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mercredi 16 novembre 2022

Bilan 2021 des plans de surveillance et plans de contrôle, selon le ministère de l’Agriculture

Le blog est heureux d'avoir des nouvelles de la sécurité des aliments en France, cela faisait un certain bail que l'on attendait des informations. Les voilà donc sous la forme de la «Surveillance sanitaire des denrées animales et végétales et des aliments pour animaux. Bilan 2021 des plans de surveillance et plans de contrôle», source ministère de l’Agriculture du 16 novembre 2022. Le bilan 2021 complet est ici.
En bref
En 2021, 21 plans ont été mis en œuvre (dont six étaient des plans programmés initialement pour la campagne 2020 mais reportés sur 2021 suite à la crise sanitaire Covid) selon une programmation basée sur une analyse règlementaire et une analyse de risque au niveau national. Ces 21 plans ont conduit à 57 703 prélèvements et ont révélé 380 non-conformités, soit 0,66%.

Le blog vous propose une petite sélection de ces plans de surveillance.

Bilan de la surveillance de la contamination du thon et de poissons d’autres familles présentant un risque histaminique par l’histamine et cinq amines biogènes au stade de la distribution
Sur les 314 échantillons, pour lesquels les résultats ont pu être exploités, 304 étaient conformes. Le taux de non-conformité du thon et des poissons d’autres familles présentant un risque histaminique est donc estimé à 3,18%.

Mais selon le ministère de l’Agriculture,
Le bilan de ce plan est plutôt satisfaisant, avec un taux de conformité des produits de la pêche au critère réglementaire relatif à l’histamine qui est de 96,5%.
A noter que c’est cependant le taux de conformité le plus bas relevé depuis plus de 6 ans. Les taux de non-conformités sont compris entre 1,8% en 2017 et 3,5% en 2021.

Comprenne qui pourra de se satisfaire d’un taux de non-conformié le plus élevé depuis 2017.

Bilan de la surveillance de la contamination des mollusques bivalves par les phycotoxines au stade de la distribution
Sur les 434 échantillons pour lesquels les résultats ont pu être exploités, un dépassement de seuil réglementaire en toxines lipophiles du groupe de l’acide okadaïque (AO + DTXs + PTXs) sur des moules originaires d’Espagne a été détecté. Le taux de non-conformité des mollusques bivalves est donc estimé à 0,23%. L’échantillon non conforme pour les phycotoxines lipophiles a été prélevé au mois de septembre.

Bilan de la surveillance de la contamination des produits de la pêche et crustacés cuits par Listeria monocytogenes au stade de la distribution
Sur les 405 échantillons prélevés de produits de la pêche fumés et crustacés cuits et dont le résultat a pu être exploité, 8 échantillons de saumons et truite fumés étaient contaminés par L. monocytogenes. Aucun échantillon de crevettes cuites ne s’est avéré contaminé. Pour l’année 2021, le taux de contamination des produits de la pêche fumés et crustacés cuits par L. monocytogenes est donc estimé à 1,98%
Pour autant, cette surveillance ne réflète pas ce qui se passe sur le terrain car la Mission des urgences sanitaires a recensé 124 alertes sur 796 alertes nationales en 2021 portaient sur des produits de la pêche et mollusques bivalves vivants.
Sur ces 124 alertes, 23% correspondaient à des alertes Listeria monocytogenes (soit 29 alertes).

A titre comparatif , il y aurait un petit mieux au niveau des alertes nationales, mais il y en a tant ...

- En 2020, 158 alertes portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves vivants sur 680 alertes nationales ont été enregistrées. Sur ces 158 alertes, 14% concernaient des alertes Listeria monocytogenes.
- En 2019, 228 alertes sur 1 032 alertes nationales portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves vivants ont été enregistrées. Sur ces 228 alertes, 12% concernaient des alertes Listeria monocytogenes.
- En 2018, 255 alertes portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves vivants sur 1 273 alertes nationales ont été enregistrées. Sur ces 255 alertes, dont 23% concernaient des alertes Listeria monocytogenes.

