'industrie et les agences gouvernementales pour réduire les risques de maladies d'origine alimentaire. «Des collaborations comme la nôtre entre des universitaires et des entreprises de biotechnologie peuvent améliorer la technologie et avoir un impact sur la sécurité des aliments et la santé publique.»

Ces agents pathogènes se retrouvent facilement dans les plantes, qui sont malheureusement des hôtes très accueillants, des hôtes qui ne peuvent pas vous dire où se trouvent leurs invités.

Tout comme les humains, les plantes utilisent des mécanismes de défense pour combattre les maladies. Mais certains agents pathogènes d'origine humaine ont appris à pousser les portes d'entrée ouvertes d'une plante appelées stomates, les pores des feuilles ou de la tige, et à s'installer chez eux.

«Parce que ces bactéries ne sont pas de véritables agents pathogènes pour les plantes, vous ne pouvez pas voir physiquement les premiers signes que la plante est stressée», a dit Bais, professeur de biologie végétale à l'UD. «La technologie de Biospection nous permet de dire, très rapidement, si l'agent pathogène humain opportuniste est présent dans la plante.»

En tant que physicien chimiste travaillant à Wilmington, Ragone a fait la connaissance de Kniel et Bais grâce à la communauté scientifique du Delaware et au partage d'équipements de laboratoire. Une relation construite au fil du temps, qui a culminé lorsque Kniel, Bais et Ragone ont demandé et reçu un financement de recherche d'une subvention du Delaware Biotechnology Institute Center for Advanced Technology (CAT) pour la technologie scientifique et la propriété intellectuelle.

Les chercheurs ont combiné leur expertise interdisciplinaire pour réduire le risque de maladie d'origine alimentaire, une tâche avec laquelle les chercheurs de l'industrie et universitaires se sont débattus pendant de nombreuses années. Le résultat ? L'équipe a créé une plate-forme d'imagerie multispectrale pour examiner la réponse sentinelle des plantes. Un objectif est d'utiliser cette technique directement sur un convoyeur, en scannant votre laitue avant qu'elle ne se rende à l'épicerie.

Alors, comment voyez-vous un symptôme que vous ne pouvez pas voir ? La technique des chercheurs scanne les feuilles par imagerie multispectrale et détection UV profonde lorsque la plante attire ces agents pathogènes. Lorsque les chercheurs ont examiné les bactéries commensales, ils ont observé peu de changements. Mais, avec des agents pathogènes dangereux d'origine humaine, l’essai peut détecter des différences dans la plante attaquée.

«En utilisant Listeria comme exemple, en trois à six heures, nous constatons une forte baisse des pigments de chlorophylle», a dit Bais. «C'est un signal fort que la plante réagit physiologiquement, un marqueur de bactéries inhabituelles.»

La nouvelle technique d'imagerie multispectrale est non invasive et rapide comme l'éclair par rapport aux analyses actuelles, où un technicien de laboratoire prélève des feuilles, les broie, met les bactéries en boîte et entreprend une recherche des bactéries. La méthode actuelle n'est pas disponible dans le commerce, mais Biospection a reçu une subvention de recherche sur l'innovation des petites entreprises de la National Science Foundation en 2022 pour la développer et la commercialiser en un capteur d'imagerie en temps réel pour inspecter les plantes à la recherche de maladies et d'autres stress.

«Harsh et Kali ont certainement joué un rôle déterminant dans les techniques que nous avons développées avec l'imagerie multispectrale et l'utilisation de la fluorescence ultraviolette profonde», a dit Ragone, fondateur et directeur de la technologie de Biospection. «Nous avons construit un instrument portable qui pourrait être commercialisé.»

L'agriculture verticale est un secteur agricole qui devrait récolter les bénéfices de cette nouvelle technologie. Utilisant moins d'eau et moins d'espace, les fermes verticales sont une étape vitale vers une agriculture plus durable. Mais lorsqu'il s'agit de maladies, ces fermes sont tout aussi vulnérables que l'agriculture traditionnelle de plein air. Une incidence de E. coli signifie qu'une ferme verticale doit jeter une récolte entière.

Biospection travaille déjà avec des entreprises agricoles pour intégrer le capteur d'imagerie dans les fermes verticales et, pour les fermes en plein air, des drones de culture.

