mercredi 30 mars 2022

Pourquoi des personnes lavent-elles encore du poulet cru ?

«Pourquoi des personnes lavent-elles encore du poulet cru ?», source article d’Annie Korp paru le 28 mars 2022 sur le blog de la Drexel University. Merci à Joe Whiworth de m’avoir transmis l’information.

Nous avons tous de mauvaises habitudes. Et tandis que certaines peuvent être insignifiantes, comme se ronger les ongles, d'autres peuvent présenter un risque sérieux pour votre santé. Alors, pourquoi des personnes continuent-elles leurs mauvaises habitudes, sachant qu'il y a un risque pour la santé ? C'est ce que des chercheurs, Abigail Gilman du Bryn Mawr College, Jennifer Quinlan, professeur au College of Nursing and Health Professions de l'Université Drexel et Shauna Henley de l'Université du Maryland, voulaient savoir quand il s'agissait de laver une volaille crue, même s'ils savaient que c'était un risque pour la santé - et comment ils pourraient amener les personne à changer leur comportement à risque.

Des recherches antérieures de Quinlan et Henley ont révélé que laver le poulet était une habitude répandue, 90 % des répondants (aux Etats-Unis -aa) à un sonsage ont déclaré le faire - et il existe peu de matériel pédagogique pour informer les personnes que c'est dangereux. Ils ont donc travaillé avec le département Médias de l'Université d'État du Nouveau-Mexique pour développer la campagne «Don’t Wash Your Chicken» ou «Ne lavez pas votre poulet».

Bien que cela ait fait l'objet d'une couverture médiatique et que beaucoup de personnes en parlent, cela a également suscité des réactions négatives. «Même après cette campagne, des sondages ont révélé que près des deux tiers des consommateurs aux États-Unis et au Canada continuaient de laver leur poulet», a dit Gilman.

La présence de Salmonella dans les produits de volaille contribue à 93 millions de cas de maladies d'origine alimentaire. Gilman a dit que la contamination croisée, lorsque vous avez des bactéries sur quelque chose d'autre qui ne doit pas être cuit, est l'un des plus grands voies potentielles de contracter une maladie d'origine alimentaire. Comme l'explique la campagne «Ne lavez pas votre poulet», laver de la volaille crue propage en fait des bactéries dangereuses, comme Salmonella, sur des surfaces autour de la cuisine.

Récemment publié dans le British Food Journal, Gilman, Quinlan et Henley ont constaté que si certains participants étaient inébranlables dans leur comportement de lavage de poulet, près de 60% étaient disposés à en savoir plus sur les risques pour la santé et éventuellement modifier leur comportement.

«Avant notre étude, peu de chercheurs avaient vraiment mené des entretiens approfondis pour découvrir des pourquoi à leur résistance au changement, pour mieux comprendre les comportements des participants et quels aspects du message conviendraient le mieux pour que leur comportement change», a dit Gilman.

L’étude était également novatrice dans son approche consistant à utiliser le modèle transthéorique de changement de comportement (également appelé modèle des étapes du changement) pour comprendre où en étaient les participants dans leurs comportements et comment les chercheurs pouvaient les faire avancer dans le changement de comportement, afin au final d’arrêter de laver volaille crue.

«Nous avons identifié qu'il y avait définitivement une résistance à changer leur comportement», a dit Gilman. «Cela incluait le sentiment que les consommateurs avaient besoin de retirer quelque chose de la surface de la volaille crue. Et juste un manque général de confiance dans le système de transformation de la volaille, ainsi qu'une très forte confiance dans leur propre capacité à prévenir la contamination croisée.

Ils ont constaté que de nombreux participants n'étaient pas informés du processus alimentaire consistant à transporter un poulet de la ferme au magasin, ainsi que de la méfiance à l'égard du processus. «Ce que les personnes ne comprennent vraiment pas – et je ne comprenais pas avant de m'impliquer dans cette étude – c'est que lorsque le poulet est transformé dans une grande usine de transformation, il est en fait lavé plusieurs fois avant même de quitter l'usine de transformation. Le traitement essaie d'éliminer autant de bactéries que possible avant même qu'elles n'arrivent sur les étagères de vente», a dit Gilman.