Bilan de la surveillance de la contamination des coquillages par Escherichia coli au stade de la distribution
Le niveau de conformité relevé en 2021 est légèrement inférieur à celui observé lors des années précédentes, à savoir 93,06% en 2019, 93,8 % en 2017, et 97,5 % en 2016 sur mollusques bivalves et coquillages de groupe 1.

Mais comme nous le dit le bilan, «à titre d’information, la Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2021, toutes origines d’alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…), 48 alertes nationales correspondantes à des non-conformités à Escherichia coli sur des produits de la pêche et assimilés (64 alertes nationales toutes catégories de produits confondues).»

C’est nettement supérieur aux années précédentes.

Bilan de la surveillance de la contamination des viandes hachées de bœuf par Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) au stade de la distribution
Au cours du plan de surveillance 2021 relatif à la contamination par des souches STEC des viandes hachées au stade de la distribution, 579 prélèvements de viandes hachées ont été analysés. Parmi eux, trois souches STEC hautement pathogènes ont été isolées : le taux de contamination par des souches STEC hautement pathogènes dans les viandes hachées prélevées à la distribution obtenue en 2021 est bas et comparable aux taux retrouvés lors de plans de surveillances déployés précédemment au même stade de la chaîne alimentaire.

Il est étonnant que l’on ne retrouve pas cela au niveau des rappels de viande hachée bovine.

Bilan de l’exploration de la contamination par Campylobacter des foies de bovins adultes à l’abattoir
Ce plan exploratoire met en évidence la présence de Campylobacter (31,2%) sur la surface des foies de bovins adultes à l’abattoir ce qui pourrait traduire une contamination de ces foies au moment de l’abattage et possiblement au stade de l’éviscération.

Le plan de surveillance (DGAL/SDSSA/2018-920) réalisé en 2018 sur le foie de veau à la distribution (n=330) avait mis en évidence la présence de Campylobacter pour 46,1% des foies analysés, ce qui est supérieur à ce qui a été observé chez le foie de bovin adulte pour ce plan exploratoire.

En 2016, une étude réalisée dans un abattoir de bovin en France avait mis en évidence que la prévalence de Campylobacter dans le contenu intestinal était plus élevée chez les veaux (99,4%) que chez les bovins adultes (40,6%) (Thépault et al., 2018). Cette situation pourrait se traduire par un risque de contamination du foie de veau par Campylobacter plus élevé à l’abattoir et rappelle l’importance des mesures de maîtrise de l’hygiène à l’abattoir.

Bilan de la surveillance de la contamination par les staphylocoques à coagulase positive des charcuteries sèches prétranchées et présentées à la vente à température ambiante à la distribution
L’ensemble des prélèvements réalisés et exploitable présente moins de 1000 ufc/g de staphylocoques à coagulase positive (216 échantillons avec une contamination ≤ 10 ou 100 ufc/g et deux échantillons avec une contamination <1000 ufc/g).

En parallèle, l'exploration relative à la mesure de l’activité de l’eau montre que 55% des jambons tranchés et préemballés conservés à température ambiante mis sur le marché présentent une Aw > 0,89. Ces valeurs d'Aw associées à une conservation à température ambiante constituent des conditions favorables au développement des staphylocoques à coagulase positive: ces résultats doivent donc conduire les opérateurs de la distribution, en lien avec leur responsabilité en application de l'arrêté du 21 décembre 2009, à une vigilance particulière et à obtenir de la part de leurs fournisseurs des garanties quant aux mesures de maîtrise de ce danger microbiologique.

Bref, il y a du boulot en perspective dans les entreprises alimentaires  ...

Bilan de la surveillance de la contamination par Salmonella spp. des saucissons secs et chorizos de porcs au stade de la distribution
Ce plan de surveillance est le premier plan de surveillance de la contamination des saucissons secs de porc par Salmonella spp. au stade de la distribution en France. A titre d'information, la Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2021, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…), 6 alertes nationales en lien avec la détection de Salmonella spp sur des saucissons secs et chorizos de porc (28 alertes nationales portant sur des produits à base de viande de boucherie). En 2021, 3 clusters ont été investigués dans lesquels des cas humains indiquaient avoir consommé du saucisson sec. Le taux de non-conformité à la distribution est inférieur aux taux préalablement relevés lors des plans à la production des années antérieures.

