Affichage des articles dont le libellé est plan de surveillance. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est plan de surveillance. Afficher tous les articles

lundi 6 janvier 2020

Les salades composées et les sandwichs vont être surveillés par la DGAL en 2020, vraiment !


Une note de service de la DGAL, DGAL/SDSSA/2019-846 du 26-12-2019, nous informe sur le « Plan de surveillance de la contamination des sandwichs et salades composées par Listeria monocytogenes au stade de la production et au stade de la distribution. »
Ce plan de surveillance est destiné à estimer la contamination par Listeria monocytogenes des sandwichs et salades composées comportant des denrées animales produits et mis sur le marché. 300 échantillons de 5 unités (n=5) seront prélevés dans des ateliers de production (agréés ou non) ou dans des établissements de distribution (y compris stations-services, campings, supérettes). Les 13 régions métropolitaines sont concernées par ces prélèvements. La proportion de prélèvements entre ateliers de production ou en remise directe sera appréciée au niveau départemental en fonction des ressources et des spécificités locales.

C’est une bonne nouvelle que ce plan de surveillance … enfin on va savoir !

Mais, la lecture de la note de service me laisse, si j’ose dire, sur ma faim … 

300 échantillons de 5 unités du même produit et si possible du même lot seront prélevés dans des ateliers de production (agréés ou non) ou dans des établissements de distribution (y compris stations-services, campings, supérettes).

Soit si je compte bien cela fait 1 500 échantillons de sandwichs et de salades composées appelées aussi salades snacking …
Les 13 régions métropolitaines sont concernées par ces prélèvements.
Les prélèvements sont réalisés :
- en toute fin de production sur des produits prêts à être mis sur le marché ;
- à la distribution sur des produits mis sur le marché.
Les échantillons prélevés doivent avoir une date limite de consommation (DLC) valide, et ce jusqu'à la mise en œuvre de l'analyse. Il est à noter que les laboratoires procéderont à l’analyse à la DLC du produit. Le produit doit être conservé à la température mentionnée sur l’étiquetage, et ce jusqu’à l’analyse par le laboratoire (+4°C généralement).

Toutes ces précisions sont utiles mais n’y a-t-il pas une sous-estimation du nombre d’échantillons prélevés, sachant que, d’après ce site,
76 sandwichs sont achetés chaque seconde en France (compteur), soit environ 2,39 milliards chaque année et 6,5 millions par jour pour un chiffre d'affaires de 8,25 milliards d'euros ! Le fameux sandwich jambon-beurre est toujours le leader et représente 51% du total des sandwichs vendus en 2016.

Sachant également que les ventes de salades composées sont désormais assez proches de celles des sandwichs, je me demande si ce plan aura une réelle signification vis-à-vis de la contamination éventuelle par Listeria monocytogenes …

Je ne chipoterais pas sur le fait qu’en Corse il n'y aura que deux prélèvements, je suppose un sandwich et une salade composée, mais comme l’Anses conseille régulièrement la DGAL sur les plans de surveillance,
« Des pistes d’amélioration ont également été proposées qui permettront aux pouvoirs publics de concentrer les efforts de surveillance et de contrôle pour la collecte de données en fonction des risques,  afin de toujours mieux garantir la sécurité des consommateurs. »

Mark Twain disait « Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. »

Nous y voilà ...

dimanche 5 janvier 2020

Choses lues sur des plans de surveillance et des plans de contrôle pilotés par la DGAL


Une note de service de la DGAL (DGAL/SDPRAT/2019-720 du 18-10-2019) traite du « Bilan de la campagne 2018 des PSPC ».
La présente note diffuse le bilan de la campagne 2018 des plans de surveillance et des plans de contrôle (PSPC) pilotés par la DGAL.

Quelques brèves observations a retenir de ce blian des PSPC car je n’ai pas tous les compétences pour disserter sur les différents plans et je fais confiance à la vigilance de l’Anses citée à plusieurs reprises (38 fois) dans ce document.