Après avoir parlé avec les participants de l'étude, environ 35% ont dit qu'ils étaient prêts à modifier leurs comportements après avoir appris la transformation du poulet, qui est la règle au ministère américain de l'Agriculture des États-Unis (USDA).

Une autre raison donnée par les participants pour s'en tenir à leurs habitudes était la tradition de l'endroit où ils ont appris à cuisiner. De nombreux participants ont dit aux chercheurs qu'ils avaient appris à cuisiner chez leurs parents ou grands-parents, ce qui comprenait le lavage du poulet cru dans le cadre de leurs préparations culinaires. C'est devenu une habitude apprise. D'autres ont dit aux chercheurs qu'ils cuisinaient depuis si longtemps - certains depuis 30 à 40 ans - et qu'ils n'avaient eu aucun problème pendant cette période qu'ils ne ressentaient pas le besoin d’en changer maintenant.

«C'était vraiment intéressant de voir combien de personnes honorent leurs familles et d'où elles viennent dans la façon dont elles cuisinent à la maison», a dit Gilman. «Il y avait des personnes à qui j'ai parlé qui ont dit qu'elles seraient prêtes à changer leurs comportements mais si leur grand-mère venait, ils laveraient le poulet parce que vous n'allez jamais servir du poulet qui n'a pas été lavé à votre grand-mère, à cause du respect de la tradition.»

Quinlan a ajouté que de nombreux facteurs différents doivent être pris en compte. «Laver la volaille crue est une ‘habitude’ pour certains consommateurs, mais pour d'autres, il peut s'agir d'une pratique culturelle beaucoup plus difficile à changer», a dit Quinlan. « Les chercheurs et ceux qui font la promotion de messages de santé publique doivent être sensibles et tenir compte de tous les aspects de la raison pour laquelle les personnes font ce qu'ils font.

Gilman a également mentionné que certains des messages précédents manquaient d'un comportement alternatif pour les personnes au lieu de laver le poulet cru, ce qui a également ajouté à leur résistance au changement. Elle l'a comparé à fumer des cigarettes. «Beaucoup de succès pour arrêter de fumer des cigarettes, c'est quand ils ont un comportement alternatif avec des pastilles ou des gommes à la nicotine. Si vous avez l'habitude de prendre une cigarette et de la porter à votre bouche, ils ont besoin de quelque chose pour remplacer cette sensation», a dit Gilman. «Avec le lavage du poulet, il est difficile de dire aux personnes de changer leur comportement et de ne rien faire que de simplement l'assaisonner et le mettre dans un plat.»

Mais les participants voulaient savoir ce qu'ils étaient censés faire avec la couche humide de «trucs» sur le poulet cru (qui n'est en fait que des protéines dans l'eau). Ils avaient besoin d'un plan alternatif pour remplacer certains des comportements. «Il y a quelques recommandations – comme simplement éponger votre poulet avec des serviettes en papier. Cela fait en fait partie de nos prochaines étapes, c'est que nous travaillons à développer un plan de messages mis à jour qui atteint vraiment certains des résultats que nous avons trouvés», a dit Gilman.

Quinlan a dit qu'ils travaillent actuellement avec des collaborateurs de l'Université d'État du Nouveau-Mexique et du Partenariat pour l'éducation à la sécurité des aliments pour développer des messages éducatifs mis à jour sur le lavage de la volaille crue et qu'ils espèrent que le nouveau matériel pédagogique (numériques et en ligne) sera prêt à être publié et distribué. Plus tard cette année.

