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jeudi 21 décembre 2023

Un thermomètre pour la chaîne du froid ! Pour la cuisson, ne faut-il pas un thermomètre alimentaire ?

Cet article a été publié le 10 janvier 2023 et a été quelque peu modifié pour tenir compte de l'actualité. Il n'a rien perdu de son actualité.

Est-ce que nos autorités sanitaires ont un problème avec le thermomètre ? Quand il s’agit de la chaîne du froid, il faut un thermomètre, mais quand il s’agit de la cuisson, celui-ci n’existe pas, en voici un nouvel exemple ...

Les articles du ministère de l’Agriculture en matière de sécurité sanitaire des aliments sont rares, bien trop rares, c'est dommage, et donc il faut savoir profiter de ce premier article de 2023 sur «Sécurité sanitaire des aliments : tout sur la chaîne du froid». Cet article vient d'être republié le 19 décembre 2023 -aa.

La réglementation sanitaire qui fixe les températures optimales de conservation de denrées s’appuie sur des bases scientifiques traditionnelles. Elle prend en compte l’évolution des habitudes de consommation, les progrès techniques agroalimentaires et leurs risques inhérents, son objectif étant de garantir la sécurité du consommateur.
La chaîne du froid : à vos thermomètres !
Le froid positif permet de conserver une denrée sans atteindre son point de congélation, ce qui risquerait d’en dégrader certaines qualités organoleptiques, comme sa texture.
Le froid négatif vise, au contraire, à conserver les denrées à l’état congelé et à une température suffisamment basse pour bloquer tout réaction biologique. Les denrées peuvent ainsi être conservées pendant plusieurs semaines voire des mois.

Intéressant le sous-titre de ce paragraphe «La chaîne du froid : à vos thermomètres», car, s’agissant de la cuisson des aliments, nos autorités sanitaires indiquent des températures de cuisson, sans évoquer «à vos thermomètres», étonnant, non ?

Autre intérêt de ce paragraphe, des exemples illustrent les différences de températures de conservation,

Les denrées conservées en froid positif doivent l’être à des températures d’autant plus basses qu’elles sont fragiles : les mollusques vivants (huîtres, moules) peuvent être stockés à des températures dépassant les 10°C tandis que la viande hachée doit l’être à moins de 2°C.  

Toujours ce souci de la température et donc du thermomètre ...

Autre sujet important à destination du consommateur, «La chaîne du froid : recommandations pour la maison» qui se décline en quatre volets :
- Lisez les étiquettes
- Rangez votre frigo
- Lavez votre frigo
- Dégivrez votre congélateur

Enfin, parmi les références citées, on trouve le guide des bonnes pratiques d’hygiène à destination des consommateurs, version mai 2013.

Ce guide a mal vieilli, à mon sens, jugez plutôt, car il va aussi s’agir de thermomètre, mais pour la cuisson,

Pour les enfants de moins de 15 ans, veiller à bien cuire à cœur les steaks hachés, à une température supérieure à +63°C (cela correspond visuellement à une viande non rosée à cœur).

Pour en savoir plus, il vous est renvoyé à un lien qui n’existe plus.
En revanche, ce qui existe, ce sont des recommandations de Santé publique France, «La prévention du syndrome hémolytique et urémique chez l’enfant âgé de moins de 15 ans en France».

Dans ce document, il est indiqué «les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur.»
L’Anses indique qu’il faut «bien cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée.»

Encore une histoire de thermomètre ...

Dans un récent rappel de bifteck haché de bœuf pour cause de STEC du 20 décmbre 2023, RappelConso indique dans la fiche de rappel :

... les autorités sanitaires rappellent que par précaution pour les populations plus sensibles comme les enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées, les femmes enceintes, il est recommandé de cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée.

Un jour, peut-être, nos autorités se mettront à recomnander l'usage d'un thermomètre alimentaire.
En attendant, faites vous offrir pour Noël (mais ça nos autorités ne peuvent le dire) un themomètre alimentaire pour bien faire cuire vos viandes et réussir vos repas de fêtes !

mardi 28 novembre 2023

Augmentation des alertes alimentaires, circulez y'a rien à voir !

Le document était paru le 27 janvier 2023 (document non disponible), mais voici qu’il y a déjà une mise à jour au 24 novembre 2023, le ministère de l’agriculture nous explique donc «Comment fonctionne le système d'alerte alimentaire ?»

