mercredi 3 avril 2019

Infographie sur la sécurité sanitaire des aliments vue par le ministère de l’agriculture, avec un tour de passe passe sur le nombre d’inspections sur la sécurité des aliments, étonnant, non ?


Le ministère de l’agriculture publie le 2 avril 2019 une « Infographie - La sécurité sanitaire des aliments », pourquoi pas ?
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Ce qui apparaît étonnant, ce sont les « 75 000 inspections d’établissements pour vérifier la sécurité sanitaire des aliments », qui apparaissent en bas à gauche, ce serait parfait, si cela était vrai …

Selon le « Rapport d'activité DGAL 2018 - Les faits marquants », il est indiqué 57 500 inspections, ce chiffre marque un très léger progrès depuis des baisses continues depuis 2012 …, voir le détail des chiffres, ici et ici) :
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Voici les données des inspections issues des rapports successifs de la DGAL :
2012 : 86 239
2013 : 82 729
2014 : 78 000
2015 : 76 000
2016 : 55 000
2017 : 54 000
2018 : 57 500

Cela est, hélas, la réalité, mais alors, d’où vient ce tour de passe passe ?


Il faut sans doute y voir l'idée du prochain transfert partiel de la DGCCRF à la DGAL du ministère de l'agriculture, et du bon tour joué par le ministre de l'agriculture au ministre de l'économie et des finances ... voir ici et ici.

Complément du 5 mars 2019. Le chiffre de 2018 a été corrigé et il est loin des 75 000 annoncées. Par ailleurs, sur twitter du 2 avril 2019, il y a une vidéo où le nombre d'inspections en sécurité des aliments n'est pas mentionné, étonnant, non ?

Complément du 29 juin 2019.

Désormais, depuis le 28 juin 2019, le chiffre de 57 500 inspections en sécurité des aliments s'affiche sur l'infographie sur la sécurité sanitaire des aliments, le blog est donc ravi d'être lu, au moins, par la DGAL!
Voici la nouvelle infographie sur la sécurité sanitaire des aliments:
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L'Espagne et l'Italie sévissent contre des aliments insalubres


« L'Espagne et l'Italie sévissent contre des aliments insalubres », source Food Safety News, article adapté et modifié par mes soins.

Les autorités espagnoles et italiennes ont fait savoir que plusieurs investigations avaient révélé des aliments insalubres au cours de la semaine écoulée.

La Guardia Civil en Espagne a saisi près d'une tonne d'aliments impropres à la consommation humaine. Les unités locales des carabiniers de la NAS (Nucleo Antisofisticazioni e Sanità) en Italie ont détaillé quatre investigations sur des produits alimentaires, notamment la saisie et la destruction de certains produits.

En Espagne, de la marchandise a été détenue après une inspection dans un établissement commercial à Saragosse. Les produits ont une date limite expirée, sont mal étiquetés ou ne sont pas stockés correctement. Le site appartenait à un homme de nationalité chinoise.

Une unité de la Guardia Civil et le département de la santé du gouvernement d'Aragon étaient en train de vérifier les conditions d'hygiène et sanitaires des produits alimentaires destinés à la vente au public lors d'une inspection au moment de la découverte.

À l'intérieur des locaux, ils ont trouvé différents produits alimentaires, notamment de la viande congelée, des conserves, du poisson et des produits manufacturés qui ne convenaient pas à la consommation. Les carences comprenaient un étiquetage inadéquat car il n'était pas en espagnol, dépassant la date de péremption ou une mauvaise conservation des produits.

Plus de 396 tonnes de viandes congelées, dont certaines provenant de la chambre froide interne, étaient périmées ou n’avaient pas d'étiquetage, et donc l'origine était inconnue.

Près de 130 tonnes de poissons congelés et conditionnés avaient une date de péremption et une date de consommation dépassées, certains présentant des altérations organoleptiques dues à la rupture de la chaîne du froid.

Près de 396 tonnes de conditionnements d’origines différentes, avaient une date de péremption et une date de consommation dépassées et 100 kg de produits ne comportaient pas l’étiquetage nécessaire en espagnol.

Une fois la marchandise examinée pour vérifier qu’elle était impropre à la consommation humaine, elle a été retirée de l’établissement et détruite. Les 100 kg de produits mal étiquetés ont été retenus jusqu'à ce que cela soit corrigé et seront à nouveau vérifiés par les autorités sanitaires.

La Guardia civil a démantelé à Novelda au cours de l’opération Sativus un laboratoire clandestin corrompant du safran. L'opération s’est terminée avec la saisie de 87 kilos de safran d'une valeur allant de 696 000 à 870 000 euros et l'arrestation de deux résidents locaux pour un crime contre la santé publique et un autre crime lié au marché et aux consommateurs

Italie
Entre-temps, en Italie, quatre opérations de police impliquant des aliments ont été rapportées ces derniers jours.

Premièrement, les autorités de Padoue  ont saisi 56 tonnes de poisson et de viande congelés.

Les carabiniers NAS de Padoue, les garde-côtes de Venise, et les autorités de Vicence ont pris les mesures qui suivent à la suite d’une inspection. La valeur des avoirs saisis s’élève à 600 000 euros.

Lors du contrôle d'une société vénitienne, il a été constaté que la société ne bénéficiait pas de la reconnaissance sanitaire «CE» pour le stockage et la commercialisation des produits alimentaires.

Dans un autre cas, des Carabinieri NAS, dans la ville italienne de Latina, ont découvert une usine de compléments alimentaires sans autorisation.