Gilman et Quinlan ont toutes deux été surprises de voir à quel point les personnes étaient ouverts à se renseigner sur les raisons pour lesquelles laver du poulet cru était une mauvaise pratique. «Il s'agit d'informations importantes que nous utilisons pour développer le nouveau matériel pédagogique, les personnes doivent savoir non seulement quoi faire, mais aussi le ‘pourquoi’ derrière cela», a dit Quinlan.

Cette étude a été soutenue par Agriculture and Food Research Initiative de l’USDA National Institute of Food and Agriculture.

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Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

Création de cocktails de phages efficaces pour la maîtrise des pathogènes

Les effets de la maîtrise des pathogènes par différentes combinaisons de phages.

«Création de cocktails de phages efficaces pour la maîtrise des pathogènes», source commentaires des éditeurs de la revue Applied and Environmental Microbiology. 

Li et al. (e02323-21) ont créé des mutation, chez le pathogène du poisson Vibrio alginolyticus qui confèrent une résistance aux infections à un phage unique. Les cellules résistantes ont été utilisées pour sélectionner au hasard des phages avec différentes stratégies d'infection. Le cocktail de phages a supprimé la résistance de l'hôte, ce qui rend cette méthode utile pour développer des thérapies efficaces par des phage. 

«Une nouvelle méthode pour créer des cocktails de phages efficaces via l'utilisation de bactéries résistantes aux phages», source article paru dans Applied and Environmental Microbiology.
Résumé
La mutation antiphage rapide de pathogènes est un grand défi souvent rencontré dans l'application des phages dans l'aquaculture, l'élevage et la prévention des maladies humaines. Un cocktail composé de phages avec différentes stratégies d'infection peut mieux supprimer la résistance aux antiphages des pathogènes. Cependant, la sélection aléatoire de phages avec différentes stratégies d'infection prend du temps et demande beaucoup de travail. Ici, nous avons vérifié que l'utilisation d'un pathogène résistant évoluait rapidement sous une infection à un seul phage, car le nouvel hôte peut facilement obtenir des phages avec différentes stratégies d'infection. Nous avons isolé au hasard deux phages lytiques (c'est-à-dire Va1 et Va2) qui infectent le pathogène opportuniste Vibrio alginolyticus. Qu'ils aient été utilisés seuls ou en combinaison, le pathogène a facilement acquis une résistance. En utilisant un pathogène muté résistant à Va1 comme nouvel hôte, un troisième phage lytique Va3 a été isolé. Ces trois phages ont un cycle d'infection et une capacité lytique similaires, mais des morphologies et des informations génomiques assez différentes. Notamment, le phage Va3 est un phage jumbo contenant un génome plus grand et plus complexe (240 kb) que Va1 et Va2. De plus, les 34 ARNt et plusieurs gènes codant pour les protéines de liaison aux récepteurs et les protéines de synthèse NAD+ dans le génome Va3 impliquaient sa stratégie d'infection assez différente de celle de Va1 et Va2. Bien que le pathogène de type sauvage puisse encore développer facilement une résistance sous une infection à un seul phage par Va3, lorsque Va3 a été utilisé en combinaison avec Va1 et Va2, la résistance au pathogène a été fortement supprimée. Cette étude fournit une nouvelle approche pour l'isolement rapide des phages avec différentes stratégies d'infection, ce qui sera très bénéfique lors de la conception de cocktails de phages efficaces.

Importance
La mutation antiphage rapide de pathogènes est un grand défi souvent rencontré en phagothérapie. L'utilisation d'un cocktail composé de phages avec différentes stratégies d'infection permet de mieux pallier ce problème. Cependant, la sélection aléatoire de phages avec différentes stratégies d'infection prend du temps et demande beaucoup de travail. Pour résoudre ce problème, nous avons développé une méthode pour obtenir efficacement des phages avec des stratégies d'infection disparates. L'astuce consiste à utiliser les caractéristiques des bactéries pathogènes susceptibles de développer une résistance à l'infection par un seul phage pour obtenir rapidement le variant antiphage du pathogène. L'utilisation de ce variant antiphage comme hôte permet d'isoler efficacement d'autres phages avec différentes stratégies d'infection. Nous avons également vérifié la fiabilité de cette méthode en démontrant les effets idéaux de contrôle des phages sur deux pathogènes et ainsi révélé son importance potentielle dans le développement de thérapies par les phages.