De nombreux éléments sont des vœux pieux, donc rien de bien neuf, si ce ce n’est ces quelques lignes ...

Les alertes alimentaires sont-elles plus nombreuses depuis quelques années ?

Différentes actions ont conduit à une meilleure visibilité des rappels auprès des consommateurs.
Cette visibilité accrue des alertes alimentaires peut laisser penser qu’elles sont plus nombreuses, or ce n’est pas le cas.

Commentaire : Ah bon ! Le nombre d’alertes d’alimentaires est anormalement élevé, mais c‘est une vue de l’esprit ...

Les alertes alimentaires se renouvellent constamment. De nouvelles entreprises s’installent, de nouveaux produits et de nouveaux modes de consommation se développent, ce qui peut générer de nouveaux dangers. Les normes sanitaires évoluent également, elles accompagnent les progrès accomplis et les changements de pratiques afin de garantir un niveau élevé de sécurité des aliments.

Les alertes sont ainsi le témoin d’un système de contrôle actif et vigilant.

Commentaire : Ah bon ! Autrement dit plus il y a d’alertes alimentaires, mieux c’est ? Et les entreprise alimentaires, elles font quoi ?

Ce document ministériel n’en est pas à une contradiction près. Ainsi, un rappel de filets d’anchois pour cause de présence d’histamine a eu lieu en France mais aussi en Belgique, et pourtant, on nous dit dans ce document, «le partage d’informations entre Etats membres de l’Union européenne et avec des pays tiers via le réseau européen d’alerte rapide RASFF (Rapid Alert System for Food and Feed).» Un exemple parmi d’autres ...

N’oublions que ce rappel de filets d’anchois est le second en deux mois, où sont donc les inspections sur site afin d'éviter un rappel récurrent ?

Autre cas, celui des yaourts de la marque Activia …

Oui mais voilà, on apprend par une notification au RASFF de l’UE par la France le 13 novembre 2023, avec une mise à jour au 15 novembre 2023, qu’il y a de l’acide nitrique dilué dans des yaourts de France. En cas de consommation, le produit peut provoquer une gêne occasionnelle sans conséquences graves ou irréversibles.

Défaut d’étanchéité ou acide nitrique dilué lié à un nettoyage en place mal maîtrisé ? Allez savoir ...

Last but not the least, la DGCCRF rapporte que RappelConso n’est plus sur twitter parce que le réseau n’est plus à même de garantir la publication de tous les rappels de produits.

Cela ne me paraît pas la réalité, mais on doit aussi pouvoir dire qu’il n’y a pas ou plus assez personnel dédié à cette tâche, comme le signalait déjà en son temps cet article de l’UFC Que ChoisirA noter que la revue 60 Millions de consommateurs a un compte twitter qui fonctionne très bien ...

Pour ce qui est de la réponse à la question posée, «Les alertes alimentaires sont-elles plus nombreuses depuis quelques années ?»

Dans un article du blog sur les 311 rappels en Allemagne de produits alimentaires en 2022, soit près de 8 moins qu’en France, il est rapporté ce qui suit ...

«L'augmentation récente des signalements sur le portail Lebensmittelwarning.de montre que les entreprises et les distributeurs respectent leurs obligations légales en matière de signalement et contribuent ainsi au niveau élevé de sécurité des aliments en Allemagne», résume Georg Schreiber, chef du département sécurité alimentaire de l'Office fédéral, après plus de dix ans sur le portail.

«Il y a eu une augmentation constante des rapports ces dernières années - 2022 (311), 2021 (282), 2020 (273), mais cela ne signifie pas que les aliments sont devenus moins sûrs en Allemagne», déclare Schreiber. Au contraire, les raisons qui conduisent à une augmentation des notifications et, en fin de compte, à une augmentation de la sécurité alimentaire sont :
- Les entreprises sont moins réticentes aux rappels de nos jours. Les rappels publics sont désormais considérés comme faisant partie d'une gestion responsable qui fait également preuve de fiabilité.
- Grâce aux progrès techniques, les méthodes d'analyse et de test se sont tellement développées que même la moindre contamination peut être détectée aujourd'hui.
- En outre, les réductions des quantités maximales autorisées entraînent également davantage de signalements et, globalement, une meilleure protection de la santé.