Les objectif de ces plans sont particulièrement développés et une phrase mérite attention,
Valoriser les productions agricoles et agro-alimentaires nationales à l’export auprès des partenaires commerciaux, en fournissant la preuve du haut niveau de qualité sanitaire des produits, gage de l'efficacité du dispositif général de sécurité sanitaire mis en place en France.

C’est sans doute vrai mais que dire des 215 notifications au RASFF de l’UE pour les produits d’origine France en 2018 (le record des pays de l’UE) dont 86 sont le fait de la France ?

Cela étant, quatre constats ont retenu mon attention,

Surveillance de la contamination des viandes fraîches de volaille par Salmonella spp. au stade de l’abattoir
Je passe sur le fait que l’on évoque la sitauation Europe, pour discuter de ce qui se passe en France !
Le taux de contamination des viandes fraîches de volaille à l’abattoir est supérieur à 15 % et apparaît plus élevé en filière « dinde d’engraissement » (19,4%) qu’en filière « poulet de chair » (13%).

Par ailleurs,
Les résultats mettent en évidence la présence parfois importante de certains sérotypes non réglementés, d’où l’importance pour les opérateurs de prendre en compte l’ensemble des sérotypes de Salmonella, potentiellement pathogènes pour l’Homme, dans leurs plans de maîtrise sanitaire.

C’est très juste et cela constitue une importante avancée ...

En France, les salmonelles, avec les infections à norovirus et Campylobacter, représentent la majorité des cas et des hospitalisations d’origine alimentaire. Les infections à Salmonella et Listeria monocytogenes représentent quant à elles la moitié des décès d’origine alimentaire.


Enfin selon, cet article du BEH de janvier 2018, Salmonella spp. occupe la première place en termes de mortalité en France devant Listeria.

Surveillance de la contamination des carcasses de volailles par Campylobacter au stade de l’abattoir
Il est indiqué,
Ce plan de surveillance de la contamination des carcasses de volaille par Campylobacter au stade de l’abattoir rapporte que le niveau de contamination après ressuage est hétérogène sur les carcasses de poulet et de dinde.

C’est un euphémisme, jugez plutôt,
Respectivement 64,2% et 74.3% des carcasses de poulet et de dinde présentent un niveau de contamination inférieur à 1000 UFC/g de Campylobacter.

11,5% des carcasses de poulet et 9,5% des carcasses de dindes ont un niveau de contamination élevé, supérieur à 10 000 UFC/g.

Mais « 24,2% des carcasses de poulet et 16,2% des carcasses de dindes ont un niveau de contamination élevé, supérieur à 1 000 UFC/g. »
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Pour la DGAL, le tableau comparatif 2008 versus 2018 est « la distribution des niveaux de contamination sur les carcasses de poulet est similaire. Le tableau montre que dans les deux études, la majeure partie des carcasses contaminées par Campylobacter présente un niveau de contamination inférieur à 1000 UFC/g (85% des carcasses en 2008 et 65% des carcasses en 2018).

Un petit détail cependant, le nombre de carcasses prélevées n’est pas le même !

Surveillance de la contamination des fromages au lait cru par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli STEC au stade de la production
Bilan très détaillé et pas facile à appréhender …

A retenir :
La Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2018, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…) :
- 61 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par L. monocytogenes 
- 16 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par Salmonella et, 
- 37 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par STEC.

Alertes dont on ne connaît que la partie émergée de l’iceberg …

Surveillance de la contamination des viandes hachées de boeuf par Escherichia coli productrices de shigatoxines (STEC) au stade de la distribution

A retenir,
La Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2018, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…) 15 alertes portant sur les viandes hachées de bœuf , contaminés par STEC.