La présence de Salmonella spp. des saucissons secs et chorizos de porcs au stade de la distribution est très présente dans les avis de rappels en 2022.

Bilan du contrôle des résidus de produits phytopharmaceutiques en production primaire végétale
Sur les 826 prélèvements réalisés dans le cadre des contrôles de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques durant l’année 2021, l'analyse des résidus met en évidence une non-conformité dans 50 échantillons, soit 6,05% du total. Pour mémoire, ce ratio était de 8,2% en 2020, 6,8% en 2019, 4,4 % en 2018, et 3,8% en 2017

dimanche 19 décembre 2021

Campylobacter, le lait cru et la DGAL

Ce plan exploratoire est un nouveau plan pour la campagne 2022 des PSPC (plan de surveillance – plan de contrôle) et à pour objectif de collecter des données sur la contamination par Campylobacter sur une nouvelle matrice, le lait cru de vache à la production, afin d'en évaluer la prévalence. 400 échantillons d'une unité (n=1) seront prélevés à la production, sur le lait de tank. Neuf des 13 régions métropolitaines sont concernées par ces prélèvements. Les résultats sont communiqués par les laboratoires agréés au Laboratoire National de Référence (LNR) à chaque fin de semestre.  

Toujours soucieux d’aider la DGAL dans ses missions, le blog rapporte ce qu’en dit le rapport 2020 de l’EFSA sur les zoonoses, dans lequel j’ai extrait les données suivantes :

En 2020, Campylobacter était la quatrième cause la plus fréquente de foyers d’intoxications d'origine alimentaire signalés par 17 États membres au niveau de l'UE. Au total, 317 foyers d’intoxications d'origine alimentaire causées par Campylobacter ont été signalées à l'EFSA, dont 1 319 cas de maladie, 112 hospitalisations et aucun décès. Onze foyers d’intoxications alimentaires ont été signalées avec des preuves solides et 306 avec des preuves faibles. Comme les années précédentes, les vecteurs alimentaires les plus courants pour les épidémies d'origine alimentaire de campylobactériose étaient la ‘viande de poulet de chair’ et le ‘lait cru’.

Au cours de la période 2016-2019, pour les aliments prêts à consommer, le pourcentage d'unités prélevées positives pour Campylobacter était faible, inférieur à 1% pour toutes les catégories. Sur l'ensemble de la période, le pourcentage le plus élevé d'unités positives pour Campylobacter concernait le ‘lait cru’: huit positifs sur 801 (1%) unités de prélèvements testés.

Un autre source citant le rapport 2018 de l’EFSA sur les zoonoses indique que Campylobacter peut se retrouver dans le lait cru (0,6% des échantillons).

A noter que parmi les TIACs déclarées aux ARS et/ou aux DD(CS)PP en France en 2019, il y a eu 55 foyers de TIACs à Campylobacter et 241 malades; Campylobacter a été suspecté dans 6 TIACs et 38 malades..

Nous verrons donc ce que cela va donner, mais on a déjà une idée vers quoi on devrait tendre. En attendant, il nous faudra patienter un temps certain ...

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

mercredi 8 décembre 2021

Bilan 2020 des plans de surveillance et des plans de contrôle en France: le nombre de prélèvements est en baisse par rapport à 2019

Dans le cadre de la surveillance sanitaire des denrées animales et végétales et des aliments pour animaux, la DGAL présente le 7 décembre 2021 le Bilan 2020 Plans de surveillance et plans de contrôle (180 pages).

A la question quelle utilisation des résultats, il est répondu:

Les plans de surveillance et les plans de contrôle constituent un outil essentiel de préservation de la santé publique des citoyens et contribuent dans le même temps à la valorisation des produits agricoles et agroalimentaires français à l’exportation.

Peu explicite, cela étant, il est constaté une baisse des prélèvements par rapport à 2019, est-ce la crise sanitaire qui en est responsable ?