Commentaire

C’est curieux, mais je préfère adhérer à cette version allemande de l’augmentation des rappels plutôt qu’à cette mise à jour du ministère de l’agriculture, sans oublier de dire, elle est où l’augmentation des contrôles sanitaires dans les entreprises ?

lundi 21 août 2023

Ne pas oublier de vous alimenter avec des fruits et légumes de saison !

Ce tweet du 21 août Z023 du ministère de l'Agriculture est illustré avec des fraises ...
Sauf que selon ce même ministère, «De mars à juillet, voici venue la saison des fraises !» En France, 78 657 tonnes ont été cueillies en 2022. Découverte des spécificités de ce fruit gourmand. Source Agreste.

jeudi 27 juillet 2023

Été sans souci et sécurité des aliments pour les personnes fragiles

Ce qui est énoncé ci-après peut être réalisé avec un thermomètre alimentaire, «Les viandes doivent être consommées cuites à cœur (les jeunes enfants doivent les consommer très cuites).» Cela étant, la distinction entre «cuit à coeur» et «très cuit» me paraît très subtile ...

On lira à ce sujet La question de la cuisson du steak haché en France est-elle toujours d’actualité ?

jeudi 8 juin 2023

Sécurité des aliments : Une conférence de presse pour tenter d'expliquer la nouvelle police sanitaire unique en France

Le blog vous avait présenté le 16 mai la création de la nouvelle police sanitaire en ces termes, France : Une police sanitaire unique verra bien le jour en 2024 ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire !

Voici que le 7 juin le ministère de l’Agriculture nous propose 5 questions/réponses sur la réforme de la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments.

Bien entendu, il ne s’agit pas d’une conférence de presse car ce ministère ne semble pas du tout doué dans l’art de la communication. Ainsi, Olivier Masbou rapporte l’arrivée d’un nouveau conseiller com dans ce ministère, le troisième en moins d’un an !

Bref venons-en aux questions et aux réponses …

Encore un petit préalable pour indiquer que le syndicat CFDT a publié le 11 mai une lettre à propos de la réforme de la sécurité sanitaire des aliments (SSA), «des questions (encore) sans réponses aux organisations syndicales et une lettre ouverte au ministre de l’Agriculture

Le syndicat FO quant à lui dénonce la délégation de service public des contrôles en remise directe et des plans de surveillance et de contrôles.

Voici le détail de ces 5 questions/réponses avec les commentaire du blog.

1/ Pourquoi une réforme maintenant ?

La réforme vise à rendre l’organisation de la police de la sécurité sanitaire des aliments (SSA) plus lisible et plus efficiente.
Dans la plupart des pays européens la sécurité sanitaire des aliments est pilotée par un seul organisme. Jusqu’ici, le schéma d’organisation français faisait exception avec l’intervention de plusieurs acteurs pour le contrôle des activités professionnelles du secteur alimentaire : la DGAL, rattachée au ministère en charge de l’agriculture, la DGCCRF, rattachée au ministère en charge de l’économie, et la Direction générale de la Santé (DGS), rattachée au ministère de la santé et de la prévention.

Commentaire

Le ministre de l’économie indiquait le 14 mai 2018, «La DGCCRF n’a plus les moyens d’assurer ses missions.» Dans ces conditions, on déshabille Pierre pour rhabiller Paul …

Il est rapporté, «Les principaux constats font état d’une organisation complexe dans la répartition des tâches entre la DGAL et la DGCCRF avec des chevauchements partiels dans certains champs d’intervention, sujets à la critique lors de crises sanitaires alimentaires.»

Effectivement, un article du blog, Sécurité des aliments, voici venir l’incroyable guerre des chapelles !, indiquait que tous les noms auront été utilisésguerre des polices, «armée mexicaine», «police unifiée», «police privée» et «guerre des chapelles» …

Cela étant, il y avait avant trois administrations, DGAL, DGS et DGCCRF, il y aura toujours trois administrations et le blog vous détaille les missions des uns et des autres ici.

2/ Quel est le bénéfice attendu ?