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mardi 29 mars 2022

Les aliments surgelés sont-ils sur la sellette en France ?

A l’heure où ont lieu en France des investigations en France sur des aliments suspectés d’être à l’origine de «Cas graves de syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez l’enfant», et où l’on suspecte des «lots de pizzas surgelées Fraîch’Up de la marque Buitoni en raison d’une possible contamination par la bactérie Escherichia coli O26» qui ont été rappelées, voici que le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation informe les consommateurs sur twitter le 29 mars 2022 avec cette question, «Pourquoi ne faut-il pas recongeler un produit décongelé ?»

Bien entendu, il ne s’agit pas ici de contester le bien fondé de cette information très utile, mais de se demander si elle n’entre pas dans le contexte de cette crise liée aux 52 de cas de SHU qui se sont produits dans 12 régions en France, tout en sachant également que cette information utile avait préalablement été diffusée le 20 janvier 2021.
A vous de voir …
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Témoignages de parents à propos des cas de syndrome hémolytique et urémique en France

Après un premier témoignage sur les cas de SHU en France, voici «Bactérie E.Coli dans des pizzas surgelés : «à une journée près, c’était trop tard», témoignent les parents des victimes», source Yahoo Actualiés.

La marque Buitoni a rappelé ses pizzas surgelées Fraich’Up à cause de la présence d’Escheria coli dans la pâte.

Deux enfants sont morts ces dernières semaines suite à une contamination grave à la bactérie E.coli. Après de nombreuses recherches, un aliment a été pointé du doigt. Le 18 mars, la marque Buitoni a rappelé ses pizzas surgelées Fraich’Up à cause de la présence d’Escheria coli dans la pâte. Cette bactérie est à l’origine du syndrome hémolytique et urémique (SHU).

Au total, une soixantaine de victimes a été identifiée. Elles ont décidé de se fédérer sur internet au sein du groupe Facebook baptisé «SHU –Sortons du Silence». En faisant connaître le syndrome hémolytique et urémique auprès du grand public, les victimes veulent comprendre ce qu’il s’est passé. À l’image d’Audrey dont le fils Noah, trois ans, a été victime de cette bactérie. Comme le rapporte Midi Libre, il a été contaminé à la fin du mois de janvier. Après plus d’un mois d’hospitalisation et un pronostic vital engagé, il est sorti de l’hôpital avec un régime sans sel et l’interdiction de prendre des anti-inflammatoires.

Une enquête en cours
«Mon fils a eu des vomissements début février où on a diagnostiqué une gastro… 3 semaines plus tard, on lui diagnostiqué un SHU de forme sévère avec insuffisance rénale aiguë», se souvient Audrey. La jeune femme veut maintenant transmettre son expérience aux autres parents inquiets. Aujourd’hui, ils sont plus de 1 000 membres inscrits sur ce groupe à s’échanger des informations: «Chez SOS médecin, le médecin nous affirme que ça ne peut pas être la pizza car elle est cuite», rapporte une maman. Une vision visiblement erronée, la présence d’E. coli ayant bien été confirmée dans la pâte de ces pizzas surgelées Fraîch’Up.

RMC a également relayé le témoignage des parents d'un enfant de 12 ans dont les reins ont arrêté de fonctionner à cause de la bactérie : «À une journée près, c’était trop tard. Il sera condamné à vie au régime sans sel et il aura peut-être des problèmes de rein plus tard. C’est devenu une angoisse permanente, toutes les nuits je me lève pour voir s’il va bien».