Cela étant, concernant les viandes hachées de bœuf, il est souligné :
Les résultats obtenus permettent de rappeler l'importance combinée de deux niveaux de maîtrise de ce danger : 

en amont, la mise en place, par les professionnels, des plans de maîtrise sanitaire, permettant de réduire le risque de mise sur le marché de produits contaminés, dès l'abattoir en prenant notamment en compte la propreté des animaux et la maîtrise des étapes d'habillage et d'éviscération, puis à la transformation par le respect des bonnes pratiques d'hygiène, et la vérification de l'efficacité des mesures de maîtrise par la réalisation d'autocontrôles aux points critiques (y compris le contrôle des matières premières au stade de la production) ; 

en aval, le respect par les consommateurs des conditions de cuisson indiquées, le cas échéant, sur


Le consommateur a donc un rôle à jouer et vous trouverez ci-dessous ce que rapporte le ‘fameux’ recueil de recommandations de bonnes pratiques d’hygiène à destination des consommateurs :
Une attention particulière doit être portée à la viande hachée. Ces viandes doivent être conservées au froid (T°<+4°C), consommées 24h après l’achat et être cuites à cœur. Le steak tartare doit être évité pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées car rien ne débarrasse le steak tartare (cru) des bactéries qu’il contient.
Bien cuire les viandes hachées à cœur (coloration grise) surtout pour les enfants ou les personnes fragilisées ou âgées.
Cuisson à cœur des viandes, notamment des steaks hachés (non rosé à cœur, T°>63°C).
Pour les enfants de moins de 15 ans, veiller à bien cuire à cœur les steaks hachés, à une température supérieure à +63°C (cela correspond visuellement à une viande non rosée à cœur).

Il y a donc toute une panoplie de couleurs et de températures, mais la couleur n'est-elle pas un indicateur trompeur et la température est-elle conforme avec les recommandations des experts de Anses :

... un mode de cuisson des steaks hachés plus adapté aux jeunes enfants permettrait une réduction significative du risque (cuisson à cœur à une température de 70°C).


Il est indiqué,
Les mesures de prévention concernant la gestion du risque d’infections à Escherichia coli O157:H7 (dont la cuisson à cœur des steaks hachés, c’est à dire à une température de 65°C) lors de l’utilisation de steaks hachés en restauration collective, rappelle la valeur nutritionnelle de la viande et précise qu’il n’est donc pas recommandé de retirer des menus les steaks hachés.

De > à 63°C pour les consommateurs, 65°C pour la restauration collective, tout cela devrait être unifié et nous devrions avoir la température recommandée par l’Anses ...

Il serait donc plus que temps que la DGAL suivent jusqu’au bout les recommandations des experts de l’Anses et non pas ce roman feuilleton figurant dans le recueil des recommandations et dans la note de service précités !

Complément du 22 janvier 2020. Le ministère de l'agriculture publie le 21 janvier 2020 un article sur Plans de surveillance et de contrôle.

jeudi 19 décembre 2019

Contaminants chimiques des aliments : L'Anses remet son rapport aux autorités sanitaires et recommande de renforcer des contrôles


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

L’Anses s’est intéressé comme c’est son rôle à la « Contamination des aliments et l’Anses propose des contrôles mieux ciblés pour plus d’efficacité ».
L’Anses a conduit une expertise du dispositif de surveillance et de contrôle des contaminants chimiques dans l’alimentation mené en France entre 2010 et 2014. Sur la base d’une évaluation des risques, elle constate que, pour une large part, le dispositif répond aux problématiques sanitaires. Des pistes d’amélioration ont également été proposées qui permettront aux pouvoirs publics de concentrer les efforts de surveillance et de contrôle pour la collecte de données en fonction des risques, afin de toujours mieux garantir la sécurité des consommateurs.

En France, les denrées alimentaires sont en permanence surveillées à travers les plans de surveillance et de contrôle (PSPC). Ces plans constituent un outil essentiel de la sécurité sanitaire des aliments et sont encadrés par la réglementation européenne. La révision de cette règlementation va donner aux Etats membres plus de latitude dans le choix et l’organisation des contrôles.