«En travaillant avec UD, nous avons jeté les bases scientifiques pour créer de meilleurs instruments», a dit Ragone. «Nous travaillons à un instrument portable, automatisé et capable de donner une réponse en quelques secondes.»

Pour les recherches futures, Bais a l'œil sur la détermination si cette technologie peut différencier les différents microbes.

«Si la réponse sentinelle est différente d'un microbe à l'autre, cela nous donne l'identité du microbe en fonction de la réponse sentinelle de la plante. Nous n'y sommes pas encore allés, mais ce serait la réalisation ultime», a dit Bais. «Dans une sentinelle, vous pourriez alors différencier les microbes bénins et dangereux qui font cela en termes d'une sentinelle.»

jeudi 20 avril 2023

Polluants organiques persistants : L’ARS recommande à titre conservatoire de ne pas consommer les œufs des poulaillers domestiques en Île-de-France

«Polluants organiques persistants : l’Agence recommande à titre conservatoire de ne pas consommer les œufs des poulaillers domestiques en Île-de-France», source communiqué de l’ARS Île-de-France.

Après une alerte sur la concentration de dioxines dans des œufs non-commercialisés issus de poules élevées dans des poulaillers urbains domestiques près de l’incinérateur d’ordures ménagères situé à Ivry, l’ARS a décidé de mener une étude régionale des teneurs en polluants organiques persistants dans l’environnement urbain, mesurées dans 25 poulaillers domestiques volontaires pour cette étude.

Les premiers résultats mettent en évidence une contamination de l’ensemble des prélèvements de sols et d’œufs par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB). Cela signifie que ces trois familles de polluants organiques persistants sont potentiellement présentes dans tout l’environnement urbain, et non pas spécifiquement aux abords des incinérateurs.

L’Agence préconise donc, dans l’attente de l’analyse définitive, de façon conservatoire et prudentielle, la non-consommation des œufs et des produits animaux de production domestique non contrôlée, sur l’ensemble de la région francilienne.

L’ARS rappelle que la consommation régulière d’aliments contaminés par des dioxines et des PCB entraîne une imprégnation progressive de l’organisme qui peut avoir des effets sur la santé à long terme, comme une augmentation du risque de cancer, de troubles de la fertilité et de la grossesse, d’effets métaboliques comme le diabète par exemple et des effets perturbateurs endocriniens. Il n’existe aucun traitement pour éliminer ces substances de l’organisme. La principale mesure de prévention consiste à éviter la consommation de produits alimentaires les plus contaminés.

Pour rappel, des recommandations à l’attention des particuliers figurent dans le «Petit guide de l’autoconsommation en toute sécurité» publié par le ministère de la santé et de la prévention.

Dans ce guide, dans le volet «J’ai une basse-cour», il est rappelé pour ne pas se contaminer :
- Nettoyez régulièrement le poulailler ;
- Collectez les œufs quotidiennement, et ne consommez pas les œufs fêlés ;
- Conservez les œufs toujours à la même température afin d’éviter le phénomène de condensation d’eau à leur surface;
- Ne lavez pas les œufs, cela les rend perméables aux microbes ; si besoin essuyezles avec un chiffon;
- Lavez-vous les mains après avoir manipulé les poules, le poulailler et les œufs ;
- Utilisez les œufs de votre basse-cour dans des recettes avec cuisson (évitez-les pour les recettes sans cuisson: mousse au chocolat, mayonnaise, tiramisu, tartare, etc.);
- Evitez les contaminations croisées : les œufs peuvent contaminer des aliments qu’on va manger cru, s’ils sont en contact.

L’ARS précise ce que sont  les polluants organiques persistants (POP). Parmi les POP, on distingue différentes familles de composés dont les dioxines (PCDD), les furanes (PCDF) et les polychlorobiphényles (PCB).

Les dioxines et furanes sont des sous-produits indésirables de la combustion des déchets (incinération des ordures ménagères, brûlage de déchets verts…) et de certains procédés industriels (blanchiment des pâtes à papier par exemple). Leur présence dans l’environnement est donc uniquement liée aux rejets passés ou actuels des incinérateurs et de quelques industries. 