La réforme permettra de rendre plus lisible et plus efficiente l’action de l’État avec, d’une part, une chaîne de commandement unique entre le ministre en charge de la SSA et les préfets, et d’autre part, le regroupement des agents exerçant les contrôles sanitaires des aliments sous une même tutelle ministérielle. Cette nouvelle organisation doit faciliter la gestion de crises sanitaires et doit également permettre le renforcement, quantitatif et qualitatif, des contrôles au travers d’un dispositif de programmation, d’une méthodologie de contrôle et d’un processus de gestion des suites des contrôles uniformisés.
La réforme s’inscrit dans une approche intégrée «une seule santé» prenant en compte les divers facteurs de risques (pratiques agricoles, technologies de la transformation agroalimentaires, contaminants du milieu naturel) susceptibles d’avoir un impact sur la qualité sanitaire des aliments.
Il en résultera une action de l’État plus lisible pour le citoyen et les opérateurs professionnels, mais également pour les partenaires européens et internationaux pour qui la confiance dans l’organisation du dispositif de contrôles officiels est essentielle pour le développement et le maintien des marchés de produits agricoles et agroalimentaires.

Commentaire

D’accord avec la lisibilité, pour l’efficience, on jugera sur pièces ; idem pour la gestion des crise sanitaires. Cette réforme sera-t-elle «susceptible d’avoir un impact sur la qualité sanitaire des aliments.» Là aussi nous jugerons sur pièces.

Il faut espérer «une action de l’État plus lisible pour le citoyen et les opérateurs professionnels», quant aux partenaires européens et internationaux, nous étions un pays à plusieurs guichets et on l’a enfin, semble-t-il, compris.

3/ Quand la réforme sera-t-elle effective ?

La création de la police sanitaire unique a été officialisée le 2 juin 2022 par le décret n°2022-840 relatif aux attributions du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Sa mise en œuvre effective s’effectuera par étapes pendant l’année 2023 selon des modalités de transfert des domaines de compétences qui sont en cours de définition entre les deux ministères. Elle s’achèvera au début de l’année 2024.
Les objectifs attendus sont :
- Augmenter de 80% le nombre d’inspections en remise directe dès 2024, soit un total de 100 000 contrôles par an ;
- Augmenter de 10% des contrôles des établissements de fabrication de produits alimentaires.

Commentaire

Les objectifs semblent ambitieux mais il faut dire et le répéter que l’on a pris un malin plaisir à casser le nombre d’inspections en SSA, qui était, je le rappelle, de 86 239 en 2012, il y a donc 11 ans. Aujourd'hui, d’après les données 2022 de la DGAL, on en est à 48 960. La trajectoire va être donc un grand bon en avant …

4/ Quel sera le nouveau périmètre d’action de la DGAL ?

Les actions de ces trois administrations, DGAL,DGS et DGCCRF ont été détaillées dans un article du blog le 28 janvier 2023, avant il y avait trois administrations, après la réforme, il y aura toujours trois administrations ...

5/ Concrètement pour le consommateur et les professionnels… cela change quoi ?

Pour le consommateur, ce transfert de compétences ne change rien sur le fond : l’État continue d’assurer la permanence de sa mission de contrôle et d’inspection sanitaire. Mieux, la réforme doit permettre de renforcer les contrôles et d’améliorer les modalités de mise en œuvre de la politique de sécurité sanitaire au bénéfice du consommateur en simplifiant la gouvernance de la police sanitaire, au service d’une plus grande efficacité grâce notamment aux économies d’échelle réalisées. Pour les opérateurs professionnels, cette réforme facilitera l'identification du bon interlocuteur et l'harmonisation des procédures.

Commentaire

Ici, on semble se moquer des consommateurs. On va passer de moins de 50 000 inspections par an à 100 000, et cela «ne change rien sur le fond» ! Très étonnante cette réponse.

Ce va effectivement changer pour le consommateur lambda car «la réforme doit permettre de renforcer les contrôles.»

Le blog continuera de suivre cela de près ...

Complément

On peut penser que chiffre de 100 000 inspections est important, mais si l'on regarde du côté de nos amis belges, c'est peu ...

Ce sont près de 160 000 entreprises qui sont soumises à notre surveillance, effectuée notamment via 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour) et 73.000 échantillonnages par an. Source AFSCA.

Mise à jour du 2 juillet 2023
Une fois n'est pas coutume, je suis assez d'accord avec le titre de cet article du 27 juin 2023 de Que Choisir, «Sécurité sanitaire des aliments. Vers une privatisation rampante des contrôles».

mardi 11 avril 2023

Les contrôles sanitaires sont-ils sufisants en France

Il y a peu le blog signalais une erreur dans une infographie sur la sécurité sanitaire de l'alimentation  qui publiait de façon erroné le chiffre des inspections en sécurité des aliments en France. Ilest indiqué 58 200 au lieu de 48 960 inspections. Toujours pas de modification à ce jour.

