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mercredi 26 avril 2023

Greenpeace honteux d'avoir gagné pour obtenir l'interdiction du riz doré !

Le blog vous avait parlé du riz doré dans un article de décembre 2022, Riz doré les graines ont germé, mais depuis à cause de Greenpeace, tout est remis en cause, bien triste ...

Si Greenpeace avait tellement honte d'avoir gagné devant la Cour suprême des Philippines, alors pourquoi ont-ils poursuivi cette affaire en premier lieu ? 

NB : Pour ceux qui n'aurait pas bien compris, l'animal représente Greepeace ... 

MIse à jour du 25 mai 2023
On lira sur le blog d’André Heitz, Riz Doré : une Greenpeace honteuse.

jeudi 8 décembre 2022

Riz doré»: les graines ont germé

Sur l'île philippine d'Antique, plusieurs dizaines de tonnes de riz doré ont été récoltées pour la première fois cet automne. (Photo : Bureau d'information de la province d'Antique).

«Riz doré»: les graines ont germé», article de Peter Rüegg, ETH Zurich. Le titre original est The seeds have germinated | ETH Zurich. Merci à André Heitz d’avoir traduit le texte de l’anglais et de l’avoir publié sur son blog.

Pour la première fois, des agriculteurs des Philippines ont cultivé du riz doré à grande échelle et ont récolté près de 70 tonnes de grains en octobre dernier. Cette histoire presque interminable a commencé à l'ETH Zurich.

Cet automne restera probablement dans l'histoire agraire. En octobre, les agriculteurs de la province philippine d'Antique ont récolté pour la première fois une quantité substantielle de riz doré enrichi en bêta-carotène, soit un total de 67 tonnes provenant de 17 champs.

Les grains séchés et polis vont être distribués à des ménages comptant des femmes enceintes, des mères allaitantes ou des enfants d'âge préscolaire qui risquent de souffrir de maladies dues à une carence en vitamine A.

Le professeur émérite de l'ETH, Ingo Potrykus, père et inventeur du riz doré, considère sa culture aux Philippines comme une percée : «Le pas vers une utilisation pratique a enfin été franchi. Après des décennies pendant lesquelles le génie génétique a été utilisé exclusivement pour l'agriculture commerciale, le premier exemple d'un projet humanitaire l'utilisant pour résoudre un problème de santé majeur devient maintenant une réalité.»

La carence en vitamine A menace des millions d'enfants
La carence en vitamine A est un problème de santé majeur dans de nombreuses régions des Philippines ainsi que dans d'autres pays du Sud. Elle entraîne notamment la cécité, des déficiences cognitives et la mort d'enfants dont le système immunitaire est affaibli. À l'échelle mondiale, plusieurs centaines de millions d'enfants sont exposés à ces maladies liées aux carences.

De nombreux autres pays, comme le Bangladesh, l'Indonésie, le Vietnam, l'Inde et la Chine, ont donc emboîté le pas aux Philippines et ont fait des progrès considérables dans l'introduction du riz enrichi en vitamine A.

Étapes importantes
- 1991 : M. Ingo Potrykus lance l'idée d'une variété de riz enrichie en vitamine A pour lutter contre la malnutrition. Les expériences commencent en 1992.
- 1993 : M. Peter Beyer, spécialiste des caroténoïdes, rejoint le projet.
- 1999 : Les deux chercheurs présentent le prototype du Riz Doré. Cette percée démontre qu'il est possible de reconstituer la voie métabolique des caroténoïdes dans les grains de riz.
- 2000 : MM. Potrykus et Beyer décident de proposer que le développement nécessaire du produit comme un projet humanitaire.
- 2005 : Le remplacement des gènes de jonquille par des gènes de maïs augmente la teneur en provitamine A.
- 2006-2018 : Compilation de toutes les données nécessaires pour le dossier réglementaire requis avant qu'un produit génétiquement modifié puisse être cultivé en plein champ.
- 2021 : Les autorités philippines chargées de la biosécurité donnent le feu vert à la culture et à la consommation du Riz Doré.
- 2022 : Début de la culture aux Philippines sous la supervision de l'institut national de recherche sur le riz PhilRice.

Au début des années 1990, l'ancien professeur de sciences végétales de l'ETH et son collègue Peter Beyer de l'Université de Fribourg ont décidé de lutter contre la malnutrition - également appelée «faim cachée» - en modifiant génétiquement le riz de manière à ce que la plante accumule du bêta-carotène dans ses grains. Le corps humain convertit le bêta-carotène en vitamine A, dont il a besoin pour survivre. Cela aiderait les habitants des pays où le riz est la principale source d'hydrates de carbone à couvrir leurs besoins quotidiens en vitamine A.

En 1999, l'année où M. Potrykus a pris sa retraite, lui et M. Beyer ont présenté un prototype de ce qui allait devenir le Riz Doré : une variété de riz qui accumulait du bêta-carotène dans ses grains grâce à une construction transférée composée de plusieurs gènes étrangers. Les grains avaient une teinte jaune d'or : le premier Riz Doré (GR - Golden Rice) était devenu une réalité.