Les PCB, dont la production est désormais interdite en France, étaient produits industriellement pour différents usages liés à leurs propriétés physico-chimiques (lubrifiant, isolant). Ils peuvent également être rejetés par les incinérateurs, mais dans une moindre proportion que les dioxines et furanes. Leur présence dans l’environnement est donc principalement due aux anciens usages en milieu urbain (adhésifs, huiles, peintures…) et à des pollutions accidentelles et localisées (par exemple une fuite d’huile dans les transformateurs électriques où le pyralène était utilisé comme isolant électrique).

vendredi 14 avril 2023

Épidémie de campylobactériose associée à la consommation d'eau brute dans le Montana en 2022

Légende des photos
. Point d'eau A, avant toute intervention (A) et après coupure définitive de l'alimentation en eau (B), Montana, 2022.

«Notes du terrain : Épidémie de campylobactériose associée à la consommation d'eau brute dans le Montana en 2022», source MMWR.

La consommation d'eau brute (eau qui n'a pas été désinfectée, ni filtrée) est devenue une tendance émergente aux États-Unis et pourrait avoir de graves conséquences sur la santé. L'eau potable recueillie directement à partir de sources d'eau douce extérieures telles que les lacs, les rivières et les ruisseaux qui n'a pas été traitée de manière adéquate (c'est-à-dire pour éliminer les pathogènes) peut provoquer des maladies et des épidémies. Cet étude décrit comment une communauté de l'ouest du Montana a été atteinte par une épidémie de 19 cas de maladies diarrhéiques associées à la consommation d'eau de surface non traitée.

Le 9 mai 2022, le comté de Sanders, dans le Montana, a signalé au département de la santé de l'État six cas actifs d'infection à Campylobacter dans leur communauté ; ce nombre de cas représentait une augmentation substantielle par rapport à la moyenne sur 5 ans de six cas signalés chaque année entre 2017 et 2021. Toutes les personnes infectées ont déclaré avoir bu de l'eau du point d'eau A, une sortie d'eau de surface d'un ruisseau près de Paradise, Montana, avant l'apparition de leurs symptômes, qui ont commencé le 4 mai ou après. Au cours des 6 semaines suivantes, 13 cas supplémentaires d'infections à Campylobacter jejuni chez des personnes exposées à la même source d'eau ont été identifiées par des analyses de laboratoire (deux par confirmation indépendante de la culture et quatre par confirmation par culture) ou un lien épidémiologique (sept). Une personne a été hospitalisée et aucun décès n'a été signalé.

Le 16 mai, des agents d ela santé environmentale du Sanders County Public Health ont collecté 23 litres d'eau au point d'eau A. Le Montana Laboratory Services Bureau a effectué une filtration sur membrane de 15 litres de l'échantillon d'eau, à l'aide de quatre filtres séparés (pores de 0,45 μm). Les filtres ont ensuite été étalés sur des supports pour la culture et l'isolement de Campylobacter selon des méthodes standardisées ; les enquêteurs n'ont pas cultivé, ni retrouvé d'autres agents pathogènes. Le 24 mai, l'échantillon d'eau a été confirmé positif pour Campylobacter par culture. Le 3 juin, les membres du personnel ont effectué le séquençage du génome entier sur un isolat de Campylobacter de l'échantillon d'eau et des isolats de deux échantillons de l'éclosion humaine ; les séquences ont été comparées à la fois par core genome multilocus sequence typing whole genome multilocus sequence typing. Les isolats de Campylobacter provenant d'échantillons humains et d'échantillons d'eau étaient fortement liés génétiquement (0 à 1 appariement d’allèle). Ensemble, l'analyse du séquençage du génome entier et les données épidémiologiques ont fourni des preuves confirmant que cette épidémie était le résultat de l'eau potable provenant directement du point d'eau A.

Le point d'eau A est situé dans l'emprise de l'autoroute du Montana Department of Transportation sur la propriété du chemin de fer. Le point d'eau a été construit, très probablement au début des années 1900, pour empêcher le ruisseau d'éroder le lit de la voie. Les propriétaires des terres adjacentes ont commencé à utiliser l'eau à des fins domestiques et agricoles. Depuis, le public utilise le point d'eau A comme source d'eau potable. Bien que le point d'eau A contienne de l'eau de surface non traitée, de nombreux membres de la communauté pensent qu'il s'agit d'une source naturelle. Les utilisateurs remplissaient les récipients en les plaçant directement sous l'eau sortant de la caisse en béton du point d'eau ou en plaçant des pompes ou des conduites d'aspiration dans l'eau pour remplir de grands récipients. La signalisation affichée par le Montana Department of Transportation avant l'épidémie averti le public que le point d'eau n'était pas une source d'eau publique approuvée.