Les autorités effectuant une vérification dans l’usine de production de compléments alimentaires ont découvert que celle-ci fonctionnait sans l’autorisation requise du ministère de la santé.

Après avoir été informées par la NAS, les autorités de Latina ont ordonné la suspension de toute la production et de vente de compléments alimentaires.

Les carabiniers NAS de Bologne ont référé deux personnes devant les autorités judiciaires à la suite d'une inspection dans un magasin d'alimentation.

Les suspects sont accusés d'avoir vendu à des clients des produits étiquetés d'origine italienne alors qu'ils étaient produits à l'étranger, d'avoir vendu des produits en mauvais état et modifiés et gérer un site sans matériel pour prévenir les incendies. La police a saisi huit tonnes d’aliments en mauvais état pour une valeur totale de 1 million d'euros.

Finalement, le NAS de Pescara, après une inspection conjointe, a signalé le directeur d’un supermarché aux autorités judiciaires.

Les constatations portaient sur de la viande de bœuf, de porc, de mouton et des produits à base de viande, tels que des saucisses, dont l'origine sur l'emballage était différente de celle de l'emballage d'origine et de 15 kilogrammes de viande séchée et de 35 kilogrammes de produits laitiers dans un mauvais état de conservation, car ils étaient conservés au réfrigérateur qui avait une température trop élevée.

Le supermarché a reçu l'ordre de suspendre certaines de ses activités, les sous-produits animaux retrouvés ont été détruits et des articles étiquetés de manière incorrecte ont été conservés. La valeur des produits alimentaires est d’environ 10 000 euros.

Des chercheurs examinent comment les cellules humaines combattent Salmonella


« Salmonella pourrait être combattue en améliorant le processus naturel du corps », source communiqué de la School of Life Sciences de l’Université de Warwick.

Des chercheurs de la School of Life sciences de l’Université de Warwick estiment que l’autophagie permet de lutter contre Salmonella.

L'autophagie pourrait également prévenir d'autres bactéries telles que Mycobacterium tuberculosis, Shigella et Staphylococcus de se développer.

L'autophagie, processus de recyclage du matériel cellulaire dans le corps, peut aider à lutter contre Salmonella et d'autres agents pathogènes, selon des chercheurs de la School of Life Sciences de l'Université de Warwick, qui ont étudié comment l'autophagie peut éliminer des bactéries et prévenir le développement de maladies.

Une équipe interdisciplinaire de chercheurs dirigée par le Dr Ioannis Nezis de la School of Life Sciences de l'Université de Warwick et le Dr Tamas Korscmaros de l’Earlham Institute et du Quadram Institute de Norwich, au Royaume-Uni, a examiné le protéome de 56 espèces bactériennes pathogènes afin de voir comment l'autophagie réagit avec elles.

Voir la légende en fin d'article.
Parmi les 56 espèces examinées figurent Salmonella, Shigella, Listeria, Mycobacterium tuberculosis et Staphylococcus. Ils ont identifié la manière dont les cellules hôtes utilisent l'autophagie pour éliminer les bactéries envahissantes, mais aussi comment les bactéries utilisent leurs protéines pour échapper à cette clairance.

Ils ont découvert que les cellules hôtes utilisent l'autophagie pour cibler des protéines bactériennes spécifiques en vue de leur recyclage. Ces protéines pourraient être utilisées par les bactéries pour les aider à échapper à leur clairance.

Salmonella est une bactérie pathogène d'origine alimentaire et constitue la deuxième cause de mortalité infantile dans les pays en voie de développement. Comprendre comment les cellules hôtes perçoivent et combattent l’infection à Salmonella conduirait à de nouvelles thérapies. Ils ont identifié la protéine YhjJ de Salmonella, qui interagit avec la protéine LC3 de l'autophagie et peut cliver d'autres protéines de l'autophagie afin d'inhiber leur fonction.

Le Dr Ioannis Nezis a commenté:
Notre analyse au niveau des systèmes a mis en évidence l'interaction complexe entre l'autophagie de l'hôte et les bactéries pour inspirer de futures études expérimentales visant à élucider les mécanismes moléculaires détaillés de l'autophagie dans la pathogenèse des infections bactériennes.

La résistance aux antibiotiques étant en augmentation dans le monde entier, les infections bactériennes constituent l'une des plus grandes menaces mondiales pour la santé humaine. L'utilisation d'activateurs de l'autophagie avec des antibiotiques, en tant qu'antibiotiques, serait un moyen très prometteur de lutter contre les infections bactériennes.

La recherche peut désormais chercher à identifier des produits naturels susceptibles de stimuler l'autophagie et de réduire le risque de contracter des infections, et  ainsi les traiter.

Pour les recherches précédentes du groupe de Nezis (voir ici)

Le document, ‘Targeted interplay between bacterial pathogens and host autophagy’ ou Interaction ciblée entre des agents pathogènes bactériens et autophagie de l’hôte par Padhmanand Sudhakar, Anne Claire-Jacomin, Isabelle Hautefort, Siva Samavedam, Koorosh Fatemian, Eszter Ari, Leila Gul, Amanda Demeter, Emily Jones, Tamas Korcsmaros and Ioannis P. Nezis, a été publié dans le journal Autophagy du 26/03/2019.
L’étude a été financée par le Conseil de recherche en biotechnologie et en sciences biologiques.

Légende de l’image. L’autophagie attaque Salmonella. Les autophagosomes (rouge) se colocalisent avec Salmonella (vert) dans les cellules épithéliales intestinales HT-29. Image prise par le Dr Anne-Claire Jacomin. Crédit: Dr Anne-Claire Jacomin de l’Université de Warwick.