Voici un état des statistiques des résultats des contrôles sanitaires en France

Cette page vous propose des statistiques calculées chaque nuit à partir des données officielles publiées par le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.

Là aussi, contrairement à ce qui est écrit, «pour chaque année de 2015 à 2021, le nombre de contrôles sanitaires ». En fait, il s’agit du nombre de contrôles sanitaires de 2017 à 2022. 2017 n’est pas une année anodine puisque le dispositif Alim’confiance a démarré le 1er mars 2017.

Le dispositif Alim’confiance ne fournit aucune donnée statistique. Cela étant dit, ces statistiques sont plus complètes que celles que donne l’open data de la DGAL où par exemple on n’a accès qu’à des données partielles de 2022 et des premiers mois de 2023. bref ces statistiques évoquées plus haut sont donc les bienvenues. Allez sur ces sites pour comprendre ...

Quel est le constat que je fais à la lecture de ces résultats ci-dessous.
- Le total du nombre de contrôles sanitaires en 2022, 35 469, est différent de celui du nombre d'inspections en sécurité des aliments, 48 960, selon le rapport d'activité 2022 de la DGAL. A quoi tient cette différence, nous en le saurons pas ...
- Le dispositif Alim’confiance n’a en rien amélioré le nombre d"établissements alimentaires vers des catégories où l'hygiène alimentaire est très satifaisante.
- La catégorie des établissements ayant comme résultat «A améliorer» est resté constante au fil des ans. A noter aussi que la plupart des établissements se situent dans catégorie «Satisfaisant»  et non pas dans la catégorie «Très satisfaisant». 
- Certes, le nombre d'étalissements où l'hygiène doit être «corriger de manière urgente» est faible, mais l'exemple du département du Val d'Oise montre que cette catégorie perdure dans certains départements.
- Autre brève remarque, le nombre de contrôles n’a pas augmenté, il a même tendance à diminuer.
- En conclusion, le nombre de contrôles sanitaires sont insufisants en France, notamment en 2022, et la question est de savoir si la nouvelle police sanitaire fera mieux à partir de 2024 ...

 Très satisfaisant : pas de non conformité ou non-conformités mineures.
 Satisfaisant : non-conformités qui donnent lieu à un courrier de rappel de la réglementation.
 A améliorer : non-conformités importantes qui donnent lieu à une mise en demeure de l'exploitant de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé, un nouveau contrôle est prévu.
 A corriger de manière urgente : non-conformités susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur et pour lesquels l’autorité administrative ordonne la fermeture administrative, le retrait, ou la suspension de l’agrément sanitaire.

mercredi 5 avril 2023

A propos du nombre d'inspections en sécurité sanitaire des aliments en France

Un jour, un internaute m’a demandé si j’avais des contatcs avec les autorités sanitaires de notre pays, j’ai répondu par la négative, je ne les connais pas en particulier celles qui s’occupent de la sécurité des aliments.

Les messages passent l’intermédiaire des articles de ce blog et précisément, voici quelque chose qui devrait retenir leur attention.

Le 27 mars 2023, une infographie sur la sécurité sanitaire de l'alimentation a été publiée sur le site du ministère de l’Agriculture.

Une erreur, me semble-t-il, s’est glissée dans le nombre d’inspections détablissements pour vérifier la sécurité sanitaires des aliments. Il est indiqué 58 200 (partie gauche de l'image) au lieu de 48 960 inspections (partie droite de l'image), chiffre issu du dernier rapport d’activité 2022 de la DGAL, dont le blog vous a entretenu ici.

Le tout vous est proposé en images ci-dessus.

Il a bien existé un chiffre de 58 200 mais hélas c’était en 2019, que d’inspections perdues depuis cette date, mais il faut le répéter, la baisse drastique a débuté en 2013 sous la houlette du ministre de l’Agriculture, M. Le Foll, sous le quinquennat de M. Hollande. Pour le détail de la baisse des inspections pendant son ministère, voir ici.