Un nid d'oiseau inoccupé a été retrouvé à l'intérieur de la boîte où l'échantillon d'eau a été prélevé. Les oiseaux sont une source connue de Campylobacter, et bien qu'aucun oiseau n'était présent au moment de la collecte de l'échantillon, la présence du nid indique que les oiseaux pourraient avoir été la principale source de contamination qui a conduit à cette épidémie.

La force combinée des preuves épidémiologiques, environnementales et de laboratoire dans cette éclosion était suffisante pour retirer la source d'abreuvement de l'exploitation. Après une réunion du 16 juin avec les parties prenantes, le Montana Department of Environmental Quality a déclaré que la source répondait à la définition d'un approvisionnement public en eau et devait donc répondre aux exigences du Safe Drinking Water Act ou l'accès devrait être définitivement supprimé. Le Montana Department of Transportation a définitivement supprimé l'accès public le 28 juin 2022 en redirigeant l'eau du ruisseau afin qu'elle reste souterraine. Aucun cas supplémentaire n'a été identifié depuis le 16 juin 2022. Les personnes qui boivent de l'eau provenant de sources extérieures, y compris les ruisseaux, les rivières et les ruisseaux, doivent toujours traiter l'eau avant de la boire. Faire bouillir l'eau est le moyen le plus fiable de tuer les germes, mais un traitement comprenant une filtration réduira également le risque de maladie lié à l'eau potable provenant de sources extérieures.

vendredi 10 mars 2023

Consommation de sel : 97% de la population mondiale ne parvient pas à réduire sa consommation, avertit l'OMS

«Des efforts massifs sont nécessaires pour réduire la consommation de sel et protéger des vies.», source communiqué de l’OMS du 9 mars 2023.

Un rapport mondial de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la réduction de l’apport en sodium, le premier de ce genre, montre que l'objectif de réduction de l’apport en sodium de 30% d’ici à 2025 que le monde s'est fixé est loin d’être atteint.

Le sodium, un nutriment essentiel, augmente le risque de cardiopathie, notamment d'accident vasculaire cérébral, et de décès prématuré lorsqu’il est consommé en excès. La principale source de sodium est le sel de table (chlorure de sodium), mais d’autres condiments tels que le glutamate de sodium en contiennent également. Le rapport montre que la population est protégée par des politiques obligatoires et complètes de réduction du sodium dans seulement 5% des États Membres de l’OMS, alors que dans 73% des États Membres de l’OMS, ces politiques ne sont pas pleinement mises en œuvre.

Pourtant, l’application de ces politiques de réduction du sodium, très efficaces et relativement peu coûteuses, pourrait, selon les estimations, sauver 7 millions de vies dans le monde d’ici à 2030. Il s’agit d’un élément important des mesures à prendre pour atteindre la cible des objectifs de développement durable consistant à réduire les décès dus aux maladies non transmissibles. Mais aujourd’hui, seuls neuf pays (Arabie saoudite, Brésil, Chili, Espagne, Lituanie, Malaisie, Mexique, République tchèque et Uruguay) disposent d’un ensemble complet de politiques recommandées pour réduire l’apport en sodium.

«Une alimentation déséquilibrée est l’une des principales causes de décès et de maladie dans le monde, et la consommation excessive de sodium l’une des principales coupables», a déclaré le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. «Ce rapport montre que la plupart des pays n’ont pas encore adopté de politique obligatoire de réduction du sodium, ce qui expose leur population à un risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et d’autres problèmes de santé. L’OMS appelle tous les pays à mettre en œuvre les «meilleurs choix» pour réduire la consommation de sodium, et les fabricants à appliquer les données de référence de l’OMS pour la teneur en sodium des aliments.»

