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jeudi 30 janvier 2020

Quelle est la température de votre réfrigérateur?, selon une étude dans cinq pays européens


Un article vient de paraître dans Food Control et qui traite des profils temps-température et de la présence de Listeria monocytogenes dans des réfrigérateurs de foyers domestiques chez des consommateurs vulnérables en Europe.

L'article est disponible intégralement et gratuitement.
« Quelle est la température de votre réfrigérateur? » selon Doug Powell du barfblog.

Résumé
Une étude observationnelle transdisciplinaire, couplée à un sondage en ligne, a été menée pour étudier le stockage réfrigéré des aliments dans cinq pays européens.

Les groupes de consommateurs étudiés dans cette étude étaient : des jeunes familles avec de jeunes enfants et/ou des femmes enceintes, des personnes âgées, des personnes ayant un système immunodéficient et des jeunes hommes célibataires.

La température du réfrigérateur a été surveillée pendant environ deux semaines à l'aide d'un enregistreur de données de température. Des variables telles que le pays, le revenu, l'âge des réfrigérateurs, l'éducation, la surface habitable, les pratiques de chargement du réfrigérateur n'ont eu aucun effet significatif (p > 0,05) sur la température moyenne globale du réfrigérateur, tandis que les pratiques des consommateurs ont montré une influence significative (p < 0,05) sur les valeurs de température enregistrées.

Par rapport aux températures à l'intérieur des réfrigérateurs appartenant aux jeunes familles et aux jeunes hommes seuls, les températures à l'intérieur des réfrigérateurs appartenant aux personnes âgées se situaient dans la zone de température dangereuse (5-63°C). Les températures les plus basses ont été enregistrées dans des réfrigérateurs de consommateurs britanniques, tandis que les plus élevées ont été enregistrées dans les foyers domestiques français. La présence de Listeria monocytogenes a été confirmée dans trois réfrigérateurs sur 53 échantillonnés (deux en Roumanie et un au Portugal).

La catégorie la plus vulnérable aux risques pour la sécurité sanitaire des aliments est représentée par des personnes âgées peu instruites, ignorant les pratiques de réfrigération sûres et la température réelle de fonctionnement de leurs réfrigérateurs.

Les auteurs notent,
C'est en France que l'on a le pourcentage le plus élevé de foyers domestiques où le réfrigérateur est supérieur à 6°C avec 53,3%. Dans d'autres études menées en France, environ 70% des réfrigérateurs fonctionnaient à des températures supérieures à 5°C, selon l'Anses, 2017.

Conclusions
Pour la première fois, une investigation sur la température de réfrigération dans cinq pays européens, menée dans des foyers domestiques avec des groupes vulnérables et des personnes à risque élevé, est rapportée.

Une conclusion positive a été que les jeunes hommes ne sont pas confirmés comme prenant des risques en ce qui concerne les pratiques de refroidissement, et les familles avec de jeunes enfants et des personnes immunodéficientes semblent être les plus au courant des pratiques de réfrigération.

Cela étant, des pratiques de réfrigération inadéquates peuvent contribuer à une incidence plus élevée de maladies, telles que la listériose, dans la population des personnes âgées. Les décisions des catégories de personnes âgées à faible revenu en Roumanie d'éteindre le réfrigérateur pendant l'hiver et, dans différents pays, de ne pas investir dans de nouveaux équipements de réfrigérateur, peuvent être considérées comme un facteur d'augmentation des risques alimentaires.

Les résultats microbiologiques ont indiqué une faible prévalence de L. monocytogenes dans les pays étudiés, avec quelques cas retrouvés chez les ménages roumains.

Un questionnaire approprié a démontré que les personnes âgées peu scolarisées sont le groupe le plus sensible aux risques alimentaires de toutes les catégories vulnérables et que les stratégies ciblées devraient aborder différemment chaque catégorie sensible.

Ces résultats indiquent que davantage d'efforts sont nécessaires en termes de législation visant à réglementer les exigences spécifiques pour les réfrigérateurs domestiques. Le marché devrait également soutenir ces initiatives de sécurité sanitaire en offrant un accès facile aux instruments de surveillance de la température à l'intérieur du réfrigérateur ou en repensant les réfrigérateurs pour être plus convivial avec les consommateurs en matière de contrôle de la température (gadgets de température faciles à lire, applications, panneaux d'avertissement et alarmes, circulation d'air froid). Par ailleurs, la documentation fournie avec les nouveaux réfrigérateurs devrait également contenir des informations sur les températures optimales du réfrigérateur et des conseils de stockage.