En 2019, 17 plans ont été mis en œuvre et 68 549 prélèvements ont été effectués:

67 145 produits prélevés sur le territoire national et 1 404 prélevés à l’importation.
49 776 produits prélevés pour les plans de contrôle, 17 396 prélevés pour les plans de surveillance.

En 2020, 16 plans de surveillance ou plans de contrôle ont été réalisés et 58 031 prélèvements ont été effectués:

57 360 produits prélevés sur le territoire national et 671 prélevés à l’importation.
46 216 produits prélevés pour les plans de contrôle, 11 144 produits prélevés pour les plans de surveillance.

Deux points ont retenu mon attetion.

Bilan de la surveillance de la contamination des produits de la pêche fumés et crustacés cuits par Listeria monocytogenes au stade de la distribution

158 alertes portant sur des produits de la pêche et mollusques bivalves vivants sur 680 alertes nationales enregistrées. Sur ces 158 alertes,14% correspondaient à des alertes Listeria monocytogenes.

680 alertes nationales dont on ne sait rien, transparence oblige !

À titre comparatif en 2019, 12% des alertes portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves concernaient des alertes Listeria monocytogenes.

On progresse donc dans l’absence de maîtrise de Listeria monocytogenes.

Sur la base des résultats du présent plan de surveillance, il a été observé la présence de Listeria monocytogenes dans six prélèvements de saumons fumés. Parmi ces prélèvements contaminés, 5 présentaient une teneur <100 ufc/g. Il est à noter que les alertes nationales concernaient plutôt des crustacés cuits pré-emballés.

Il s’agit de ce qu’on appelle des aliments prêts à être consommés.

Bilan de la surveillance de la contamination des sandwichs et salades composées par Listeria monocytogenes au stade de la production et de la distribution

Le danger Listeria est présent sur les produits prêts à être consommés qui ne passent pas par une étape de réchauffage ou de cuisson par le consommateur final.

Sur la base des résultats du présent plan de surveillance, il a été observé la présence de Listeria monocytogenes dans 1 prélèvement de salade composée avec denrée animale au stade de la production correspondant à 1 prélèvement non conforme.

Deux prélèvements de salades composées et 1 prélèvement de sandwich à la distribution présentaient une teneur inférieure à 10 ufc/g, correspondant à des prélèvements conformes car en fin de durée de vie.

Afin de mieux suivre cette filière des produits prêts à être consommés, le renouvellement de ce plan est prévu pour 2023, en tenant compte des mesures de gestion, notamment avec la remontée à l’établissement de production des cas détectés au niveau de la distribution.

Face au danger Listeria ces résultats soulignent l’importance des actions à mettre en place au niveau de l’environnement de travail pour éviter les contaminations croisées pour ce type de produit d’assemblage.

Au stade de la production, il est apparu un pourcentage de non-conformités liées à Listeria monocytogenes de 8,3% mais seulement avec 12 prélèvements réalisés, soit 60 % du taux de réalisation.

Par ailleurs, il est à noter que la DGAL prévoit une instruction technique spécifique relative aux produits prêts à être consommés pour début 2022 qui sera centrée sur Listeria monocytogenes

On va donc s’orienter vers l’absence de Listeria sp. dans l’environnement des ateliers de production ...

Enfin, selon RappelConso, il y a eu, depuis le 1er avril 2021, 253 produits alimentaires rappelés pour cause de présence de Listeria monocytogenes !

Mise à jour du 14 décembre 2021. La com du ministère de l'agriculture et de l'alimentation annonce le 14 décembre 2021 la publication des plans de surveillance et de contrôle (PSPC). 


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jeudi 29 juillet 2021

Plan de contrôle de la conformité des fruits et légumes vu par la DGCCRF. 45% des établissements ont présenté une ou plusieurs anomalies

«Le Plan de contrôle de la conformité des fruits et légumes», vu par la DGCCRF. Il s’agit de la dernière version du plan de contrôle publiée le 28 juillet 2021.

28 juillet 2021. 45% des établissements ont présenté une ou plusieurs anomalies.