La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes assure que des investigations sont toujours en cours pour confirmer (ou pas) un lien entre la contamination et la consommation de ces aliments. De son côté, la marque a demandé aux consommateurs de ne plus manger ces pizzas surgelées. Aujourd’hui, de nombreuses victimes de cette bactérie envisagent de mener une action en justice pour que des responsabilités soient établies.

Commentaire. La DGCCRF assure que des investigations sont toujours en cours, pourquoi ne pas la croire ?

Je me fierai plutôt à Santé publique de France qu’à la DGCCRF. En effet, dans le cadre de la crise liée à l’oxyde d’éthylène, un pesticide interdit en Europe, et qui a occasionnée des milliers de rappels, la DGCCRF informe sur son site, «Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.», et cela dure depuis septembre 2020, alors …

Mise à jour du 31 mars 2022. On lira ce témoignage de parents sur France infoBactérie E.coli dans des pizzas Buitoni : "On espère de tout notre cœur la récupérer vivante", confie le papa d'une enfant malade.

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Salmonella et Campylobacter continuent de montrer des niveaux élevés de résistance aux antibiotiques

«Salmonella et Campylobacter continuent de montrer des niveaux élevés de résistance aux antibiotiques», source communiqué de l’EFSA du 29 mars 2022.

La résistance aux antibiotiques des bactéries Salmonella et Campylobacter est toujours élevée, selon un rapport publié aujourd'hui par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

La campylobactériose était la zoonose la plus rapportée dans l'UE en 2020 et la cause de maladie d'origine alimentaire la plus fréquemment signalée. Les bactéries Campylobacter chez l'homme et dans la volaille continuent de montrer une résistance très élevée à la ciprofloxacine, un antibiotique de classe fluoroquinolone couramment utilisé pour traiter certains types d'infection bactérienne chez l’homme.  

Des tendances croissantes à la résistance de Campylobacter jejuni contre la classe d'antibiotiques fluoroquinolone ont été observées chez l'homme et dans les poulets de chair. En ce qui concerne Salmonella Enteritidis, le type le plus commun de Salmonella chez l'homme, des tendances croissantes de résistance à la classe d'antibiotiques quinolones et fluoroquinolone ont été observées. Chez les animaux, la résistance à ces antibiotiques chez Campylobacter jejuni et Salmonelle Enteritidis était généralement modérée à élevée.

Cependant, malgré les tendances croissantes de résistance à certains antibiotiques, la résistance simultanée à deux antibiotiques d'importance critique reste faible pour E. coli, Salmonella et Campylobacter dans les bactéries présentes chez les humains et chez les animaux destinés à l’alimentation.

Une diminution de la résistance aux tétracyclines et à l'ampicilline chez les bactéries Salmonella chez l'homme a été observée respectivement dans neuf et dix pays sur la période 2016-2020, et cette baisse est particulièrement évidente pour Salmonelle Typhimurium. Malgré cette diminution, la résistance à ces antibiotiques reste élevée dans les bactéries humaines et animales.

Par ailleurs, dans plus de la moitié des pays de l'Union européenne, une tendance à la baisse statistiquement significative de la prévalence de bactéries E. coli productrices de β-lactamase à spectre étendu (BLSE) a été observée chez les animaux destinés à l'alimentation. Il s'agit d'une découverte importante car certaines souches particulières de bactéries E. coli productrices de BLSE sont responsables d'infections graves chez l'homme.

La résistance aux carbapénèmes reste extrêmement rare chez les bactéries E. coli et Salmonella issues d'animaux producteurs de denrées alimentaires. Les carbapénèmes sont une classe d'antibiotiques de dernier recours et toute découverte révélant une résistance à ces antibiotiques dans des bactéries zoonotiques est préoccupante.

Bien que les résultats et les tendances soient en ligne avec les données rapportées les années précédentes, la pandémie de la COVID-19 a eu un impact sur la quantité de données rapportées, en particulier dans le domaine de la santé publique.