Pour réduire le risque de sécurité des aliments à la maison, des campagnes d'éducation et de communication restent le meilleur outil pour s'adresser aux consommateurs vulnérables à travers l'Europe, si les messages sont adaptés aux problèmes spécifiques de chaque pays et couvrent toute la diversité des consommateurs. Par exemple, des directives spécifiques sur les températures de réfrigération devraient être fournies, dans chaque pays, par les autorités nationales de sécurité sanitaire des aliments.

jeudi 28 novembre 2019

Une étude révèle comment le SARM se propage dans des foyers domestiques


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Une étude révèle comment le SARM se propage dans des foyers domestiques », source CIDRAP News.

En tant que médecin en infection pédiatrique à St. Louis, Stephanie Fritz, voit beaucoup de patients atteints d’infections cutanées à SARM, dont beaucoup reviennent au cours de l’année. Et elle et ses collègues voient fréquemment ces infections survenir chez plusieurs membres de la même famille.

En tant que chercheur qui étudie le SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline) depuis un certain temps, Fritz a voulu aller au fond des choses. On sait que la bactérie Staphylococcus aureus réside sur la peau d'environ un tiers de la population. S'il est bien établi que les infections à Staphylococcus aureus sont transmises de personne à personne, l'environnement domestique et les animaux domestiques ont également été impliqués comme sources potentielles. Cependant, les recherches sur le rôle que jouent ces facteurs dans la transmission du SARM ont été limitées.

Ce que Fritz voulait savoir était la cause de ces infections au sein de la famille et la dynamique en place. Comment le SARM entre-t-il dans ces ménages en premier lieu? Les membres du ménage ont-ils été infectés par un autre membre de la famille, par une source extérieure ou par un objet se trouvant à l'intérieur de la maison? Quel rôle jouent les animaux domestiques? Et pourquoi voyait-elle tant d'infections récurrentes?

« Nous voulions vraiment aller plus loin », a déclaré Fritz, professeur de pédiatrie à la faculté de médecine de l'Université Washington à St. Louis (WUSTL) et auteur principal d'une étude sur la transmission des staphylocoques publiée dans The Lancet Infectious Diseases. « Nous voulions suivre cette dynamique afin d'identifier des cibles pour interrompre la transmission et l'acquisition. »

Recherche avec prélèvements et analyse moléculaire
C’est exactement ce que Fritz, en collaboration avec d’autres chercheurs de la WUSTL School of Medicine et de l’Université de Chicago, ont réalisé dans le cadre de l’étude HOME (Observation du SARM dans l’environnement de foyers domestiques).

De 2012 à 2015, Fritz et ses coauteurs ont recruté 150 patients pédiatriques atteints d'infections à SARM qui ont débuté en ville et ne présentant aucun autre problème de santé, ainsi que les membres de leur foyer, les chiens et les chats. Au cours de 12 mois, ils se sont rendus au domicile des patients de référence cinq fois, recueillant chaque fois des échantillons sur écouvillon des occupants, de leurs animaux domestiques et de 21 items ménagers (draps, serviettes de bain, poignées de porte de réfrigérateur et claviers d’ordinateur). et poser plus de 100 questions détaillées sur les habitudes personnelles et l'hygiène.

Les chercheurs ont également effectué des analyses moléculaires sur tous les échantillons de S. aureus (SARM et S. aureus sensibles à la méthicilline) recueillis au cours de 12 mois afin d'identifier la souche particulière de la bactérie. Les analyses moléculaires leur ont permis de déterminer si une souche de Staphylococcus aureus acquise au cours de six mois de visite dans une maison, par exemple, constituait une introduction - une nouvelle souche qui n'avait pas été retrouvée lors de visites précédentes et qui venait de l'extérieur de la maison ... ou d’une transmission d'une souche précédemment identifiée à la maison (sur un membre de la famille, un animal domestique ou un objet de ménage différent).