L’enquête réalisée par la DGCCRF avait pour objectif de vérifier la qualité des fruits et des légumes frais et de contrôler l’information délivrée aux consommateurs. 40 755 actions de contrôle ont été menées dans près de 8 750 établissements (pour 80 % des commerces de détail). 45 % ont présenté une ou plusieurs anomalies. Les principales non-conformités ont porté sur les règles d’étiquetage, la facturation et l’origine des produits. Les pratiques commerciales trompeuses et les tromperies font également partie des infractions relevées.

Cible
Résultats

40 755 actions de contrôle

3 000 avertissements

770 injonctions
879 procès-verbaux pénaux
77 procès-verbaux administratifs

Voici ci-après le bilan des différentes actions précédentes de la DGCCRF avec la date de publication des documents publiés. En effet, la date de l’enquête n’est pas toujours clairement mentionnées.

On constatera que cela ne s’arrange pas voire même que cela empire. Les actions de contrôle sont aussi revues d’année en année à la baisse ...

Novembre 2013. On apprend que «Si le taux d’anomalies diminue d’année en année (de 15,9 % en 2010 à 11,48 % en 2012), celui des procès-verbaux reste toutefois constant (autour de 4,5 %).»


Cible

Résultats

61 466 actions de contrôle

5 569 avertissements
420 procès-verbaux
682 certificats de non-conformité
31 mesures de police administrative

Octobre 2014. Le contrôle des règles communautaires relatives à la normalisation des fruits et légumes révèle un taux d’anomalies de 10%. Les principales non-conformités concernent le marquage des produits et la facturation.


Cible

Résultats

9125 établissements contrôlés
57 177 actions de contrôle

4383 avertissements

684 certificats de non-conformité
497 procès-verbaux
37 mesures de police administrative

Janvier 2016. Taux d’anomalies 11,7%


Cible

Résultats

8 616 établissements visités
44 066 actions de contrôle
224 échantillons prélevés
2 253 avertissements
338 constats de non-conformité aux normes européennes de qualité
466 procès-verbaux

Février 2017. Taux d’anomalies 13%


Cible

Résultats

8 607 établissements
13 421 visites
38 197 actions
2 244 établissements ayant reçus un avertissement
99 établissements ayant fait l’objet d’une injonction
474 constats de non-conformité
42 établissements sanctionnés par un procès-verbal administratif
487 établissements sanctionnés par un procès-verbal pénal

Avril 2018. Taux d’anomalies 17%


Cible

Résultats

8 490 établissements visités
Taux d’anomalies 17 %
284 constats de non- conformité
2 536 avertissements
181 injonctions
480 procès-verbaux pénaux
34 procès-verbaux administratifs

Avis aux lecteurs du blog

L’ancien site Internet du blog qui était hébergé par la revue PROCESS Alimentaire est de nouveau opérationnel avec ce lien https://amgar.blog.processalimentaire.com/

mercredi 17 février 2021

DGCCRF : plan de contrôles des huiles d'olive, 49% d'analyses non conformes

La DGCCRF nous présente le 16 février 2021 une enquête, dont elle a le secret, sur le «plan de contrôles des huiles d'olive»

On va supposer que ce plan de contrôle a eu lieu en 2018, plus de deux ans déjà, car nous n'avons pas date de réalisation ...
Quel était l'objectif de ce plan de contrôle ?

Aujourd’hui, plus de trois millions et demi de tonnes d’huiles d’olive sont produites dans le monde. La récolte française a atteint 5 800 tonnes en 2018. Dans le cadre du plan de contrôle annuel instauré par l’Union européenne afin de vérifier la qualité et l’étiquetage des huiles d’olive commercialisées, la DGCCRF a enquêté et constaté de nombreux manquements.

Un défaut d’étiquetage est une anomalie très répandue

Cible : 227 établissements contrôlés et 126 prélèvements analysés
Résultats
  • Taux d’établissements en anomalie 40 %
  • 62 avertissements
  • 23 injonctions
  • 8 procès-verbaux pénaux
  • 1 arrêté préfectoral de destruction
  • Analyse des prélèvements :25,5% conformes, 25,5% à surveiller et 49% non conformes

Je crois que tout est dit en quelques chiffres … vous lirez le plan de contrôle dans le détail avec des anecdotes dignes de Marcel Pagnol …

Cela étant, il vous faut savoir que le secteur de l'huile d'olive ne s'améliore pas du tout, si l'on en juge par les précédents contrôles.