Mise à jour du 13 avril 2023.
Je n'avais pas bien lu qu'en bas à gauche de cette infographie, il y avait écrit, 'données 2019'. Dans ces conditions pourquoi le ministère de l'agriculture n'indique-t-il pas les données les plus récentes, celles de 2022. C'était l'objectif de cet article. La question reste posée pourquoi gongler les chiffres des inspections en sécurité des aliments ?

Mise à jour du 5 juin 2023
Le ministère de l'Agriculture vient de modifier son infographie sur la sécurité sanitaire de l'limentation (ou de la sécurité des aliments). C'est désomais le chiffre de 49 000 inspections qui est proposé selon les données de la DGAL de 2022. Le chiffre précis est 48 960 inspections, mais on ne va pas chipoter ... Il aura fallu deux mois pour modifier l'infographie !

mardi 10 janvier 2023

Il était une fois une histoire de thermomètre

Est-ce que nos autorités sanitaires ont un problème avec le thermomètre ? Quand il s’agit de la chaîne du froid, il faut un thermomètre, mais quand il s’agit de la cuisson, celui-ci n’existe plus, en voici un nouvel exemple ...

Les articles du ministère de l’Agriculture en matière de sécurité sanitaire des aliments sont rares, bien trop rares, c'est dommage, et donc il faut savoir profiter de ce premier article de 2023 sur «Sécurité sanitaire des aliments : tout sur la chaîne du froid»

La réglementation sanitaire qui fixe les températures optimales de conservation de denrées s’appuie sur des bases scientifiques traditionnelles. Elle prend en compte l’évolution des habitudes de consommation, les progrès techniques agroalimentaires et leurs risques inhérents, son objectif étant de garantir la sécurité du consommateur.
La chaîne du froid : à vos thermomètres !
Le froid positif permet de conserver une denrée sans atteindre son point de congélation, ce qui risquerait d’en dégrader certaines qualités organoleptiques, comme sa texture.
Le froid négatif vise, au contraire, à conserver les denrées à l’état congelé et à une température suffisamment basse pour bloquer tout réaction biologique. Les denrées peuvent ainsi être conservées pendant plusieurs semaines voire des mois.

Intéressant le sous-titre de ce paragraphe «La chaîne du froid : à vos thermomètres», car, s’agissant de la cuisson des aliments, nos autorités sanitaires indiquent des températures de cuisson, sans évoquer «à vos thermomètres», étonnant, non ?

Autre intérêt de ce paragraphe, des exemples illustrent les différences de températures de conservation,

Les denrées conservées en froid positif doivent l’être à des températures d’autant plus basses qu’elles sont fragiles : les mollusques vivants (huîtres, moules) peuvent être stockés à des températures dépassant les 10°C tandis que la viande hachée doit l’être à moins de 2°C.  

Toujours ce souci de la température et donc du thermomètre ...

Autre sujet important à destination du consommateur, «La chaîne du froid : recommandations pour la maison» qui se décline en quatre volets :
- Lisez les étiquettes
- Rangez votre frigo
- Lavez votre frigo
- Dégivrez votre congélateur

Enfin, parmi les références citées, on trouve le guide des bonnes pratiques d’hygiène à destination des consommateurs, version mai 2013.

Ce guide a mal vieilli, à mon sens, jugez plutôt, car il va aussi s’agir de thermomètre, mais pour la cuisson,

Pour les enfants de moins de 15 ans, veiller à bien cuire à cœur les steaks hachés, à une température supérieure à +63°C (cela correspond visuellement à une viande non rosée à cœur).

Pour en savoir plus, il vous est renvoyé à un lien qui n’existe plus.
En revanche, ce qui existe, ce sont des recommandations de Santé publique France, «La prévention du syndrome hémolytique et urémique chez l’enfant âgé de moins de 15 ans en France».

Dans ce document, il est indiqué «les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur.»
L’Anses indique qu’il faut «bien cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée.»

Encore une histoire de thermomètre ...

Par ailleurs, dans ce document de Santé publique France, il n’est pas fait mention du fait que «Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites.» que l’on trouve pourtant dans les «Mesures de prévention pour éviter la transmission de la bactérie E. coli responsable du SHU» qui se trouvent être dans Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en France : chiffres clés 2021.