Un outil interactif de visualisation des données permet d’explorer les niveaux de résistance chez les humains, chez les animaux et dans les aliments, pays par pays, en 2019 et 2020.

Les données relatives à la résistance aux antibiotiques d'origine alimentaire et hydrique chez l’homme sont également consultables dans l’Atlas de surveillance des maladies infectieuses de l'ECDC (respectivement, sous les maladies «campylobactériose, salmonellose et shigellose»).

Le rapport complet, The European Union Summary Report on Antimicrobial Resistance in zoonotic and indicator bacteria from humans, animals and food in 2019–2020.

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Agribashing XXL et justice XS en France

Je reproduits ci-dessous des extraits d’un article de l‘excellent blog-notes d’Olivier Masbou,

Agribashing XXL
Il semble qu’il n’y ait plus de limites dans les attaques contre le monde agricole. Cela prend des proportions inédites. Le week-end dernier, les ‘anti bassines’ ont saccagé une station d’irrigation et déterré une canalisation sur la commune d’Epannes dans les Deux-Sèvres. Ce «nouvel acte de vandalisme (.) est d’autant plus scandaleux que les auteurs de ces faits aveugles et inqualifiables ont pris pour cible l’exploitation de deux jeunes agriculteurs récemment installés en agriculture biologique et en élevage d’une race locale de vaches, la Maraichine» écrit la Coop de l’eau 79. Le week-end d’avant, des militants d’Extinction Rebellion ont attaqué (il n’y a pas d’autres mots) un train de céréales en rase campagne en Bretagne. Ils ont déversé leur ‘butin’ (environ 1 400 tonnes de blé) sur les voies et sont repartis tranquillement. Ils pensaient ainsi dénoncer ‘l’agro-industrie’, ce blé étant destiné à l’alimentation animale. On pourrait aussi citer la dernière ‘enquête’ de Que Choisir sur les pesticides dans les fruits et légumes…

Bashing: les forêts aussi
L’agriculture n’est pas la seule concernée par les attaques des extrémistes de l’écologie. La forêt aussi. Dans un communiqué daté du 24 mars, l’Union de la Coopération Forestière Française (UCFF) dénonce «l’incendie criminel d’un engin forestier dont a été victime la Coopérative forestière CFBL dans la nuit du 17 mars 2022 sur la commune de Brassy dans la Nièvre». «L’incendie a été perpétré au lendemain de la diffusion d’une vidéo à charge d’une association qui appelle à la désobéissance civile et d’une communication dénonçant les chantiers de reboisement des Coopératives Forestières financés par le Plan de relance. Cet événement intervient après que la Gendarmerie ait enregistré des menaces de mort à l’encontre des forestiers de la coopérative CFBL».

Justice taille XS
Ce qui frappe dans certaines opérations (lire ci-dessus), c’est l’absence d’intervention des forces de l’ordre. Ainsi, la vidéo postée par Extinction Rebellion sur l’attaque du train en Bretagne dure 20 minutes. On peut au moins multiplier par 2 pour avoir une idée du temps de cette agression. Ainsi, en France, en 2022, on peut stopper un train, vider son chargement, et repartir tranquillement… Oui mais la justice fera son travail. Hum ! Selon Ouest France (24 mars), le parquet de Lorient a ouvert une information judiciaire pour «entrave à la mise en marche ou à la circulation de trains, entrée irrégulière dans l’enceinte du chemin de fer, dépôt de matériau ou objets quelconques dans l’enceinte du chemin de fer, dégradations de biens d’autrui, en réunion». La fessée n’est pas loin.

Et voici de nouveaux des exemples de dégradation sans aucun fondement, ni connaissance,

BNM: Bassines non merci.

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Royaume-Uni: Plusieurs supermarchés améliorent leurs résultats liés à Campylobacter chez le poulet

«Plusieurs supermarchés améliorent leurs résultats liés à Campylobacter chez le poulet», source article de Joe Whitworth paru le 29 mars 2022 dans Food Safety News.