Au total, 692 personnes ont participé à l'étude, ainsi que 154 chats et chiens. Au cours de la période d'étude de 12 mois, 513 personnes ont été colonisées au moins une fois par Staphylococcus aureus et 319 par un SARM. Sur les 154 animaux échantillonnés, 68 ont été colonisés par Staphylococcus aureus, 44 avec un SARM. Et au moins une surface domestique a été colonisée avec Staphylococcus aureus dans 136 maisons, alors que le SARM a été retrouvé dans 104 maisons. Un total de 3 819 échantillons de Staphylococcus aureus a été recueilli.

Les surfaces domestiques jouent un rôle clé
Parmi tous les membres du ménage, les animaux domestiques et les surfaces environnementales, 1 267 événements d'acquisition de souches ont été observés, l'analyse moléculaire identifiant 510 introductions de nouvelles souches de Staphylococcus aureus et 602 transmissions de souches au sein des ménages. Ce que cette constatation a révélé à Fritz et à ses collègues, c’est que l’acquisition de Staphylococcus aureus et de SARM par les ménages dépend essentiellement de l’introduction de nouvelles souches dans le ménage et de la transmission au sein du ménage.

Ce qu’ils ont également découvert en approfondissant la dynamique de la transmission au sein du ménage, c’est que les items ménagers ne sont pas simplement contaminés passivement par S. aureus et le SARM par les membres de la famille, mais jouent également un rôle actif dans la propagation de la bactérie d’un membre de la famille à un autre. Dans plusieurs cas, l'item ménager était la seule source possible de contamination.

« En raison de notre typage des souches et de la nature longitudinale de notre étude, nous avons pu identifier que ces surfaces environnementales servaient en réalité de réservoirs de transmission », a déclaré Fritz.

Des analyses multivariées des facteurs impliqués dans l’introduction et la transmission de S. aureus ont permis d’étoffer ce lien. Par exemple, les chercheurs ont constaté que les membres du ménage partageant une chambre ou une serviette de bain avec un autre membre du ménage étaient plus susceptibles d'être à la fois une source de transmission du S. aureus et un destinataire. « Il s’agissait vraiment de partager des articles d’hygiène personnelle, comme des serviettes », a déclaré Fritz. Ils ont également constaté que la transmission était plus probable dans les maisons qui, lors de visites précédentes, étaient fortement contaminées par S. aureus, dans des maisons de location et dans des foyers à faible note en hygiène. L'analyse des facteurs associés à l'introduction de la bactérie à la maison a révélé que les enfants qui fréquentent une garderie sont plus susceptibles d'introduire de nouvelles souches à la maison, alors que les personnes qui se lavent souvent les mains sont moins susceptibles.

Fritz pense que cette conclusion devrait rassurer les personnes préoccupées par l’introduction du SARM - qui peut provoquer des infections plus graves s’il pénètre dans le sang, les os ou les organes - chez eux.

« Vous n'avez pas à faire une refonte de ce que vous faites dans la vie, vous n’avez pas à arrêter d’aller faire de la gym », a-t-elle dit. « Il y a des choses subtiles que vous pouvez faire pour vous protéger. »

Les animaux ne sont pas les coupables
Une autre constatation rassurante, du moins pour les propriétaires d’animaux domestiques, est qu’il est vrai que les animaux domestiques jouent un rôle dans la dynamique de la transmission de S. aureus mais ils reçoivent principalement les bactéries des humains. Seuls trois événements de transmission se sont produits dans lesquels l'animal était la seule source possible de la bactérie. Ceci est important, a expliqué Fritz, car les patients souffrant d’infections récurrentes à SARM lui disent souvent que leur médecin de famille a suggéré que l’animal pourrait être la source du problème.

« Pour moi, l'un des messages à retenir est de ne pas se débarrasser de votre animal de compagnie », a-t-elle déclaré. « Ils ne sont pas le principal coupable. »

Fritz et ses collègues affirment qu’un meilleur lavage des mains, l’utilisation de serviettes séparées et d’autres articles d’hygiène personnelle par les membres de la famille et une décolonisation ciblée des surfaces domestiques pourraient contribuer à réduire l’introduction et la transmission de bactéries S. aureus à la maison.