Mais je suis aussi très contrarié que les retards aient fait souffrir des millions d'enfants.
Ingo M. Potrykus

Comme la quantité de bêta-carotène contenue dans le prototype était encore trop faible pour couvrir les besoins quotidiens en vitamine A, M. Beyer a mis au point une deuxième variante - GR2 - en collaboration avec une équipe de la société de technologie agricole Syngenta. Au lieu de gènes de jonquille, les chercheurs ont utilisé des gènes de maïs doux. Cela a conduit à une augmentation significative de la teneur en bêta-carotène des grains de riz par rapport au prototype.

Retardé et différé
Le Riz Doré a été controversé dès le début. Son utilisation a été bloquée, reportée et retardée pendant des années. Des groupes environnementaux se sont battus bec et ongles contre cette plante et d'autres plantes génétiquement modifiées. Les gouvernements, eux aussi, ont refusé d'approuver la culture du Riz Doré. Entre son développement et sa culture à grande échelle, 22 ans se sont écoulés.

Aujourd'hui âgé de presque 89 ans, M. Potrykus est ravi que le Riz Doré ait enfin été planté à grande échelle : «Je suis très soulagé de voir enfin la culture commencer après tant d'années de retard», déclare-t-il. Le fait que la science ait battu l'idéologie lui procure une grande satisfaction. «Mais je suis aussi très contrarié que ces retards aient causé des souffrances supplémentaires à des millions d'enfants».

Le défi de la déréglementation
Dans de nombreux pays, l'allègement de la réglementation stricte qui entoure l'utilisation des cultures génétiquement modifiées reste un défi majeur. «Les données des Philippines sont librement accessibles aux autres pays, ce qui facilite grandement l'élaboration de leurs propres dossiers nationaux», explique M. Potrykus.

Mais cela demande aussi du courage, ajoute-t-il. Les autorités philippines chargées de la biosécurité et le ministre de l'agriculture ont eu le courage d'approuver le GR2.
Plantes de Riz Doré peu avant la récolte. (Photo : Bureau d'information de la province d'Antique)

L'objectif est maintenant d'étendre de manière exponentielle la culture du GR2 à 17 autres provinces soigneusement évaluées. Les semences étant fournies à un plus grand nombre d'agriculteurs, des études d'efficacité permettront de déterminer dans quelle mesure la consommation de GR2 prévient la carence en vitamine A. L'objectif est de mettre le riz en vente localement une fois la recherche terminée.

Selon M. Potrykus, aucune autre amélioration du GR2 en termes de vitamine A n'est prévue. «Le Riz Doré contient suffisamment de bêta-carotène pour répondre aux besoins quotidiens de la population».

Le riz va devenir riche en fer et en zinc
Les phytologues sont actuellement en train d'ajouter du fer et du zinc au profil nutritionnel du GR2. Les carences en ces oligo-éléments entraînent également de graves problèmes de santé. C'est une autre longue histoire : au symposium de 1999 organisé à l'occasion du départ à la retraite de M. Potrykus, où celui-ci et M. Beyer ont présenté leur Riz Doré, la doctorante Paola Lucca a également présenté une variété de riz transgénique plus riche en fer.

Dans de nombreux pays d'Asie du Sud et du Sud-Est, les variétés de riz sont actuellement optimisées pour chaque pays. Au Bangladesh, le GR2 est prêt à être semé. «Tout est prêt là-bas. Mais le ministre de l'environnement du pays bloque le projet pour des raisons idéologiques», explique M. Potrykus. Il est toutefois convaincu que le ministre est à court d'arguments – et espère que la réussite du projet Golden Rice aux Philippines sera entendue par le ministère de l'environnement du Bangladesh.

Le projet Golden Rice a bénéficié d'un financement important de l'ETH Zurich, de la Fondation Rockefeller et de la Fondation Bill & Melinda Gates.

vendredi 12 novembre 2021

Riz doré, l’OGM sympa qui met les ONG dans l’embarras

Le blog de seppi nous informe sur ce que manigence certaines ONG dans Point de vue: Greenpeace poursuit sa campagne pour faire échouer l'homologation du riz doré enrichi en vitamine A aux Philippines, mais le gouvernement reste ferme.

Extrait

En tant que partisans de longue date des efforts philanthropiques visant à moderniser l'agriculture dans les pays en développement, nous avons été consternés par le militantisme des brigades anti-OGM. Ils ont vandalisé des projets de recherche sur les OGM et ont même arraché du Riz Doré qui avait été semé dans le cadre d'essais en plein champ en 2013 aux Philippines.

Heureusement, la science a prévalu aux Philippines, où les régulateurs ont délivré un permis de biosécurité pour la mise en culture du Riz Doré. Mais même avec cette nouvelle autorisation, il faudra probablement attendre plusieurs années avant que le Riz Doré soit largement disponible pour la consommation, car il faut plusieurs campagnes pour produire des volumes adéquats de semences.

Les populations des pays en développement, et en particulier les enfants, ne devraient pas continuer à se priver d'un produit qui améliore la vie à cause d'une croisade idéologique étroite d'esprit, fondée sur l'hostilité à la science. Face à cette opposition farouche, l'approbation des Philippines est remarquable et sert de modèle aux décideurs politiques d'autres pays qui souhaitent également que leurs populations bénéficient de l'apport d'une meilleure nutrition dans leur alimentation de base.