Plan de contrôle 2016 des huiles d'olive publié en septembre 2018,

Cible : 286 établissements et 139 prélèvements
Résultats
  • Taux de non-conformité des établissements : 41,6%
  • Taux de non-conformité des prélèvements : 48%
  • 71 avertissements
  • 39 injonctions
  • 17 procès-verbaux
  • 3 arrêtés préfectoraux de destruction

Plan de contrôle 2015 des huiles d’olive, publié en janvier 2017 : 301 établissements visités et 133 prélèvements,

41% des produits contrôlés ne sont pas conformes à la réglementation et 25 % des professionnels contrôlés ne respectaient pas la réglementation.

Le plan de contrôle des huiles d'olive publié en janvier 2015, sans doute le plan de contrôle a-t-il eu lieu en 2013 (?), sur 143 prélèvements, 148 établissements visités,

30 % des échantillons «conformes», 22,4 % «à surveiller» et 46% «non conformes»,

Quel peut être le constat ?

De moins en moins d'établissements visités et des analyses à la baisse, mais surtout le pourcentage d'échantillons non conformes ne s'améliore pas du tout … on peut continuer comme cela pendant longtemps, est-cela la perspective pour les consommateurs ?

samedi 21 novembre 2020

Bilan de la campagne 2019 des plans de surveillance et des plans de contrôle de la chaîne alimentaire : Document utile mais des questionnements

Une note de service de la DGAL (DGAL/SDPRAT/2020-703) du 16 novembre 2020 nous propose le « 
Bilan de la campagne 2019 des plans de surveillance et des plans de contrôle (PSPC) pilotés par la DGAL »

Rien à dire, c'est du bon boulot, bien propre, tout est sous contrôle, la DGAL y veille …juste quelques observations et curiosités ...

A propos du budget, il est indiqué pour 2019,
Le budget consacré par la DGAL pour les frais de prélèvements, d'analyses et de logistique (hors coût de personnel et de fonctionnement) s'élève, en 2019, à environ 13 millions d'euros et reste stable d'une année sur l'autre. Le nombre d'inspecteurs affectés à la réalisation des PSPC est équivalent à environ 113 ETPt, répartis sur 1 600 agents. 68 549 prélèvements ont été effectués.
En 2018, les mêmes données en personnels, le même budget qu'en 2019, mais seulement 60 661 prélèvements ont été effectués versus 68 549 prélèvements en 2019 … il faudrait que la DGAL nous donne la recette, aux environs de 8 000 prélèvement de plus, pour le même prix, c'est très fort !

Remarques toujours aussi classiques sur la cuisson du steak haché
Dans ce recueil, on peut lire à propos des STEC ...
… le respect par les consommateurs des conditions de cuisson indiquées, le cas échéant, sur l'étiquetage des produits (cf. « Recueil de recommandations de bonnes pratiques d'hygiène à destination des consommateurs »).
Que lit-on dans ces recommandations :
  • Bien cuire les viandes hachées à coeur (coloration grise) surtout pour les enfants ou les personnes fragilisées ou âgées.
  • Cuisson à coeur des viandes, notamment des steaks hachés (non rosé à coeur, T°>63°C)
  • Enfants : Pour les enfants de moins de 15 ans, veiller à bien cuire à coeur les steaks hachés, à une température supérieure à +63°C (cela correspond visuellement à une viande non rosée à cœur).
Il faut rappeler que i) la couleur est un indicateur trompeur, ii, le recours à un thermomètre alimentaire est utile, et iii) pour la cuisson, l'Anses indique,
Il est nécessaire de bien cuire à cœur les viandes hachées ou produits à base de viande hachée consommés par les jeunes enfants ou les personnes âgées. Une température à cœur de 70°C doit être atteinte pendant 2 minutes lors de la cuisson des steaks hachés de bœuf.
Alertes STEC dans les steaks hachés
...la Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2019, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…), 5 alertes portant sur les viandes hachées de bœuf contaminées par STEC, versus 15 en 2018.