Des mises à jour s’imposent ici et là …

mercredi 16 novembre 2022

Bilan 2021 des plans de surveillance et plans de contrôle, selon le ministère de l’Agriculture

Le blog est heureux d'avoir des nouvelles de la sécurité des aliments en France, cela faisait un certain bail que l'on attendait des informations. Les voilà donc sous la forme de la «Surveillance sanitaire des denrées animales et végétales et des aliments pour animaux. Bilan 2021 des plans de surveillance et plans de contrôle», source ministère de l’Agriculture du 16 novembre 2022. Le bilan 2021 complet est ici.
En bref
En 2021, 21 plans ont été mis en œuvre (dont six étaient des plans programmés initialement pour la campagne 2020 mais reportés sur 2021 suite à la crise sanitaire Covid) selon une programmation basée sur une analyse règlementaire et une analyse de risque au niveau national. Ces 21 plans ont conduit à 57 703 prélèvements et ont révélé 380 non-conformités, soit 0,66%.

Le blog vous propose une petite sélection de ces plans de surveillance.

Bilan de la surveillance de la contamination du thon et de poissons d’autres familles présentant un risque histaminique par l’histamine et cinq amines biogènes au stade de la distribution
Sur les 314 échantillons, pour lesquels les résultats ont pu être exploités, 304 étaient conformes. Le taux de non-conformité du thon et des poissons d’autres familles présentant un risque histaminique est donc estimé à 3,18%.

Mais selon le ministère de l’Agriculture,
Le bilan de ce plan est plutôt satisfaisant, avec un taux de conformité des produits de la pêche au critère réglementaire relatif à l’histamine qui est de 96,5%.
A noter que c’est cependant le taux de conformité le plus bas relevé depuis plus de 6 ans. Les taux de non-conformités sont compris entre 1,8% en 2017 et 3,5% en 2021.

Comprenne qui pourra de se satisfaire d’un taux de non-conformié le plus élevé depuis 2017.

Bilan de la surveillance de la contamination des mollusques bivalves par les phycotoxines au stade de la distribution
Sur les 434 échantillons pour lesquels les résultats ont pu être exploités, un dépassement de seuil réglementaire en toxines lipophiles du groupe de l’acide okadaïque (AO + DTXs + PTXs) sur des moules originaires d’Espagne a été détecté. Le taux de non-conformité des mollusques bivalves est donc estimé à 0,23%. L’échantillon non conforme pour les phycotoxines lipophiles a été prélevé au mois de septembre.

Bilan de la surveillance de la contamination des produits de la pêche et crustacés cuits par Listeria monocytogenes au stade de la distribution
Sur les 405 échantillons prélevés de produits de la pêche fumés et crustacés cuits et dont le résultat a pu être exploité, 8 échantillons de saumons et truite fumés étaient contaminés par L. monocytogenes. Aucun échantillon de crevettes cuites ne s’est avéré contaminé. Pour l’année 2021, le taux de contamination des produits de la pêche fumés et crustacés cuits par L. monocytogenes est donc estimé à 1,98%
Pour autant, cette surveillance ne réflète pas ce qui se passe sur le terrain car la Mission des urgences sanitaires a recensé 124 alertes sur 796 alertes nationales en 2021 portaient sur des produits de la pêche et mollusques bivalves vivants.
Sur ces 124 alertes, 23% correspondaient à des alertes Listeria monocytogenes (soit 29 alertes).

A titre comparatif , il y aurait un petit mieux au niveau des alertes nationales, mais il y en a tant ...

- En 2020, 158 alertes portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves vivants sur 680 alertes nationales ont été enregistrées. Sur ces 158 alertes, 14% concernaient des alertes Listeria monocytogenes.
- En 2019, 228 alertes sur 1 032 alertes nationales portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves vivants ont été enregistrées. Sur ces 228 alertes, 12% concernaient des alertes Listeria monocytogenes.
- En 2018, 255 alertes portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves vivants sur 1 273 alertes nationales ont été enregistrées. Sur ces 255 alertes, dont 23% concernaient des alertes Listeria monocytogenes.

Bilan de la surveillance de la contamination des coquillages par Escherichia coli au stade de la distribution
Le niveau de conformité relevé en 2021 est légèrement inférieur à celui observé lors des années précédentes, à savoir 93,06% en 2019, 93,8 % en 2017, et 97,5 % en 2016 sur mollusques bivalves et coquillages de groupe 1.

Mais comme nous le dit le bilan, «à titre d’information, la Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2021, toutes origines d’alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…), 48 alertes nationales correspondantes à des non-conformités à Escherichia coli sur des produits de la pêche et assimilés (64 alertes nationales toutes catégories de produits confondues).»