On écoutera une vidéo d’Emmanuelle Ducros, Riz doré, l’OGM sympa qui met les ONG dans l’embarras.

Le Bangladesh est confronté à un grave problème de santé publique. Un déficit en vitamine A dans l’alimentation des populations qui affecterait les enfants en bas âge.

Privées de jaune d’œufs, de certains légumes, de certains poissons par la pauvreté, les femmes enceintes de ce pays souffrent de carences qui se transmettent à leurs enfants. Plus de 40% des enfants en âge préscolaire ont des problèmes de vue dus à ce déficit en bêta-carotène, ce qui les rend souvent aveugles.
Au Bangladesh. 250 000 à 500 000 enfants y perdent la vue chaque année, la moitié meurt dans l’année qui suit.
Il existe une plante, compatible avec le climat et les habitudes locales qui puissent résoudre ce problème. Du riz, l’aliment de base du Bangladesh, mais avec une haute teneur en vitamine A qui le rend jaune doré.

Problème. Ce riz est une plante génétiquement modifiée, puisque le riz classique est pauvre en nutriments et en protéines. Un OGM pour faire court.


Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

dimanche 9 février 2020

Les avatars du riz doré aux Philippines


« Pas de voie claire pour que le riz doré atteigne les consommateurs aux Philippines », source Université de Washington à St. Louis.

Une étude sur le choix des semences révèle des hypothèses erronées derrière des OGM très controversés

Annoncé comme une culture génétiquement modifiée pouvant sauver des millions de vies, le riz doré vient d'être approuvé comme sûr pour la consommation humaine et animale par les autorités chargées de la réglementation aux Philippines. Le riz est une culture enrichie en bêta-carotène qui vise à réduire la carence en vitamine A, un problème de santé dans les zones très pauvres.

Mais une nouvelle étude révèle que la plupart des familles à risque de carence en vitamine A ne peuvent pas cultiver le riz doré elles-mêmes, et la plupart des agriculteurs commerciaux ne le feront pas non plus.

« De nombreuses familles avec des enfants déficients en vitamine A n'ont même pas de rizière pour les planter », a déclaré Glenn Davis Stone, professeur d'anthropologie socioculturelle et d'études environnementales en arts et sciences à l'Université de Washington à St. Louis et co-auteur d'un nouveau article dans la revue Technology in Society. « Et ceux des montagnes ne le planteront pas parce qu'il a été cultivé dans les variétés de riz des plaines connues sous le nom d'IR-64 et RSC-82. »

L'approbation réglementaire aux Philippines est un jalon pour les scientifiques qui ont développé le riz doré à des fins nutritionnelles. Il s'agit de la première approbation de ce type dans le monde en développement. Mais même après près de trois décennies de développement, le riz doré est toujours en proie à des problèmes, selon Stone.

Le riz doré doit encore être approuvé pour la vente commerciale, et il a encore besoin d'une entreprise pour cultiver des quantités commercialisables de semences. Et même alors, soutient Stone, il n'y a pas de chemin clair pour que le riz parvienne aux enfants pauvres.

Stone, expert internationalement reconnu sur le côté humain des tendances agricoles mondiales, a été l'un des premiers à défendre l'ouverture d'esprit sur les cultures OGM dans un but 'humanitaire', telles que le riz doré. Depuis 2013, il dirige un important projet de recherche financé par la Fondation Templeton sur le riz aux Philippines.

La nouvelle étude de Stone est basée sur des enquêtes et des entretiens auprès de plus de 115 riziculteurs de la région de Nueva Ecija, considérée comme faisant partie du « bol de riz » des Philippines.

Dans le numéro du 7 février de The Conversation, Stone et son co-auteur de l'étude, Dominic Glover, chercheur en riz à l'Institute for Development Studies de l'Université du Sussex, suggèrent que les bailleurs de fonds du riz doré - et même certains économistes qui ont essayé de projeter ses impacts sur la santé - ont fait certaines hypothèses erronées sur la volonté des agriculteurs de planter la récolte.

« L'ancienne affirmation, répétée à nouveau dans un livre récent, selon laquelle le riz doré était 'fondamentalement prêt à l'emploi en 2002' est idiote », ont écrit Stone et Glover. Pas plus tard qu'en 2017, l'International Rice Research Institute (IRRI) a clairement indiqué que le riz doré devait encore « développer avec succès des variétés de riz adaptées à l'Asie, approuvées par les services réglementaires nationaux et qu'il devait montrer qu'il améliorait l'état de la vitamine A dans les conditions communautaires. »

« Les Philippines ont réussi à réduire de moitié leur taux de carence en vitamine A chez les enfants grâce à des programmes de nutrition conventionnelle. Si le riz doré apparaît sur le marché aux Philippines d'ici 2022, il aura fallu plus de 30 ans de développement pour créer un produit qui n'affecterait pas les niveaux de vitamines. dans sa population cible, et que les agriculteurs pourraient avoir besoin d'être payés pour planter. »