Pour réduire la consommation de sodium dans le cadre d’une démarche globale, il convient d’adopter des politiques obligatoires et les quatre interventions suivantes qui contribuent grandement à la prévention des maladies non transmissibles et constituent les «meilleurs choix» de l’OMS dans ce domaine :

  1. Reformuler les aliments pour qu’ils contiennent moins de sel et fixer des objectifs pour la quantité de sodium contenue dans les aliments et les repas ;
  2. Établir des politiques publiques d’approvisionnement alimentaire pour limiter les aliments riches en sel ou en sodium dans les institutions publiques telles que les hôpitaux et les écoles, sur les lieux de travail et dans les établissements de soins de longue durée ;
  3. Prévoir un étiquetage sur le devant de l’emballage qui aide les consommateurs à choisir des produits à faible teneur en sodium ;
  4. Promouvoir la communication en faveur du changement de comportement et des campagnes médiatiques pour réduire la consommation de sel et de sodium.

Les pays sont invités à définir des objectifs de teneur en sodium pour les aliments transformés, conformément aux données mondiales de référence de l’OMS dans ce domaine, et à s’y conformer par le biais de ces politiques.

Les politiques obligatoires de réduction du sodium sont plus efficaces, car elles permettent une couverture plus large et protègent contre les intérêts commerciaux, tout en mettant sur un pied d’égalité les fabricants de produits alimentaires. Dans le cadre de ce rapport, l’OMS a élaboré une carte des résultats par pays pour le sodium (en anglais) en fonction du type et du nombre de politiques de réduction de la consommation de sodium mises en place.

La consommation moyenne mondiale de sel est estimée à 10,8 grammes par jour, soit plus du double de la recommandation de l’OMS qui est de moins de 5 grammes de sel par jour (une cuillère à café). La consommation excessive de sel représente le principal facteur de risque de décès lié à l’alimentation et à la nutrition. De plus en plus de données probantes attestent des liens entre un apport élevé en sodium et un risque accru d’autres problèmes de santé tels que le cancer gastrique, l’obésité, l’ostéoporose et les maladies rénales.

L’OMS appelle les États Membres à mettre en œuvre rapidement des politiques de réduction de l’apport en sodium et à atténuer les effets nocifs d’une consommation excessive de sel. L’OMS exhorte également les fabricants de produits alimentaires à fixer des objectifs ambitieux de réduction du sodium dans leurs produits.

NB : Le titre de l’article est emprunté à celui d’un article paru dans BMJ, Salt intake: 97% of the world is failing to cut consumption, warns WHO.

dimanche 6 novembre 2022

Voulez-vous devenir inspecteur de la DGCCRF ?

Après les annonces selon lesquelles, dans la police sanitaire, il paraît que les effectifs vont être gonflés et que La création d'une «police unique» de l’alimentation est tout sauf une surprise !, voici de nouveaux recrutements à la DGCCRF ... 

Selon Réussir, il serait question de «90 ETP de plus pour la sécurité sanitaire des végétaux, des animaux et de l’alimentation, auxquels s’ajoutent 60 ETP transférés depuis la DGCCRF avec la mise en place de la police sanitaire unique sous l’égide du ministère de l’agriculture.»

Après ce tour de passe-passe, voici que la DGCCRF semble donc désormais dépourvue de personnels, et donc pour devenir «inspecteur, inspectrice de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et travailler pour une économie forte et durable» répondez sans plus attendre à cette annonce ci-dessous :

Les métiers d’enquête vous intéressent ...
Pour travailler au cœur des problématiques de la consommation et de l’économie.
Vous êtes curieux, perspicace et rigoureux.
Vous exercez un métier de terrain qui implique de comprendre l’entreprise et son secteur d’activités. Vous souhaitez contribuer à la protection des consommateurs et à la loyauté de l’économie Interlocuteur des professionnels et de leurs fédérations, des associations consuméristes et de très nombreux acteurs économiques, vous protégez les consommateurs et garantissez une saine concurrence entre les entreprises en veillant au respect de la réglementation.

Plus un mot sur la sécurité sanitaire des aliments ! La fin d’une époque ...

NB : Je pensais jusqu'ici que la loupe était l'outil des inspecteurs de police, mais je ne suis plus très au courant des usages ...

Mise à jour du 15 novembre 2022
La DGCCRF renouvelle le 15 novembre son information sur le recrutement d'inspecteurs.

dimanche 18 septembre 2022

Idée reçue n°7 : Les agriculteurs consomment trop d’eau

«Idée reçue n°7 : Les agriculteurs consomment trop d’eau», source Alerte Environnement du 17 septembre 2022.