On en prend note mais pas d'information sur ces alertes un peu comme l'alerte sur les graines germées de sésame d'Inde ... 

Foies de veau et Campylobacter
Informations intéressantes et très utiles …
46,1% des foies testés étaient positifs à Campylobacter et 76,3% des foies de veau contaminés présentent un niveau de contamination inférieur à 10 UFC/g de Campylobacter , 17,1% des foies de veau contaminés un niveau de contamination compris entre 10 UFC/g et 100 UFC/g et 6,6% des foies de veau contaminés un niveau de contamination élevé compris entre 100 UFC/g et 400 UFC/g.
Au vu de ces résultats, la matrice foie pourrait expliquer la contamination humaine observée comme rapportée dans plusieurs articles.
Ainsi, une étude cas-témoins menée au Québec a identifié une association forte et statistiquement significative entre la consommation de foie de veau insuffisamment cuit et la campylobactériose sporadique chez les personnes âgées de plus de 45 ans (Gaulin et al., 2018). Dans cette étude, Campylobacter a été identifié dans 28 des 97 foies (29%) de veau prélevés dans les abattoirs et à la distribution. La matrice foie semble de plus être un site de contamination privilégié dans d’autres espèces animales. 
Ainsi, des taux de contamination relativement élevés du foie de bœuf ont été relevés par plusieurs études : 
  • Noormohamed et al., 2013 font état d’un taux de prévalence plus élevé de Campylobacter dans les foies de bœuf vendus au détail par rapport aux autres coupes de viande de boeuf et de porc avec 78% des foies contaminés.
  • De même, une étude de Strachan et al., 2012 fait état d’une prévalence de Campylobacter dans des foies de diverses espèces animales allant de 81% à 69% (foie de volaille à foie de bovin, respectivement). 
  • De plus, une étude menée au sein l’Anses a montré la capacité de différents types de Campylobacter à coloniser les organes internes des poulets, notamment les foies (Quesne et al., 2018, SFM ; Rivoal et al., CHRO2019).
Hélas, dans les conclusions, on peut lire,
Les dénombrements de Campylobacter dans les viandes et foies de veau n’ont été comptabilisés comme non-conformités. La gestion consécutive aux résultats d’échantillons non satisfaisants est une gestion de type hygiène des procédés et non une gestion de type critère de sécurité. Il est envisagé pour 2021 d’intégrer la matrice foie de veaux dans le système de surveillance de Campylobacter et de conduire un plan exploratoire sur les foies de bovins adultes afin d’évaluer la persistance de Campylobacter dans le foie des veaux jusqu’à l’âge adulte comme un réservoir de contamination.
Je souhaite bien du plaisir au directeur général de l'alimentation de venir expliquer cela au consommateur lambda !

Oui, il y a des Campylobacter mais ce n'est pas une non-conformité car c'est juste un critère lié à l'hygiène des procédés mais rassurez-vous, ce n'est pas un critère de sécurité … circulez, y'a rien à voir ...

Comprenne qui pourra ?

vendredi 21 août 2020

Approche pratique d'un plan de maîtrise de Listeria monocytogenes dans l'environnement de fabrication

Voici un article en accès libre paru dans Comprehensive Reviews in Food Science and Food Safety et intitulé, Listeria monocytogenes environmental sampling program in ready‐to‐eat processing facilities: A practical approach (Programme de prélèvements de Listeria monocytogenes dans l’environnement des ateliers de transformation d’aliments prêts à consommer: une approche pratique).

Résumé
Listeria monocytogenes est un pathogène d'origine alimentaire que l'on retrouve fréquemment dans l'environnement. Il peut facilement pénétrer dans les environnements de transformation des aliments et contaminer les aliments, causant potentiellement des problèmes de santé publique.

Les opérateurs alimentaire (OAs) sont responsables de la maîtrise de L. monocytogenes dans l'environnement de transformation des aliments, en particulier dans les installations produisant des aliments prêts à consommer.