C’est nettement supérieur aux années précédentes.

Bilan de la surveillance de la contamination des viandes hachées de bœuf par Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) au stade de la distribution
Au cours du plan de surveillance 2021 relatif à la contamination par des souches STEC des viandes hachées au stade de la distribution, 579 prélèvements de viandes hachées ont été analysés. Parmi eux, trois souches STEC hautement pathogènes ont été isolées : le taux de contamination par des souches STEC hautement pathogènes dans les viandes hachées prélevées à la distribution obtenue en 2021 est bas et comparable aux taux retrouvés lors de plans de surveillances déployés précédemment au même stade de la chaîne alimentaire.

Il est étonnant que l’on ne retrouve pas cela au niveau des rappels de viande hachée bovine.

Bilan de l’exploration de la contamination par Campylobacter des foies de bovins adultes à l’abattoir
Ce plan exploratoire met en évidence la présence de Campylobacter (31,2%) sur la surface des foies de bovins adultes à l’abattoir ce qui pourrait traduire une contamination de ces foies au moment de l’abattage et possiblement au stade de l’éviscération.

Le plan de surveillance (DGAL/SDSSA/2018-920) réalisé en 2018 sur le foie de veau à la distribution (n=330) avait mis en évidence la présence de Campylobacter pour 46,1% des foies analysés, ce qui est supérieur à ce qui a été observé chez le foie de bovin adulte pour ce plan exploratoire.

En 2016, une étude réalisée dans un abattoir de bovin en France avait mis en évidence que la prévalence de Campylobacter dans le contenu intestinal était plus élevée chez les veaux (99,4%) que chez les bovins adultes (40,6%) (Thépault et al., 2018). Cette situation pourrait se traduire par un risque de contamination du foie de veau par Campylobacter plus élevé à l’abattoir et rappelle l’importance des mesures de maîtrise de l’hygiène à l’abattoir.

Bilan de la surveillance de la contamination par les staphylocoques à coagulase positive des charcuteries sèches prétranchées et présentées à la vente à température ambiante à la distribution
L’ensemble des prélèvements réalisés et exploitable présente moins de 1000 ufc/g de staphylocoques à coagulase positive (216 échantillons avec une contamination ≤ 10 ou 100 ufc/g et deux échantillons avec une contamination <1000 ufc/g).

En parallèle, l'exploration relative à la mesure de l’activité de l’eau montre que 55% des jambons tranchés et préemballés conservés à température ambiante mis sur le marché présentent une Aw > 0,89. Ces valeurs d'Aw associées à une conservation à température ambiante constituent des conditions favorables au développement des staphylocoques à coagulase positive: ces résultats doivent donc conduire les opérateurs de la distribution, en lien avec leur responsabilité en application de l'arrêté du 21 décembre 2009, à une vigilance particulière et à obtenir de la part de leurs fournisseurs des garanties quant aux mesures de maîtrise de ce danger microbiologique.

Bref, il y a du boulot en perspective dans les entreprises alimentaires  ...

Bilan de la surveillance de la contamination par Salmonella spp. des saucissons secs et chorizos de porcs au stade de la distribution
Ce plan de surveillance est le premier plan de surveillance de la contamination des saucissons secs de porc par Salmonella spp. au stade de la distribution en France. A titre d'information, la Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2021, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…), 6 alertes nationales en lien avec la détection de Salmonella spp sur des saucissons secs et chorizos de porc (28 alertes nationales portant sur des produits à base de viande de boucherie). En 2021, 3 clusters ont été investigués dans lesquels des cas humains indiquaient avoir consommé du saucisson sec. Le taux de non-conformité à la distribution est inférieur aux taux préalablement relevés lors des plans à la production des années antérieures.

La présence de Salmonella spp. des saucissons secs et chorizos de porcs au stade de la distribution est très présente dans les avis de rappels en 2022.

Bilan du contrôle des résidus de produits phytopharmaceutiques en production primaire végétale
Sur les 826 prélèvements réalisés dans le cadre des contrôles de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques durant l’année 2021, l'analyse des résidus met en évidence une non-conformité dans 50 échantillons, soit 6,05% du total. Pour mémoire, ce ratio était de 8,2% en 2020, 6,8% en 2019, 4,4 % en 2018, et 3,8% en 2017