Début août 2022, en pleine canicule, alors que tous les agriculteurs Français s’inquiètent légitimement de leurs futures récoltes, la rédaction du Parisien pense avoir trouvé LE sujet qui va faire bouger les lignes de l’agriculture. Les journalistes ont déniché «Marco», en l’occurrence Marco Mascetti, maraîcher en Essonne qui affirme cultiver ses légumes «sans eau». Et il n’y va pas de main morte, «Marco» : pour lui, ses confrères qui utilisent des engrais, pesticides, et de l’eau…sont carrément devenus «fainéants». Des propos carrément insultants qui malheureusement rejoignent la doxa écologiste anti-irrigation à laquelle sont biberonnées certaines rédactions.

La France a chaud, les écologistes sont en surchauffe
Alors que les épisodes de sécheresse tendent à devenir la norme en France, les écologistes y voient une opportunité pour avancer leurs pions. Si le climat est de plus en plus chaud, l’eau est plus que jamais une ressource essentielle et fragile. Il faudrait donc limiter son accès à ceux qui la consomment le plus. Ô divine surprise pour les écologistes, l’agriculture est le premier poste de consommation d’eau dans le pays. C’est en tout cas le refrain lancinant joué sans cesse afin de priver les agriculteurs de cette ressource pourtant indispensable. Environ la moitié de l’eau consommée en France serait ainsi pompée par les agriculteurs. Et même les quatre cinquièmes en été ! Qui dit mieux ? L’inénarrable Benoît Biteau s’y colle en prétendant que l’agriculture prélève 80% de l’eau douce consommée en France ! Dans cette course à l’échalote, difficile de battre l’agriculteur et député européen écologiste. Plus c’est gros, plus ça passe même si la réalité doit revenir sur le devant de la scène.

Le retour au réel se fait via Eau France, le service public d’information sur l’eau. Des chiffres étayés et inattaquables qui font passer les 80% made in Biteau à «environ 8% des volumes d’eau douce et saumâtre prélevés chaque année en France» par l’agriculture. C’est la douche froide pour les écologistes qui pensaient frapper une agriculture productive qu’ils détestent pour mieux mettre en avant les avantages contestables du bio. Or, bio ou conventionnels, les fruits et légumes, les céréales, etc., ont besoin d’eau. Affirmer qu’une plante peut pousser sans eau est une aberration. Une laitue (même bio) dont la teneur en eau est de 94 % peut-elle vraiment de développer sans aucun apport en eau ?

Une agriculture française consciente des enjeux liés à l’eau
L’agriculture sans eau est un mythe. L’agriculture bio qui consomme moins d’eau est aussi un mythe. La réalité dont les écologistes ne veulent pas parler est que l’eau consommée par le secteur agricole est fort bien utilisée puisqu’elle permet de nourrir des dizaines de millions de personnes. A moins que la nourriture pour les Hommes, ne soit comme l’eau pour les légumes à leurs yeux : un gaspillage… Une notion souvent brandie pour faire la chasse aux cultures soient disant trop gourmandes en eau.

Deuxième production végétale derrière le blé, le maïs est souvent pris en grippe, car pour un kilo produit, il faut 454 litres d’eau (238 litres pour du maïs de fourrage). Des chiffres qui font du maïs l’une des plantes les moins gourmandes en eau et donc cultivée à juste titre sous nos latitudes. Que dire du riz qui ne nécessite pas moins de 5 000 litres d’eau par kilo et du soja adoré par les défenseurs auto-proclamés de la planète (900 litres d’eau par kilo) ? Devraient-ils remplacer les cultures autochtones françaises ?

Les agriculteurs qui produisent du maïs sont par ailleurs précautionneux et privilégient des techniques moins gourmandes en eau. Seul un quart des trois millions d’hectares de maïs cultivés font appel à l’irrigation. Un chiffre en baisse de 22% en l’espace d’une dizaine d’années grâce aussi à la sélection variétale (un autre gros mot pour les écologistes…). Arnold Puech d’Alissac, président de l’organisation mondiale des agriculteurs, rappelle qu’« un hectare de maïs, ça produit une quantité de nourriture très importante. Un hectare de prairie […] va produire beaucoup moins, consomme moins d’eau. Mais au litre d’eau utilisé et à la quantité produite, le maïs est la culture la plus intéressante pour tout le monde».