La conception et la mise en œuvre d'un programme efficace de surveillance environnementale (PSE) pour L. monocytogenes fait partie intégrante de la lutte contre L. monocytogenes. Un PSE efficace, incluant tous les aspects de l'échantillonnage, à l'analyse, à l'interprétation des données, à la mise en œuvre de mesures correctives (y compris l'élimination des aliments), est un outil qui aidera à l'identification et à la maîtrise de la contamination par L. monocytogenes. Il doit être utilisé en conjonction avec les analyses du produit fini, et non comme un remplacement. Un PSE doit être spécifiquement conçu pour une installation particulière selon une approche fondée sur les risques au cas par cas, par une équipe de sécurité des aliments au sein de l'entreprise. Il doit être revu régulièrement (au moins tous les 6 mois) et vérifié pour son efficacité. La maîtrise de L. monocytogenes dans l'industrie alimentaire implique l'engagement total de la direction et de tout le personnel impliqué dans la sécurité des aliments mis sur le marché, réduisant ainsi le risque de listériose pour les consommateurs. Plusieurs documents réglementaires et d'orientation fournissent des recommandations pour la conception des aspects d'un PSE efficace pour L. monocytogenes. Cependant, un examen complet des éléments clés d'un PSE dans un seul document fait défaut. L'objectif de la présente revue est de fournir aux OAs un guide pratique pour la conception, la mise en œuvre et la vérification d'un PSE adapté par l'équipe de sécurité des aliments pour chaque entreprise alimentaire.

Conclusion
Listeria monocytogenes est omniprésent dans l'environnement et si des mesures de maîtrise ne sont pas en place, il pénètre dans l'environnement de transformation des aliments et peut par la suite contaminer les aliments en cours de transformation, provoquant potentiellement des éclosions de listériose. Dans l'environnement de la transformation des aliments, des mesures de contrôle sont également nécessaires, en particulier dans le secteur des aliments à haut risque, les aliments prêts à consommer. Les Bonnes Pratiques d’Hygiène, les Bonnes Pratiques de Fabrication, emaîtrise, mais afin de vérifier que les mesures de maîtrise soient efficientes et efficaces, un PSE robuste, conçu sur une approche basée sur les risques spécifiquement pour chaque installation, est nécessaire. Il existe de nombreuses lignes directrices publiées par différents groupes et autorités, mais la plupart se concentrent sur un seul aspect d'un PSE, la conception ou l'échantillonnage ou la mise en œuvre d'actions correctives.

Dans toutes les installations de transformation des aliments, la fonction de l'équipe de sécurité des aliments doit inclure la conception et la mise en œuvre d'un PSE, le suivi des résultats du PSE, la mise en place de plans d'action corrective et la mise en œuvre des plans d'action corrective, si nécessaire.

L'objectif du PSE n'est pas d'évaluer l'acceptation du produit, mais plutôt de détecter, en temps opportun, une contamination microbiologique inacceptable dans l'environnement de transformation des aliments, afin que des mesures correctives puissent être prises. Des résultats négatifs peuvent être obtenus par un programme d'échantillonnage inapproprié incapable de détecter la contamination, ce qui conduit à un faux sentiment de sécurité sanitaire.

À l'inverse, un résultat positif ne doit pas être interprété comme un échec, mais comme une identification réussie des tes de contamination. Une mise en œuvre correcte du PSE facilite la cartographie de la contamination au sein de l'installation de transformation, en particulier, la détermination de la présence de Listeria ou de la présence de contamination persistante, en traçant l'origine et les voies de contamination dans l'environnement de transformation des aliments.

À son tour, la détermination de la conception hygiénique et du flux de trafic dans toute l'usine peut être évaluée. Elle permet également de vérifier l'efficacité des procédures de nettoyage et de désinfection et de déterminer leur fréquence requise.

Le présent guide pratique vise principalement à aider les entreprises alimentaires dans la conception et le développement d'un PSE Listeria dans les installations de transformation d’aliments prêts à consommer. Cependant, comme les réglementations dans tous les pays ne sont pas les mêmes, les OAs doivent être au courant des réglementations de leur propre pays.
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