Le supermarché Marks and Spencer a fait état des meilleurs résultats pour la présence de Campylobacter dans le poulet dans les derniers chiffres trimestriels du Royaume-Uni.

Les données couvrent d'octobre à décembre 2021 pour neuf distributeurs sur des taux élevés de Campylobacter dans des poulets réfrigérés, achetés en magasin et produits au Royaume-Uni.

Les résultats de Morrisons, Lidl, Waitrose et Sainsbury's ont augmenté tandis que Marks and Spencer, Tesco, Co-op, Aldi et Asda ont enregistré des taux de contamination inférieurs par rapport au trimestre précédent.

Le niveau maximum de la Food Standards Agency (FSA) est de 7% des oiseaux avec plus de 1 000 unités formant colonie de Campylobacter par gramme (UFC/g).

Performances améliorées pour Marks and Spencer
Pour Marks and Spencer, 5% des poulets avaient plus de 1 000 UFC/g en octobre, 8% en novembre et 5% en décembre sur un échantillon de 376 poulets.

Au total, 13% des poulets se trouvaient dans la catégorie maximale en juillet, 9% en août et 5% en septembre sur 376 oiseaux échantillonnés. Les résultats du distributeur étaient également supérieurs à la limite de la FSA en mai et juin 2021.

Morrisons avait 4% de poulets au taux de contamination le plus élevé sur 123 oiseaux testés, contre 1,8 sur 112 échantillons au troisième trimestre 2021. Pour toute l'année, sur 467 analyses, 1,5% présentaient les taux de contamination les plus élevés.

Lidl a enregistré 6% d'oiseaux dans la catégorie la plus élevée, contre 0,5% au trimestre précédent.

Pour Tesco, 2% des 275 échantillons étaient supérieurs à 1 000 UFC/g au quatrième trimestre 2021, contre 4% au 3e trimestre.

Aldi a révélé que 3,3% des poulets échantillonnés appartenaient à la catégorie supérieure à 1 000 UFC/g, contre 6,9% au cours du dernier trimestre.

Co-op est parmi les meilleurs
Asda a informé que 2% avaient été testés positifs pour le taux de contamination le plus élevé au cours du dernier trimestre, contre 2,1% au cours des trois mois précédents. Le total depuis le début de l'année est de 1,7% supérieur à 1 000 UFC/g.

Campylobacter est la cause la plus fréquente d'intoxication alimentaire bactérienne au Royaume-Uni et la dose nécessaire pour rendre les gens malades peut être aussi faible que quelques centaines de cellules.

Les résultats de Co-op pour le dernier trimestre de 2021 montrent qu'aucun des poulets échantillonnés n'était contaminé à des taux supérieurs à 1 000 UFC/g. Il s'agit d'une baisse par rapport à 0,9% au dernier trimestre.

Sainsbury's avait 3% des 95 poulets échantillonnés au-dessus de 1 000 UFC/g, contre 1% au troisième trimestre 2021.

Waitrose and Partners avait 1% de poulets testés positifs pour Campylobacter à des taux supérieurs à 1 000 UFC/g, contre zéro au cours du dernier trimestre.

«La clé de nos bons résultats continue d'être l'incroyable travail acharné de nos agriculteurs et fournisseurs, combiné à notre propre collecte et analyse rigoureuses des données, en enquêtant sur le poulet à la fois à l'usine et dans les rayons des supermarchés», a déclaré un porte-parole de Waitrose and Partners.

Commentaire. La question que l'on doit se poser est pourquoi cela n'est pas réalisé en France. Cela ne coûte aucun argent public.

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lundi 28 mars 2022

Syndrome hémolytique et urémique, un terme activement recherché ...