Des dispositifs de retenue d’eau à généraliser
Ces quelques rappels faits, il est évident que l’agriculture doit être la priorité des pouvoirs publics en matière d’eau. «Sur les 176 milliards de mètres cubes d’eau de précipitations qui ruissellent ou s’infiltrent chaque année», rappelle Jean de Kervasdoué, «l’ensemble des activités humaines n’en consomme que 3%. Il reste 170 milliards de mètres cubes d’eau qui pourraient être captés». Le principe est simple : retenir l’eau lorsqu’il y en a trop, la libérer pour les cultures en période de sécheresse. C’en est déjà trop pour les écologistes qui ne jurent que par Mère Nature, forcément bonne, dont il ne faudrait en rien bloquer les flux. A ce degré-là, le moindre petit barrage sur un ruisseau fait par un enfant est déjà un crime contre «Gaïa».

Plus sérieusement, les techniques retenir l’eau (réserves, bassines, etc.) doivent donc se multiplier dans les territoires afin de répondre aux besoins locaux qui ne manqueront pas d’augmenter au cours des prochaines années. Oui, l’agriculture a besoin d’eau et sait très bien la gérer si les pouvoirs publics lui en donne les moyens. Quant à la chasse au gaspillage, elle doit désormais aussi se faire chez les particuliers. La consommation moyenne par habitant de 150 litres d’eau potable par jour est-elle vraiment optimale ? La réponse des écologistes se fait moins véhémente, car elle touche directement leur confort…

NB : On lira aussi «L’été a été chaud», source article d’Olivier Masbou paru le 12 septembre 2022 dans son blog-notes.

jeudi 25 août 2022

Bol de soupe aux ailerons de requin ou bol de soupe au mercure ?

Ce qui va suivre devrait normalement dissuader plus d’une personne de consommer du requin, car «Des niveaux élevés de mercure toxique dans certaines espèces de viande de requin, les ailerons et les nageoires présentent des dangers pour la santé humaine», source Florida International University (FIU).

Selon une nouvelle étude, des ailerons de requin et la viande de requins-marteaux présentent un risque pour la santé des consommateurs, en particulier les femmes en âge de procréer, et ils ne devraient pas être vendus en raison de leurs niveaux dangereusement élevés de mercure toxique.

Laura García Barcia, titulaire d'un Ph.D. et candidate au laboratoire Predator Ecology and Conversation lab. a collaboré avec une équipe de scientifiques des États-Unis et de Hong Kong pour évaluer les risques pour la santé liés à la consommation de produits de requins. Ils se sont concentrés sur l'un des plus grands problèmes de sécurité sanitaire associés à la consommation de produits du requin, le mercure. La plupart des échantillons de viande et d'ailerons testés avaient des niveaux de mercure dépassant les limites de sécurité sanitaire légales locales, tandis que le plus grand risque pour les consommateurs provient des produits du requin marteau. Les résultats ont été récemment publiés dans Exposure & Health.

«Pour de nombreuses communautés à travers le monde, les produits des requins sont une source importante de protéines, et c'est pourquoi nous devons avoir une meilleure idée des risques pour la santé auxquels ces communautés pourraient être confrontées», a dit García Barcia. «Après la première étude que nous avons menée en 2020, la prochaine question à laquelle nous voulions répondre était de savoir combien de bols de soupe aux ailerons de requin ou combien de viande de requin, pouvez-vous mangé sans consommer trop de mercure ?»

Tout d'abord, l'équipe avait besoin de quelques ailerons vendus pour la consommation humaine. Heureusement, ils avaient sous la main des parures d'ailerons, précédemment collectées sur les marchés de Chine et de Hong Kong dans le cadre d'un projet plus vaste et en cours visant à comprendre la composition des espèces dans le commerce mondial des ailerons de requin. Pour cette étude, l'équipe a testé les niveaux de mercure dans les neuf espèces de requins les plus courantes dans le commerce des ailerons, car celles-ci se retrouveraient très probablement dans un bol de soupe aux ailerons de requin. Sur les 267 parures d'ailerons, 75% dépassaient la limite légale maximale du Hong Kong Center for Food safety de 0,5 partie par million (ppm) de méthylmercure, la forme organique et hautement toxique du mercure.

