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mardi 2 juillet 2019

Pouvons-nous consommer de la viande de veau traitée à la liqueur de Villate?


Dans Note d’appui scientifique et technique de l’Anses relative à une demande d’avis sur l’évaluation du risque relatif à la consommation de denrées alimentaires issues de veaux d’élevage traités à la liqueur de Villate, l’Anses s’est posée cette question … à la demande d’avis de la DGAL sur l’évaluation du risque relatif à la consommation de denrées alimentaires issues de veaux d’élevage traités à la liqueur de Villate.
Une inspection par les services vétérinaires dans un élevage a fait suspecter une utilisation sous-cutanée (« abcès de fixation ») de la liqueur de Villate.


La liqueur de Villate, en tant que solution à base d’acide acétique, d’acétate de plomb, de sulfate de cuivre et de sulfate de zinc, est un produit vendu sans autorisation de mise sur le marché (AMM) à usage externe pour l’entretien des sabots des chevaux afin de prévenir certaines pathologies. En l’absence d’AMM et de limites maximales de résidus (LMR) fixées, la liqueur de Villate n’est pas une substance autorisée pour l’administration à des animaux producteurs de denrées alimentaires. Cette préparation aurait donc été détournée de son usage sans cadre réglementaire.
Les pathologies en question seraient les fourchettes pourries des chevaux … comme cela est rapporté dans un article de 2017 sur « Les débuts d’un vétérinaire breton : Indigence de l’arsenal thérapeutique en 1923 ».

On se risquerait bien un jeu de mots, un remède de cheval pour soigner des veaux ?

Contexte
Les informations transmises par la DGAL le 20 mai 2019 en lien avec les résultats de l’inspection : 
a/ Des veaux ont été traités à assez grande échelle (au moins 26 élevages d’un même groupement dans le Cantal sont concernés) par de la liqueur de Villate pour produire un abcès de fixation afin de, supposément, par le déclenchement d’une inflammation locale (« abcès de fixation »), activer le système immunitaire et lutter, en dernière intention, contre des infections respiratoires des veaux. L’administration s’est faite au fanon, par voie sous-cutanée.


b/ Approximativement 200 veaux en cours d’engraissement dans ces exploitations agricoles sont actuellement consignés en attente d’abattage pour la mise sur le marché en vue de la consommation humaine d’ici au jeudi 23 mai 2019 ; 

c/ Cette pratique semble avoir cours depuis plusieurs mois et la DGAL estime qu’environ 0 à 15 veaux par lots de l’ordre de 300 animaux répartis dans au moins 26 élevages agricoles ont ainsi été traités depuis 2017 selon cette modalité 


Conclusions
Concernant les viandes issues des veaux traités à la liqueur de Villate actuellement sous séquestre, les estimations des concentrations de plomb dans la viande après une injection sous-cutanée de liqueur de Villate sont supérieures à la teneur maximale (règlement (CE) n°1881/20069) fixée, pour la viande bovine, à 0,1 mg/kg, selon un choix dit ALARA10 qui reflète donc avant tout les niveaux de concentration en Plomb habituellement observés dans les viandes du fait de contaminations essentiellement environnementales.
Sur la base des calculs d’exposition réalisés, la consommation exclusive de viandes issues des veaux traités actuellement sous séquestre conduirait pour le consommateur à une exposition chronique au plomb augmentée d’un facteur de 255 à 515 fois (pour des concentrations estimées de plomb dans le muscle variant de 1,96 à 3,9 mg.kg-1) par rapport à l’exposition au plomb liée à la consommation de viandes de veau estimée à partir des données de contamination EAT2.
 Conclusions de l’Agence
L’Anses conclut que, compte tenu de l’absence de données concernant les données pharmacocinétiques des composants de la solution de liqueur de Villate et de paramètres liés à l’absorption et la distribution chez le veau des substances la constituant, il n’est pas possible d’estimer précisément les concentrations de ces substances dans les parties comestibles des veaux actuellement sous séquestre.



Concernant les abats, l’Anses attire l’attention de la DGAL sur le fait que, compte tenu de leur rôle épurateur de l’organisme, ils accumulent les xénobiotiques. Ainsi, le ratio concentration de plomb dans le foie sur concentration du plomb dans les muscles est de l’ordre de 20 (Efsa, 2010). Le calcul d’estimation d’exposition n’a pas inclus de consommation de foie ou d’abats. 
L’Anses renvoie la balle à la DGAL,
En conséquence, afin d’estimer plus précisément un risque chronique lié à l’ingestion des viandes des veaux traités par injection sous-cutanée à la liqueur de Villate, et notamment celles qui auraient pu entrer dans la chaîne alimentaire avant intervention des inspecteurs, l’Anses considère qu’il serait nécessaire de recueillir des données analytiques de concentrations des substances issues de la liqueur de Villate (notamment le plomb) dans les productions des animaux concernés, par exemple par des analyses menées à l’abattoir.

vendredi 21 juin 2019

Des chercheurs néerlandais font état d'une résistance accrue à E. coli chez le bétail et la volaille


« Des chercheurs néerlandais font état d'une résistance accrue à E. coli chez le bétail et la volaille », source CIDRAP News.

Une analyse longitudinale de Escherichia coli isolé d'échantillons fécaux de poulets, de porcs et de veaux aux Pays-Bas a révélé des niveaux généralement croissants de résistance aux antimicrobiens, selon une étude publiée aujourd'hui par Eurosurveillance.

Des chercheurs néerlandais ont prélevé des échantillons de selles lors de l'abattage de poulets de chair, de porcs et de veaux de 1998 à 2016, soit environ 300 échantillons de chaque type d'animal par an. Ils ont observé une tendance à la hausse statistiquement significative de la résistance pour tous les antimicrobiens testés, à l'exception de la tétracycline chez les poulets de chair, de 1998 à 2009, puis une tendance à la baisse pour tous les antibiotiques de 2009 à 2016.

Chez les porcs, la résistance était généralement moins importante que chez les poulets de chair, à l'exception des tétracyclines, qui était un peu plus élevée. La résistance a également augmenté chez les veaux, mais, en raison d'un changement d'échantillonnage en 2012, les résultats n'ont pas pu être comparés directement avec les autres espèces animales. Les auteurs ont également signalé la détection sporadique d'isolats résistants à la colistine depuis 2010, qui ont augmenté chez les volailles.

Dans leur conclusion, les auteurs rapportent,
Cette analyse de l'ensemble des données standardisées de E. coli commensal du Laboratoire national de référence néerlandais pour la surveillance de la résistance aux antimicrobiens chez les animaux d'élevage montre que la surveillance de E. coli commensal est un outil utile pour détecter les tendances de résistance phénotypique du bétail présentant un intérêt pour la santé publique (comme cela est défini par l’EFSA et la législation de l'UE). Nous avons montré des méthodes efficaces pour quantifier les tendances de résistance de différents antimicrobiens et détecter les changements de tendance. Les résultats de cette étude concernent les données néerlandaises, mais cette approche de modélisation est applicable à des données similaires acquises dans d'autres pays de l'UE. La méthode peut être appliquée à une série de données de toute taille, bien que la méthode fonctionne mieux quand il y a plus de données disponibles.