Alors que de nouvelle informations sont attendues suite au communiqué de Santté publique de France du 18 mars 2022 sur des "Cas graves de syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez l’enfant : retrait - rappel préventif de lots de pizzas surgelées Fraîch’Up de la marque Buitoni en raison d’une possible contamination par la bactérie Escherichia coli O26".

Par ailleurs, comme l'a signalé le blog via un comparatif, les recommandations de Santé publique de France pour la prévention du syndrome hémolytique et urémique ont sensiblement évolué ...

Dans ce contexte, il apparait presque normal que les internautes aient plus recherché le terme 'syndrome hémolytique et urémique', comme le montre cette analyse de Google Trends, pour les sept derniers jours.

Complément. Dans le même sens, l'hygiène alimentaire est aussi très recherchée ..
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Vive l'agriculture française !

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Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite. 

Évaluation de la persistance et de la caractérisation de Listeria monocytogenes dans des opérations de restauration commerciale

«Évaluation de la persistance et de la caractérisation de Listeria monocytogenes dans des opérations de restauration commerciale», source article paru en intégralité dans Foods.

Résumé
Listeria monocytogenes est un pathogène majeur d'origine alimentaire qui peut contaminer les produits alimentaires et coloniser les installations de production alimentaire. Les opérations de restauration commerciale (ORC) sont fréquemment responsables de toxi-infections alimentaires collectives en raison de manquements aux pratiques de sécurité des aliments. Nous avons recherché et caractérisé la présence de L. monocytogenes dans deux cafétérias distribuant des plats cuisinés et vérifié la conformité des ORCs aux bonnes pratiques de fabrication (BPF). Deux installations (ORC-A et ORC-B) ont été visitées trois fois chacune pendant 5 mois. Nous avons prélevé des aliments, des ingrédients et échantillonné des surfaces pour analyses microbiologiques, et les isolats de L. monocytogenes ont été caractérisés par des analyses phylogénétiques et des caractéristiques phénotypiques. Des audits BPF ont été effectués lors des première et troisième visites. Une salade prête à consommer (ORC-A) et un ingrédiant congelé (ORC-B) ont été contaminés par L. monocytogenes, qui a également été détecté sur les surfaces de la zone 3 (sol, siphons et surchaussures). L'analyse phylogénétique a démontré que ORC-B avait des souches persistantes de L. monocytogenes, mais les isolats environnementaux n'étaient pas étroitement liés aux isolats de l’aliment ou des ingrédients. Les audits BPF ont montré que les deux opérations fonctionnaient dans des conditions «équitables», et «les installations et les équipements» étaient la section la moins conforme. La présence de L. monocytogenes dans l'environnement et les non-conformités aux BPF pourraient favoriser la contamination des aliments par ce pathogène, présentant un risque pour les consommateurs.

Schéma des visites dans deux cafétérias.

Dans les conclusions, les auteurs rapportent,
L'analyse génomique de L. monocytogenes isolés des ORC a révélé que des souches persistent dans la zone 3 pendant des mois, servant de réservoirs de pathogènes pour l'environnement de l’entreprise. Les isolats toléraient jusqu'à 10 ppm d'ammonium quaternaire et formaient des biofilms, expliquant leur persistance dans l'environnement malgré les procédures de nettoyage et de désinfection. Les souches identifiées appartenant aux sérogroupes moléculaires IIb et IVb, qui ont été associés à la listériose humaine, la persistance de ces souches dans les ORC pourrait mettre en danger la santé des consommateurs. Par conséquent, le respect des BPF et des protocoles de nettoyage exhaustifs sont nécessaires des ORC pour maîtriser la présence de L. monocytogenes. De multiples défaillances aux BPF ont été identifiées dans ces installations, augmentant la possibilité de contamination des aliments. Les défaillances aux BPF pourraient donner lieu à la contamination des surfaces en contact avec les aliments et des aliments par ce pathogène. Enfin, nous considérons que la formation continue des manipulateurs d'aliments améliore les pratiques utilisées et assure ainsi la sécurité des aliments.  

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