La phrase « les denrées alimentaires sont en permanence surveillées » mériterait d’être nuancée … si on lit les résultats des PSPC régulièrement ...
L’Anses a été saisie le 14 août 2015 par la Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et la Direction générale de la santé pour la réalisation de l’expertise suivante : saisine relative à l'optimisation des plans de surveillance et de contrôles officiels de la contamination chimique des denrées alimentaires à toutes les étapes de la chaîne alimentaire (hors alimentation pour animaux et eau) (saisine n°2015-SA-0187).

On peut en préambule dans l’avis de l’Anses,
l’évolution des contrôles officiels des substances chimiques dans les denrées alimentaires gagne à être envisagée au regard d’une analyse de risque intégrée au niveau national tenant compte de la diversité des contaminants et des matrices alimentaires contribuant à l’exposition du consommateur.
Il s’agit aujourd’hui, pour l’administration, d’optimiser le rapport coût de la surveillance/bénéfice sanitaire tout en maintenant un niveau élevé de sécurité du consommateur. Cette optimisation est par ailleurs cruciale dans un contexte de réduction des effectifs et des interventions des services d’inspection.
Les administrations en charge de la gestion des risques sanitaires liés aux denrées alimentaires souhaitent, dans le cadre du plan d’action mis en oeuvre suite au rapport du CIMAP, étudier les différents paramètres des plans de surveillance et de contrôle des contaminants chimiques permettant d’optimiser le niveau de sécurité sanitaire, à moyens constants, pour les autorités de contrôles.

Même l'Anses prend acte de la baisse des effectifs d'inspection ...
Recommandations de l’Anses

L’Agence fait des propositions pour améliorer les PSPC, en listant les paramètres susceptibles d’être optimisés et en tenant compte de la complémentarité avec les autres outils de contrôle existants.
Le dispositif de surveillance de la contamination chimique des aliments (par exemple les éléments traces métalliques dans le lait) est considéré comme pertinent et répondant aux problématiques sanitaires et réglementaires, dans près des trois quarts des cas considérés (74,3%).
Dans 16,8% des cas, notamment pour les métaux lourds dans certains poissons et fruits de mer, les mycotoxines dans les légumineuses et les fruits à coque, l’acrylamide dans des snacks et desserts, céréales et produits céréaliers, l’Anses recommande de le renforcer.
En ce qui concerne les substances non réglementées, les recommandations vont dans le sens d’un allègement de la surveillance dans 66% des cas pour concentrer les efforts sur 26,1 % des couples substances/aliments non réglementés mais préoccupants, telles les PCB/PCDD/F (des dioxines, furanes et produits chlorés) dans les œufs et ovo produits, ou le nitrate dans les fruits et leurs dérivés.
L’Agence recommande par ailleurs, de réglementer certains couples de substances chimiques et d’aliments. C’est le cas, par exemple, des PCB/PCDD/F dans les produits carnés, des phytotoxines dans les légumineuses et fruits à coque, de certains composés perfluorés dans les viandes et produits carnés, poissons et fruits de mer, œufs et produits dérivés, laits et produits laitiers.

Commentaires. Dans la conclusion, « L’Anses souligne les limites liées à la qualité des données PS/PC disponibles qui empêchent une description parfaite de l’état de contamination de la chaîne alimentaire. »

Y’a donc pas mal de boulot pour les demandeurs précités en perspective …

Et aussi,
L’Anses rappelle que ces conclusions, fondées sur l’existence d’une documentation des risques et des dangers, ne sont pas à même d’intégrer les dangers émergents. Ces derniers requièrent, du fait du manque de connaissances sur les expositions et impacts sanitaires de ces dangers, une approche et des moyens dédiés. Cela passe notamment par la veille, le recueil de signaux par des réseaux structurés de vigilance,