Les espèces de requins-marteaux avaient les quantités de mercure les plus élevées. Les grands ailerons de requin-marteau présentaient les niveaux de méthylmercure les plus élevés, allant de 0,28 à 26,24 ppm. Les nageoires du requins-marteaux avaient de 0,26 à 10,20 ppm et les nageoires lisses entre 0,17 et  25,53 ppm. Certains échantillons de requins-marteaux avaient plus de 20 fois la limite de 1 ppm.

Par coïncidence, ces requins sont également les plus recherchés et les plus précieux dans le commerce mondial des ailerons, comme le souligne Demian Chapman, directeur du programme de conservation des requins et des raies au Mote Marine Laboratory & Aquarium et professeur à la FIU.

«Les requins-marteaux sont l'une des espèces les plus recherchées dans le commerce des ailerons, mais les consommateurs haut de gamme qui les achètent ne réalisent probablement pas qu'en achetant les ailerons les plus chers, ils s'exposent, ainsi que leurs invités, au plus grand risque pour leur santé», a dit Chapman, qui est également l'un des auteurs de l'étude : «Le commerce des ailerons a contribué au risque élevé d'extinction auquel sont confrontés les requins-marteaux, mais le commerce de ces espèces en particulier met également les consommateurs en danger. C'est un scénario perdant-perdant pour les humains et la faune.»

Pour répondre à la question plutôt compliquée de savoir combien de bols de soupe aux ailerons de requin pourraient être potentiellement dangereux, de nombreux facteurs doivent être pris en compte. García Barcia a consulté des rapports sur les taux de consommation locaux, puis a pris en compte d'autres variables, comme le poids corporel moyen des consommateurs, pour calculer les risques potentiels pour la santé liés à la consommation de la soupe.

En règle générale, la soupe aux ailerons de requin est réservée aux occasions spéciales, de sorte que les gens ne mangent qu'entre un et six bols par an. Cependant, les chercheurs avertissent que les ailerons de requin-marteau ont des niveaux de mercure si élevés qu'il est conseillé de limiter ces espèces, en général.

Alors que le commerce mondial des ailerons de requin a contribué à une augmentation de la pêche au requin, y compris la pêche et le commerce illégaux du requin, des rapports récents montrent que la demande de viande de requin dans le monde augmente également. En fait, le commerce de la viande commence à dépasser le commerce des ailerons en volume et en valeur. Ce changement pose des questions sur la façon dont la viande de requin pourrait également introduire du mercure dans l'alimentation d'une personne.

L'équipe a analysé 33 échantillons de viande vendus à Trinité-et-Tobago, où la viande de requin est fréquemment consommée. Le requin-marteau halicorne et la viande de requin pointu de l'Atlantique avaient les niveaux les plus élevés de mercure, dépassant les limites de consommation de sécurité locales de 1 partie par million, et devraient être évités, en particulier par quiconque compte sur beaucoup de viande de requin dans son alimentation. Certains échantillons de requins-marteaux étaient deux à trois fois supérieurs à la limite de 1 ppm.

Des niveaux élevés de mercure ont des effets bien connus sur les humains. Une exposition prolongée au mercure peut entraîner des dommages au cerveau et au système nerveux central. Il peut également interférer avec le développement cognitif du fœtus. Alors que le mercure est courant dans la plupart des produits de la mer, les requins sont proches du sommet de la chaîne alimentaire et peuvent également devenir assez gros, de sorte qu'ils ont tendance à accumuler davantage de mercure, sous forme de méthylmercure.

La plupart des avis de santé axés sur le risque de toxicité du mercure dans les produits de requins sont traités rapidement, énumérant toutes les espèces de requins, certaines espèces, comme les requins-marteaux, présentent un risque plus élevé que d'autres. Cette étude vise à mieux informer les consommateurs des risques spécifiques à l'espèce liés à la consommation de produits dérivés de requins. L'espoir est que ces résultats puissent encourager la création d'avis plus spécifiques aux espèces pour les produits de viande et d'ailerons.

«Les différences de risque pour la santé entre les espèces sont frappantes et nous encourageons les gouvernements et les consommateurs à commencer à se demander quelles espèces se retrouvent dans une assiette», a dit García Barcia.

La recherche a été soutenue par Betsy et Peter Snow, le Pew Charitable Trusts et le Pew Fellowship Program.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !